Electricité: Les Européens divisés sur la façon de réformer leur marché

Les ministres européens de l'Energie sont reunis à Stockholm pour une réunion informelle (Photo, AFP).
Les ministres européens de l'Energie sont reunis à Stockholm pour une réunion informelle (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 28 février 2023

Electricité: Les Européens divisés sur la façon de réformer leur marché

  • Réunis lundi à Stockholm, les ministres européens de l'Energie ont exprimé des attentes contradictoires
  • Le prix de gros de l'électricité en Europe est fixé selon le coût de la dernière capacité de production

STOCKHOLM: Réforme "structurelle" ou ajustements "ciblés"? Les Vingt-Sept affichent leurs divergences sur la manière de réformer le marché européen de l'électricité dans l'attente des pistes proposées par la Commission pour éviter la flambée des prix enregistrée en 2022.

Après "les décisions temporaires d'urgence" pour amortir la crise énergétique, "nous allons discuter de solutions de long terme (...) et avancer vite", assure la ministre suédoise de l'Energie Ebba Busch, dont le pays préside les Conseils de l'UE jusqu'au 30 juin.

Réunis lundi à Stockholm, les ministres européens de l'Energie ont exprimé des attentes contradictoires avant la publication des propositions de la Commission européenne attendues pour la mi-mars qui seront négociées entre Etats et eurodéputés.

Le prix de gros de l'électricité en Europe est fixé selon le coût de la dernière capacité de production utilisée pour équilibrer le réseau, principalement des centrales à gaz: l'an dernier, les prix avaient flambé à l'unisson des cours du gaz.

Plutôt qu'un découplage strict, Bruxelles entend plutôt encourager les contrats de long terme, permettant aux consommateurs de "lisser" leur facture, tout en offrant des revenus prévisibles aux fournisseurs.

"Nous devons renforcer les instruments de long terme pour protéger les consommateurs de la volatilité du marché" et envoyer un "signal de prix incitatif" aux investisseurs, a assuré lundi la commissaire à l'Energie Kadri Simson.

"Un équilibre à trouver" sans compromettre "la sécurité de l'approvisionnement", a complété Mme Busch.

La majorité des Etats membres restent attachés au fonctionnement de "court terme" du marché qui, fortement interconnecté, permet de répondre rapidement à des pics de la demande à l'échelle du continent.

"Nous devons être extrêmement prudents pour ne pas bouleverser cela", avertit le ministre tchèque Jozef Sikela.

Et la plupart se disent favorables au développement de contrats de long terme (PPA) passés de gré-à-gré entre producteur et consommateur, ou de "contrats pour la différence" (CFD), avec un prix de vente de l'électricité garanti sur une longue durée, afin d'amortir un investissement.

Mais de vives divergences apparaissent sur les modalités et le champ d'application de tels contrats : infrastructures existantes ou nouvelles, incluant ou non le nucléaire...

«Utile et efficace»

Outre l'efficacité du marché "de court terme" qu'il faut préserver, "nous n'avons pas de marché long terme garantissant les investissements dans les nouvelles infrastructures renouvelables et à bas carbone" comme le nucléaire, car le risque de prix bas décourage les investisseurs, avance la ministre française Agnès Pannier-Runacher.

Pour Paris, la solution serait d'imposer des CFD couvrant les renouvelables comme les centrales nucléaires nouvelles et existantes, organisant ainsi l'achat d'électricité à prix fixe sur des années.

Il faut "une réforme structurelle (...) utile et efficace", qui "apporte de la visibilité" aux investisseurs, abonde la ministre espagnole Teresa Ribera. Madrid soutient les CFD pour les centrales existantes et veut ainsi garantir l'essor des renouvelables.

"Il faut une réforme plus structurelle pour que des prix moins chers de sources comme les renouvelables arrivent jusqu'aux consommateurs", renchérit la Belge Tinne van der Straeten.

La Pologne, soucieuse de doper son parc nucléaire, demande, elle, d'importants assouplissements réglementaires pour subventionner ses capacités de production électrique à côté des renouvelables. Mais il s'agit d'une ligne rouge pour une partie des pays du Nord.

«Dégâts»

L'Allemagne et six autres pays (Pays-Bas, Luxembourg, Danemark, Estonie, Finlande, Lettonie) ont conjointement mis en garde mi-février contre "toute réforme allant au-delà d'ajustements ciblés (...) adoptée dans l'urgence" sans évaluation détaillée.

Des CFD peuvent "jouer un rôle" dans la transition énergétique, mais ils "doivent rester volontaires, ne pas être imposés rétroactivement, et se concentrer sur les nouvelles infrastructures de renouvelables", ont-ils insisté.

Pour Berlin, tout changement "systémique" ne devrait intervenir qu'après les élections européennes de 2024.

Même si les prix actuels "sont encore trop élevés pour l'industrie", une réforme précipitée "peut causer beaucoup de dégâts à un système qui fonctionne", s'est alarmé lundi le secrétaire d'Etat allemand Sven Giegold.

"La structure actuelle est globalement bonne (...) Ce marché nous a sauvés cet hiver: la France aurait sombré dans le noir sans l'électricité" de ses voisins, observe son homologue luxembourgeois Claude Turmes, défendant seulement d'éventuels achats de long terme pour soutenir les renouvelables.

L'Autriche pour sa part s'oppose aux contrats de long terme finançant à prix fixe le nucléaire:  "Il faut se concentrer sur les solutions disponibles, bon marché, sans effets indésirables et sans danger: les énergies renouvelables sont notre seule garantie de prix bas", a soutenu la ministre Leonore Gewessler.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com