L’éducation et la prospérité vont de pair, affirme une experte de l’ONU

Yanchun Zhang, statisticienne en chef du Programme des nations unies pour le développement. (Photo fournie)
Yanchun Zhang, statisticienne en chef du Programme des nations unies pour le développement. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 10 mars 2023

L’éducation et la prospérité vont de pair, affirme une experte de l’ONU

  • L’experte de l’ONU soutient que l’accès à l’éducation au Moyen-Orient était inégal, en particulier dans les pays qui portent le lourd fardeau des défis économiques et des conflits
  • Elle affirme que le Pnud a compris l’importance de la paix, de la stabilité et de l’investissement financier dans le développement d’un secteur éducatif solide

RIYAD: L’éducation est le meilleur placement et les gouvernements doivent investir davantage de ressources pour en tirer le meilleur parti, déclare une experte de l’ONU qui a analysé les chiffres lors d’un forum à Riyad.

Yanchun Zhang, statisticienne en chef du Programme des nations unies pour le développement (Pnud), explique que son travail sur l’indice de développement humain l’a convaincue que la hausse du PIB n’est qu’un indicateur parmi d’autres d’un pays prospère.

Ses recherches sur l’indice, précise-t-elle, montrent que les pays qui ont investi dans l’éducation connaissent une croissance plus durable et plus robuste.

«Les gens et leurs capacités devraient être les critères ultimes pour évaluer le développement d’un pays, pas seulement la croissance économique», poursuit-elle lors d’un entretien au Forum sur l’avenir de l’éducation, de la science et de la culture.

«Le financement public est très important», indique-t-elle, ajoutant que l’amélioration des systèmes éducatifs ouvre la voie à la culture, à la science et à la technologie, même si elle est coûteuse.

«Le financement de l’État est crucial et demeure la principale source d’accès à l’éducation», confie-t-elle. «Bien sûr, le secteur privé peut être important, mais je pense que l’importance de l'éducation publique ne peut être davantage mise en avant.»

«En se concentrant sur les pays qui ont des taux de réussite scolaire très élevés, on remarque que tous ont beaucoup investi dans l’éducation.»

«Il s’agit de faire des choix et d’établir des priorités. S’il n’y a pas de financement public, où sont passés les revenus du gouvernement? Si vous analysez l’allocation budgétaire, vous pouvez légitimement poser cette question. Et c’est ce que les citoyens devraient faire.»

L’experte soutient que l’accès à l’éducation au Moyen-Orient était inégal, en particulier dans les pays qui paient un lourd tribut en raison des défis économiques et des conflits, comme la Syrie, le Yémen, l’Irak, l’Égypte et la Libye.

«Il y a certainement des progrès inégaux dans la région du Moyen-Orient – et même une absence de progrès ou une régression», note-t-elle.

«Dans des pays comme la Syrie et le Liban, l’indice de développement humain [IDH] est en baisse. Il est très regrettable de constater de quelle manière certains pays de la région régressent tandis que d’autres rattrapent leur retard et améliorent leur accès à l’éducation pour tous.»

La fragilité politique est un anathème par rapport aux aspirations, renchérit-elle.

«Dans ces pays, les gens souffrent, alors que leur niveau de vie et leur état de développement humain ont diminué. La plupart de ces États sont en conflit; c’est malheureusement la réalité.»

Elle affirme que le Pnud a compris l’importance de la paix, de la stabilité et de l’investissement financier dans le développement d’un secteur éducatif solide qui contribue au progrès de la nation.

«Si vous avez la paix, la stabilité et une croissance régulière au fil du temps, vous observerez des progrès au niveau de l’éducation», conclut-elle.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.