Les Américains mécontents d'un projet de résolution condamnant les colonies israéliennes

Asael, un avant-poste israélien situé dans le sud de la Cisjordanie occupée, le 13 février 2023 (Photo, AFP).
Asael, un avant-poste israélien situé dans le sud de la Cisjordanie occupée, le 13 février 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 17 février 2023

Les Américains mécontents d'un projet de résolution condamnant les colonies israéliennes

  • Le projet de texte «réaffirme que l'établissement par Israël de colonies dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, n'a pas de validité légale»
  • Il «condamne toutes les tentatives d'annexion, y compris les décisions et mesures d'Israël concernant les colonies» et «appelle à leur retrait immédiat»

NATIONS UNIES: Les Etats-Unis et Israël ont exprimé leur mécontentement jeudi face à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui réclame l'arrêt "immédiat des activités de colonisation" d'Israël dans les territoires palestiniens.

Le projet de texte vu par l'AFP, que les Emirats arabes unis ont fait circuler avant une réunion lundi du Conseil sur le conflit israélo-palestinien, "réaffirme que l'établissement par Israël de colonies dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, n'a pas de validité légale et représente une violation du droit international".

Il "condamne toutes les tentatives d'annexion, y compris les décisions et mesures d'Israël concernant les colonies" et "appelle à leur retrait immédiat". Et réclame qu'Israël cesse "immédiatement et complètement ses activités de colonisation dans les territoires occupés, y compris Jérusalem-Est".

Dimanche, le cabinet de sécurité israélien avait annoncé qu'il allait légaliser neuf colonies en Cisjordanie occupée, après une série d'attaques à Jérusalem-Est, dont une qui a fait trois morts vendredi.

Une décision dénoncée par Paris, Londres, Berlin, Rome mais aussi par Washington.

Les Etats-Unis sont "profondément consternés" par la décision d'Israël de légaliser ces neuf colonies et de construire de nouveaux logements dans les colonies existantes, a déclaré jeudi la porte-parole de Joe Biden, Karine Jean-Pierre.

"Les Etats-Unis s'opposent fermement à ces mesures unilatérales, qui exacerbent les tensions et nuisent à la confiance entre les parties", a-t-elle estimé.

Mais dans le même temps, le département d'Etat a été clair sur le fait que les Etats-Unis, qui ont un droit de veto au Conseil, ne soutiennent pas cette résolution.

"Notre position est que l'introduction de la résolution est peu utile au regard du soutien nécessaire aux négociations sur la solution des deux Etats, tout comme nous pensons que les informations venant d'Israël (sur les neuf colonies) étaient peu utiles", a déclaré son porte-parole Vedant Patel.

«Colonies illégales»

Il n'a toutefois pas indiqué si les Etats-Unis étaient prêts à utiliser leur véto. "Je ne vais pas spéculer ou faire des hypothèses sur le processus", a-t-il noté.

Le Conseil de sécurité doit se réunir lundi pour discuter du conflit israélo-palestinien, mais il n'est pas certain à ce stade que le texte soit présenté au vote à cette occasion, selon des diplomates.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a de son côté fustigé le projet de résolution.

"C'est une nouvelle tentative cynique des Palestiniens de se tourner vers les instances internationales, au lieu de s'occuper de la vague de terreur et des incitations de la part de l'Autorité palestinienne", a-t-il indiqué dans une déclaration à l'AFP.

Les Israéliens avaient dénoncé le vote en décembre par l'Assemblée générale de l'ONU d'une résolution demandant l'avis de la Cour internationale de justice sur l'occupation israélienne de territoires palestiniens, prenant des mesures de représailles contre l'Autorité palestinienne.

Dans une lettre envoyée mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU, l'ambassadeur israélien à l'ONU Gilad Erdan appelait "la communauté internationale à condamner les dernières attaques terroristes contre des civils israéliens dans les termes les plus forts et sans équivoque", accusant l'Autorité palestinienne d'"applaudir" et de "soutenir" ces "crimes odieux".

En décembre 2016, pour la première fois depuis 1979, le Conseil de sécurité avait demandé à Israël de cesser la colonisation dans les territoires palestiniens, dans une résolution permise par la décision des Etats-Unis de ne pas utiliser leur droit de veto.

Les Etats-Unis s'étaient abstenus lors de ce vote à quelques semaines de la passation de pouvoir entre Barack Obama et Donald Trump, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier sensible.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres est lui "profondément préoccupé" par l'annonce israélienne de dimanche, avait indiqué son porte-parole Stéphane Dujarric lundi, répétant que "toutes les colonies sont illégales au regard du droit international et un obstacle important à la paix".


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.