Najla Bouden face au défi des emplois fictifs dans le secteur public

Najla Bouden donne une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre libyen basé à Tripoli à Tunis, la capitale tunisienne, le 30 novembre 2022. (Photo, AFP)
Najla Bouden donne une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre libyen basé à Tripoli à Tunis, la capitale tunisienne, le 30 novembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 28 février 2023

Najla Bouden face au défi des emplois fictifs dans le secteur public

  • Parce que les caisses de l’État sont presque vides, l’actuel gouvernement ne peut plus continuer, comme les précédents, à payer des salaires de près de treize mille employés
  • Après la réunion du 27 janvier 2023, la deuxième en six mois, l’État a décidé, selon un communiqué officiel, de faire procéder à un audit

TUNIS: C’est un casse-tête de plus pour le gouvernement de Najla Bouden. L’équipe en poste depuis le 11 octobre 2021 à la Kasbah, le siège de la présidence du gouvernement, semble déterminée à résoudre le problème des «sociétés de jardinage, de plantation et de l’environnement» créées pour la plupart après la chute du régime Ben Ali, le 14 janvier 2011. L’objectif, selon l’expression consacrée, était d’«acheter la paix sociale» en donnant du travail aux demandeurs d’emploi, jeunes et moins jeunes, dans les régions peu développées du Sud. 

Pour satisfaire cette demande, les gouvernements successifs – et notamment ceux du parti islamiste d’Ennahdha (2011-2013) – ont d’abord abusé des recrutements dans la fonction publique. De ce fait, ses effectifs ont bondi de quatre cent cinquante agents en 2010 à près de sept cent mille aujourd’hui. Puis ils ont imposé à la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) et au Groupe chimique tunisien de créer des filiales dans différentes régions du Sud qui devaient, comme leur nom l’indique, assurer le nettoyage des zones où les sociétés mères mènent leurs activités industrielles et y planter des arbres.

Dix ans après, l’État n’est plus en mesure de faire face aux charges de ce dispositif, d’autant que ses caisses sont quasiment vides. Aussi le gouvernement Bouden décide-t-il de prendre le taureau par les cornes pour mettre fin à cette hémorragie. 

En réalité, le gouvernement veut faire comprendre, sans oser le crier sur les toits de peur de provoquer des troubles sociaux, qu’il n’est plus disposé à continuer à porter financièrement à bout de bras des entreprises qui sont de véritables coquilles vides. 

Parce que les caisses de l’État sont presque vides, l’actuel gouvernement ne peut plus continuer, comme les précédents, à payer des salaires de près de treize mille employés de huit entreprises publiques créées, pour la plupart d’entre elles, après 2011; la plupart d’entre eux ne travaillent pas.

Après une réunion le 27 janvier 2023, la deuxième en six mois, l’État a décidé, selon un communiqué officiel, de faire procéder à un audit de deux des huit sociétés, celles de Tataouine (dans le Sud-Est) et de Kébili (dans le Sud-Ouest), qui portait sur «le volet financier et les missions qui leur sont confiées». Le but ultime était de trouver les moyens de «développer leur activité économique en élaborant le cadre juridique adéquat susceptible de contribuer à la réalisation de projets qui renforceraient leurs ressources propres et, partant, garantiraient leur pérennité».

En réalité, le gouvernement veut faire comprendre, sans oser le crier sur les toits de peur de provoquer des troubles sociaux, qu’il n’est plus disposé à continuer à porter financièrement à bout de bras des entreprises qui sont de véritables coquilles vides. 

De fait, comme on le constate en consultant leurs pages Facebook, celle de Tataouine est la seule de ces sociétés à avoir une activité, principalement agricole, avec des commandes d’équipements et la mise en vente de sa production. 

Ces coquilles vides, de surcroît, coûtent très cher. En effet, la masse salariale des quelque treize mille employés de ces huit sociétés s’élève à près de 40 millions d’euros, ce qui accable leurs deux sociétés mères, la Compagnie des phosphates de Gafsa et le Groupe chimique tunisien. Elles étaient autrefois les poules aux œufs d’or de l’État, à qui elles versaient près de 300 millions d’euros de dividendes par an; mais ces deux entités enregistrent désormais à elles deux des pertes annuelles qui avoisinent ce montant. 

Pour sortir de cette situation, le gouvernement envisagerait de dissoudre la plupart des huit sociétés, d’offrir aux employés qui ont plus de 50 ans la possibilité d’une retraite anticipée et de reclasser les autres au sein des sociétés mères ou au sein de diverses administrations. Mais pourra-t-il le faire alors que des milliers d’employés de ces entreprises ont été habitués à gagner de l’argent sans se fatiguer pendant plus d’une décennie?

 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com