Colonies israéliennes: Une «entrave» à la paix, dénonce le Conseil de sécurité de l'ONU

Une photo prise depuis un village palestinien montre l'avant-poste de la colonie israélienne de Gevat Arnon, près de la ville de Naplouse dans le sud de la Cisjordanie occupée (Photo, AFP).
Une photo prise depuis un village palestinien montre l'avant-poste de la colonie israélienne de Gevat Arnon, près de la ville de Naplouse dans le sud de la Cisjordanie occupée (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 21 février 2023

Colonies israéliennes: Une «entrave» à la paix, dénonce le Conseil de sécurité de l'ONU

  • «La poursuite des activités de colonisation d'Israël met en péril la viabilité de la solution à deux Etats», estime le Conseil de sécurité
  • Le bureau du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a dénoncé une déclaration «unilatérale niant le droit des Juifs à vivre dans leur patrie historique»

NATIONS UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a dénoncé lundi pour la première fois depuis six ans les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens, dans une déclaration moins forte qu'envisagée qui a provoqué la colère d'Israël.

"La poursuite des activités de colonisation d'Israël met en péril la viabilité de la solution à deux Etats", estime le Conseil dans cette déclaration de la présidence, approuvée par consensus par ses 15 membres mais qui n'a pas la portée contraignante de la résolution envisagée la semaine dernière qui mécontentait les Américains.

Le Conseil "s'oppose fermement à toutes les mesures unilatérales entravant la paix, y compris, entre autres, la construction et l'expansion de colonies israéliennes, la confiscation des terres de Palestiniens, et la 'légalisation' de colonies, la démolition de logements palestiniens et le déplacement de civils palestiniens".

Et il "exprime sa profonde inquiétude et sa consternation" concernant l'annonce israélienne du 12 février concernant la légalisation de neuf colonies et la construction de nouveaux logements dans les colonies existantes.

Le bureau du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a dénoncé une déclaration "unilatérale niant le droit des Juifs à vivre dans leur patrie historique, ignorant les attentats terroristes palestiniens à Jérusalem au cours desquels 10 citoyens israéliens ont été assassinés" ces dernières semaines.

"Les Etats-Unis n'auraient jamais dû se rallier à ce texte", a-t-il ajouté.

Après l'annonce sur les neuf colonies, les Emirats arabes unis avaient préparé la semaine dernière un projet de résolution du Conseil de sécurité.

Il visait notamment à ce que le Conseil "condamne toutes les tentatives d'annexion, y compris les décisions et mesures d'Israël concernant les colonies" et appelait "à leur retrait immédiat". Un terme de "condamnation" qui n'est pas dans la déclaration publiée lundi.

L'initiative avait provoqué le mécontentement des Etats-Unis qui ont le droit de veto au Conseil. Le département d'Etat avait dénoncé une résolution "peu utile au regard du soutien nécessaire aux négociations sur la solution des deux Etats", tout en dénonçant l'annonce israélienne sur les neuf colonies.

Le projet de résolution a été retiré après des discussions notamment entre Palestiniens et Américains, a indiqué une source diplomatique.

"Les Emirats ont travaillé dur avec différentes parties, avec les Palestiniens et d'autres, avec les Etats-Unis qui ont fait un immense travail diplomatique, pour parvenir à l'unité" du Conseil, a commenté leur ambassadrice Lana Zaki Nusseibeh.

«Discours de haine»

C'est "la première décision (du Conseil) sur ce dossier depuis plus de six ans", a-t-elle souligné.

Depuis une résolution de décembre 2016, où pour la première fois depuis 1979, le Conseil de sécurité avait demandé à Israël de cesser la colonisation dans les territoires palestiniens.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, cette adoption avait été permise par la décision des Etats-Unis de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier sensible et qu'ils ont continué ensuite.

Bien qu'"utile", "la déclaration d'aujourd'hui, édulcorée sous la pression des Etats-Unis et d'Israël, est loin d'être une retentissante condamnation que la grave situation mérite", a regretté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

Interrogé sur son éventuelle déception, l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour a souligné que l'important était d'avoir une "position unie" du Conseil.

"Isoler une partie est un pas dans la bonne direction", a-t-il déclaré à la presse.

"Ce message doit être transmis et traduit en un plan d'action avec un calendrier pour des efforts de l'ONU et de ses Etats membres pour nous mettre sur un chemin différent vers la liberté, la justice et la paix", a-t-il déclaré au Conseil, alors qu'aujourd'hui "nous approchons rapidement d'un point de rupture".

L'ambassadeur israélien à l'ONU Gilad Erdan a de son côté accusé les Palestiniens d'"empoisonner les esprits de générations" par des "campagnes de propagande qui rendraient très fiers Goebbels et Hitler".

"La culture de la haine et de la terreur des Palestiniens est réelle. Comment ce Conseil peut-il justifier de l'ignorer?", a-t-il lancé.

La déclaration du Conseil condamne "tous les actes de violence contre des civils" et appelle "toutes les parties à (...) s'abstenir d'incitation à la violence".

Il s'inquiète également des "discours de haine" motivés notamment par "l'islamophobie, l'antisémitisme et l'antichristianisme".


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com