En Chine, la deuxième vie des infrastructures du «zéro Covid»

Cette photo prise le 8 février 2023 montre des cabines de test d'acide nucléique abandonnées dans un parc de Pékin. Qu'il s'agisse de centres de quarantaine et d'hôpitaux de fortune ou de cabines de test PCR, ces symboles autrefois omniprésents de la politique chinoise stricte et coûteuse du "zéro-covirus" sont désormais vides, reconvertis ou même vendus en ligne. (AFP).
Cette photo prise le 8 février 2023 montre des cabines de test d'acide nucléique abandonnées dans un parc de Pékin. Qu'il s'agisse de centres de quarantaine et d'hôpitaux de fortune ou de cabines de test PCR, ces symboles autrefois omniprésents de la politique chinoise stricte et coûteuse du "zéro-covirus" sont désormais vides, reconvertis ou même vendus en ligne. (AFP).
Short Url
Publié le Samedi 18 février 2023

En Chine, la deuxième vie des infrastructures du «zéro Covid»

  • Du jour au lendemain, les villes se sont retrouvées avec sur les bras des dizaines de milliers de ces infrastructures temporaires
  • Certaines ont ainsi été transformées en mini-pharmacies, abris anti-froid, kiosques d'information ou encore bibliothèques

PEKIN : Depuis la fin de la politique "zéro Covid" en Chine, les centres de quarantaine, hôpitaux en préfabriqué et cabines de tests PCR, tous devenus superflus, sont abandonnés, reconvertis... voire vendus sur internet.

Du jour au lendemain, les villes se sont retrouvées avec sur les bras des dizaines de milliers de ces infrastructures temporaires. Certaines ont ainsi été transformées en mini-pharmacies, abris anti-froid, kiosques d'information ou encore bibliothèques.

Depuis décembre, la Chine n'exige plus de test PCR pour accéder aux lieux publics et voyager dans le pays. Exit donc les cabines en métal ou PVC, autrefois omniprésentes, qui accueillaient le personnel chargé de prélever les échantillons.

"Nos chefs nous en ont apporté une ici", explique à l'AFP Mme Xu, une agente d'entretien vêtue d'une chasuble orange qui nettoie les abords d'une rivière à Suzhou, ville de 13 millions d'habitants près de Shanghai (est).

"Après le travail, on s'en sert pour y mettre nos gants et nos outils. Et quand il pleut, on vient s'y abriter", raconte-t-elle devant l'installation qui accueille aussi chaises, tabourets, tables et extincteurs.

Devant la gare, des policiers viennent désormais déjeuner dans une ex-cabane de test reconvertie en lieu de repos.

Non loin de là, une cabine bleu ciel a été transformée en kiosque d'information pour les personnes en recherche d'emploi. A l'intérieur, un vieil autocollant bleu usé par le temps indique "test PCR".

"Plutôt que de laisser ces cabines vides, on essaie d'en faire un autre usage" en "fonction des besoins du moment et de l'endroit", explique à l'AFP la mairie de Suzhou.

PIB de Chypre

Certaines ont ainsi été aménagées en mini-bibliothèques où les habitants peuvent venir échanger des livres.

Durant la vague épidémique de décembre-janvier, d'autres avaient été converties en stations de consultation médicale et de distribution de médicaments anti-fièvre.

Un type de reconversion très pratiqué en Chine, avec l'idée de réduire la pression sur les hôpitaux où affluaient des malades du Covid.

La mise en place des tests PCR dans le pays (hors centres de quarantaine) aura coûté environ 200 milliards de yuans (27 milliards d'euros), selon le cabinet américain Goldman Sachs, cité par l'agence Bloomberg - soit l'équivalent du PIB de Chypre.

Face à une opinion publique qui reste vigilante quant à l'utilisation de l'argent public, les autorités semblent donc pour l'heure poussées à reconvertir plutôt qu'à détruire.

A Jinan, capitale de la province du Shandong (est), des cabines sont ainsi devenues des "cabanes chaleur" chauffées, où passants, livreurs et ouvriers peuvent s'abriter du froid, recharger leurs téléphones et bénéficier d'eau chaude gratuite.

D'autres ont été reconverties en points services de la Croix-Rouge ou stations de tri sélectif.

Beaucoup d'ex-cabines de tests PCR restent toutefois inutilisées, notamment dans la capitale Pékin ou dans la grande ville de Hangzhou (est), abandonnées dans les rues ou stockées en attente de leur sort.

«Lit et télévision»

Au point que certains tentent de les écouler sur internet.

Sur Xianyu, la principale application chinoise de vente de produits d'occasion, elles sont affichées entre 100 et 8.000 yuans (14 et 1.100 euros) suivant leur sophistication.

"La nôtre vient d'une entreprise qui n'en voulait plus", explique à l'AFP un vendeur.

La situation des ex-centres de quarantaine et hôpitaux temporaires, dans lesquels étaient jadis placées d'office les personnes testées positives ou malades du Covid, est plus complexe car ces installations sont bien plus volumineuses.

Un certain nombre restent ainsi pour l'heure inutilisées.

Mais un peu partout en Chine, d'ex-hôpitaux de fortune sont reconvertis en hôpitaux d'appoint, c'est-à-dire renforcés avec des équipements et du personnel supplémentaires - avec là encore l'idée de soulager la pression pesant sur les hôpitaux classiques.

Toujours à Jinan, un ancien centre de quarantaine en préfabriqué a été transformé en logement pour des employés d'entreprises situées à proximité. Au total, 650 chambres sont disponibles avec lit, placard, bureau, téléviseur ou encore climatiseur, selon la presse locale.

"C'est bien, ça permet une utilisation durable des ressources!", se félicite un internaute sur le réseau social Weibo.

Certains sont plus circonspects. "Quid du wifi, de l'isolation thermique et de l'insonorisation?", s'interroge un autre utilisateur. "Un démontage n'aurait-il pas été moins coûteux?"


Selon Faisal al-Ibrahim, l’économie saoudienne est en train de changer radicalement

Le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, prononce un discours lors d’une conférence à Riyad, mercredi.
Le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, prononce un discours lors d’une conférence à Riyad, mercredi.
Short Url
  • Depuis le lancement de la Vision 2030, l’Arabie saoudite assiste à un changement fondamental de son économie
  • «Nous nous trouvons à un carrefour pour changer l’économie mondiale», a affirmé M. Al-Ibrahim

RIYAD: Depuis le lancement de la Vision 2030, l’Arabie saoudite assiste à un changement fondamental de son économie et à une transformation de son environnement des affaires en raison de la création de nouveaux secteurs: c’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Économie du Royaume.

Faisal al-Ibrahim a pris la parole mercredi lors d’une conférence à Riyad au cours de laquelle il a mis en lumière l’évolution rapide du paysage des affaires du Royaume, qui s'efforce de diversifier ses sources de revenus afin de ne plus dépendre du pétrole.

Lors de cet événement, intitulé «Politiques industrielles pour promouvoir la diversification économique», le ministre a précisé que les réglementations législatives et économiques qui visent à promouvoir le développement durable avaient subi des changements fondamentaux depuis le lancement de la Vision 2030.

Il a indiqué que les efforts du Royaume pour diversifier son économie avaient conduit à la création de nouveaux secteurs grâce au lancement de plusieurs mégaprojets tels que Neom et le Red Sea Project, entre autres.

«Nous nous trouvons à un carrefour pour changer l’économie mondiale», a affirmé M. Al-Ibrahim, qui a par ailleurs insisté sur la nécessité d’élaborer des stratégies pour garantir une économie flexible et durable.

«La présence d’investissements étrangers permettra de développer la compétitivité à long terme», a encore expliqué le ministre.

Ce dernier a également assuré que le Royaume travaillait sur le moyen terme pour se focaliser sur la transformation des secteurs qui représentent un changement technologique.

L’Arabie saoudite est désireuse de parvenir à un développement à moyen terme en équilibrant les profits à court terme et en promouvant le succès à long terme, a souligné M. Al-Ibrahim.

Depuis le lancement de la Vision 2030, le ministère de l’Économie et de la Planification a mené plusieurs études économiques qui ont pour objectif de diversifier l’économie en élaborant des objectifs pour tous les secteurs, en augmentant les niveaux de complexité et en étudiant les économies émergentes afin de renforcer les capacités du Royaume. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gastat: les exportations non pétrolières de l’Arabie saoudite augmentent de 4,4%

Short Url
  • Selon l’Autorité générale des statistiques, la valeur totale des exportations non pétrolières a atteint 21,86 milliards de riyals saoudiens
  • La Chine a été le principal partenaire commercial de l’Arabie saoudite en février

RIYAD: Les exportations non pétrolières de l’Arabie saoudite, notamment les réexportations, ont connu une hausse de 4,4% en février par rapport à la même période en 2023, selon des données officielles.

Selon l’Autorité générale des statistiques (Gastat), la valeur totale des exportations non pétrolières a atteint 21,86 milliards de riyals saoudiens (SAR), soit une hausse par rapport aux 20,93 milliards enregistrés au cours de la même période de l’année précédente (1 SAR = 0,25 euro).

L’augmentation des exportations non pétrolières est due à une hausse de 8,3% des exportations de produits en caoutchouc et en plastique en février, qui représentent 24,1% des exportations totales.

Le renforcement du secteur privé non pétrolier est essentiel pour l’Arabie saoudite, qui poursuit ses efforts de diversification économique qui visent à réduire sa dépendance à l’égard du pétrole.

Le rapport dévoile une baisse de 4,1% en glissement annuel des exportations non pétrolières du Royaume, à l’exclusion des réexportations, en février. En revanche, la valeur des marchandises réexportées a grimpé de 32,3% au cours de la même période.

Cependant, la Gastat a noté qu’en février, le nombre total de marchandises expédiées par l’Arabie saoudite a diminué de 2% par rapport à la même période de l’année précédente.

Selon le rapport, ce déclin est principalement dû à une diminution de 3,8% des exportations de pétrole en février par rapport au même mois en 2023.

De même, le pourcentage des exportations de pétrole par rapport aux exportations totales est tombé à 77% en février, contre 78,4% au cours de la même période de l’année précédente.

Les exportations de pétrole ont chuté en raison de la décision du Royaume de réduire sa production de brut, conformément à un accord conclu par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, collectivement connus sous le nom d’«Opep+».

En avril 2023, l’Arabie saoudite a réduit sa production de pétrole de 500 000 barils par jour, une décision que le ministère de l’Énergie vient de prolonger jusqu’à la fin décembre 2024.

Par rapport à janvier 2024, la valeur des exportations totales de marchandises a connu une légère hausse de 0,1% pour atteindre 95,02 milliards de SAR.

La Gastat a révélé que les importations de l’Arabie saoudite ont progressé de 12,3% en glissement annuel en février.

D’autre part, l’excédent de la balance du commerce des marchandises a diminué de 21,8% par rapport à la même période de l’année précédente.

La Chine a été le principal partenaire commercial de l’Arabie saoudite en février, les exportations vers le pays asiatique s’élevant à 12,57 milliards de SAR. L’Inde et le Japon viennent ensuite, avec des exportations respectives vers ces pays de 9,43 et 8,55 milliards de SAR.

La Corée du Sud, les Émirats arabes unis et la Pologne figurent également parmi les principales destinations des exportations saoudiennes, de même que l’Égypte, les États-Unis et la France.

La Chine a par ailleurs occupé la première place du côté des importations, représentant 19,9% des échanges, soit 12,58 milliards de SSAR, en février.

D’après le rapport, le port maritime du roi Abdelaziz de Dammam a été classé comme le point d’entrée le plus important pour les marchandises en Arabie saoudite, accueillant 26,7% des exportations totales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La mythique verrerie française Duralex au tribunal de commerce

Duralex va-t-elle être placée en redressement judiciaire ou non? Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider au cours d'une audience à huis clos, mercredi, du sort de l'entreprise mythique de verrerie française. (AFP).
Duralex va-t-elle être placée en redressement judiciaire ou non? Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider au cours d'une audience à huis clos, mercredi, du sort de l'entreprise mythique de verrerie française. (AFP).
Short Url
  • Au cours d'une audience, qui doit démarrer à 16H00, les juges professionnels entendront à tour de rôle deux élus du Comité social et économique (CSE) par syndicat représentatif, ainsi que la direction de la société française
  • Trois ans après une précédente demande, Duralex a sollicité une nouvelle fois "l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire à son bénéfice auprès du tribunal de commerce d'Orléans", a annoncé la société New Duralex International (NDI) exploitant

ORLEANS: Duralex va-t-elle être placée en redressement judiciaire ou non? Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider au cours d'une audience à huis clos, mercredi, du sort de l'entreprise mythique de verrerie française dont la vaisselle réputée incassable est vendue dans le monde entier.

Au cours d'une audience, qui doit démarrer à 16H00, les juges professionnels entendront à tour de rôle deux élus du Comité social et économique (CSE) par syndicat représentatif, ainsi que la direction de la société française, déjà en difficulté il y a trois ans.

A l'extérieur, plusieurs militants de la CGT et du PCF seront réunis pour apporter leur soutien aux salariés de l'entreprise.

"Le problème, c'est qu'on commence à s'habituer", se désole le délégué Force ouvrière (FO) de l'entreprise, Gualter Teixeira, 50 ans dont la moitié passée dans l'usine Duralex située à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), près d'Orléans.

Pour cet élu, la situation relève d'"un problème de gestion de la société", dont "les coûts fixes de 2,5 millions d'euros mensuels" sont trop importants.

Trois ans après une précédente demande, Duralex a sollicité une nouvelle fois "l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire à son bénéfice auprès du tribunal de commerce d'Orléans", a annoncé la société New Duralex International (NDI) exploitante de la célèbre marque la semaine dernière.

L'entreprise espère ainsi trouver un repreneur et sauver l'usine, qui emploie 230 salariés.

Si le tribunal accède à la demande de Duralex, alors un administrateur et un mandataire seront nommés pour une période d'observation, dont la durée est variable.

« La tour Eiffel de la vaisselle »

En attendant, si "les fours continuent de fonctionner, les camions des fournisseurs sont à l'arrêt et les agences d'intérim ont déjà rappelé les 30-40 intérimaires présents chez Duralex", s'inquiète auprès de l'AFP François Dufranne, salarié de Duralex depuis 1992 et élu CGT.

"Ici, avant, il y avait 1.500 salariés Duralex, 1.500 ouvriers chez Michelin un peu plus loin", se souvient avec amertume M. Dufranne, aux côtés d'anciens collègues, désormais retraités, venus les soutenir.

Las. La seconde a fermé et il ne reste plus que quelque centaines de salariés dans la première entreprise, qui a pourtant fait la fierté de la production industrielle française avec ses verres et ses assiettes, colorés et réputés incassables, qui sont un peu comme "la tour Eiffel de la vaisselle", selon Duralex.

Dans un communiqué transmis la semaine dernière, la CGT du département dénonce une "décision politique" qui vise "à rationaliser et optimiser l'investissement des actionnaires aux dépens des 230 salarié.e.s concerné.e.s et de l'ensemble du bassin d’emploi de l'Orléanais".

"Les belles promesses auront tout de même permis aux actionnaires d'empocher des millions d'euros d'aide financière de l'Etat et des collectivités territoriales, dont les 15 millions versés dernièrement" par les autorités, épingle encore la centrale syndicale.

Duralex, confrontée à la flambée des prix de l'énergie après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, a été sauvée temporairement par un prêt de 15 millions d'euros de l'Etat. De quoi permettre à l'usine de rouvrir son four verrier et de relancer sa production après cinq mois de fermeture.

En vain, puisqu'en 2023, l'inflation, une consommation "en fort retrait" et une "concurrence exacerbée" ont aggravé de nouveau la situation.

En parallèle, NDI dit avoir été condamné récemment à payer les droits à polluer de l'ancien propriétaire de Duralex.

Incompréhensible selon les élus syndicaux: "On nous a fait une présentation commerciale des objectifs de développement jusqu'en 2030, de belles présentations, un grand 'speech' et 3 semaines après, on apprend la demande de redressement judiciaire", s'agace François Dufranne.

Gualter Teixeira n'en démord pas: à l'audience, "il va falloir nous expliquer ce qui s'est passé".