Tunisie: Interdiction d'une manifestation de l'opposition prévue dimanche

Le président Kais Saied qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, a qualifié les personnes arrêtées de «terroristes» et affirmé qu'elles étaient impliquées dans un «complot contre la sureté de l'Etat» (Photo, AFP).
Le président Kais Saied qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, a qualifié les personnes arrêtées de «terroristes» et affirmé qu'elles étaient impliquées dans un «complot contre la sureté de l'Etat» (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 03 mars 2023

Tunisie: Interdiction d'une manifestation de l'opposition prévue dimanche

  • Le préfet de Tunis a indiqué que la demande «du prétendu Front de salut national» pour organiser une marche dimanche «n'a pas été approuvée car certains de ses dirigeants sont soupçonnés de complot contre la sûreté de l'Etat»
  • Une vingtaine de personnalités dans les milieux politiques, médiatiques et des affaires ont été arrêtées en Tunisie depuis début février

TUNIS: Les autorités tunisiennes ont interdit jeudi une manifestation prévue dimanche du Front de salut national (FSN), la principale coalition de l'opposition, au motif que certains de ses dirigeants étaient soupçonnés de "comploter contre la sûreté de l'Etat".

Dans un communiqué, le préfet de Tunis, Kamel Feki, a indiqué que la demande "du prétendu Front de salut national" pour organiser une marche dimanche "n'a pas été approuvée car certains de ses dirigeants sont soupçonnés de complot contre la sûreté de l'Etat".

Le FSN, qui avait appelé à la manifestation pour dénoncer "les arrestations politiques et les violations contre les libertés publiques et individuelles", a contesté dans un communiqué le droit du préfet de l'interdire et annoncé qu'elle aurait lieu comme prévu dimanche à partir de 09H00 GMT dans le centre de Tunis.

Une vingtaine de personnalités dans les milieux politiques, médiatiques et des affaires ont été arrêtées en Tunisie depuis début février.

Ces arrestations, vivement critiquées par des ONG locales et internationales, ont notamment visé des figures politiques de premier plan du FSN et sa principale composante, le parti islamo-conservateur Ennahdha.

Deux figures du parti, Sadok Chourou et Habib Ellouz, ont été arrêtés jeudi, selon les médias tunisiens.

Ennahdha a affirmé dans un communiqué jeudi soir que les arrestations visaient à "terroriser l'opposition" et appelé les Tunisiens à "participer en masse" à la manifestation de dimanche.

Le président Kais Saied qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, a qualifié les personnes arrêtées de "terroristes" et affirmé qu'elles étaient impliquées dans un "complot contre la sureté de l'Etat".

Amnesty International a qualifié la campagne d'arrestations de "chasse aux sorcières motivée par des considérations politiques".

Le communiqué du préfet de Tunis n'a pas mentionné en revanche une manifestation prévue samedi de la centrale syndicale, l'UGTT, dans le centre de Tunis contre "le pouvoir d'un seul homme" du président Saied.

L'UGTT a annoncé jeudi qu'un syndicaliste espagnol qui devait participer à cette manifestation a été interdit d'entrée en Tunisie

"Nous venons d’apprendre avec consternation que le camarade Marco Perez Molina, Chargé de coopération avec l'Afrique et l’Asie au sein de la CEC UGT Espagne, a été interdit d’entrée sur le territoire tunisien et a été refoulé de l’aéroport Tunis-Carthage dans une violation de plus des droits syndicaux et des principes élémentaires de libertés et de droits de l’homme", a indiqué la centrale syndicale.

Le 18 février, le président Saied avait ordonné l'expulsion de la plus haute responsable syndicale de l'Union européenne, Esther Lynch, pour des déclarations qualifiées d'"ingérence flagrante" dans les affaires tunisiennes lors d'une manifestation de l'UGTT.

L'UGTT, très influente sur la scène politique, est engagée dans un bras de fer avec M. Saied depuis l'interpellation le 31 janvier d'un responsable syndical dans la foulée d'un discours du président dénonçant une instrumentalisation du droit de grève "à des fins politiques".


Reçu par Trump, le roi de Jordanie réitère sa «ferme opposition» à son plan pour Gaza

 Le roi Abdallah II de Jordanie a réitéré sa "ferme opposition" au déplacement de la population de Gaza après sa rencontre mardi avec Donald Trump, qui a encore défendu son plan largement décrié de développement immobilier du territoire palestinien vidé de ses habitants. (AFP)
Le roi Abdallah II de Jordanie a réitéré sa "ferme opposition" au déplacement de la population de Gaza après sa rencontre mardi avec Donald Trump, qui a encore défendu son plan largement décrié de développement immobilier du territoire palestinien vidé de ses habitants. (AFP)
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  • Le président américain voudrait que le royaume hachémite, avec l'Egypte, accueille l'essentiel des habitants de la bande de Gaza dévastée par l'offensive israélienne lancée après l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023
  • "L'une des choses que nous pouvons faire immédiatement, c'est de prendre 2.000 enfants, des enfants atteints de cancer ou très malades", a dit le roi de Jordanie

WASHINGTON: Le roi Abdallah II de Jordanie a réitéré sa "ferme opposition" au déplacement de la population de Gaza après sa rencontre mardi avec Donald Trump, qui a encore défendu son plan largement décrié de développement immobilier du territoire palestinien vidé de ses habitants.

Le président américain voudrait que le royaume hachémite, avec l'Egypte, accueille l'essentiel des habitants de la bande de Gaza dévastée par l'offensive israélienne lancée après l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023.

"L'une des choses que nous pouvons faire immédiatement, c'est de prendre 2.000 enfants, des enfants atteints de cancer ou très malades", a dit le roi de Jordanie.

"C'est vraiment un beau geste", s'est félicité Donald Trump, assis aux côtés de son invité et du prince héritier Hussein dans le Bureau ovale.

"Je dois penser à ce qui est dans l'intérêt de mon pays", a affirmé Abdallah II, qui avait déjà rejeté auparavant tout déplacement de Palestiniens, mais qui, devant les caméras, s'est gardé d'aborder frontalement le sujet en présence de Donald Trump.

Mais sur X, il a ensuite assuré avoir exprimé au président américain sa "ferme opposition au déplacement de Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie" occupée, soulignant qu'il s'agissait d'une "position arabe commune".

"J'ai insisté sur le fait que mon engagement suprême était la Jordanie, sa stabilité et le bien-être des Jordaniens", a ajouté le monarque, allusion aux années de tensions voire d'affrontements armés qui, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, ont marqué l'histoire du royaume.

Près de la moitié de ses 11 millions d'habitants sont d'origine palestinienne.

"Posséder Gaza" 

Le président américain a prédit de "grands progrès" dans les discussions tant avec la Jordanie qu'avec l'Egypte, et s'est dit persuadé "peut-être pas à 100%, mais à 99%" d'arriver à un compromis avec Le Caire.

Il a une nouvelle fois défendu son projet pour Gaza, qui a soulevé l'indignation internationale: "Nous allons posséder Gaza. Nous n'avons pas besoin de l'acheter. Il n'y a rien à acheter", a déclaré Donald Trump, assurant que le territoire serait placé "sous contrôle américain", sans expliquer de quelle manière.

Abdallah II a lui fait savoir que l'Egypte élaborait un plan de coopération avec Donald Trump, et que ce projet ferait l'objet de discussions en Arabie saoudite.

"Attendons que les Egyptiens puissent présenter" ce plan, a-t-il plaidé.

Dans un communiqué mardi soir, le ministère égyptien des Affaires étrangères a fait savoir que Le Caire entendait "présenter une vision globale pour la reconstruction" de la bande de Gaza, "qui garantisse que le peuple palestinien reste sur sa terre, et en conformité avec les droits légitimes et légaux de ce peuple".

Donald Trump avait évoqué lundi un arrêt des aides américaines à la Jordanie si elle n'accueillait pas des Palestiniens, soit 750 millions de dollars d'aide économique et environ 350 millions de dollars supplémentaires en aide militaire par an.

Mais il a adopté un ton plus conciliant mardi, affirmant ainsi qu'il n'aurait pas besoin de "menacer" le pays.

Le milliardaire républicain, ancien promoteur immobilier, a par ailleurs répondu "non" à un journaliste qui lui demandait s'il comptait participer à titre privé au projet qu'il envisageait pour Gaza.

Trêve fragilisée 

La rencontre s'est tenue au moment où la trêve dans le territoire palestinien est fragilisée. Accusant Israël de plusieurs violations de l'accord de trêve, le Hamas avait menacé lundi de reporter la prochaine libération d'otages, prévue samedi.

"Je ne crois pas qu'ils respecteront la date limite", a dit Donald Trump, qui avait exigé lundi que le mouvement palestinien libère les otages israéliens au plus tard samedi, sans quoi un "véritable enfer" se déchaînerait à Gaza.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé mardi de reprendre les combats si les otages n'étaient pas libérés dans ce délai.

Après 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, un accord de trêve conclu par l'intermédiaire des médiateurs internationaux - Qatar, Etats-Unis, Egypte - est entré en vigueur le 19 janvier. Il prévoit l'arrêt des hostilités, la libération des otages contre celle de prisonniers palestiniens et une aide humanitaire accrue à Gaza.

Donald Trump veut transformer ce territoire dévasté en "Côte d'Azur du Moyen-Orient", après avoir déplacé définitivement la population palestinienne.

Les pays arabes ont fermement rejeté la proposition, insistant sur l'objectif d'une solution à deux Etats, avec un Etat palestinien indépendant au côté d'Israël.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui pourrait se rendre prochainement à la Maison Blanche sans qu'aucune date n'ait été fixée, a exhorté mardi à la reconstruction de Gaza "sans déplacer les Palestiniens".

 


Le président égyptien appelle à reconstruire Gaza «sans déplacer les Palestiniens»

Le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty et le secrétaire d'État américain Marco Rubio se serrent la main dans le bâtiment du département d'État américain, le 10 février 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty et le secrétaire d'État américain Marco Rubio se serrent la main dans le bâtiment du département d'État américain, le 10 février 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé mardi à la reconstruction de Gaza "sans déplacer les Palestiniens"
  • Lors d'un appel téléphonique avec la Première ministre danoise Mette Frederiksen, M. Sissi a souligné "la nécessité de commencer la reconstruction de la bande de Gaza

LE CAIRE: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé mardi à la reconstruction de Gaza "sans déplacer les Palestiniens", après que Donald Trump a dit qu'il pourrait suspendre l'aide à l'Egypte et à la Jordanie si ces pays refusent d'accueillir les Gazaouis.

Lors d'un appel téléphonique avec la Première ministre danoise Mette Frederiksen, M. Sissi a souligné "la nécessité de commencer la reconstruction de la bande de Gaza (...) sans déplacer les Palestiniens et de manière à préserver leurs droits de vivre sur leur terre", selon un communiqué de son bureau.

 


Le chef de l'ONU appelle le Hamas à procéder à la «libération prévue» des otages

 Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le Hamas à poursuivre la libération des otages, après la menace du mouvement islamiste palestinien de reporter la prochaine opération prévue par la trêve en vigueur à Gaza. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le Hamas à poursuivre la libération des otages, après la menace du mouvement islamiste palestinien de reporter la prochaine opération prévue par la trêve en vigueur à Gaza. (AFP)
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  • "Nous devons éviter à tout prix une reprise des hostilités à Gaza qui conduirait à une immense tragédie
  • "Les deux parties doivent respecter pleinement les engagements pris dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu et reprendre des négociations sérieuses", a-t-il ajouté

GENEVE: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le Hamas à poursuivre la libération des otages, après la menace du mouvement islamiste palestinien de reporter la prochaine opération prévue par la trêve en vigueur à Gaza.

"Nous devons éviter à tout prix une reprise des hostilités à Gaza qui conduirait à une immense tragédie. J'appelle le Hamas à procéder à la libération prévue des otages", a déclaré M. Guterres sur le réseau social X.

"Les deux parties doivent respecter pleinement les engagements pris dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu et reprendre des négociations sérieuses", a-t-il ajouté.

Une trêve fragile négociée par l'intermédiaire du Qatar avec l'aide des Etats-Unis et de l'Egypte est entrée en vigueur le 19 janvier entre Israël et le Hamas après plus de 15 mois d'une guerre ayant dévasté la bande de Gaza.

Le cessez-le-feu a permis jusqu'ici la libération de 16 otages israéliens, enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque du Hamas ayant déclenché les hostilités - en échange de quelque 700 Palestiniens détenus par Israël. Cinq otages thaïlandais ont également été libérés.

Au total 33 otages israéliens sont censés être libérés pendant la première phase de la trêve s'achevant le 1er mars. Mais le Hamas a annoncé lundi qu'il reportait sine die le prochain échange devant avoir lieu samedi, en accusant Israël de multiples violations de la trêve. Israël a qualifié la décision du Hamas de "violation totale" de l'accord et ordonné à son armée de se tenir prête "à tous les scénarios".

Le Hamas a ensuite assuré que la porte restait "ouverte" pour que la libération d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens "se déroule selon le plan prévu", samedi, "une fois qu'[Israël] se sera acquitté de ses obligations".

Le président américain Donald Trump a promis un "enfer" si le Hamas ne relâchait pas tous les otages israéliens d'ici samedi.