Bleus: Raphaël Varane, leader au riche palmarès, tire sa révérence à 29 ans

Dans cette photo d'archive prise le 15 juillet 2018, le défenseur français Raphaël Varane détient le trophée de la Coupe du monde après avoir remporté le match de football final de la Coupe du monde Russie 2018 entre la France et la Croatie au stade Luzhniki de Moscou. (Photo, AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 15 juillet 2018, le défenseur français Raphaël Varane détient le trophée de la Coupe du monde après avoir remporté le match de football final de la Coupe du monde Russie 2018 entre la France et la Croatie au stade Luzhniki de Moscou. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 02 février 2023

Bleus: Raphaël Varane, leader au riche palmarès, tire sa révérence à 29 ans

  • Après 93 sélections, cinq buts marqués et une décennie de présence dans l'effectif, le joueur de Manchester United a décidé de dire stop aux Bleux
  • Titulaire de l'équipe championne du monde en 2018 et vice-championne du monde en 2022, vainqueur de la Ligue des nations en 2021, Varane referme une carrière linéaire et sans accroc chez les Bleus, qu'il a connu très tôt, à 19 ans

PARIS: Après son capitaine Hugo Lloris, l'équipe de France voit partir l'un des piliers de ses récents succès avec l'annonce surprise, jeudi, de la retraite internationale du défenseur Raphaël Varane, leader de vestiaire à l'impressionnant palmarès à seulement 29 ans. 

Après 93 sélections, cinq buts marqués et une décennie de présence dans l'effectif, le joueur de Manchester United a décidé de dire stop aux Bleus, plus d'un mois après sa dernière rencontre avec le maillot tricolore, la désillusion en finale du Mondial-2022 contre l'Argentine (3-3 a.p., 4-2 t.a.b.). 

Mais à moins de 30 ans, ce choix est beaucoup plus inattendu que celui de Lloris (36 ans), retraité des Bleus depuis début janvier comme sa doublure Steve Mandanda (37 ans), tous deux arrivés au bout de leur histoire avec la tunique aux deux étoiles. 

"Cela fait plusieurs mois que j'y réfléchis et j'ai décidé que c'était le bon moment pour moi", a affirmé le joueur sur Instagram, sans s'expliquer plus profondément sur les raisons de son choix. "Le moment est venu pour la nouvelle génération de prendre le relais", ajoute le défenseur. 

Depuis sa première sélection, le 22 mars 2013 contre la Géorgie (3-1), Raphaël Varane s'est imposé comme l'homme de base de la défense française, l'un des cadres du sélectionneur Didier Deschamps qui l'a rapidement promu au rang de vice-capitaine, lui confiant le brassard pour la première fois à 21 ans en 2014. 

« Engagement » et « honnêteté » 

La retraite internationale de Lloris l'avait d'ailleurs placé en pole position pour récupérer durablement ce brassard au mois de mars, en vue des qualifications à l'Euro-2024... Sans lui, le choix du futur capitaine de Deschamps sera particulièrement scruté, d'autant que l'hypothèse de voir Kylian Mbappé promu à ce rôle a pris de l'épaisseur ces dernières semaines. 

"Raphaël estime être arrivé au bout de son aventure avec l'équipe de France. J'ai vécu une situation un peu similaire à la sienne, je comprends ses arguments et respecte sa décision même si elle peut sembler regrettable au regard de tout ce qu'il a pu faire avec la sélection", a réagi Deschamps dans un communiqué où il salue "l'honnêteté" et "l'engagement sans faille" de son ancien joueur. 

Titulaire de l'équipe championne du monde en 2018 et vice-championne du monde en 2022, vainqueur de la Ligue des nations en 2021, Varane referme une carrière linéaire et sans accroc chez les Bleus, qu'il a connu très tôt, à 19 ans. 

Alors qu'il n'est même pas trentenaire, "Rapha" figure au 13e rang du classement des Français les plus capés, avec 93 sélections. Signe d'une régularité hors-normes, il a empilé 90 titularisations. 

Raphaël Varane en bref

Nom: Varane

Prénom: Raphaël

Date de naissance: 25 avril 1993 (29 ans)

Lieu de naissance: Lille

Taille: 1,91 m

Poids: 81 kilos

Chevalier de la Légion d'honneur

Poste: défenseur

Clubs: Lens (2010-2011), Real Madrid (2011-2021), Manchester United (depuis 2021)

Equipe de France: 93 sélections (5 buts)

Première sélection: (22/03/2013) France - Géorgie 3-1, en éliminatoires du Mondial-2014

Dernière sélection: (18/12/2022) France - Argentine en finale de la Coupe du monde (2-2, 3-3 a.p., 2-4 t.a.b)

Palmarès en sélection

  • Coupe du monde 2018

  • Ligue des nations 2021

Palmarès en club

  • Ligue des champions: 4 (2014, 2016, 2017 et 2018)

  • Supercoupe d'Europe: 3 (2014, 2016, 2017)

  • Mondiaux des clubs: 4 (2014, 2016, 2017 et 2018)

  • Championnat d'Espagne: 3 (2012, 2017 et 2020)

  • Coupe d'Espagne: 1 (2014)

  • Supercoupe d'Espagne: 2 (2017 et 2020)

Sacrifices  

Quatre fois vainqueur de la Ligue des champions avec le Real Madrid (2014, 2016, 2017, 2018), le joueur formé à Lens a offert son expérience du plus haut niveau à différents partenaires de la charnière centrale. Mamadou Sakho au Mondial-2014, Samuel Umtiti en 2018, Presnel Kimpembe ces dernières années et Dayot Upamecano au Qatar se sont succédé à sa gauche sur les pelouses du monde entier. 

Cet imposant arrière central d'un mètre quatre-vingt-onze, au tempérament réservé et calme, s'est mué ces derniers mois en leader de vestiaire, pour remobiliser une équipe de France aux résultats en dents de scie depuis 2021. Sa prise de parole à la mi-temps de France-Pologne, en décembre en huitième de finale du Mondial, a laissé transparaître un rôle prépondérant en interne. 

Mais le parcours de Varane en Bleu lui aura coûté de nombreux sacrifices. Celui de l'Euro-2016, manqué sur blessure, et celui des derniers mois, avec une course contre la montre pour revenir à temps d'une blessure à une cuisse avant le Mondial-2022. 

"Je suis passé en mode récupération express, par beaucoup d'efforts et de sacrifices pour être prêt dans les timings. J'avais beaucoup d'envie, de rage de vaincre", s'est-il expliqué pendant la compétition. 

Ce Mondial au Qatar, Varane le terminera sur les rotules, éreinté par un dernier repli défensif au stade de Lusail à la 113e minute de la finale. Livide et au bord des larmes, il avait cédé sa place à Ibrahima Konaté... Comme un passage de témoin, après une décennie bleue. 


Grève nationale : les syndicats unis contre le budget du futur gouvernement

Des policiers attendent l'arrivée du ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau à la Porte d'Orléans à Paris, le 18 septembre 2025, avant une journée de grèves et de protestations à l'échelle nationale à l'appel des syndicats sur le budget national de la France. (AFP)
Des policiers attendent l'arrivée du ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau à la Porte d'Orléans à Paris, le 18 septembre 2025, avant une journée de grèves et de protestations à l'échelle nationale à l'appel des syndicats sur le budget national de la France. (AFP)
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  • Journée de grève nationale ce jeudi à l’appel des 8 principaux syndicats français, unis contre les mesures budgétaires jugées « brutales »
  • Les autorités redoutent des débordements à Paris, avec jusqu’à 100 000 manifestants attendus et la présence annoncée de casseurs. 900 000 personnes pourraient se mobiliser dans toute la France

Les syndicats français ont promis une "journée noire" de manifestations et de grèves jeudi pour peser sur les choix budgétaires du prochain gouvernement, en pleine crise politique dans la deuxième économie de l'UE.

A Paris, le préfet de police s'est dit "très inquiet" de la présence de nombreux casseurs venant pour "en découdre" dans la manifestation prévue dans la capitale, qui pourrait selon lui rassembler 50.000 à 100.000 personnes.

Les autorités s'attendent à une mobilisation massive, avec plus de 250 cortèges annoncés qui pourraient réunir jusqu'à 900.000 personnes à travers le pays, soit cinq fois plus que lors du mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre lancé sur les réseaux sociaux, hors de tout cadre syndical.

Cette mobilisation lancée par les huit syndicats français, unis pour la première fois depuis le 6 juin 2023, vise les mesures budgétaires "brutales" préconisées cet été par le Premier ministre François Bayrou pour réduire le déficit de la France (coupes dans le service public, réforme de l'assurance chômage, gel des prestations sociales notamment).

Son gouvernement alliant le centre droit et la droite, minoritaire à l'Assemblée nationale, a été renversé par les députés le 8 septembre.

Nommé le lendemain, son successeur Sébastien Lecornu - troisième Premier ministre d'Emmanuel Macron depuis juin 2024, le cinquième depuis sa réélection en 2022 - s'est lui aussi engagé à réduire le déficit qui plombe les comptes de la nation (114% du PIB), tout en promettant des "ruptures sur le fond" en matière budgétaire.

Ce fidèle du président a entamé une série de consultations avec les partis politiques avant de composer un gouvernement et présenter son programme, en vue de boucler dès que possible un projet de budget pour 2026.

Il a également reçu quasiment tous les syndicats, qui n'en ont pas moins maintenu leur mot d'ordre, espérant une mobilisation similaire à celles de 2023 contre la réforme des retraites qui avaient régulièrement réuni un million de manifestants, dont un pic à 1,4 million.

- "Démonstration de force" -

"Aucune des mesures catastrophiques du musée des horreurs de M. Bayrou n'est enterrée !", s'est indignée lundi la leader de la CGT, Sophie Binet, après avoir rencontré le nouveau Premier ministre.

L'abandon par Sébastien Lecornu de la très controversée suppression de deux jours fériés voulue par François Bayrou est "une première victoire", qui "confirme que nous sommes en position de force", a-t-elle estimé.

Même la CFDT, syndicat réputé plus apte au compromis, est "plus que jamais motivée pour aller dans la rue", a fait savoir sa responsable Marylise Léon qui attend "des faits et des preuves" du nouveau chef de gouvernement, et notamment un "besoin d’efforts partagés".

Elle a apprécié à cet égard que le successeur de François Bayrou se dise selon elle conscient de la nécessité de "faire quelque chose" au sujet de la taxation des hauts patrimoines, revenue au cœur du débat.

"Le budget va se décider dans la rue", estime Mme Binet, qui évoque une "démonstration de force" et laisse entrevoir une mobilisation dans la durée.

Côté transports, le trafic sera "perturbé" voire "très perturbé" dans la capitale, ainsi que pour les trains interurbains.

Ce sera moins le cas pour les trains régionaux et les TGV. Un service proche de la normale est attendu dans les aéroports, le principal syndicat de contrôleurs aériens ayant reporté sa grève.

A l'école, un tiers des enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) seront grévistes. L'ampleur du mouvement dans la fonction publique en générale reste encore à préciser.


Le PDG de CMA CGM assure «ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale» des médias qu'il possède

Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC. (AFP)
Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC. (AFP)
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  • "Tout ce qu'on fait c'est leur donner cette bouffée d'oxygène (...) On ne leur demande pas de dire blanc ou de dire noir, ça c'est eux qui gèrent", a poursuivi le milliardaire, président de l'armateur CMA CGM, dont la branche médias est CMA Media
  • Selon lui, les médias ne "représentent qu'une part modeste" des investissements de son groupe, "moins de 5%", mais "répondent à un enjeu majeur, la vitalité démocratique"

PARIS: Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC.

"Les journaux ou chaînes de télévision qu'on a rachetés ont une indépendance, ce sont des journaux qui sont nuancés, qui offrent le pluralisme. Je ne m'immisce pas dans la ligne éditoriale de ces journaux", a-t-il déclaré lors d'une audition devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée.

Il répondait au député France insoumise René Pilato qui suggérait une "grande loi de séparation des entreprises et des médias".

"Si des investisseurs comme le groupe CMA CGM ne viennent pas, ces médias malheureusement tombent", a ajouté M. Saadé, rappelant que le secteur des médias est "très sinistré".

"Tout ce qu'on fait c'est leur donner cette bouffée d'oxygène (...) On ne leur demande pas de dire blanc ou de dire noir, ça c'est eux qui gèrent", a poursuivi le milliardaire, président de l'armateur CMA CGM, dont la branche médias est CMA Media.

Selon lui, les médias ne "représentent qu'une part modeste" des investissements de son groupe, "moins de 5%", mais "répondent à un enjeu majeur, la vitalité démocratique".

"Dans un monde traversé par les +fake news+, je crois que les industriels ont un rôle à jouer pour défendre le pluralisme, l'indépendance et la qualité de l'information. Si nous voulons continuer à produire de l'information en France et résister à la domination des grandes plateformes, nous devons garantir des groupes de médias solides capables de créer des contenus de qualité et de les diffuser sur tous les supports", a-t-il défendu.

Outre BFMTV, RMC, et désormais Brut, CMA Media possède les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, La Provence et Corse Matin. Le groupe vient également de racheter la chaîne télé Chérie 25 (NRJ Group).

Vendredi, les Sociétés des journalistes (SDJ) de BFMTV, RMC et La Tribune avaient déploré qu'"une prise de position de Rodolphe Saadé sur l'actualité politique et sociale du pays (ait) été diffusée à l'antenne de BFMTV" jeudi.

Il s'agissait d'extraits écrits tirés d'une tribune publiée dans La Provence après le mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre. "Les entreprises ne sont pas des adversaires, elles sont des partenaires de la Nation", y écrivait notamment M. Saadé.

 


Faure «sur sa faim» après son entretien avec Lecornu, resté «très flou» sur ses intentions

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions". (AFP)
Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions". (AFP)
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  • Si M. Lecornu était "là pour refaire François Bayrou, les mêmes causes produiraient les mêmes effets et nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale", que prononce chaque nouveau Premier ministre, a-t-il prévenu
  • Il était accompagné par le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, celui des sénateurs Patrick Kanner, et la maire de Nantes Johanna Rolland

PARIS: Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions".

"Pour l'instant, nous sommes restés sur notre faim et nous verrons bien ce qu'il a à nous dire dans les prochains jours", a déclaré le premier secrétaire du PS, à l'issue de sa première rencontre à Matignon, qui a duré près de deux heures.

Si M. Lecornu était "là pour refaire François Bayrou, les mêmes causes produiraient les mêmes effets et nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale", que prononce chaque nouveau Premier ministre, a-t-il prévenu à la veille d'une importante journée de mobilisation syndicale.

Il était accompagné par le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, celui des sénateurs Patrick Kanner, et la maire de Nantes Johanna Rolland.

A propos de la journée d'actions de jeudi, il a expliqué que ces manifestations seraient "aussi un élément du rapport de force que nous devons installer avec un exécutif qui, jusqu'ici, n'a pas fait la démonstration de sa capacité à comprendre la colère et même l'exaspération des Français".

Olivier Faure a également dit qu'il ne souhaitait pas "voir revenir sur la table une loi immigration", estimant que le Premier ministre macroniste était "tiraillé par une droite qui lorgne de plus en plus vers l'extrême droite" et avait  "beaucoup de problèmes dans son propre socle commun".

"Nous ne cherchons pas la censure, nous ne cherchons pas la dissolution, nous ne cherchons pas la destitution. Nous cherchons à ce que les Français soient entendus", a-t-il plaidé, en citant un sondage Ifop commandé par le parti montrant que les Français, quelles que soient leurs sensibilités, plébiscitent les mesures poussées par le PS.

"Il y a des mesures qui sont très majoritaires dans le pays, pour la taxe Zucman" sur les hauts patrimoines, "pour en finir" avec la réforme des retraites, pour "rendre du pouvoir d'achat", notamment à travers "un taux différentiel de CSG", a-t-il détaillé.