Tunisie: l'influent ministre de l'Intérieur Taoufik Charfeddine annonce sa démission

Le ministre tunisien de l'Intérieur Taoufik Charfeddine donne une conférence de presse le 3 janvier 2022, à Tunis (Photo, AFP)
Le ministre tunisien de l'Intérieur Taoufik Charfeddine donne une conférence de presse le 3 janvier 2022, à Tunis (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 17 mars 2023

Tunisie: l'influent ministre de l'Intérieur Taoufik Charfeddine annonce sa démission

  • L'épouse de M. Charfeddine et mère de leurs trois enfants est décédée en juin 2022 à la suite d'un incendie causé par une fuite de gaz dans leur résidence
  • Nommé de nouveau à l'Intérieur par M. Saied en octobre 2021, il a depuis joué à ce poste un rôle de premier plan au côté du chef de l'Etat dans la mise en place d'un nouveau système hyper-présidentialiste

TUNIS: L'influent ministre de l'Intérieur tunisien Taoufik Charfeddine, un proche du président Kais Saied, a annoncé vendredi sa démission, affirmant vouloir se consacrer à ses enfants après le décès de sa femme l'année dernière.

En poste depuis octobre 2021, M. Charfeddine, 54 ans, a affirmé à la presse avoir demandé à M. Saied de mettre fin à ses fonctions et l'a "remercié pour s'être montré compréhensif et d'avoir autorisé à être relevé de mes responsabilité au ministère de l'Intérieur".

L'épouse de M. Charfeddine et mère de leurs trois enfants est décédée en juin 2022 à la suite d'un incendie causé par une fuite de gaz dans leur résidence.

"Le temps est venu pour que je me consacre à cette responsabilité qu'elle m'a laissée", a ajouté M. Charfeddine.

Cet ex-avocat était l'un des piliers de la campagne électorale qui a conduit Kais Saied à la présidence en 2019.

M. Charfeddine avait brièvement occupé le portefeuille de l'Intérieur entre septembre 2020 et janvier 2021 avant d'être écarté sous pression du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, bête noire du président et à l'époque principale force au Parlement que le chef d'Etat a suspendu lors de son coup de force de juillet 2021.

Nommé de nouveau à l'Intérieur par M. Saied en octobre 2021, il a depuis joué à ce poste un rôle de premier plan au côté du chef de l'Etat dans la mise en place d'un nouveau système hyper-présidentialiste décrié par ses détracteurs comme une dérive autoritaire qui a sonné le glas de la démocratie née de la première révolte du Printemps arabe en 2011.

"Des traitres" 

Des ONG tunisiennes avaient ainsi appelé le 8 mars M. Charfeddine à s'excuser après un discours "violent et dangereux" lors duquel il a qualifié de "traîtres" des médias, des syndicalistes, des hommes d'affaires et des partis politiques.

Dans une déclaration au vitriol la veille lors d'un déplacement à Ben Guerdane près de la frontière avec la Libye, le ministre s'en était pris aux "mercenaires des médias, hommes d'affaires, syndicalistes et partis qui ont vendu la patrie".

"Ce sont des traîtres", avait-t-il ajouté, appelant les Tunisiens à soutenir le président Saied, "un homme honnête et patriote"

Dans un communiqué conjoint, plus de 30 organisations, dont la centrale syndicale UGTT et la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, ont dénoncé un "discours minable", "sectaire" et qui "crée la division".

Fustigeant "le langage de menace et d'intimidation" employé, elles ont estimé qu'il s'agissait d'"un discours populiste dangereux qui présage un Etat policier" rappelant le système en place sous la dictature de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011.

La présidence tunisienne diffusait régulièrement des vidéos des fréquentes réunions entre MM. Saied et Charfeddine au palais de Carthage.

Lors d'une récente rencontre, le 23 février, M. Saied avait appelé les autorités à "veiller" sur les migrants originaires d'Afrique subsaharienne, deux jours après avoir suscité un tollé avec un discours jugé "raciste et haineux" en dénonçant l'arrivée en Tunisie de "hordes de migrants" et un complot "pour changer la composition démographique" du pays.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.