Tunisie/immigrés: les propos de Saied «ont fait beaucoup de mal», selon l'OIF

La secrétaire générale de la Francophonie Louise Mushikiwabo. (Photo, AFP)
La secrétaire générale de la Francophonie Louise Mushikiwabo. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 20 mars 2023

Tunisie/immigrés: les propos de Saied «ont fait beaucoup de mal», selon l'OIF

  • «Les propos du président tunisien ont révolté beaucoup d'Africains, dont moi-même, qui suis de l'Afrique subsaharienne et qui a vécu et travaillé en Tunisie», a déclaré sur TV5monde, Mme Mushikiwabo, qui est Rwandaise
  • Critiqué par de nombreuses ONG, le président Saied a affirmé que son objectif était de faire respecter la «légalité tunisienne concernant les étrangers»

PARIS: Les propos du président tunisien Kais Saied à l'égard des migrants d'origine subsaharienne "ont fait beaucoup de mal", a jugé lundi la secrétaire générale de la Francophonie Louise Mushikiwabo, se disant "choquée" par le discours du chef d'Etat. 

"Les propos du président tunisien ont révolté beaucoup d'Africains, dont moi-même, qui suis de l'Afrique subsaharienne et qui a vécu et travaillé en Tunisie", a déclaré sur TV5monde, Mme Mushikiwabo, qui est Rwandaise. 

"J'ai eu l'occasion d'exprimer mon mécontentement au président" Saied, a déclaré la cheffe de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), expliquant qu'elle lui avait envoyé "une longue lettre". Mme Mushikiwabo avait co-présidé avec M. Saied le dernier sommet de la francophonie en novembre 2022 à Djerba, une île tunisienne à l'est du pays. 

Le 21 février, M. Saied avait affirmé que la présence de "hordes" d'immigrés clandestins originaires d'Afrique subsaharienne était source de "violence et de crimes" et relevait d'une "entreprise criminelle" visant à "changer la composition démographique" du pays. 

Suite à ces propos, de nombreux immigrés ont été la cible d'agressions et des centaines d'entre eux ont demandé à leurs ambassades à être rapatriés dans leur pays. 

"On ne parle pas de hordes pour des humains", s'est exclamée Louise Mushikiwabo. 

"Le fait qu'il y ait un problème d'immigration illégale, c'est normal qu'un chef d'Etat s'exprime là-dessus, mais j'ai trouvé ses propos extrêmement choquants et j'espère qu'on va essayer d'assainir, mais ça a fait beaucoup beaucoup de mal", a-t-elle ajouté. 

Critiqué par de nombreuses ONG, le président Saied a affirmé que son objectif était de faire respecter la "légalité tunisienne concernant les étrangers". Dans un apparent souci d'apaisement, il a aussi déclaré que les Africains présents en Tunisie étaient des "frères", et son gouvernement a annoncé des mesures en faveur des étudiants et des migrants subsahariens. 


Huit ambassades reprennent leurs activités à Damas, selon le nouveau pouvoir

La coalition de groupes rebelles a nommé mardi un Premier ministre, Mohammad al-Bachir, chargé de gérer les affaires courantes jusqu'en mars 2025. (AFP)
La coalition de groupes rebelles a nommé mardi un Premier ministre, Mohammad al-Bachir, chargé de gérer les affaires courantes jusqu'en mars 2025. (AFP)
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  • Le plupart des pays ayant une représentation à Damas en 2011 l'avaient fermée après le début de la guerre en Syrie qui avait éclaté cette année-là, ravageant le pays
  • Certains avaient rouvert leur chancellerie ces dernières années, à la faveur d'une accalmie des combats

DAMAS: Les nouvelles autorités en Syrie ont indiqué jeudi que huit chancelleries, en majorité de pays arabes, avaient repris leurs activités quelques jours après la chute du président Bachar al-Assad, remerciant les huit pays concernés.

Le plupart des pays ayant une représentation à Damas en 2011 l'avaient fermée après le début de la guerre en Syrie qui avait éclaté cette année-là, ravageant le pays.

Certains avaient rouvert leur chancellerie ces dernières années, à la faveur d'une accalmie des combats.

Mais ils avaient interrompu leurs activités après le début de l'offensive fulgurante d'une coalition de rebelles menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui a pris le pouvoir dimanche à Damas.

"Nous remercions (..) l'Egypte, l'Irak, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, la Jordanie, Bahreïn, Oman et l'Italie pour la reprise des activités de leurs missions diplomatiques à Damas", a déclaré un communiqué du Département des affaires politiques du nouveau gouvernement.

La coalition de groupes rebelles a nommé mardi un Premier ministre, Mohammad al-Bachir, chargé de gérer les affaires courantes jusqu'en mars 2025.

M. Bachir a formé un gouvernement, sans annoncer officiellement les noms des membres de son équipe, mais la majorité sont des ministres issus du "Gouvernement de Salut" du bastion rebelle d'Idleb dans le nord-ouest syrien, d'où est partie l'offensive des insurgés.

De son côté, le Qatar a annoncé mercredi qu'il allait rouvrir "bientôt" son ambassade à Damas.

Cette mesure vise notamment à se coordonner avec les nouvelles autorités "pour faciliter l'aide humanitaire fournie au peuple syrien à travers un pont aérien", selon Doha.

Contrairement à d'autres pays arabes, le Qatar, qui soutenait l'opposition syrienne pendant la guerre, n'avait jamais renoué avec Bachar al-Assad.

 


Cisjordanie: deux morts lors d'opérations israéliennes 

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  • Après le départ des forces israéliennes, des habitants ont découvert le corps de Jihad Abou Salim, qui "n'était pas connu comme combattant" des groupes militants palestiniens, a ajouté M. Tirawi
  • Le Croissant-Rouge palestinien à Naplouse a déclaré dans un communiqué qu'un homme de 65 ans et une femme de 60 ans avaient également été blessés au cours de l'opération militaire israélienne

RAMALLAH: Des responsables palestiniens ont indiqué jeudi que deux Palestiniens avaient été tués au cours d'opérations militaires israéliennes en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.

Les forces israéliennes ont tué dans la nuit un homme après avoir pénétré dans le camp de réfugiés de Balata, près de la ville de Naplouse, selon le chef du Comité populaire de ce camp, Imad Tirawi.

Après le départ des forces israéliennes, des habitants ont découvert le corps de Jihad Abou Salim, qui "n'était pas connu comme combattant" des groupes militants palestiniens, a ajouté M. Tirawi.

Le Croissant-Rouge palestinien à Naplouse a déclaré dans un communiqué qu'un homme de 65 ans et une femme de 60 ans avaient également été blessés au cours de l'opération militaire israélienne.

Le ministère palestinien de la Santé à Ramallah a lui indiqué dans un communiqué séparé qu'un autre palestinien, Mouhammad Barahmeh, 25 ans, avait été tué par les forces israéliennes tôt jeudi dans la ville de Qalqilya, dans le nord du territoire, ajoutant que son corps avait été emmené par les forces israéliennes.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne n'avait pas répondu dans l'immédiat.

Depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les violences liées au conflit israélo-palestinien ont explosé en Cisjordanie.

Au moins 792 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.


Syrie: le nouveau pouvoir va suspendre pour trois mois la Constitution et le Parlement 

Les rebelles conduits par des islamistes radicaux qui ont pris le pouvoir dimanche en Syrie ont nommé un chef de gouvernement transitoire, Mohammad al-Bachir, qui assurera ses fonctions jusqu'au 1er mars 2025.  Mohammad al-Bachir dirigeait jusqu'à présent le "Gouvernement de salut" du bastion rebelle d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie. (AFP)
Les rebelles conduits par des islamistes radicaux qui ont pris le pouvoir dimanche en Syrie ont nommé un chef de gouvernement transitoire, Mohammad al-Bachir, qui assurera ses fonctions jusqu'au 1er mars 2025. Mohammad al-Bachir dirigeait jusqu'à présent le "Gouvernement de salut" du bastion rebelle d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie. (AFP)
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  • "Un comité juridique et des droits humains va être formé pour examiner la Constitution puis effectuer des amendements", a-t-il expliqué
  • La Constitution actuelle date de 2012 et ne spécifie pas que l'islam est la religion d'Etat

DAMAS: Le nouveau pouvoir en Syrie va "geler la Constitution et le Parlement" pendant la période transitoire de trois mois, a indiqué jeudi à l'AFP le porte-parole des affaires politiques du nouveau gouvernement, Obaida Arnaout.

"Un comité juridique et des droits humains va être formé pour examiner la Constitution puis effectuer des amendements", a-t-il expliqué.

La Constitution actuelle date de 2012 et ne spécifie pas que l'islam est la religion d'Etat.

Les rebelles conduits par des islamistes radicaux qui ont pris le pouvoir dimanche en Syrie ont nommé un chef de gouvernement transitoire, Mohammad al-Bachir, qui assurera ses fonctions jusqu'au 1er mars 2025.

Mohammad al-Bachir dirigeait jusqu'à présent le "Gouvernement de salut" du bastion rebelle d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.

M. Arnaout a indiqué qu'une réunion s'était tenue mardi "entre des ministres du gouvernement de salut et les anciens ministres (du pouvoir de Bachar al-Assad) pour effectuer le transfert de pouvoir".

"Cette période transitoire durera trois mois", a ajouté Obeida Arnaout.

"Notre priorité est de préserver les institutions et les protéger", a assuré le responsable.

Il était interviewé par l'AFP au siège de la radiotélévision syrienne, où se sont installés des représentants des nouvelles autorités, aux côtés des fonctionnaires du pouvoir déchu.

A l'issue d'une offensive fulgurante de onze jours, une coalition de groupes rebelles dominée par les islamistes radicaux de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a renversé dimanche le pouvoir de Bachar al-Assad qui a pris le fuite en Russie.

M Arnaout a assuré que le nouveau pouvoir voulait instituer "un Etat de droit", après plus d'un demi-siècle de règne du clan Assad, marqué par la répression.

Il a ajouté que "tous ceux qui ont commis des crimes à l'égard du peuple syrien seront jugés conformément aux lois".

Interrogé au sujet des libertés religieuses et personnelles, il a répondu: "nous respectons les diversités religieuse et culturelle en Syrie, qui resteront telles quelles".

Dans le pays à majorité musulmane sunnite, Bachar al-Assad, issu de la minorité alaouite, se posait en protecteur des minorités qui ont craint d'être prises pour cibles par les nouvelles autorités.