Tunisie: des milliers de syndicalistes manifestent après l'arrestation d'un responsable

Une manifestation organisée par l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) contre l'aggravation des difficultés économiques et l'arrestation d'un haut responsable syndical, à Sfax, la deuxième ville de Tunisie, le 18 février 2023 (Photo, AFP).
Une manifestation organisée par l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) contre l'aggravation des difficultés économiques et l'arrestation d'un haut responsable syndical, à Sfax, la deuxième ville de Tunisie, le 18 février 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 18 février 2023

Tunisie: des milliers de syndicalistes manifestent après l'arrestation d'un responsable

  • «Aujourd'hui, tout syndicaliste peut être licencié simplement pour avoir exprimé une opinion»
  • «La Tunisie n'est pas à vendre» ou «non à la suppression des subventions», ont scandé les manifestants à Sfax

SFAX: Plusieurs milliers de syndicalistes tunisiens ont manifesté samedi, notamment à Sfax dans le centre-est du pays, pour protester contre l'arrestation de l'un de leurs responsables, ainsi que contre la dégradation de la situation économique.

"La Tunisie n'est pas à vendre" ou "non à la suppression des subventions", ont scandé les manifestants à Sfax, importante métropole économique et bastion historique du syndicalisme tunisien, a constaté un correspondant de l'AFP.

Certains ont brandi des baguettes de pain en guise de protestation contre la flambée du coût de la vie.

A l'appel de la puissante centrale syndicale UGTT, d'autres manifestations ont eu lieu dans d'autres villes comme Kairouan (centre) Nabeul (nord-est) ou Tozeur (sud).

"Le gouvernement a échoué à mettre le pays sur la voie des réformes économiques et sociales. Tout ce qu'il a réussi à faire, c'est attaquer le syndicat", a déploré Othman Jallouli, un dirigeant de l'UGTT dans un discours à Sfax.

"Aujourd'hui, tout syndicaliste peut être licencié simplement pour avoir exprimé une opinion", a-t-il déclaré.

Venue apporter la "solidarité de la part de 45 millions de travailleurs en Europe", la secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, Esther Lynch, s'est également adressée à la foule à Sfax.

"Nous disons aux gouvernements: ne touchez pas à nos syndicats, libérez nos dirigeants", a-t-elle déclaré.

Les manifestants protestaient notamment contre l'arrestation fin janvier d'Anis Kaabi, responsable pour la branche autoroutes de l'UGTT.

M. Kaabi est en détention provisoire dans l'attente d'un procès fixé au 23 février, pour avoir lancé une grève sur les péages et occasionné des pertes financières à la société publique Tunisie Autoroutes.

L'UGTT qui s'estime "visé" par le président tunisien Kais Saied , avait annoncé pour les prochaines semaines des sit-in et rassemblements contre la politique du chef de l'Etat, qui devraient culminer lors d'une marche à Tunis le 11 mars.

M. Saied concentre tous les pouvoirs depuis 18 mois et a révisé la Constitution pour réduire les prérogatives du Parlement et revenir à un système ultra-présidentialiste similaire à celui d'avant la Révolution de 2011 et la chute du dictateur Ben Ali.

Outre les divisions politiques que ce processus a provoquées, le pays a vu son économie se détériorer avec une forte inflation (plus de 10%), une augmentation de la pauvreté et un creusement de la dette.

Motif d'inquiétude supplémentaire pour l'UGTT: des négociations avec le FMI pour un prêt de 1,9 milliard de dollars, qui pourraient entraîner de douloureuses mesures d'austérité.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.