Commando Erignac: après Alessandri, la semi-liberté accordée à Ferrandi

Alain Ferrandi s'adresse aux journalistes le 22 février 2021 à Ajaccio après avoir été légèrement blessé lors de l'évacuation de son groupe d'une vingtaine de personnes qui ont forcé l'entrée du bâtiment de la Préfecture à Ajaccio, en Corse, pour demander le transfert de deux prisonniers corses purgeant une peine de réclusion à perpétuité dans la région parisienne. (Photo, AFP)
Alain Ferrandi s'adresse aux journalistes le 22 février 2021 à Ajaccio après avoir été légèrement blessé lors de l'évacuation de son groupe d'une vingtaine de personnes qui ont forcé l'entrée du bâtiment de la Préfecture à Ajaccio, en Corse, pour demander le transfert de deux prisonniers corses purgeant une peine de réclusion à perpétuité dans la région parisienne. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 23 février 2023

Commando Erignac: après Alessandri, la semi-liberté accordée à Ferrandi

  • Le tribunal d'application des peines antiterroriste (Tapat) a octroyé à Alain Ferrandi une mesure de semi-liberté d'une année probatoire à une libération conditionnelle pour une durée de dix ans
  • Les deux hommes, qui étaient libérables depuis 2017 après avoir purgé les dix-huit ans de leur période de sûreté, réclamaient depuis plusieurs années un aménagement de peine et ont essuyé plusieurs refus de la justice de le leur accorder

PARIS: Un quart de siècle après l'assassinat en Corse du préfet Claude Erignac, la justice a fait droit jeudi à la demande de semi-liberté d'Alain Ferrandi, comme elle l'avait fait il y a moins d'un mois pour l'autre membre encore en vie du commando, Pierre Alessandri.

Le tribunal d'application des peines antiterroriste (Tapat) a octroyé à Alain Ferrandi une mesure de semi-liberté d'une année probatoire à une libération conditionnelle pour une durée de dix ans, a appris l'AFP de source judiciaire.

Cette mesure prendra effet "le 23 mars", a précisé l'avocate d'Alain Ferrandi, Me Françoise Davideau.

"Il est évident que M. Ferrandi est soulagé par cette décision. Elle est parfaitement justifiée en faits et en droit. C'est un beau jour pour lui, pour les droits fondamentaux et un espoir de renouveau", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Cette décision peut encore faire l'objet d'un appel suspensif du Parquet national antiterroriste (Pnat). Ce dernier, qui a 24 heures pour un appel qui suspendrait la mesure, n'a pas encore fait connaître sa position.

L'aménagement de peine accordé à Alain Ferrandi est en tous points similaire à celui octroyé le 31 janvier par la cour d'appel de Paris à Pierre Alessandri, également condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour son appartenance au commando Erignac, une mesure qui a dégelé les relations entre l'Etat et les élus corses.

Quelques heures après l'octroi par la justice d'une semi-liberté pour Pierre Alessandri, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonçait sa venue en Corse pour présider la cérémonie du 25e anniversaire de l'assassinat du préfet Claude Erignac, tombé sous les balles d'un tueur qui lui avait tiré dans le dos, en pleine rue à Ajaccio le 6 février 1998.

"Il est temps d'écrire une nouvelle page de l'histoire de la Corse" et de "construire durablement la paix", avait alors estimé Gérald Darmanin.

Le ministre a effectué une autre visite de deux jours sur l'île les 18 et 19 février.

Et le cycle de discussions sur l'avenir institutionnel de la Corse, grippé depuis plusieurs mois, doit reprendre vendredi à Paris.

« Geste profondément politique » 

Ces concertations, qui pourraient déboucher sur une potentielle autonomie de la Corse, ont été officiellement lancées en juillet 2022, quatre mois après l'agression mortelle en prison du militant indépendantiste Yvan Colonna, autre membre du commando Erignac condamné à perpétuité, et dont la mort avait suscité de violentes manifestations sur l'île.

Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, qui purgeaient leur peine de perpétuité à la centrale de Poissy en région parisienne, avaient été transférés en avril 2022 à la prison de Borgo (Haute-Corse) après la levée par l'exécutif de leur statut de "détenus particulièrement signalés", une revendication ancienne.

Arrêtés en 1999, les deux hommes avaient été condamnés en 2003 à la réclusion criminelle à perpétuité. Ils ont fini de purger les dix-huit ans de leur période de sûreté en 2017 et sont donc libérables depuis cette date.

Ils avaient tous deux essuyé plusieurs refus de la justice de leur accorder une libération conditionnelle avec semi-liberté probatoire.

Aujourd'hui âgé de 62 ans, Alain Ferrandi a une promesse d'embauche en CDI pour travailler dans la journée chez un agrumiculteur de Castellare-di-Casinca, en Haute-Corse, avant de rentrer dormir la nuit à la prison de Borgo.

Le président autonomiste du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a estimé qu'"il n'y a pas d'autre chemin que celui d'une absence d'appel de la part du parquet national antiterroriste".

"La libération d'Alain Ferrandi, attendue depuis des années, est enfin réalité. C'est un acte de droit, de justice et de paix. Mais aussi un geste profondément politique, qui permet d'ouvrir en grand les portes de l'espoir", a tweeté de son côté Jean-Christophe Angelini, à la tête du Parti de la nation corse (PNC, opposition autonomiste).

"Nous ne devrons jamais oublier l'assassinat du préfet Claude Erignac et les drames qu'il a engendrés mais il est temps de tourner la page et d'envisager l'avenir d'une Corse en paix avec elle-même", a également commenté le député (Horizons) de Corse-du-Sud Laurent Marcangeli.


L'ancien patron de M6 Nicolas de Tavernost rejoint la branche médias de CMA CGM

Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
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  • CMA Médias, «holding de tête du pôle média» du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média
  • Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur

PARIS: A peine parti de M6 après 37 ans à sa barre, Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias, a annoncé mercredi l'armateur marseillais.

Nicolas de Tavernost, 73 ans, "assurera en outre la présidence du comité stratégique et mobilisera son expérience pour assister le groupe dans ses activités médias, dans le choix des investissements et la conduite des opérations", précise CMA CGM dans un communiqué.

CMA Médias, "holding de tête du pôle média" du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média (BFMTV, RMC...) annoncée en mars, a indiqué CMA CGM à l'AFP.

Cette structure doit à terme englober WhyNot Media (La Tribune, La Provence...), le pôle presse du groupe dirigé par Jean-Christophe Tortora et dont Véronique Albertini-Saadé, épouse de Rodolphe Saadé, est la présidente non exécutive, ainsi que l'entité audiovisuelle découlant du rachat d'Altice Média, selon la même source.

Elle sera présidée par Mme Albertini-Saadé.

Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur.

Outre le rachat prévu d'Altice Media, M. Saadé a déjà mis la main ces deux dernières années sur le journal La Tribune et le groupe La Provence (quotidiens régionaux La Provence et Corse Matin), en plus de participations dans M6 et le média vidéo en ligne Brut.

De son côté, M. de Tavernost prouve qu'il n'entend pas prendre sa retraite. Deux jours après son départ officiel de M6, où David Larramendy lui a succédé fin avril, il avait également été nommé vice-président du conseil d'administration de GL Events, entreprise spécialisée dans l'évènementiel, où il était déjà administrateur indépendant.

Cité dans le communiqué, Rodolphe Saadé s'est "réjoui" de son arrivée dans son groupe, où "il apportera ses compétences au sein de l'équipe média pour accompagner notre diversification dans le secteur".


Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Macron convoque une réunion de crise

Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
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  • Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes
  • Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie

PARIS: Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
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  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.