Shirin Ebadi: Les manifestations en Iran marquent «le début de la fin pour le régime»

Shirin Ebadi, lauréate iranienne du prix Nobel de la paix, accorde une interview dans les bureaux de Thomson Reuters à Londres, le 2 février 2023 (Photo, Reuters).
Shirin Ebadi, lauréate iranienne du prix Nobel de la paix, accorde une interview dans les bureaux de Thomson Reuters à Londres, le 2 février 2023 (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 04 février 2023

Shirin Ebadi: Les manifestations en Iran marquent «le début de la fin pour le régime»

  • L’ancienne juge exilée, lauréate du prix Nobel, prend la parole
  • La révolution est un «train qui ne s'arrêtera pas», affirme-elle

DJEDDAH: Les manifestations en Iran suite à la mort en détention d'une jeune femme kurde iranienne sont le début d'un «processus révolutionnaire» irréversible qui conduira finalement à l'effondrement du régime, a déclaré vendredi l'une des critiques les plus éloquentes de Téhéran.

Shirin Ebadi, éminente avocate et ancienne juge iranienne qui vit en exil à Londres, a signalé que les manifestations constituaient le défi le plus audacieux jamais lancé à la légitimité des autorités cléricales iraniennes.

«Ce processus révolutionnaire est comme un train qui ne s'arrêtera pas avant d'avoir atteint sa destination finale», a indiqué Ebadi, 75 ans, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2003 pour son travail de défense des droits de l'homme.

«Les manifestations ont pris une forme différente, mais elles n'ont pas cessé», a-t-elle déclaré à Reuters lors d'un entretien téléphonique depuis Londres.

Les autorités cléricales iraniennes sont confrontées à une agitation généralisée depuis la mort de Mahsa Amini, arrêtée pour avoir porté une «tenue inappropriée» et détenue par la police des mœurs le 16 septembre de l'année dernière.

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Des manifestants réclamant la libération de prisonniers politiques lors d'une marche dans la ville de Zahedan, dans le sud-est de l'Iran (Photo, AFP).

Téhéran a attribué la mort d'Amini à des problèmes médicaux existants et a accusé ses ennemis de fomenter les troubles pour déstabiliser le régime.

Pendant des mois, des Iraniens de tous horizons ont appelé à la chute des autorités cléricales, scandant des slogans contre le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.

La mort d'Amini a ravivé des années de colère chez de nombreux Iraniens sur des questions allant de la misère économique et de la discrimination à l'encontre des minorités ethniques au durcissement des restrictions sociales et politiques.

Comme ils l'ont fait au passé face aux protestations des quarante dernières années, les dirigeants iraniens, partisans d'une ligne dure, ont sévèrement réagi. Les autorités ont prononcé des dizaines de condamnations à mort à l'encontre de personnes impliquées dans des manifestations et ont procédé à au moins quatre pendaisons, dans le cadre d'une répression qui, selon les défenseurs des droits de l'homme, vise à intimider la population et à l'empêcher de descendre dans la rue.

MISE EN CONTEXTE

La répression a attisé les tensions diplomatiques à un moment où les pourparlers visant à relancer l'accord nucléaire conclu en 2015 par Téhéran avec les puissances mondiales sont au point mort.

Le groupe de défense des droits de l’homme HRANA a déclaré que 527 manifestants avaient été tués pendant les troubles, dont 71 enfants, et que près de 20 000 manifestants avaient été arrêtés.

Toutefois, les protestations se sont considérablement ralenties depuis le début des pendaisons. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des personnes scandant «Mort à Khamenei» depuis les toits de certaines villes, mais rien de comparable à ce qui s'est passé ces derniers mois.

Selon Ebadi, le recours à la violence meurtrière par l'État ne fera qu'aggraver la colère des Iraniens ordinaires à l'égard des autorités cléricales, car leurs plaintes restent sans réponse. «Les protestations ont pris une forme différente, mais elles n'ont pas cessé», a-t-elle révélé.

Cette répression a attisé les tensions diplomatiques à un moment où les pourparlers visant à relancer l'accord nucléaire conclu en 2015 par Téhéran avec les puissances mondiales sont au point mort.

Pour forcer le régime à quitter le pouvoir, Ebadi a jugé que les Occidentaux devaient prendre des «mesures pratiques», comme le rappel de leurs ambassadeurs à Téhéran et éviter de conclure tout accord avec l'Iran, notamment l'accord nucléaire.

Avec une misère économique qui s’intensifie, principalement à cause des sanctions américaines liées aux activités nucléaires contestées de Téhéran, de nombreux Iraniens souffrent d'une inflation galopante et d'un taux de chômage très élevé.

Selon les rapports du centre de statistiques iranien, l'inflation a grimpé à plus de 50%, le niveau le plus élevé depuis des décennies. Le chômage des jeunes reste élevé et plus de 50% des Iraniens se retrouvent sous le seuil de pauvreté.

 

 (Avec Reuters)

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.