Corruption: le Parlement européen s'apprête à lever l'immunité de deux élus

Les avocats de l'eurodéputé italien Andrea Cozzolino Federico Conte, Dezio Ferraro et Jasper Jacobs répondent aux questions des journalistes après une audition sur le Qatargate à la commission des affaires juridiques du Parlement européen à Bruxelles le 24 janvier 2023. (Photo John THYS / AFP )
Les avocats de l'eurodéputé italien Andrea Cozzolino Federico Conte, Dezio Ferraro et Jasper Jacobs répondent aux questions des journalistes après une audition sur le Qatargate à la commission des affaires juridiques du Parlement européen à Bruxelles le 24 janvier 2023. (Photo John THYS / AFP )
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Publié le Jeudi 02 février 2023

Corruption: le Parlement européen s'apprête à lever l'immunité de deux élus

  • Le vote en plénière doit avoir lieu à partir de 10h00 GMT dans l'hémicycle bruxellois
  • Il devrait confirmer le feu vert donné mardi à l'unanimité par la commission des affaires juridiques du Parlement à la levée d'immunité du Belge Marc Tarabella et de l'Italien Andrea Cozzolino

BRUXELLES: Le Parlement européen s'apprête à lever jeudi l'immunité de deux eurodéputés visés par la justice belge dans le scandale de corruption présumée au profit du Qatar et du Maroc, ouvrant la voie à leur audition par les enquêteurs.

Le vote en plénière doit avoir lieu à partir de 10h00 GMT dans l'hémicycle bruxellois.

Il devrait confirmer le feu vert donné mardi à l'unanimité par la commission des affaires juridiques du Parlement à la levée d'immunité du Belge Marc Tarabella et de l'Italien Andrea Cozzolino.

Les deux élus, temporairement exclus du groupe des Socialistes & démocrates (S&D), nient toute malversation et ne s'opposent pas à la levée de leur immunité.

Celle-ci une fois confirmée, "tout sera possible, (...) cela ne veut pas dire forcément qu'il y aura des mesures coercitives, mais la justice se donne tous les moyens de pouvoir travailler comme pour n'importe quel justiciable", a expliqué à l'AFP Eric Van Duyse, porte-parole du parquet fédéral.

Selon le rapport parlementaire sur la levée de l'immunité de Marc Tarabella, rédigé par l'eurodéputée française Manon Aubry (LFI), "il ressortirait (...) de l'enquête en cours que (ce dernier), au cours des deux dernières années, est soupçonné d'avoir appuyé certaines positions au sein du Parlement européen en faveur d'un État tiers en échange de récompenses en argent liquide".

Le rapport fait état du témoignage à son encontre de l'Italien Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé socialiste devenu dirigeant d'ONG et qui fait figure de personnage central dans cette affaire, qui a affirmé en décembre avoir versé "entre 120.000 et 140.000 euros", en plusieurs fois à Marc Tarabella pour son aide dans les dossiers liés au Qatar.

Pier Antonio Panzeri, inculpé et placé en détention provisoire comme trois autres suspects, a conclu en janvier un accord avec la justice, s'engageant à livrer des informations sur le système de corruption auquel il admet avoir participé, en échange d'une peine de prison limitée à un an.

Le domicile de M. Tarabella dans la région de Liège (est) avait été perquisitionné en décembre, mais aucun argent liquide n'avait été découvert. Et l'intéressé nie avoir reçu "argent ou cadeaux en échange de (ses) opinions politiques".

«Le compte n'y est pas»

Dans cette rocambolesque affaire, les enquêteurs belges ont mis la main sur 1,5 million d'euros en liquide, saisis aux domiciles de M. Panzeri et de l'eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, ainsi que dans une valise transportée par le père de celle-ci.

Comme M. Panzeri, Mme Kaili est écrouée, de même que son compagnon, l'Italien Francesco Giorgi, assistant parlementaire, et un autre Italien, Niccolo Figa-Talamanca, responsable d'ONG. Ils sont inculpés d'"appartenance à une organisation criminelle", "blanchiment d'argent" et "corruption". Eva Kaili a par ailleurs été déchue à la mi-décembre de ses fonctions de vice-présidente du Parlement.

Selon le rapport parlementaire concernant M. Cozzolino, qui était jusqu'en janvier président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec le Maghreb, ce dernier "est soupçonné d'avoir participé à un accord avec d'autres personnes qui prévoyait une collaboration afin de protéger les intérêts d'États étrangers au Parlement européen".

Et ce "notamment en empêchant l'adoption de résolutions parlementaires qui pourraient nuire aux intérêts de ces États, en échange de sommes d'argent".

Le scandale, qui a provoqué une onde de choc au Parlement européen, a conduit la présidente de l'institution, la Maltaise Roberta Metsola (PPE, droite), à annoncer des réformes.

Mais pour Manon Aubry, rapportrice sur les demandes de levée d'immunité des deux élus et coprésidente du groupe GUE/NGL (gauche radicale) au Parlement, "le compte n'y est pas".

"La justice avance, c'est une bonne chose. Maintenant, charge au politique de faire son travail, et de ce point de vue là, c'est au point mort", a-t-elle déclaré à l'AFP, jugeant les propositions de Roberta Metsola "à mille lieues de l'ambition" d'une résolution votée en décembre par les eurodéputés.

"Ce n'est pas la dernière fois qu'on verra une ingérence extérieure, qu'elle soit le fait de lobbies privés ou d'Etats tiers dans nos travaux, tant qu'on n'acceptera pas de réformer en profondeur la façon dont fonctionnent nos institutions", a-t-elle averti, lançant "l'alerte sur la sanction qui pourrait venir des citoyens" aux élections européennes de 2024.


Washington annonce fermer son ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi

Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
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  • Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit
  • Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient.

"En raison de la situation sécuritaire et conformément aux directives du commandement du front intérieur israélien, l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem sera fermée de demain (mercredi 18 juin) à vendredi (20 juin)", peut-on lire sur un avis publié sur le site de l'ambassade américaine.

"En raison de la situation sécuritaire actuelle et du conflit en cours entre Israël et l'Iran, l'ambassade des Etats-Unis a demandé à tous les employés du gouvernement américain et aux membres de leur famille de continuer à s'abriter sur place à l'intérieur et à proximité de leur résidence jusqu'à nouvel ordre", ajoute l'avis.

Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit.

Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances".

Les Etats-Unis ont déjà réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité et autorisé du personnel non essentiel, ainsi que leurs proches, à quitter ce pays et Israël.

Le président américain Donald Trump a réuni mardi à la Maison Blanche son conseil de sécurité nationale, après avoir appelé à la reddition de l'Iran après l'offensive israélienne visant à détruire le programme nucléaire iranien.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.