La Vision saoudienne 2030, «l'une des meilleures opportunités au monde actuellement»

Panel avec les orateurs des licornes Phalgun Kompalli, Mudassir Chaikha, Chip Paucek et le modérateur Supreet Manchanda (Photo fournie).
Panel avec les orateurs des licornes Phalgun Kompalli, Mudassir Chaikha, Chip Paucek et le modérateur Supreet Manchanda (Photo fournie).
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Publié le Mercredi 08 février 2023

La Vision saoudienne 2030, «l'une des meilleures opportunités au monde actuellement»

  • Le PDG de Careem, Mudassir Cheikha, explique au LEAP qu'en apportant «le bon talent sur le marché», on peut résoudre les problèmes de service et autres
  • Prakach Gurnani, PDG de Mahindra Satyam, affirme que «les 1,4 milliard d'habitants de l'Inde en bénéficieront» si l'Arabie saoudite devient un modèle en technologie

RIYAD: Si la numérisation d'une économie est la clé de son avancée technologique, elle est aussi un moyen de faciliter la vie quotidienne et d'offrir des emplois et des opportunités à la jeune population.
Comme l'ont montré plusieurs sessions de la conférence LEAP de cette année, cela est particulièrement vrai pour l'Arabie saoudite dans le cadre de son programme de réforme, la Vision 2030.
Selon l'Autorité générale saoudienne des statistiques, 36,7% de la population du Royaume est âgée de 15 à 34 ans. En raison de l'accélération de la croissance de l'économie numérique dans le Royaume, plus d'un million d'emplois devraient être créés d'ici 2025, en mettant l'accent sur la technologie et l'innovation.
«La transformation en cours grâce à la Vision 2030 est probablement l'une des plus grandes opportunités dans le monde en ce moment», a déclaré Mudassir Cheikha, PDG de Careem, lors d'un panel intitulé Deep Dive: Les licornes du monde.
«Je viens ici depuis quinze ans déjà et au cours des cinq dernières années, le changement est visible chaque mois sur le terrain. Le rythme du changement est incroyable, et nous savons que lorsqu'un tel changement est généré au niveau macro, il crée des opportunités.»
Au deuxième trimestre de 2022, le taux de chômage en Arabie saoudite est tombé à 9,7%, grâce aux réformes gouvernementales visant le marché du travail, selon les données fournies par l'Autorité générale de la statistique (GASTAT).
Cela se reflète dans le taux de participation des Saoudiens au marché du travail, qui a augmenté de 1,7 point de pourcentage pour atteindre 51,8%. Le ratio emploi/population des Saoudiens a également augmenté de la même manière, atteignant 46,8% par rapport à l'année précédente, selon le rapport de la GASTAT.
La sécurité environnementale et numérique fait partie des domaines qui connaissent la plus forte croissance en Arabie saoudite, selon les données publiées sur LinkedIn en janvier 2023.
Pourtant, comme l'a souligné Cheikha, de nombreux problèmes liés aux services et aux prestataires concernés doivent encore être résolus. «Cela offre des opportunités supplémentaires pour la main-d'œuvre saoudienne», a-t-il ajouté. «Il y a de nombreux problèmes qui doivent encore être résolus. Comment résoudre ces problèmes? En amenant les bons talents sur le marché.»
Le capital humain et les talents ne manquent pas sur le marché saoudien, a-t-il estimé. «Avec beaucoup de travail et les bons outils, de grandes choses peuvent se produire. À mon avis, il n'y a probablement pas de meilleur endroit où se trouver en ce moment qu'en Arabie saoudite», a-t-il affirmé.
L'expression «économie numérique» reflète la façon dont la révolution technologique transforme les chaînes de valeur de manière exponentielle et révolutionnaire, offrant aux marchés du monde entier de nouvelles possibilités de générer des changements sociaux et économiques.
«Il existe un besoin mondial de requalification et d'amélioration des compétences. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime qu'au cours de la prochaine décennie, 1,1 milliard d'emplois seront radicalement transformés par la technologie», a prévenu Chip Paucek, cofondateur et PDG de 2U, Inc, un important fournisseur américain de logiciels pour les universités.
«Ce qui se passe actuellement avec l'IA en est un bon exemple et nous nous réjouissons de ce qui se passe ici dans le Royaume.»
Un panel sur la scène principale du LEAP, intitulé «Roadmap to Building a “DigitALL” Economy in the Kingdom & Solving the Talent Conundrum» (Feuille de route pour la mise en place d'une économie «DigitALL» dans le Royaume et la résolution du problème des talents), comprenait un débat avec Chander Prakach Gurnani, PDG de Mahindra Satyam, et le journaliste britannique Adam Boulton. Les débats ont porté sur la manière dont l'Arabie saoudite construit une économie inclusive grâce à des avancées rapides et des investissements dans la technologie.
«Les 1,4 milliard d'habitants de l'Inde bénéficieront du fait que le Royaume devienne un modèle en matière de technologie», a signalé Gurnani. «Le Royaume est l'un de nos principaux pays d'intervention. C'est une belle opportunité pour nous de participer et de faire partie de la croissance. Lorsque vous travaillez à l'envers, vous avez besoin de personnes, de processus, de technologies et, surtout, d'un écosystème composé à la fois de produits et de technologies.»
Le Royaume a attiré plus de 9 milliards de dollars d'investissements (1 dollar américain = 0,93 euro) dans les technologies d'avenir, notamment de la part des géants américains Microsoft et Oracle, qui construisent des régions en nuage en Arabie saoudite, a déclaré lundi à Reuters le ministre saoudien de la Communication et des Technologies de l'information, Abdallah al-Swaha, lors du LEAP.
Al-Swaha a ajouté que la société chinoise Huawei investira également 400 millions de dollars dans une infrastructure en nuage pour ses services dans le Royaume, et créera une autre région en nuage en partenariat avec Aramco.
Le Royaume a également encouragé l'utilisation de l'IA pour atteindre les objectifs de la Vision 2030 et de la stratégie de gouvernement intelligent. Grâce à ce plan, le marché de l'IA du Royaume devrait atteindre 135,2 milliards de dollars d'ici 2030, ce qui devrait contribuer à hauteur de 12,4% au produit intérieur brut.
Comme l'ont souligné la plupart des panélistes au cours des sessions du LEAP, si l'investissement dans la technologie est primordial pour le progrès technologique et la croissance économique, l'essentiel est de former la main-d'œuvre saoudienne plus jeune et enthousiaste et de lui offrir une éducation et des opportunités pour la quatrième révolution industrielle, le Royaume cherchant de plus en plus à être un centre de la nouvelle ère technologique.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat