Face à la hausse des prix, les Français ne sont pas tous égaux

Des personnes achètent du poisson sur un marché de Toulouse, dans le sud-ouest de la France, le 11 décembre 2022. (Photo, AFP)
Des personnes achètent du poisson sur un marché de Toulouse, dans le sud-ouest de la France, le 11 décembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 22 février 2023

Face à la hausse des prix, les Français ne sont pas tous égaux

  • Si l'Insee a chiffré l'inflation moyenne à 5,2% sur un an en 2022, la hausse des prix a atteint 8,5% pour les ménages les plus exposés et s'est limitée à 3,4% pour les foyers les moins touchés, selon les calculs de l'OFCE
  • En plus des ménages ruraux et des personnes âgées, France Stratégie estime que «les classes moyennes et les propriétaires» ont été les plus touchés par la hausse des prix entre 2017 et 2022

PARIS: Qui a ressenti le plus durement la hausse des prix en 2022? Dans deux études publiées mercredi, l'OFCE et France Stratégie soulignent que l'ampleur du choc varie fortement en fonction du profil des ménages, les personnes âgées et éloignées des centres-villes étant particulièrement exposées.

"Il y a deux choses à retenir du contexte actuel: c’est l’inflation", qui a renoué en 2022 avec des niveaux inédits depuis les années 1980, "et l’hétérogénéité" de ses effets sur les Français, insiste Raul Sampognaro, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Si l'Insee a chiffré l'inflation moyenne à 5,2% sur un an en 2022, la hausse des prix a atteint 8,5% pour les ménages les plus exposés et s'est limitée à 3,4% pour les foyers les moins touchés, selon les calculs de l'OFCE.

"Pour un ménage, l’impact de l’inflation dépend fondamentalement du poids des différents biens et services dans son budget", explique France Stratégie.

Cet organisme rattaché à Matignon note que les ménages vivant en centre-ville ont vu leur dépenses de logement, d'alimentation et de transport augmenter de 13,6% entre 2017 et 2022.

Une hausse nettement inférieure à celle (+17,4%) qu'ont connu les Français résidant à plus de 30 kilomètres du cœur d'une agglomération, qui tendent à dépenser plus de carburant pour se déplacer et à vivre dans des logements plus spacieux, donc plus chers à chauffer.

L'OFCE note lui aussi que "l’inflation moyenne subie par un ménage en zone rurale serait supérieure de 1 point à la moyenne tandis qu’elle est inférieure de 0,8 point en agglomération parisienne".

L'âge semble être une autre variable prépondérante, puisque, selon l'OFCE, "un ménage dont la personne de référence est âgée de plus de 65 ans connaît un taux d’inflation supérieur de 0,6 point par rapport à l’inflation moyenne", les Français âgés de 30 à 40 ans étant à l'inverse avantagés de 0,5 point.

Les grands perdants sont les plus pauvres 

En plus des ménages ruraux et des personnes âgées, France Stratégie estime que "les classes moyennes et les propriétaires" ont été les plus touchés par la hausse des prix entre 2017 et 2022.

Mais, une fois prise en compte l'évolution des revenus sur la même période, ce sont les ménages les plus pauvres qui deviennent les grands perdants du récent regain d'inflation, affirme France Stratégie.

Alors que le gouvernement tente depuis 2022 de mettre fin au "quoi qu'il en coûte" décrété par Emmanuel Macron pendant la crise sanitaire, les deux études publiées mercredi montrent toute la difficulté de l'exercice.

Face aux conséquences très inégales de l'inflation d'un ménage à l'autre, l'exécutif a jusqu'ici privilégié des dispositifs de soutien accessibles au plus grand nombre, y compris aux ménages "non contraints financièrement", relève l'OFCE.

Ces aides non ciblées, comme la remise à la pompe ou le bouclier tarifaire qui plafonne la hausse des prix de l'électricité et du gaz, ont limité à 560 euros "la perte de pouvoir d'achat moyenne par ménage liée directement au renchérissement des produits énergétiques", reconnaît l'Observatoire, qui chiffre à 1.310 euros la perte subie par ménage en l'absence de tels dispositifs.

Mais le coût de ces aides pour les finances publiques - 45 milliards d'euros en 2023 pour le seul bouclier tarifaire - "pose la question de la pérennité d’un tel dispositif", avertit l'OFCE.

Le gouvernement a commencé à réduire la voilure en janvier, en remplaçant la remise générale sur les carburants par une indemnité de 100 euros à destination des actifs les plus modestes qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler.

Pour cibler efficacement les aides, Raul Sampognaro suggère de les flécher non pas vers ceux qui ont subi le plus gros choc d'inflation, mais en direction des ménages le moins à même de l'encaisser, du fait de moindres réserves financières.

"Tous les ménages ne sont pas égaux devant leur capacité à encaisser un choc ponctuel", rappelle-t-il.


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com