Tunisie: le ministre des Affaires étrangères limogé, selon la présidence

Othman Jerandi, ministre tunisien des affaires étrangères, prend la parole lors de la 76e session de l'Assemblée générale des Nations unies au siège de l'ONU, le 23 septembre 2021 à New York. (Photo, AFP)
Othman Jerandi, ministre tunisien des affaires étrangères, prend la parole lors de la 76e session de l'Assemblée générale des Nations unies au siège de l'ONU, le 23 septembre 2021 à New York. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 07 février 2023

Tunisie: le ministre des Affaires étrangères limogé, selon la présidence

  • La présidence a fait état, sur son site officiel, du remplacement de Othman Jerandi, en fonction depuis septembre 2020, par Nabil Ammar, ambassadeur de la Tunisie auprès de l'Union européenne
  • Ces décisions interviennent alors que la Tunisie est en proie à de profondes divisions depuis le coup de force du président Saied qui s'est arrogé tous les pouvoirs en juillet 2021

TUNIS: Le président tunisien Kais Saied a décidé mardi le limogeage du ministre des Affaires étrangères Othman Jerandi, qui est le quatrième ministre à perdre son poste depuis le début de l'année dans un contexte politique tendu dans le pays.

La présidence a fait état, sur son site officiel, du remplacement de M. Jerandi, en fonction depuis septembre 2020, par Nabil Ammar, ambassadeur de la Tunisie auprès de l'Union européenne.

Elle n'a donné aucune précision sur les raisons de cette décision qui concerne pour la première fois un ministère régalien.

Depuis début janvier, M. Saied a déjà limogé trois ministres: la ministre du Commerce ainsi que les ministres de l'Agriculture et de l'Education.

Ces décisions interviennent alors que la Tunisie est en proie à de profondes divisions depuis le coup de force du président Saied qui s'est arrogé tous les pouvoirs en juillet 2021, avant de réviser la Constitution un an plus tard pour revenir à un système ultra-présidentialiste similaire à celui d'avant la Révolution de 2011 et la chute du dictateur Ben Ali.

Des élections législatives organisées le 17 décembre et le 29 janvier pour élire un nouveau Parlement aux prérogatives fortement limitées par la loi fondamentale se sont soldées par une abstention record de quasi 90% des inscrits. L'opposition a boycotté unanimement le scrutin pour dénoncer un processus menant, selon elle, à une "dérive autoritaire".

La grande centrale syndicale UGTT, qui avait approuvé initialement le coup de force de M. Saied, a pris ses distances et a lancé ces dernières semaines une initiative pour "un plan de sauvetage" politique et économique du pays.

Outre ces tensions politiques, la Tunisie est également secouée par une crise financière à cause d'un endettement avoisinant les 80% du PIB, à l'origine, selon des experts, de pénuries récurrentes de produits de base faute d'approvisionnements suffisants.

Pour donner de l'oxygène à son économie, Tunis négocie depuis des mois un accord pour un nouveau crédit du Fonds monétaire international (FMI) de 1,9 milliard d'euros en contrepartie de réformes.

Les pourparlers qui avaient débouché sur un accord de principe du FMI à la mi-octobre butent, selon des experts, sur les réticences du président tunisien à lever les subventions étatiques sur certains produits de base.


Les Etats-Unis arrêtent un responsable de Daesh après un raid en Syrie

Les Etats-Unis ont mené un raid par hélicoptère dans le nord de la Syrie le 28 septembre, capturant Mamdouh Ibrahim Al-Hajji Cheikh (Photo d'illustration, AFP).
Les Etats-Unis ont mené un raid par hélicoptère dans le nord de la Syrie le 28 septembre, capturant Mamdouh Ibrahim Al-Hajji Cheikh (Photo d'illustration, AFP).
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  • Les Etats-Unis ont mené un raid par hélicoptère dans le nord de la Syrie le 28 septembre, capturant Mamdouh Ibrahim Al-Hajji Cheikh
  • La semaine dernière, les forces du commandement central ont déclaré avoir capturé Abou Halil Al-Fadaani

DUBAI : Les forces du Commandement central américain ont mené un raid par hélicoptère dans le nord de la Syrie le 28 septembre, capturant Mamdouh Ibrahim Al-Hajji Cheikh, un représentant de Daesh, a déclaré le Commandement central samedi.

La semaine dernière, les forces du commandement central ont déclaré avoir capturé Abou Halil Al-Fadaani, un responsable des opérations et de la médiation de Daesh en Syrie, dont on a estimé qu'il avait des relations dans l'ensemble du réseau de Daesh dans la région, au cours d'un raid mené le 25 septembre.

Aucun civil n'a été blessé ou tué au cours des deux opérations, précisent les deux communiqués du commandement central.


Les Houthis sommés de libérer les citoyens détenus pour avoir célébré la révolution

Les autorités yéménites et les organisations internationales de défense des droits de l'homme ont demandé aux Houthis de libérer les centaines de citoyens détenus qui sont descendus dans la rue la semaine dernière pour commémorer le 61e anniversaire de la révolution du 26 septembre. (Image de samrl.org)
Les autorités yéménites et les organisations internationales de défense des droits de l'homme ont demandé aux Houthis de libérer les centaines de citoyens détenus qui sont descendus dans la rue la semaine dernière pour commémorer le 61e anniversaire de la révolution du 26 septembre. (Image de samrl.org)
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  • Les Yéménites ont défilé dans les rues de Sanaa avec des drapeaux et ont scandé des slogans à la gloire de la république
  • L'Organisation SAM pour les droits et les libertés, basée à Genève, a condamné les attaques des Houthis contre les rassemblements pacifiques dans les villes qu'ils contrôlent

AL-MUKALLA : Les autorités yéménites et les organisations internationales de défense des droits de l'homme ont demandé aux Houthis, soutenus par l'Iran, de libérer les centaines de citoyens détenus qui sont descendus dans les rues de Sanaa et d'autres villes yéménites la semaine dernière pour commémorer le 61e anniversaire de la révolution du 26 septembre.

Les Yéménites ont défilé dans les rues de Sanaa avec des drapeaux et ont scandé des slogans à la gloire de la république.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des miliciens houthis armés, en uniforme militaire et en civil, qui répriment violemment les rassemblements dans la capitale et dans la ville d'Ibb, traînant des dizaines de personnes dans les rues et les forçant à monter dans des véhicules militaires.

L'Organisation SAM pour les droits et les libertés, basée à Genève, a condamné les attaques des Houthis contre les rassemblements pacifiques dans les villes qu'ils contrôlent. L'organisme a demandé à la milice de cesser de harceler les personnes qui expriment légalement leurs opinions.

Elle a déclaré : « Nous demandons aux Houthis de mettre fin à leurs attaques brutales, de libérer tous les détenus et d'ordonner à leurs acolytes de respecter les droits des personnes à exprimer leurs opinions et à se réunir pacifiquement. »

« En outre, la milice houthie est tenue de poursuivre tous les individus impliqués dans les attaques et les arrestations pour les graves violations qu'ils ont commises. »

Des habitants de Sanaa ont déclaré que les Houthis avaient déployé des forces de sécurité dans toute la capitale, principalement autour de la place Al-Sabeen, en réponse aux appels à manifester contre les arrestations massives qui ont eu lieu après la prière du vendredi.

Amnesty International a demandé aux Houthis de libérer « immédiatement et sans condition » les personnes détenues, ajoutant que les Yéménites avaient été arrêtés et agressés pour avoir commémoré une fête nationale.

« Dans une démonstration de force draconienne, les autorités de facto des Houthis ont procédé à une vague d'arrestations massives, démontrant leur mépris flagrant pour le droit à la liberté d'expression et de réunion pacifique » dit le communiqué. Grazia Careccia, directrice régionale adjointe d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, a affirmé que « les autorités doivent libérer immédiatement et sans condition toute personne détenue uniquement pour avoir exercé ses droits. »

Les Houthis n'ont pas officiellement commenté ces arrestations, mais des militants de Sanaa, dont le juriste Abdel Wahab Qatran qui a contacté les services de sécurité houthis, affirment que les personnes arrêtées sont interrogées sur leurs « éventuelles affiliations » à des groupes extérieurs.

Selon les analystes, les rassemblements à Sanaa ont lieu à un moment où la pression publique augmente sur les Houthis pour qu'ils indemnisent des milliers d'employés de l'État qui n'ont pas été payés depuis des années.

Ils ajoutent que les Houthis ne reconnaissent pas le soulèvement de 1962 contre les imams.

Faisal Al-Shabibi, un journaliste yéménite, a déclaré à Arab News : « Ils (les Houthis) considèrent les événements du 26 septembre comme une rébellion, et non comme une révolution, comme le font les Yéménites. Ils ont l'intention de transformer progressivement la république en monarchie ».

Les Houthis, qui ont pris le contrôle militaire du Yémen fin 2014, ont arrêté des milliers d'hommes politiques, de militants, de journalistes et de membres du grand public yéménites, et ont forcé des dizaines de milliers de personnes à abandonner leur domicile.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Immigration: la Tunisie reporte la visite d'une délégation européenne

La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, serre la main du président tunisien Kais Saied après un point de presse au palais présidentiel de Tunis le 16 juillet 2023 (Photo Présidence Tunisienne / AFP).
La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, serre la main du président tunisien Kais Saied après un point de presse au palais présidentiel de Tunis le 16 juillet 2023 (Photo Présidence Tunisienne / AFP).
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  • La Commission européenne a indiqué chercher avec les autorités tunisiennes "le meilleur moment (pour une visite) pour les deux parties"
  • L'UE a promis une aide budgétaire directe de 150 millions d'euros en 2023, au moment où la Tunisie traverse une grave crise économique

TUNIS: Le président tunisien, Kais Saied, a décidé de reporter la visite d'une délégation de la Commission européenne prévue cette semaine en Tunisie pour examiner les "points à négocier" sur un accord conclu en juillet sur l'immigration, selon un ministre.

La Commission européenne a indiqué qu'elle avait proposé d'envoyer "cette semaine" une délégation "pour poursuivre les discussions sur la mise en œuvre du protocole d'accord" prévoyant une aide financière à la Tunisie pour lutter contre l'immigration clandestine.

M. Saied "a demandé le report pour l'examen des points à négocier dans le cadre de l'accord", a indiqué le ministre de l'Intérieur, Kamel Feki, dans une vidéo diffusée vendredi soir sur le site de son ministère.

Ecartant l'existence d'"un désaccord" avec l'UE sur ce dossier, M. Feki a tenu à souligner que cet "accord préliminaire (...) n'avait pas été encore concrétisé".

La Commission européenne a indiqué pour sa part chercher avec les autorités tunisiennes "le meilleur moment (pour une visite) pour les deux parties", sans préciser les raisons du report.

Signé en grande pompe en juillet à Tunis, l'accord est notamment censé faire baisser le nombre de départ de migrants depuis les côtes tunisiennes, principal point de départ avec la Libye pour des milliers de migrants clandestins qui traversent la Méditerranée centrale vers l'Europe.

En échange, la Tunisie doit recevoir une aide européenne de 105 millions d'euros pour la lutte contre l'immigration clandestine. La Commission a annoncé cette semaine que sur ces 105 millions, quelque 42 millions d'euros allaient être "alloués rapidement".

L'UE a promis aussi une aide budgétaire directe de 150 millions d'euros en 2023, au moment où la Tunisie traverse une grave crise économique.

"Une dose d'aide", selon M. Feki, permettant à la Tunisie "de sortir de l'état de récession économique".

Le partenariat a suscité des critiques notamment d'ONG qui dénoncent l'autoritarisme du président Saied et les abus dont sont victimes les migrants d'Afrique subsaharienne dans ce pays.

A la mi-septembre, la Tunisie avait interdit l'entrée sur son territoire une délégation du Parlement européen qui devait faire le point sur l'accord et rencontrer des membres de la société civile, des syndicalistes et des représentants de l'opposition.

Pour M. Feki, cette délégation était composée de "quatre députés qui ne représentent pas le Parlement européen et qui travaillent d'une façon indépendante et qui ont adhéré à une large campagne de diffamation contre l'Etat tunisien".

"Ils ne sont pas les bienvenus sur le territoire tunisien", a-t-il encore dit.