Turquie: démission d'un allié historique d'Erdogan

Bulent Arinc (à droite) et Yalcin Akdogan assistent à une réunion au Parlement turc à Ankara le 29 juillet 2015, à la suite d'un Parti populaire républicain. (AFP)
Bulent Arinc (à droite) et Yalcin Akdogan assistent à une réunion au Parlement turc à Ankara le 29 juillet 2015, à la suite d'un Parti populaire républicain. (AFP)
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Publié le Mercredi 25 novembre 2020

Turquie: démission d'un allié historique d'Erdogan

  • Bülent Arinç, ancien vice-Premier ministre et président du Parlement âgé de 72 ans, a démissionné du haut conseil consultatif de la présidence, une instance où siègent d'anciens hauts responsables censés formuler des recommandations à M. Erdogan
  • Il n'a toutefois pas précisé s'il quitterait également le parti présidentiel AKP, qu'il a cofondé avec M. Erdogan en 2001

ANKARA : Un allié historique du président turc Recep Tayyip Erdogan a remis sa démission de son rôle de conseiller mardi après avoir été vivement attaqué pour avoir réclamé la libération d'opposants écroués, dans la foulée de l'annonce de réformes judiciaires par le chef de l'Etat.

Bülent Arinç, ancien vice-Premier ministre et président du Parlement âgé de 72 ans, a démissionné du haut conseil consultatif de la présidence, une instance où siègent d'anciens hauts responsables censés formuler des recommandations à M. Erdogan.

«J'ai soumis ma demande de démission au président, qui l'a jugée recevable», a déclaré M. Arinç dans un communiqué publié sur Twitter.

Il n'a toutefois pas précisé s'il quitterait également le parti présidentiel AKP, qu'il a cofondé avec M. Erdogan en 2001.

Ce compagnon de route de M. Erdogan a été désavoué par le chef de l'Etat et vivement critiqué par certains médias progouvernementaux ces derniers jours pour avoir appelé, lors d'une émission télévisée, à libérer l'opposant kurde Selahattin Demirtas et le mécène Osman Kavala.

M. Demirtas, ancien coprésident du parti prokurde HDP et candidat à l'élection présidentielle, est incarcéré depuis quatre ans pour» terrorisme». M. Kavala, figure majeure de la société civile, est accusé de tentative de putsch et écroué depuis 2017.

M. Arinç a lancé cet appel après que M. Erdogan eut multiplié les promesses, depuis deux semaines, de mener des réformes judiciaires pour renforcer l'état de droit, dans un contexte de difficultés économiques qui fragilisent sa popularité.

Ces déclarations du président turc ont été accueillies avec un mélange de scepticisme et d'espoir d'un assouplissement, après plusieurs années de répression, notamment depuis une tentative de coup d'Etat en 2016 suivie de purges tous azimuts.

«La Turquie a besoin de réformes dans la justice, l'économie et d'autres domaines, cela est une évidence», a déclaré mardi M. Arinç, dénonçant «la haine» et «les insultes» dont il se dit la cible. 

«Il y a besoin d'apaiser notre pays et de trouver une solution aux préoccupations de nos concitoyens», a-t-il ajouté.

M. Arinç avait déjà provoqué des haussements de sourcils en 2015 en dénonçant la concentration de plus en plus forte des pouvoirs entre les mains de M. Erdogan. «Nous étions ‘nous’ et nous sommes devenus ‘je’», s'était-il lamenté.

La démission de M. Arinç intervient moins de trois semaines après le départ fracassant du puissant ministre des Finances Berat Albayrak, gendre du président, qui a démissionné en invoquant des raisons de santé.

 

 


L'Algérie justifie le refoulement d'un journaliste par l'hostilité de Jeune Afrique

Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc. (AFP).
Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc. (AFP).
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  • Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc
  • Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu'il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l'aéroport d'Alger avant d'être expulsé vers la France

ALGER: L’Algérie met en cause les "positions hostiles" de l'hebdomadaire Jeune Afrique afin de justifier le refoulement d'un de ses journalistes à son arrivée à l'aéroport d'Alger, selon les déclarations du ministre algérien de la Communication Mohamed Laagab.

"Farid Alilat est un citoyen algérien, mais en même temps il est journaliste dans un magazine indésirable, et lorsque ce média profite de sa nationalité algérienne et s'immisce de manière sournoise dans l'exercice du travail journalistique, cela est inacceptable", a déclaré jeudi le ministre algérien.

M. Laagab a assuré que "séparer les deux est difficile, mais en tant qu'algérien, il est le bienvenu. Il exerce un travail journalistique pour son média, qui a choisit de prendre des positions hostiles à l'Algérie et ceci est intolérable".

Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc, le rival régional de l'Algérie.

"La question ne le concerne pas en tant que citoyen algérien, mais plutôt le magazine Jeune Afrique où il exerce, qui a adopté des positions éditoriales hostiles à l'égard de l'Algérie. Ce média publie tantôt des informations incorrectes tantôt des informations exagérées", a affirmé le ministre.

Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu'il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l'aéroport d'Alger avant d'être expulsé vers la France.

Farid Alilat, établi depuis 2004 en France où il dispose d'une carte de séjour, se rendait pourtant régulièrement en Algérie.

Selon lui, les policiers l'ont interrogé notamment sur ses écrits, sur la ligne éditoriale de son journal, sur l'objet de son voyage, et sur les opposants algériens à l'étranger et ont fouillé ses deux téléphones et son ordinateur.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a condamné, dans un message sur X, une "expulsion sans justification" et dénoncé "une entrave inacceptable à la liberté de la presse".


Syrie: 20 combattants pro-gouvernement tués dans deux attaques de l'EI

"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs". Photo d'illustration. (AFP).
"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs". Photo d'illustration. (AFP).
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  • Le groupe Etat islamique a tué 20 soldats et combattants des forces pro-gouvernementales syriens au cours de deux attaques dans des zones contrôlées par Damas
  • "Quatre soldats syriens sont morts dans une autre attaque de l'EI contre une base près d'Albukamal"

BEYROUTH: Le groupe Etat islamique a tué 20 soldats et combattants des forces pro-gouvernementales syriens au cours de deux attaques dans des zones contrôlées par Damas, a annoncé jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs", selon cette ONG basée en Grande-Bretagne et disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie. "Quatre soldats syriens sont morts dans une autre attaque de l'EI contre une base près d'Albukamal", a ajouté l'OSDH.


L'Autorité palestinienne fustige le veto américain à l'ONU

L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". (AFP).
L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". (AFP).
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  • Ce veto "révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d'une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, ndlr), mais de l'autre empêche la mise en oeuvre de cette solution" à l'ONU
  • Le projet de résolution présenté par l'Algérie, qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions

RAMALLAH: L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre".

"Cette politique américaine agressive envers la Palestine, son peuple et ses droits légitimes représente une agression flagrante contre le droit international et un encouragement à la poursuite de la guerre génocidaire contre notre peuple (...) qui poussent encore davantage la région au bord du gouffre", a déclaré le bureau de M. Abbas dans un communiqué.

Ce veto "révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d'une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, ndlr), mais de l'autre empêche la mise en oeuvre de cette solution" à l'ONU, ont ajouté les services de M. Abbas en remerciant les Etats ayant voté en faveur de l'adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONU.

"Le monde est uni derrière les valeurs de vérité, de justice, de liberté et de paix que représente la cause palestinienne", a fait valoir l'Autorité palestinienne, qui siège à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Le projet de résolution présenté par l'Algérie, qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions.