Les attaques des colons se poursuivent, le gouvernement israélien réagit de manière «timorée»

Un Palestinien fume devant des voitures incendiées lors d’une attaque de colons à Hawara, près de la ville de Naplouse en Cisjordanie (Photo, AP).
Un Palestinien fume devant des voitures incendiées lors d’une attaque de colons à Hawara, près de la ville de Naplouse en Cisjordanie (Photo, AP).
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Publié le Mercredi 01 mars 2023

Les attaques des colons se poursuivent, le gouvernement israélien réagit de manière «timorée»

  • Un Palestinien a également été tué dans les attaques qui ont suivi l’assassinat de deux Israéliens par un tireur palestinien présumé dans le nord de la Cisjordanie
  • Mardi, un autre automobiliste a été abattu de la même manière en Cisjordanie occupée

RAMALLAH: Les attaques des colons israéliens contre des Palestiniens en Cisjordanie se sont poursuivies pour la troisième journée consécutive. Des sources palestiniennes et des militants des droits de l’homme ont condamné le «silence total» des forces de sécurité israéliennes et la réaction «timorée» du gouvernement face à la violence.
Les colons israéliens se sont déchaînés lundi, mettant le feu à des dizaines de voitures et de maisons dans une ville palestinienne. Un Palestinien a également été tué dans les attaques qui ont suivi l’assassinat de deux Israéliens par un tireur palestinien présumé dans le nord de la Cisjordanie.
Mardi, un autre automobiliste a été abattu de la même manière en Cisjordanie occupée. La victime possédait la double nationalité américaine et israélienne.
Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont été tués par des soldats et des civils israéliens. Au cours de la même période, 14 Israéliens ont été tués dans des attaques palestiniennes. Depuis le début de l’année 2023, les affrontements s’intensifient en Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est.
Lundi, Hussein al-Sheikh, secrétaire général du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), s’est entretenu avec Hady Amr, envoyé spécial américain chargé des affaires palestiniennes, afin de discuter des moyens de protéger les Palestiniens contre les attaques des colons et de l’armée. Ils ont par ailleurs évoqué la violence brutale des colons à Naplouse, Hawara et dans d’autres villes de Cisjordanie.
M. Amr s’est rendu à Hawara mardi, au lendemain des attaques, pour entendre les témoignages des résidents qui lui ont fait part des dommages et des pertes subis.
L’ambassade des États-Unis à Jérusalem a déclaré dans un communiqué que M. Amr a rendu visite «aux victimes de l’attaque de Hawara, a exprimé ses plus profondes condoléances, et a condamné les actes de violence aveugles, généralisés et inacceptables des colons».
Selon le communiqué, M. Amr s’est dit «très préoccupé par l’escalade de la violence en Cisjordanie». «Nous voulons que les responsables de ces attaques odieuses répondent pleinement de leurs actes et fassent l’objet de poursuites judiciaires, et que les personnes qui ont perdu leurs biens ou ont été autrement affectées soient indemnisées», a-t-il poursuivi.
«Nous avons discuté de nombreuses questions régionales et internationales, notamment des attaques brutales contre le peuple palestinien, y compris les meurtres et les incendies de maisons par les forces d’occupation et les colons, dont les derniers ont eu lieu à Naplouse, Hawara et dans les villes de Cisjordanie.»
Il a ajouté que la réunion «s’inscrit dans la continuité d’une série de rencontres entre les dirigeants palestiniens et l’administration américaine».
Les autorités israéliennes n’ont pas encore annoncé d’arrestation ou de poursuite en rapport avec les attaques de Hawara.
«Ce qui s’est passé à Hawara est terrible, et la laideur de cet événement a forcé les États-Unis à utiliser un langage plus ferme et plus dur envers Israël pour tenter de le protéger de sa folie qui causera la destruction de la région», a déclaré un haut fonctionnaire palestinien anonyme à Arab News.
«Alors que l’armée israélienne et les colons se relayaient pour maltraiter les Palestiniens, ils ont décidé de joindre leurs forces pour mettre le feu aux maisons et aux voitures des habitants de Hawara.»
Le politologue palestinien Ghassan Khatib a affirmé à Arab News que l’administration Biden abordait le gouvernement israélien «avec grande prudence».
Selon lui, le changement de politique est «limité aux discours et aux condamnations des actions d’Israël. Israël ne prend pas les critiques verbales au sérieux, donc leur effet est quasiment nul».
M. Khatib a ajouté que les États-Unis devraient imposer des sanctions à Israël pour mettre fin à ses politiques destructrices à l’égard des Palestiniens.
«La condamnation par Netanyahou de l’incendie criminel de Hawara est arrivée tardivement et était timorée», a pour sa part indiqué le politologue Majdi Halabi à Arab News.
Les Palestiniens d’Israël organisent une manifestation en solidarité avec les victimes des attaques de colons.
Les forces israéliennes, quant à elles, ont renforcé leur blocus de la ville de Jéricho, en fermant toutes les entrées principales et secondaires et en limitant la circulation des citoyens. Des habitants de Jéricho ont confié que lundi soir, l’armée israélienne avait effectué des descentes dans plusieurs maisons du camp d’Aqabat Jabr, au sud de la ville.
Mardi, la municipalité israélienne de Jérusalem a démoli une maison palestinienne dans le village de Jabal Mukaber, à la périphérie de la ville.
En outre, un allié ultranationaliste du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a présenté sa démission en tant que ministre adjoint au sein du nouveau gouvernement.
Le départ d’Avi Maoz est la première fissure dans la coalition au pouvoir de Netanyahou qui a pris ses fonctions fin décembre après avoir obtenu une majorité parlementaire lors des élections un mois plus tôt.Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Iran assure aux Etats-Unis ne pas vouloir «une expansion des tensions » avec Israël

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que son pays avait « essayé de dire clairement aux États-Unis » que l’Iran « ne cherchait pas une expansion des tensions dans la région ».
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que son pays avait « essayé de dire clairement aux États-Unis » que l’Iran « ne cherchait pas une expansion des tensions dans la région ».
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  • «Ce qui peut accroître les tensions dans la région, c'est le comportement du régime sioniste», a dit Hossein Ami-Abdollahian à son arrivée dans la nuit de mercredi à jeudi à New York pour une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
  • A New York, M. Amir-Abdollahian a prévu de s'entretenir avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et avec d'autres ministres des Affaires étrangères en marge de la réunion du Conseil de sécurité

TÉHÉRAN: Le chef de la diplomatie iranienne a déclaré que son pays avait fait passer plusieurs "messages" aux Etats-Unis pour assurer que l'Iran ne cherchait "pas une expansion des tensions" au Moyen-Orient avec Israël, a indiqué jeudi son ministère.

"Ce qui peut accroître les tensions dans la région, c'est le comportement du régime sioniste", a dit Hossein Ami-Abdollahian à son arrivée dans la nuit de mercredi à jeudi à New York pour une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

Israël a indiqué mercredi qu'il se réservait "le droit de se protéger" face à l'Iran à la suite de l'attaque menée dans la nuit de samedi à dimanche par Téhéran contre son territoire avec des drones et des missiles.

M. Ami-Abdollahian a insisté sur le fait que "des messages avaient été envoyés avant et après l'opération" aux Etats-Unis, essentiellement par l'intermédiaire de l'ambassade suisse à Téhéran, qui représente les intérêts américains en Iran en l'absence de relations diplomatiques entre les deux pays. Ces échanges visaient "à établir une compréhension correcte de l'action de l'Iran", selon lui.

"Nous avons dit clairement aux Américains que la décision (...) de répondre au régime" israélien, à la suite de la frappe attribuée à Israël contre le consulat iranien à Damas le 1er avril, était "définitive", a dit le ministre.

"Nous avons essayé de dire clairement aux Etats-Unis dans ces messages que nous ne sommes pas à la recherche d'une expansion des tensions dans la région", a-t-il ajouté.

A New York, M. Amir-Abdollahian a prévu de s'entretenir avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et avec d'autres ministres des Affaires étrangères en marge de la réunion du Conseil de sécurité qui doit débattre d'une demande des Palestiniens de devenir un membre à part entière des Nations unies.


"Sortir de la destruction et de la mort" : des Gazaouis à la plage comme avant la guerre

Des enfants palestiniens jouent sur une plage à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 17 avril 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo AFP)
Des enfants palestiniens jouent sur une plage à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 17 avril 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo AFP)
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  • Une météo estivale a offert mercredi un moment de répit aux Gazaouis déplacés à Deir el-Balah, dans le centre du territoire palestinien,
  • "Les enfants étaient heureux", assure Naji Abou Waseem, lui aussi déplacé de Gaza-ville. "C'était notre but, les sortir de la destruction et de la mort, de l'atmosphère de la guerre, même s'ils entendent tout le temps des explosions et les avions"

Deir El-Balah (Territoires Palestiniens) : Une météo estivale a offert mercredi un moment de répit aux Gazaouis déplacés à Deir el-Balah, dans le centre du territoire palestinien, qui par centaines se sont baignés dans les eaux encore fraîches de la Méditerranée pour se laver des affres de la guerre.

"Aujourd'hui, c'était l'occasion pour nous d'aller à la mer. A cause de la forte chaleur, la tente est comme un four, et l'air est comme le feu", raconte à l'AFP Mahmoud Al-Khatib, 28 ans, qui a dû fuir la ville de Gaza, au nord, avec sa femme et ses enfants.

En attendant le jour où ils pourront rentrer chez eux, ils vivent dans un camp, sous des tentes chauffées à blanc par le soleil d'avril et un mercure qui a atteint les 34°C mercredi à Deir el-Balah.

"Les enfants étaient heureux", assure Naji Abou Waseem, lui aussi déplacé de Gaza-ville. "C'était notre but, les sortir de la destruction et de la mort, de l'atmosphère de la guerre, même s'ils entendent tout le temps des explosions et les avions".

Un photographe de l'AFP a saisi ces instants de calme et de joie simple, une denrée rare dans le petit territoire palestinien ravagé par six mois de frappes aériennes incessantes et de combats acharnés entre Israël et le Hamas.

Des hommes étendus sur le sable, les regards au large, devisent à quelques pas d'enfants bravant les vagues ou barbotant sur l'estran. Un petit groupe de femmes et de jeunes filles en tunique longue et hijab posent pour la photo.

Un cheval, un chien s'ébrouent dans l'eau. Des gamins piaffent d'aise, juchés sur un chameau.

Des adolescents tapent dans le ballon, d'autres volleyent, de plus jeunes sautillent sur un improbable trampoline.

Selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007, femmes et enfants sont les premières victimes de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, qui a fait près de 39.000 morts, majoritairement des civils.

Originaire d'un quartier du nord de Gaza, Oum Ramadan, son mari Younis Abou Ramadan, leurs enfants et petits-enfants vivent eux aussi sous des tentes, "comme dans une boîte de sardines", résume-t-elle.

"Nous avons passé la journée à la plage", raconte Younis Abou Ramadan. "Nous avons essayé d'oublier ce que nous vivons, mais c'est difficile".

L'offensive militaire israélienne a été déclenchée par les attaques sanglantes et sans précédent perpétrées le 7 octobre par des commandos infiltrés du Hamas dans le sud d'Israël qui ont fait 1.170 morts, en majorité des civils, d'après un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels israéliens.

Leur massacre commis, les assaillants ont enlevé 250 personnes. Dans le cadre d'une trêve d'une semaine fin novembre, une centaine d'otages, dont 80 Israéliens ou binationaux, ont été libérés en échange de 240 prisonniers palestiniens.

Israël estime que 129 otages restent captifs dans la bande de Gaza, dont 34 sont morts.


Les rois de Jordanie et de Bahreïn discutent de coopération arabe régionale

Le roi Abdallah II de Jordanie et le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, à Aqaba. (Petra)
Le roi Abdallah II de Jordanie et le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, à Aqaba. (Petra)
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  • La réunion a mis en lumière l’importance du prochain sommet de la Ligue arabe, qui devrait être inauguré à Manama, le 16 mai
  • Le roi Hamad a félicité la Jordanie pour son rôle au niveau de la promotion de la paix dans la région et son soutien aux causes arabes et islamiques, en particulier la question palestinienne

AMMAN: Le roi Abdallah II de Jordanie et le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, se sont rencontrés, mercredi, à Aqaba, pour discuter de la solidarité et de la coordination arabes, rapporte l’Agence de presse jordanienne.

La réunion a mis en lumière l’importance du prochain sommet de la Ligue arabe, qui devrait être inauguré à Manama, la capitale du royaume de Bahreïn, le 16 mai, à la lumière des défis auxquels la région fait désormais face.

Le roi Abdallah a salué les efforts déployés par Bahreïn pour organiser l’événement.

Lors de la réunion, à laquelle a également participé le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdallah, les dirigeants ont insisté sur les liens étroits entre la Jordanie et Bahreïn et ont exprimé leur engagement à poursuivre la coopération et l’intégration économique.

Le roi Hamad a félicité la Jordanie pour son rôle au niveau de la promotion de la paix dans la région et son soutien aux causes arabes et islamiques, en particulier la question palestinienne.

Les dirigeants ont souligné la nécessité urgente d’une intervention internationale pour parvenir à un accord de cessez-le-feu à Gaza, et ils ont appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre des mesures immédiates pour protéger les civils, garantir l’acheminement de l’aide humanitaire et empêcher une escalade du conflit.

Ils se sont également fermement opposés à toute action susceptible d’élargir le conflit, notamment l’offensive terrestre israélienne à Rafah ou le déplacement des Palestiniens.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com