La Tunisie peut-elle échapper aux fourches caudines du Club de Paris?

Le palais du gouvernement dans le quartier de Cité Ettadhamen, à Tunis. (Photo, AFP)
Le palais du gouvernement dans le quartier de Cité Ettadhamen, à Tunis. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 15 mars 2023

La Tunisie peut-elle échapper aux fourches caudines du Club de Paris?

  • M. Moulin a-t-il discuté avec les autorités tunisiennes du possible passage de la Tunisie devant le Club de Paris lors de sa dernière visite?
  • À supposer que le gouvernement envisage réellement de recourir au Club de Paris, il devra surmonter deux écueils et non des moindres

TUNIS: La Tunisie va-t-elle devoir passer devant le Club de Paris? Longtemps occultée, notamment par le brouhaha du bras de fer entre le président Kaïs Saïed et ses opposants, cette question est depuis quelques semaines sur les lèvres de la plupart des experts économiques et financiers et à la une des médias locaux. 

Deux événements ont grandement contribué à la faire remonter à la surface. Le premier est la dégradation par l’agence Moody’s, le 27 janvier 2023, de la note souveraine de la Tunisie à long terme, de Caa1 à Caa2 assortie, avec perspective négative, qui la met dans la case «pays à risque très élevé». Un dixième abaissement depuis 2011 qui était attendu depuis que l’agence en avait évoqué la possibilité le 19 décembre 2022 dans un communiqué, notamment, mais pas seulement, à cause des doutes «quant à la capacité du gouvernement à mettre en place des mesures qui puissent répondre aux besoins de financement élevés».

Le second événement qui a déclenché les spéculations sur le possible recours de la Tunisie au Club de Paris est l’arrivée à Tunis le 25 janvier – soit deux jours avant l’officialisation de l’abaissement de la note souveraine par Moody’s – d’Emmanuel Moulin, directeur général du Trésor français. Si cette visite – la deuxième en un an – a alimenté ces spéculations, c’est parce que le patron du Trésor français est en même temps le président du Club de Paris. 

M. Moulin a-t-il discuté avec les autorités tunisiennes du possible passage de la Tunisie devant ce club lors de sa dernière visite? La gestion de cette visite par les deux parties sur le plan de la communication incite à se poser cette question. 

La présidence du gouvernement s’est contentée d’indiquer, sur sa page Facebook, que cette rencontre «s’insère dans le cadre des traditionnels échanges entre la Tunisie et la France dans les différents domaines, en particulier économique et financier». 

En février 2022, l’ambassade de France à Tunis avait relayé un communiqué du ministère français de l’Économie, des Finances et de la Relance expliquant que la – première – visite de M. Moulin «s’inscrit dans le cadre des échanges réguliers entre la France et la Tunisie», que les discussions «ont porté exclusivement sur les questions économiques et financières», et «sur le soutien de la France aux réformes envisagées par la Tunisie, dans le cadre de ses négociations avec le FMI».

Cette fois-ci, n’ayant pas de communiqué à se mettre sous la dent, l’ambassade n’a pas pipé mot sur la venue en Tunisie du directeur général du Trésor français et a laissé le soin à la partie tunisienne de communiquer sur le sujet. Pareil pour le Trésor français qui n’a pas souhaité s’expliquer sur l’objet de la visite de M. Moulin.

Il a fallu qu’un journaliste l’interpelle deux semaines après la deuxième visite d’Emmanuel Moulin pour que l’ambassadeur de France en Tunisie, André Parant, affirme que «le Club de Paris n’a jamais été évoqué» lors de la rencontre avec la cheffe du gouvernement» et que M. Moulin a effectué cette visite «en sa qualité de directeur général du Trésor français et non pas de président du Club de Paris». 

De son côté, la présidence du gouvernement s’est contentée d’indiquer, sur sa page Facebook, que cette rencontre «s’insère dans le cadre des traditionnels échanges entre la Tunisie et la France dans les différents domaines, en particulier économique et financier». 

Mais à supposer que le gouvernement envisage réellement de recourir au Club de Paris, il devra surmonter deux écueils et non des moindres. Le premier consiste à avoir l’accord du Fonds monétaire international à qui revient l’initiative d’en ouvrir la porte à la Tunisie. Ensuite, il lui faudra convaincre le président Kaïs Saïed que l’annulation de la dette tunisienne qu’il demande est difficile voire impossible à obtenir.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.