Tunisie: Une série d'arrestations fait craindre une répression accrue

La Tunisie est engluée dans une grave crise politique et économique (Photo, AFP).
La Tunisie est engluée dans une grave crise politique et économique (Photo, AFP).
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Volker Türk (Photo, AFP).
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Volker Türk (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 15 février 2023

Tunisie: Une série d'arrestations fait craindre une répression accrue

  • Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Volker Türk, a dénoncé mardi «l'aggravation de la répression» en Tunisie
  • Türk exprimait «sa préoccupation face à l'aggravation de la répression contre ceux qui sont perçus comme des opposants politiques et de la société civile»

TUNIS: Une série d'arrestations dans les milieux politico-médiatiques et des affaires en Tunisie fait craindre une répression accrue dans un pays englué dans une grave crise politique et économique depuis que le président Kais Saied a accaparé les pouvoirs en juillet 2021.

Si plusieurs opposants, appartenant notamment au parti islamo-conservateur Ennahdha et ses alliés, ont été arrêtés ou interrogés ces derniers mois, un cap semble avoir été franchi avec l'arrestation ce weekend d'un très influent homme d'affaires, suivie lundi par celle du directeur de la plus grande radio privée de Tunisie, Mosaïque FM.

Ce coup de filet est survenu au moment où M. Saied poursuit l'édification de son système hyperprésidentialiste en faisant peu de cas du boycott massif de toutes les échéances électorales et consultatives censées jalonner ce processus.

Outre les divisions politiques, le pays est plongé dans de graves difficultés économiques marquées notamment par des pénuries récurrentes de produits alimentaires et une inflation qui a fait plonger le pouvoir d'achat des Tunisiens.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Volker Türk, a dénoncé mardi "l'aggravation de la répression" en Tunisie après les dernières interpellations.

Lors d'un point-presse à Genève, son porte-parole, Jeremy Laurence, a indiqué que M. Türk exprimait "sa préoccupation face à l'aggravation de la répression contre ceux qui sont perçus comme des opposants politiques et de la société civile en Tunisie, notamment par l'intermédiaire de mesures prises par les autorités qui continuent de saper l'indépendance du pouvoir judiciaire".

«Avertissement»

Un chef d'Ennahdha, Noureddine Bhiri, le directeur de Mosaïque FM, la radio la plus écoutée en Tunisie, Noureddine Boutar, ainsi que l'ancien ministre Lazhar Akremi, ont été arrêtés lundi soir.

Plusieurs autres personnalités avaient été arrêtées samedi, notamment le très influent homme d'affaires Kamel Eltaïef, ex éminence grise du président déchu Zine el Abidine Ben Ali, l'activiste politique Khayam Turki, ainsi que deux anciens magistrats.

Homme de l'ombre mais très introduit dans les milieux politiques, M. Eltaïef, 68 ans, est vu par de nombreux Tunisiens comme l'un des symboles de la corruption dans le pays.

Dans une vidéo diffusée mardi par la présidence, M. Saied a affirmé que certaines personnes parmi celles qui ont été arrêtées étaient impliquées "dans des complots contre la sûreté intérieure et extérieure de l'Etat" et étaient à l'origine de pénuries de produits alimentaires pour en faire monter les prix.

"C'est un avertissement signifiant à ceux qui contrôlent les circuits de distribution qu'ils ne pourront pas échapper à la loi", a-t-il dit en recevant la ministre du Commerce.

Depuis le coup de force du président Saied qui a fait vaciller la démocratie née en 2011 de la première révolte du Printemps arabe, plusieurs hommes politiques font l'objet de poursuites dénoncées par l'opposition comme des règlements de comptes.

L'avocat Ghazi Chouachi, qui défend l'activiste Khyam Turki, a affirmé que les dernières arrestations "visent à détourner l'attention de l'opinion publique (des problèmes du pays) et à terroriser l'opposition".

"Le président semble avoir une hantise sécuritaire. Le pays se trouve à un tournant et traverse une crise d'une extrême gravité", décrypte auprès de l'AFP l'analyste politique Abdellatif Hannachi.

«Ligne éditoriale»

Dans un communiqué, les personnels de Mosaïque FM ont exprimé leur "soutien inconditionnel" à leur directeur général. Ils ont exigé sa "libération immédiate" et condamné "les atteintes récurrentes portées à Mosaïque FM pour faire taire sa voix libre".

Selon le communiqué, "la garde à vue du directeur général est en lien avec la ligne éditoriale de la radio et n'a rien à voir avec l'affaire de complot contre la sécurité de l'Etat".

"L'arrestation du directeur de Radio Mosaïque FM, Noureddine Boutar, sans mandat d'arrêt ni raison officielle, son interrogatoire qui a porté sur ses choix éditoriaux, est tout aussi inacceptable que tristement révélateur de la répression qui s’abat sur la presse en Tunisie", a déploré l'ONG Reporters sans Frontières (RSF).

La semaine dernière, plus de 65 ONG, partis politiques et personnalités en Tunisie ont exprimé leur "soutien total" à la centrale syndicale UGTT, après l'interpellation d'un de ses responsables dans la foulée d'un discours du président Saied dénonçant une instrumentalisation du droit de grève "à des fins politiques".


Le prince Faiçal, ministre saoudien des Affaires étrangères, accueille à Riyad une réunion ministérielle arabe sur Gaza

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
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  • Les ministres ont mis en garde contre la poursuite des mesures israéliennes illégales en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée, qui compromettent la solution des deux États, notamment l'expansion des colonies,
  • Les ministres ont souligné la nécessité d'un État de Palestine basé sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions internationales pertinentes

RIYAD : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Ont participé à cette réunion Ayman Al-Safadi (Jordanie), Sameh Shoukry (Égypte), Hussein Al-Sheikh (Palestine), secrétaire du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Anwar ben Mohammed Gargash, conseiller diplomatique du président des Émirats arabes unis, et Mohammed ben Abdelaziz Al-Khulaifi, ministre d'État au ministère qatari des Affaires étrangères.

Ils ont discuté de la nécessité de mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et complet, d'assurer la protection des civils conformément au droit humanitaire international et de lever toutes les restrictions qui empêchent l'entrée de l'aide humanitaire dans l'enclave.

Ils ont également exprimé leur soutien à tous les efforts visant à la reconnaissance internationale d'un État palestinien indépendant, ce qui, selon eux, est essentiel pour que les Palestiniens puissent prendre des mesures irréversibles en vue de mettre en œuvre la solution des deux États.

Les ministres ont souligné la nécessité d'un État de Palestine basé sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions internationales pertinentes.

Ils ont exprimé leur rejet catégorique de toute tentative de déplacer le peuple palestinien de sa terre et de toute opération militaire dans la ville palestinienne de Rafah.

Les ministres ont mis en garde contre la poursuite des mesures israéliennes illégales en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée, qui compromettent la solution des deux États, notamment l'expansion des colonies, la confiscation de terres, les opérations militaires contre les Palestiniens, les attaques de colons et les atteintes à la liberté de culte des musulmans et des chrétiens.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Le Soudan demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur l'«agression» des Emirats

Le président du conseil de transition militaire du Soudan, Abdel Fattah Al-Burhan (Photo, AFP).
Le président du conseil de transition militaire du Soudan, Abdel Fattah Al-Burhan (Photo, AFP).
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  • Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d'une guerre opposant l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR)
  • L'armée, appuyée par le gouvernement, accuse depuis des mois Abou Dhabi de soutenir le camp rival

PORT-SOUDAN: Le Soudan a réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité pour examiner ce qu'il qualifie "d'agression" des Emirats arabes unis "contre le peuple soudanais", via leur soutien présumé aux paramilitaires en guerre contre l'armée, a déclaré samedi à l'AFP une source diplomatique soudanaise.

Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d'une guerre opposant l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo.

L'armée, appuyée par le gouvernement, accuse depuis des mois Abou Dhabi de soutenir le camp rival.

"Notre représentant permanent auprès de l'ONU a demandé hier (vendredi) une session d'urgence du Conseil de sécurité pour discuter de l'agression des Emirats arabes unis contre le peuple soudanais et leur fourniture d'armes et d'équipements à la milice terroriste" des FSR, a affirmé ce responsable sous couvert d'anonymat.

Abou Dhabi réfute

L'agence de presse soudanaise (Suna) a confirmé que le représentant du Soudan, Al-Harith Idriss, avait soumis cette demande et souligné que "le soutien des Emirats arabes unis à la milice criminelle des FSR (...) fait des Emirats arabes unis les complices de tous ses crimes".

Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité la semaine dernière, Abou Dhabi a réfuté les accusations sur son présumé soutien aux FSR.

"Toutes les allégations concernant l'implication des Emirats arabes unis dans toute forme d'agression ou de déstabilisation au Soudan, ou la fourniture d'un soutien militaire, logistique, financier ou politique à toute faction soudanaise sont sans fondement et ne sont pas étayées par des preuves crédibles", selon la lettre relayée par le ministère émirati des Affaires étrangères.

Dans un communiqué distinct, le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé "sa profonde inquiétude" concernant l'escalade des combats dans la province soudanaise du Darfour du Nord et mis en garde contre une possible offensive imminente des paramilitaires des FSR et milices alliées à el-Facher, capitale de l'Etat, qui n'est pas sous leur contrôle et abrite un grand nombre de réfugiés.

Les Nations unies ont déjà évoqué ce risque vendredi, le Haut-commissaire aux droits de l'homme Volker Türk exprimant "une grave crainte".

La guerre a déjà causé des milliers de morts, détruit les infrastructures déjà précaires du Soudan et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l'ONU.

En décembre, Khartoum a demandé à 15 diplomates émiratis de quitter le pays après qu'un haut commandant de l'armée a accusé Abou Dhabi de soutenir les paramilitaires.

Au même moment, des manifestations dans la ville de Port-Soudan (est) réclamaient l'expulsion de l'ambassadeur émirati.

En août 2023, The Wall Street Journal, citant des responsables ougandais, a rapporté que des armes avaient été découvertes dans un avion cargo émirati censé transporter de l'aide humanitaire aux réfugiés soudanais au Tchad. Les Emirats ont démenti.


Le chef de la diplomatie française au Liban pour désamorcer le conflit avec Israël

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Sejourne (à gauche), lors d'une réunion avec le Premier ministre libanais à Beyrouth, le 6 février 2024 (Photo Joseph Eid AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Sejourne (à gauche), lors d'une réunion avec le Premier ministre libanais à Beyrouth, le 6 février 2024 (Photo Joseph Eid AFP)
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  • Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, le Hezbollah pro-iranien qui dit intervenir en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas échange quotidiennement avec Israël des tirs à la frontière libano-israélienne
  • Dès janvier, la France a soumis au Liban et à Israël une initiative pour désamorcer le conflit à leur frontière commune

BEYROUTH, Liban : Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné doit s'entretenir à Beyrouth dimanche avec les principaux responsables libanais pour tenter de désamorcer le conflit transfrontalier entre le Hezbollah et Israël et éviter une guerre de grande ampleur.

Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, le Hezbollah pro-iranien qui dit intervenir en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas échange quotidiennement avec Israël des tirs à la frontière libano-israélienne.

Au fil des semaines, les violences se sont multipliées, Israël frappant le territoire libanais de plus en plus en profondeur et le Hezbollah répliquant en menant des attaques plus complexes contre des positions militaires israéliennes dans le nord du pays.

Dès janvier, la France a soumis au Liban et à Israël une initiative pour désamorcer le conflit à leur frontière commune.

Selon une source diplomatique française à l'AFP, M. Séjourné se rend au Liban pour «poursuivre les efforts» visant «à éviter une guerre», dans un contexte de «très forte augmentation des tensions depuis l'attaque iranienne contre Israël».

La source ajoute que le volume d'échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah a été «multiplié par deux» depuis les 13 et 14 avril.

M. Séjourné entamera sa tournée en visitant le quartier général de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Après avoir rencontré les responsables libanais, il tiendra une conférence de presse en début de soirée.

En mars, le Liban avait remis à Paris sa réponse à l'initiative française qui, selon une autre source diplomatique, portait sur l'application de la résolution 1701 de l'ONU, qui stipule le déploiement seul de l'armée libanaise et des Casques bleus de l'ONU dans le sud du Liban.

Washington est également à la manoeuvre pour tenter de mettre fin aux violences et dans ce cadre, l'émissaire américain Amos Hochstein est en visite à Jérusalem.

Le Hezbollah a indiqué à plusieurs reprises qu'il ne mettra fin à ses attaques qu'en cas de cessez-le-feu à Gaza.

Il s'agit de la deuxième visite de M. Séjourné au Liban depuis sa nomination en janvier, dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient qui l'emmènera également à Ryad pour un sommet sur le conflit à Gaza.

En près de sept mois de violences transfrontalières, au moins 385 personnes, dont 254 combattants du Hezbollah et 73 civils, ont été tuées au Liban, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, 20 personnes ont été tuées, selon l'armée.