Sur les traces de Philby: une aventure épique réunit une famille saoudo-britannique

Les cousins Philby (les trois du milieu) s’unissent une fois de plus à Diriyah avant la deuxième étape de l’expédition du Heart of Arabia le 21 janvier avec l’explorateur britannique Mark Evans (Photos Ana-Maria Pavalache)
Les cousins Philby (les trois du milieu) s’unissent une fois de plus à Diriyah avant la deuxième étape de l’expédition du Heart of Arabia le 21 janvier avec l’explorateur britannique Mark Evans (Photos Ana-Maria Pavalache)
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Publié le Samedi 28 janvier 2023

Sur les traces de Philby: une aventure épique réunit une famille saoudo-britannique

  • Reem a déclaré à Arab News : «Rencontrer la partie britannique de la famille s’est entièrement produit grâce à Mark Evans. Nous nous sommes évidemment toujours connus, mais il ne nous est jamais arrivé de nous rencontrer »
  • « Je n’ai jamais vu autant de Philby dans une même pièce »

RIYAD : L’exploratrice saoudienne Reem Philby aime passer ses vacances en plain air, à escalader des sommets comme le mont Kilimandjaro en Tanzanie, ou à aller en randonnée à travers le Pérou, l’Afrique du Sud ou la Norvège.

L’aventurière de 42 ans parcourt actuellement la péninsule arabique, suivant les traces de son grand-père à travers une expédition visant à perpétuer son héritage.

Reem est la petite-fille du célèbre explorateur britannique Harry St. John Philby. À travers ses voyages dans la région, ce dernier a énormément œuvré afin de documenter l’histoire de ce qui est aujourd’hui connu sous le nom d’Arabie Saoudite avant sa mort en 1960.

Reem Philby et Mark Evans à Wadi Hanifa (Photos Ana-Maria Pavalache)
Reem Philby et Mark Evans à Wadi Hanifa (Photos Ana-Maria Pavalache)

En 1917, Philby a été envoyé en Arabie pour une mission : nouer les liens avec Ibn Saoud, le chef qui a régné plus tard en tant que premier roi d’Arabie Saoudite, de 1932 jusqu’à sa mort en 1953.

À l’époque, l’explorateur britannique était marié à Dora Johnston et avait quatre enfants : Kim, Diana, Héléna et Patricia.

Il a ensuite pris le nom d’Abdullah et a épousé la ressortissante saoudienne Rosy Al-Abdul Aziz, avec qui il a eu quatre fils : Fahd, Sultan, Faris et Khaled.

Ses descendants britanniques ne s’étaient jamais rencontrés jusqu’au lancement officiel d’une récente expédition de 1 300 kilomètres initiée par l’explorateur britannique Mark Evans, sous le titre « Heart of Arabia » et suivant plus ou moins le voyage de Philby en 1917.

Les familles se sont enfin rencontrées en septembre, lors du lancement organisé par la Société géographique royale à Londres.

« Mon grand-père a fait de cet endroit sa maison. Il l’a vraiment aimé et a passé sa vie ici. C’est incroyable qu’on se souvienne encore de lui,» dit Reem Philby, exploratrice saoudienne.

Selon sa petite-fille, ils se sont simplement très bien entendus.

Reem a déclaré à Arab News : « Rencontrer la partie britannique de la famille s’est entièrement produit grâce à Mark Evans. Nous nous sommes évidemment toujours connus, mais il ne nous est jamais arrivé de nous rencontrer »

Reem travaille à l’Université des sciences et technologies du roi Abdullah, qui soutient l’un des projets de recherche couverts par l’expédition.

Mike Engelbach, le fils le plus jeune de la fille de Philby, Héléna, s’est impliqué dans le projet Heart of Arabia en 2018, lorsqu’il a été contacté par Evans à travers le St. Anthony’s College d’Oxford.

Evans venait juste de terminer une randonnée à travers le Quart Vide en l’honneur de Bertram Thomas, le premier homme occidental à avoir fait le voyage.

Philby et Thomas s’étaient liés, mais pas d’une manière aussi joyeuse qu’on le croirait.

en bref

  • En 1917, Philby a été envoyé en Arabie pour une mission : nouer les liens avec Ibn Saoud, le chef qui a régné plus tard en tant que premier roi d’Arabie Saoudite, de 1932 jusqu’à sa mort en 1953.
  • Reem est la petite-fille du célèbre explorateur britannique Harry St. John Philby. À travers ses voyages dans la région, ce dernier a énormément œuvré afin de documenter l’histoire de ce qui est aujourd’hui connu sous le nom d’Arabie Saoudite avant sa mort en 1960

En apprenant le triomphe de Thomas, Philby lui a envoyé une carte postale, le félicitant de son épique exploit. Or, secrètement et selon ses carnets, Philby était déçu par cette réalisation, et en même temps, envieux, souhaitant lui-même la réaliser.

Aujourd’hui, le lancement récent du Philby Arabia Fund encourage les générations futures à se lancer dans des recherches sur le terrain en Arabie Saoudite.

Lorsque les descendants de Philby évoquent son caractère, ils se souviennent toujours d’une figure digne avec une longue barbe et un comportement sérieux. Cependant, il était un grand-père dans tous les sens du terme.

« Lorsque nous étions encore enfants, il était très indulgent et nous offrait des friandises » a déclaré Englebach à Arab News. « Il se mêlait également de nos querelles familiales. Il ne se contentait pas de se mettre de côté. Il s’intéressait vraiment de ce que nous faisions tous en tant que jeunes enfants ».

Ce mois-ci, Englebach et sa cousine Mandy ont fait leur propre voyage du Royaume-Uni à Riyad afin d’accompagner l’équipe d’expédition pour la deuxième étape de son voyage.

« Je n’ai jamais vu autant de Philby dans une même pièce » a déclaré Reem. « Il s’agissait d’une sensation super. J’ai grandi en Arabie Saoudite où toutes les familles sont grandes et il y a beaucoup de cousins. C’est tellement agréable d’avoir ce sentiment. Sur le plan personnel, ce fut certainement l’un des plus gros avantages de l’expédition ».

Englebach a déclaré : « Tout de suite, nous étions émerveillés de nous rencontrer enfin et de réaliser que nous descendons tous de ce même homme. Pendant notre séjour en ici (en Arabie Saoudite), nous étions entourés de toute la famille et nous avons également rencontré mon oncle, ma tante et les autres cousins ». 

La relation entre l’Arabie Saoudite et le Royaume-Uni remonte à des décennies et l’expédition Heart of Arabia a renforcé le potentiel de croissance et d’exploration culturelles collaboratives.

« Mon grand-père a fait de cet endroit sa maison. Il l’a vraiment aimé et a passé sa vie ici. C’est incroyable qu’on se souvienne encore de lui. Être dans le désert au milieu de nulle part, voir cet endroit où il s’est arrêté…se rappeler de lui après 100 ans est un sentiment très spécial » a déclaré Reem.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.