Pluie de voeux et d'objectifs à Doha pour les pays les plus pauvres

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, s'exprime lors de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés à Doha (Photo, AFP).
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, s'exprime lors de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés à Doha (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 06 mars 2023

Pluie de voeux et d'objectifs à Doha pour les pays les plus pauvres

  • La conférence onusienne, officiellement ouverte dimanche après un sommet samedi des PMA, doit durer jusqu'au 9 mars
  • Trente-trois pays d'Afrique, 12 d'Asie-Pacifique et Haïti étaient représentés à cette conférence

DOHA: Les dirigeants des pays les plus pauvres du monde étaient réunis dimanche à Doha sous l'égide de l'ONU, réclamant des "actions concrètes" contre l'extrême pauvreté, tout en portant parfois un regard désabusé sur l'économie mondiale.

Trente-trois pays d'Afrique, 12 d'Asie-Pacifique et Haïti étaient représentés à cette conférence reportée deux fois pour cause de pandémie. Tous appartiennent à la catégorie des Pays les moins avancés (PMA), créée par l'ONU il y a 50 ans.

"Plus d'excuses", a lancé le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres aux pays les plus riches, dont aucun chef d'État ou de gouvernement n'était présent, à l'exception du pays hôte. "Il est grand temps que les pays développés respectent leur engagement de fournir aux PMA entre 0,15 et 0,2% de leur revenu national brut."

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a évoqué "l'absence de justice dans la relation entre les centres industriels avancés et les périphéries de notre monde", réclamant "un monde nouveau plus sûr, plus juste et plus libre".

Mais si un plan d'action a été adopté lors de l'Assemblée générale de l'ONU l'an passé, aucune contribution financière majeure n'était attendue au sommet.

Les PMA sont censés bénéficier de privilèges commerciaux et d'un accès plus facile aux aides et autres financements. Depuis 1971, leur nombre --24 au départ-- a pourtant presque doublé.

«En deçà des objectifs»

Le minuscule Bhoutan devrait sortir cette année de la catégorie. Bangladesh, Laos, Népal, Angola, Sao Tomé-et-Principe et les îles Salomon devraient suivre d'ici à 2026.

"Nos nations ne demandent pas la charité" mais une aide qu'elles "méritent", a estimé la Première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina, plaidant pour "une réelle transformation structurelle" des PMA.

L'ensemble des économies des pays pauvres ont plongé sous l'effet des crises récentes: la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, puis l'inflation de l'alimentation et de l'énergie.

Un demi-siècle après la création du statut de PMA, "le constat est sans équivoque", a déploré le président djiboutien Ismaël Omar Guelleh. "Nous sommes en deçà des objectifs poursuivis dans la plupart des domaines."

Depuis samedi, de fait, les constats les plus accablants se sont succédé.

Services de bases exsangues, dette souveraine abyssale, taux d'intérêts de "rapaces", logiques financières de prédation, pays riches incapables de matérialiser les promesses, pour cause de divisions géopolitiques, voire de manque de volonté politique.

"Il nous faut évaluer de manière critique l'efficacité de nos différents plans et prendre des mesures correctives", a insisté le président Guelleh.

La "vision limitée, étroite, débilitante" réduisant les PMA à des pays en attente d'aide doit être abandonnée, a-t-il ajouté, réclamant notamment des "investissements à fort rendement".

«Ironie»

La RCA, en guerre civile depuis 2013, est au cœur de la stratégie d'influence de Moscou en Afrique. Le rôle grandissant du groupe paramilitaire russe Wagner a d'ailleurs conduit la France, ex-puissance coloniale, à retirer ses derniers soldats du pays fin 2022.

Touadéra accuse les Occidentaux d'empêcher le développement de la RCA

Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a violemment attaqué les Occidentaux dimanche à Doha, les accusant "d'entretenir l'instabilité politique" pour piller les richesses du pays et empêcher son développement.

Lors d'un sommet des Pays les moins avancés (PMA) sous l'égide de l'ONU à Doha, le chef de l'Etat a jugé son pays "victime de visées géostratégiques liées à ses ressources naturelles".

"La République centrafricaine (RCA) est soumise depuis son indépendance à un pillage systématique facilité par l'instabilité politique entretenue par certains pays occidentaux" et des "groupes armés terroristes dont les leaders sont des mercenaires étrangers", a-t-il dénoncé.

"Les attaques récurrentes" de ces groupes visent à "rendre le pays ingouvernable, à empêcher l'Etat d'exercer son droit de souveraineté sur les réserves naturelles et son droit légitime à l'autodétermination".

Et Wagner vient d'être sanctionné par l'Union européenne pour ses "violations des droits humains" en Centrafrique, au Soudan et au Mali.

Dans les immenses couloirs du centre de conférence du Qatar, riche émirat gazier devenu une plateforme de négociations et de rendez-vous internationaux, les commentaires alternent entre volontarisme et militantisme, notamment au sein de la société civile.

Affirmer que les PMA ont besoin d'argent "est la meilleure façon d'éviter la réforme des structures qui les enferment dans la pauvreté", affirme à l'AFP Dereje Alemayehu, coordinateur de l'ONG Global alliance for tax justice.

"Il y a beaucoup d'ironie dans ce spectacle", déplore pour sa part Marina Durano, une Philippine du syndicat international UNI. Mais "nous devons dialoguer, faire partie du discours. Rester à l'écart, c'est laisser le statu quo demeurer."

La conférence onusienne, officiellement ouverte dimanche après un sommet samedi des PMA, doit durer jusqu'au 9 mars.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com