L'un des «Beatles» du groupe Etat islamique jugé à partir de lundi à Londres

Une image non datée mise à disposition le 27 janvier 2016 et publiée dans la 15e édition du magazine en ligne en langue arabe du groupe État islamique (EI), al-Naba, montrerait le militant islamiste Mohammed Emwazi, connu dans les médias sous le nom de Jihadi John, dans un lieu inconnu. (Photo de STRINGER / AL-NABA / AFP)
Une image non datée mise à disposition le 27 janvier 2016 et publiée dans la 15e édition du magazine en ligne en langue arabe du groupe État islamique (EI), al-Naba, montrerait le militant islamiste Mohammed Emwazi, connu dans les médias sous le nom de Jihadi John, dans un lieu inconnu. (Photo de STRINGER / AL-NABA / AFP)
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Publié le Lundi 27 février 2023

L'un des «Beatles» du groupe Etat islamique jugé à partir de lundi à Londres

  • Devant la Cour criminelle d'Old Bailey, l'accusé, vêtu d'un sweat bleu et portant un bonnet noir, a pris la parole seulement pour confirmer son identité
  • Durant son procès en Turquie, Aine Davis a démenti avoir appartenu au groupe des «Beatles»

LONDRES : Le procès d'un membre présumé des "Beatles", cellule du groupe djihadiste Etat islamique qui s'était spécialisée dans la torture et l'exécution d'otages occidentaux en Syrie a débuté lundi à Londres.

Aine Davis, 39 ans, est poursuivi pour des infractions relatives au financement d'activités terroristes remontant à 2014 et possession d'arme à feu remontant à 2013-2014 "à des fins liées au terrorisme".

Devant la Cour criminelle d'Old Bailey, l'accusé, vêtu d'un sweat bleu et portant un bonnet noir, a pris la parole seulement pour confirmer son identité.

Actifs en Syrie entre 2012 et 2015, les quatre membres des "Beatles", qui avaient grandi et s'étaient radicalisés à Londres, sont accusés d'avoir supervisé la détention d'au moins 27 journalistes et travailleurs humanitaires venus des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de France, d'Espagne, d'Italie, d'Allemagne, du Danemark, de Suède, de Belgique, du Japon, de Nouvelle-Zélande et de Russie.

Le surnom de "Beatles" avait été donné par des otages occidentaux à ce groupe de djihadistes à l'accent britannique, qui avait gagné une sinistre notoriété en mettant en scène l'exécution de captifs dans d'insoutenables vidéos de propagande.

Interpellé en Turquie en novembre 2015, Aine Davis y avait été détenu après avoir été condamné à sept ans et demi de prison pour des infractions terroristes par un tribunal local, notamment pour participation à une organisation interdite.

Libéré, il avait été expulsé et arrêté en août dernier à son arrivée à Londres.

Durant son procès en Turquie, Aine Davis a démenti avoir appartenu au groupe des "Beatles".

A Londres, la Cour criminelle a débattu de points techniques avant que le procès ne puisse entrer dans le vif du sujet.

Simulacres d'exécution

Le plus connu du groupe, le Britannique Mohamed Emwazi, alias "Jihadi John", a été tué par un drone américain en Syrie en 2015. Il apparaissait dans de multiples vidéos d'égorgement.

Deux autres membres du groupe, El Shafee el-Sheikh et Alexanda Kotey ont été condamnés à la prison à vie l'année dernière par la justice américaine après avoir été arrêtés par les forces kurdes syriennes en 2018.

En avril 2022, El Shafee el-Sheikh a été déclaré coupable pour son rôle dans la mort des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff ainsi que des travailleurs humanitaires Peter Kassig et Kayla Mueller, également américains.

Au procès d'El Shafee el-Sheikh, dix anciens otages européens et syriens, dont l'ancien journaliste français Nicolas Hénin, avaient décrit les atrocités subies aux mains des "Beatles", comme des simulations de noyade, des chocs électriques ou des simulacres d'exécution.

En 2014, la femme d'Aine Davis, Amal El-Wahabi, était devenue la première personne au Royaume-Uni à être condamnée pour avoir financé des djihadistes de l'EI en tentant d'envoyer 20 000 euros à son mari en Syrie. Lors de son procès, à l'issue duquel elle été emprisonnée pendant 28 mois, son époux avait été dépeint comme étant un trafiquant de drogue avant son départ pour la Syrie.


Les étudiants saoudiens brillent aux Olympiades européennes de mathématiques

Des étudiantes saoudiennes ont remporté deux prix internationaux à l’Olympiade européenne de mathématiques pour filles (EGMO). (X/@mawhiba)
Des étudiantes saoudiennes ont remporté deux prix internationaux à l’Olympiade européenne de mathématiques pour filles (EGMO). (X/@mawhiba)
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  • Olympiade est un concours international de mathématiques pour les filles du secondaire avec une passion pour la matière au-delà du programme standard
  • Les étudiantes saoudiennes Fatimah Hassan Buali d’Al-Ahsa et Retaj Al-Saleh de la province orientale ont obtenu respectivement une médaille de bronze et un certificat d’appréciation

RIYAD : Deux étudiantes saoudiennes ont excellé aux Olympiades européennes de mathématiques pour filles qui se sont tenues en Géorgie du 11 au 17 avril.

L’Olympiade est un concours international de mathématiques pour les filles du secondaire avec une passion pour la matière au-delà du programme standard. Cette année, 212 étudiants de 54 pays ont participé.

L’Arabie saoudite, représentée par le roi Abdulaziz et la Fondation de ses compagnons pour le don et la créativité (Mawhiba) et le ministère de l’Éducation, a remporté deux médailles dans l’événement.

Les étudiants saoudiens Fatimah Hassan Buali d’Al-Ahsa et Retaj Al-Saleh de la province de l’Est ont obtenu respectivement une médaille de bronze et un certificat d’appréciation.

C’est la 12e participation du Royaume à l’Olympiade mathématique. Au fil des ans, les étudiants saoudiens ont remporté deux médailles d’or, six d’argent et 13 de bronze, ainsi que sept certificats d’appréciation.

Le Secrétaire général de Mawhiba, Amal bint Abdullah Al-Hazzaa, a déclaré que les succès des étudiants soulignent l’intégration entre les institutions du Royaume et son engagement à promouvoir les jeunes talents par l’éducation et la formation conformément aux normes internationales.

Elle a salué la coopération entre Mawhiba et le ministère de l’Éducation, un partenariat qui vise à développer le capital humain saoudien conformément au programme national de transformation et à Saudi Vision 2030.

Mawhiba, en collaboration stratégique avec le ministère de l’Éducation, gère le programme Mawhiba pour les Olympiades internationales, préparant les équipes saoudiennes à de telles compétitions. Cela comprend la formation avancée et l’élaboration de programmes d’études, conformément à la participation annuelle des équipes scientifiques saoudiennes aux compétitions internationales. 

Les filles saoudiennes participant à l’Olympiade de mathématiques ont suivi une formation intensive pour développer leurs compétences scientifiques et ont été nommées pour participer en fonction de leurs résultats dans les forums de formation organisés par Mawhiba.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël veut se «  protéger » contre l'Iran après une attaque sans précédent

Le porte-parole militaire israélien, le contre-amiral Daniel Hagari (G), pose à côté d'un missile balistique iranien tombé en Israël le week-end dernier, lors d'une visite des médias à la base militaire de Julis, près de la ville de Kiryat Malachi, dans le sud d'Israël, le 16 avril 2024. (AFP).
Le porte-parole militaire israélien, le contre-amiral Daniel Hagari (G), pose à côté d'un missile balistique iranien tombé en Israël le week-end dernier, lors d'une visite des médias à la base militaire de Julis, près de la ville de Kiryat Malachi, dans le sud d'Israël, le 16 avril 2024. (AFP).
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  • D'après le diffuseur public israélien Kan, M. Netanyahu a décidé de ne pas mettre en oeuvre des plans pré-approuvés de frappes de représailles en cas d'attaque, après avoir discuté avec le président américain Joe Biden
  • Des sources ont indiqué au site américain Axios que le cabinet de guerre avait jonglé, lors d'une réunion lundi, la deuxième après l'attaque iranienne, avec l'idée de donner le feu vert à des frappes, sans toutefois les ordonner

JERUSALEM: Israël "se réserve le droit de se protéger" face à l'Iran, soutient son Premier ministre Benjamin Netanyahu, dont le gouvernement a, selon des médias, envisagé un temps des frappes de représailles rapides contre Téhéran après l'attaque du week-end.

Les autorités israéliennes répètent que l'attaque iranienne, avec plus de 350 drones et missiles lancés vers Israël dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol, ne restera pas "impunie".

Téhéran a indiqué que son offensive aérienne sans précédent sur Israël avait été menée en riposte à une frappe mortelle sur son consulat à Damas, imputée à Israël, le 1er avril.

Retenue, sanctions et milliards

En visite en Israël, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a appelé mercredi toutes les parties à faire preuve de "retenue".

"Je ne parle pas de céder, je parle ici de retenue intelligente", a déclaré la première responsable étrangère à faire le déplacement en Israël, avec son homologue britannique David Cameron, depuis l'attaque iranienne du week-end.

Mais Israël "se réserve le droit de se protéger", a affirmé Benjamin Netanyahu lors de ses entretiens avec ces deux ministres européens.

Les Etats-Unis, alliés indéfectibles d'Israël, ont dit ne pas vouloir "d'une guerre étendue avec l'Iran" et soutenu qu'ils ne participeraient pas à une riposte israélienne. Washington a cependant annoncé mardi de nouvelles sanctions contre Téhéran.

Idem pour l'Union européenne qui a décidé mercredi de cibler l'Iran avec des sanctions contre les producteurs de drones et de missiles afin "d'envoyer un message clair après l'attaque contre Israël", a déclaré le président du Conseil, Charles Michel.

La Chambre américaine des représentants doit tenir samedi une série de votes séparés pour débloquer 61 milliards de dollars pour l'Ukraine et plus de 26 milliards pour Israël.

"A la fois l'Ukraine et Israël sont attaqués par des ennemis impudents qui cherchent leur annihilation", a écrit Joe Biden dans les colonnes du Wall Street Journal. "Si les deux pays sont tout à fait capables de défendre leur propre souveraineté, ils dépendent pour ce faire de l'aide américaine, y compris en armements. Et nous sommes à un moment charnière", a-t-il ajouté.

 


La Jordanie ne veut pas devenir un «  terrain de jeu » pour Téhéran

Selon Samih Maaytah, plusieurs pays de la région: Irak, Syrie et Liban, sont déjà devenus selon lui des "terrains de jeu" pour les Iraniens. (AFP).
Selon Samih Maaytah, plusieurs pays de la région: Irak, Syrie et Liban, sont déjà devenus selon lui des "terrains de jeu" pour les Iraniens. (AFP).
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  • La Jordanie, pays voisin d'Israël avec lequel elle est liée par un traité de paix depuis 1994, a annoncé avoir intercepté "des engins volants" ayant pénétré dans son espace aérien lors de l'attaque aux drones et aux missiles lancée par l'Iran contre Israë
  • Les forces armées jordaniennes "feront face (...) à toute menace ou violation mettant en danger la sécurité et la sûreté du pays", a prévenu alors le gouvernement

AMMAN: En participant à l'interception des projectiles lancés par l'Iran vers Israël, la Jordanie veut éviter d'être touchée par un éventuel conflit ou de devenir un "terrain de jeu" pour Téhéran, selon des responsables et des analystes.

La Jordanie, pays voisin d'Israël avec lequel elle est liée par un traité de paix depuis 1994, a annoncé avoir intercepté "des engins volants" ayant pénétré dans son espace aérien lors de l'attaque aux drones et aux missiles lancée par l'Iran contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche.

Les forces armées jordaniennes "feront face (...) à toute menace ou violation mettant en danger la sécurité et la sûreté du pays", a prévenu alors le gouvernement.

Israël a annoncé avoir intercepté, avec l'aide des Etats-Unis et d'autres pays alliés dont la France et le Royaume-Uni, mais aussi la Jordanie et l'Arabie saoudite, la quasi-totalité des 350 drones et missiles lancés ce weekend par l'Iran.

La Jordanie, où environ la moitié de la population est d'origine palestinienne, est régulièrement le théâtre de nombreuses manifestations de soutien aux habitants de la bande de Gaza, où une guerre oppose deuis le 7 octobre Israël au Hamas palestinien soutenu par Téhéran.

« Grande préoccupation »

Si la Jordanie affiche un soutien indéfectible à la cause palestinienne, ses autorités veulent se prémunir d'un débordement du conflit, d’autant plus que le pays est voisin de l’Irak et la Syrie, où l'Iran jouit d'une grande influence.

Le roi Abdallah II de Jordanie a indiqué dimanche lors d'un appel téléphonique avec le président américain Joe Biden que son pays "ne sera pas le théâtre d'une guerre régionale".

"La Jordanie n’a rien à voir avec la lutte d'influence entre le projet perse et le projet sioniste (dans la région), et elle ne veut pas s'impliquer dans un conflit régional", a déclaré à l'AFP l'ancien ministre jordanien de l'Information, Samih Al-Maaytah.

Le royaume, a-t-il ajouté, "n'accepte pas que son territoire ou son espace aérien soit utilisé pour une action militaire contre un pays de la région".

Selon M. Maaytah, plusieurs pays de la région: Irak, Syrie et Liban, sont déjà devenus selon lui des "terrains de jeu" pour les Iraniens.

Pour Nimrod Goren, spécialiste des affaires israéliennes au Middle East Institute, l’Iran "pourrait chercher à intervenir en Jordanie et à y changer la situation à son avantage, comme il l’a fait dans d’autres pays".

"Cela est en soi une source de grande préoccupation pour la Jordanie", a-t-il dit à l'AFP.

La participation de la Jordanie à l'interception des drones et missiles iraniens lui a valu des critiques iraniennes.

Une source militaire citée par l’agence iranienne de presse Fars a mis ainsi en garde la Jordanie contre "des actions potentielles" en faveur d'Israël, faute de quoi elle serait "la prochaine cible".

Suite à ces déclarations, le ministère jordanien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur d'Iran à Amman pour demander à Téhéran de cesser de "remettre en question" les positions du royaume.

Le chef de la diplomatie jordanienne Ayman Safadi a souligné à cet effet que si "le danger venait d'Israël, la Jordanie aurait pris les mêmes mesures".

« Souveraineté »

Mardi, l'armée jordanienne a indiqué dans un communiqué avoir revu à la "hausse ses sorties aériennes afin (...) de défendre le ciel du royaume", en prévision, selon elle, d'une potentielle riposte israélienne.

Pour M. Maaytah, "la Jordanie n’a pas défendu Israël, mais a plutôt défendu sa souveraineté et la sécurité de son territoire".

Général à la retraite de l'armée jordanienne, Suleiman Mneezel considère aussi "l’arrivée de drones et de missiles iraniens dans le ciel du royaume comme une violation flagrante de la souveraineté jordanienne".

Pour M. Goren, la Jordanie a joué un rôle "plus important que ce que beaucoup prévoyaient", illustrant un "positionnement (...) dans le camp lié aux Etats-unis dans la région".

Alors que l’opinion publique jordanienne reste largement hostile à Israël, 30 ans après l'accord de paix avec le pays voisin, le roi Abdallah II a qualifié à plusieurs reprises les relations avec Israël de "paix froide".