Sûreté nucléaire: les salariés de l'IRSN manifestent contre le projet de réforme

EDF a mis à l'arrêt une partie de son parc et lancé de coûteux travaux pour restaurer ses centrales à la suite notamment des avis techniques sans concession délivrés par l'IRSN sur l'état de ses réacteurs. (AFP).
EDF a mis à l'arrêt une partie de son parc et lancé de coûteux travaux pour restaurer ses centrales à la suite notamment des avis techniques sans concession délivrés par l'IRSN sur l'état de ses réacteurs. (AFP).
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Publié le Mardi 21 février 2023

Sûreté nucléaire: les salariés de l'IRSN manifestent contre le projet de réforme

  • EDF a mis à l'arrêt une partie de son parc et lancé de coûteux travaux pour restaurer ses centrales à la suite notamment des avis techniques sans concession délivrés par l'IRSN sur l'état de ses réacteurs
  • Dans la soirée, les écologistes de l'Assemblée nationale ont publié un communiqué estimant "qu'aucun argument ne justifie aujourd'hui de renverser ce système exemplaire et transparent, en fusionnant l'expertise et la décision"

PARIS: Plusieurs centaines d'ingénieurs et de chercheurs de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ont manifesté lundi à Paris contre le projet du gouvernement de fusionner l'organisme avec l'Autorité de Sureté Nucléaire (ASN), qui, selon eux, met en danger la sûreté elle-même.

"Cette fusion est un retour 25 ans en arrière", a souligné Philippe Bourachot, délégué syndical central CGT parlant au nom de l'intersyndicale, tout près du ministère de la Transition énergétique qui pilote le projet de réforme.

"Nous craignons d'être sous l'autorité directe de l'ASN, et donc de perdre l'indépendance de nos analyses techniques, d'avoir potentiellement une pression pour rendre des avis techniques qui seraient plus adaptés à ce que voudrait l'Autorité", "voire l'exploitant", c'est-à-dire EDF, Orano ou le CEA, a-t-il ajouté.

"Nous avons mis 40 ans pour construire un système de sûreté indépendant en France et reconnu internationalement, et le gouvernement voudrait le détruire en quatre semaines", a ajouté François Jeffroy, délégué syndical central de la CFDT, l'un des trois représentants syndicaux à avoir rencontré la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher vendredi pour lui exposer les inquiétudes du personnel.

"S'il y a un problème de sûreté important dans une installation, ce n'est pas pour le plaisir que les réacteurs sont arrêtés", s'exclame Véronique Loyer, chargée de mission à l'IRSN.

"Par exemple sur les corrosions sous contrainte, c'est EDF qui a demandé à arrêter les réacteurs. Mais pour les redémarrer, il faut qu'il prouve que la sûreté est assurée. Et il y a eu un avis (de l'IRSN, NDLR) disant non, ce réacteur-là, on ne peut pas le redémarrer sans avoir réparé parce que les conditions de sûreté ne sont pas assurées. Demain est-ce qu'on forcera l'IRSN à ne pas dire sa vraie position?" s'inquiète-t-elle en craignant "un risque de perte de confiance" du public.

Et derrière, "c'est un accident nucléaire qu'on peut craindre", dit-elle.

"EDF fait un calcul de court terme en voulant stabiliser le coût d'amélioration de la sûreté, et ne fait pas un calcul de long terme qui est celui d'une garantie dans la durée pour des dizaines d'années d'absence d'accident", complète un autre manifestant, Nicolas Dechy, ingénieur, qui voit l'IRSN comme "le bouc émissaire des pertes d'EDF".

EDF a mis à l'arrêt une partie de son parc et lancé de coûteux travaux pour restaurer ses centrales à la suite notamment des avis techniques sans concession délivrés par l'IRSN sur l'état de ses réacteurs.

Dans la soirée, les écologistes de l'Assemblée nationale ont publié un communiqué estimant "qu'aucun argument ne justifie aujourd'hui de renverser ce système exemplaire et transparent, en fusionnant l'expertise et la décision".

"La Cour des Comptes indiquait en 2014 que la fusion de l'ASN et de l'IRSN constituerait une réponse inappropriée par les multiples difficultés juridiques, sociales, budgétaires et matérielles qu'elle soulèverait" ajoute le communiqué.

"La manière dont les manifestants ont décrit l'ASN", comme pouvant être soumise aux intérêts des exploitants de centrales, "n'est pas objective" a indiqué un responsable du cabinet d'Agnès Pannier-Runacher à l'AFP, en précisant que "les règles sont plus strictes à l'ASN qu'à l'IRSN" en matière d'indépendance des personnels et règles d'embauche.

"Aucun schéma d'organisation n'a été arrêté" à ce jour, a ajouté la même source. Par ailleurs, "l'intérêt d'EDF est que la sûreté soit très bonne pour que la politique nucléaire soit acceptée" a-t-elle ajouté.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.