Un accélérateur saoudien ouvre la voie pour les femmes entrepreneurs

Les stéréotypes sexistes restent l’un des plus grands obstacles au progrès des femmes sur le lieu de travail et l’une des principales raisons du manque de représentation féminine au niveau exécutif et dans la culture des startups au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA). (Photo Fournie)
Les stéréotypes sexistes restent l’un des plus grands obstacles au progrès des femmes sur le lieu de travail et l’une des principales raisons du manque de représentation féminine au niveau exécutif et dans la culture des startups au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA). (Photo Fournie)
Depuis son lancement, Blossom a encadré plus de 300 startups axées sur les femmes et a organisé trois événements. (Photo Fournie)
Depuis son lancement, Blossom a encadré plus de 300 startups axées sur les femmes et a organisé trois événements. (Photo Fournie)
L'accélérateur installé à Djeddah donne aux startups en phase de lancement la possibilité de participer à un camp d'entraînement et à une journée de démonstration tout en leur fournissant des ressources, des connaissances, du réseautage et un accès à des mentors et des conférenciers ainsi que des investisseurs. (Photo Fournie)
L'accélérateur installé à Djeddah donne aux startups en phase de lancement la possibilité de participer à un camp d'entraînement et à une journée de démonstration tout en leur fournissant des ressources, des connaissances, du réseautage et un accès à des mentors et des conférenciers ainsi que des investisseurs. (Photo Fournie)
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Publié le Samedi 28 novembre 2020

Un accélérateur saoudien ouvre la voie pour les femmes entrepreneurs

  • Fondée par Emon Shakoor, Blossom a encadré plus de 300 startups axées sur les femmes et a organisé trois événements
  • Ses programmes aident les femmes à développer des modèles commerciaux, l'esprit d'entreprise, les principes de Lean, le marketing et la finance

JEDDAH: Des barrières culturelles ou auto-imposées ainsi que les stéréotypes sexistes restent l'un des plus grands obstacles au progrès des femmes sur le lieu de travail et l'une des principales raisons du manque de représentation féminine au niveau exécutif et dans la culture des startups au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA).

Malgré des progrès permanents sur la scène des startups, la région est toujours confrontée à des défis particuliers. Il s'agit notamment du taux de participation des femmes à la population active le plus bas au monde. À 24,6%, ce chiffre est loin derrière la moyenne mondiale de 47,8%.

Selon Emon Shakoor, PDG de Blossom, le premier accélérateur féminin de la région, la participation des femmes aux emplois professionnels et techniques n’est pas à la hauteur de celle des hommes. « Dans l'état actuel des choses, démarrer une entreprise est souvent assez difficile, mais démarrer une entreprise en tant que femme représente généralement des défis supplémentaires. Les préjugés sexistes et les croyances culturelles ont cependant ajouté des difficultés additionnelles pour les femmes qui voulaient lancer leur propre entreprise », a déclaré Shakoor.

En 2017, alors qu'elle n'avait que 23 ans, Shakoor a lancé sa propre entreprise en vue de contribuer à un réseau entrepreneurial solide en Arabie saoudite. Cependant, elle a trouvé particulièrement difficile d’établir des relations avec les cadres supérieurs. C'est à ce moment que l'idée de Blossom a enfin émergé.

« À cette époque, au royaume, il n’y avait pas d’accélérateur de startup ou de plate-forme de réseau offrant des conseils de lancement d’entreprises, en particulier adressés aux femmes », a confié Shakoor. « C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que les femmes qui lançaient leur propre entreprise en Arabie saoudite étaient réellement confrontées à de nombreux défis différents de ceux que pourrait affronter un fondateur d’entreprise saoudien moyen dans un environnement masculin.

« Avec Blossom, je voulais façonner une expérience qui réponde aux besoins des fondatrices tout en les dotant de tout ce dont elles ont besoin pour surmonter les obstacles qui peuvent surgir au cours de leurs projets. C'est un phénomène mondial; cela se produit même dans la Silicon Valley ».

36 M $ de financement total pour les startups créées par des femmes en 2019.

Comme indiqué dans un récent rapport de MAGNiTT concernant la région MENA, «5,1% (36 millions de dollars) du financement total sont allés à des startups uniquement fondées par des femmes en 2019, ce qui est près du double du chiffre aux États-Unis. Au-delà de cela, les startups uniquement fondées par des femmes représentaient 4,5% de toutes les transactions en 2019, soit plus du double du pourcentage aux États-Unis.

Quoique Shakoor reconnaît qu'il y a eu des efforts notables pour accroître la participation des femmes à l'économie, «nous avons encore un long chemin à parcourir», souligne-t-elle.

L'accélérateur installé à Djeddah donne aux startups en phase de lancement la possibilité de participer à un camp d'entraînement et à une journée de démonstration tout en leur fournissant des ressources, des connaissances, du réseautage et un accès à des mentors et des conférenciers ainsi que des investisseurs.

« Les startups bénéficient d'un mentorat sur tous les aspects : les modèles commerciaux, l'introduction à l'entrepreneuriat, les principes de LEAN, la mise en œuvre pratique, le marketing et la finance, et bien davantage », a affirmé Shakoor.

« Une représentation à 360 ° de l'écosystème entrepreneurial »

« Nous sommes convaincues que ce qui nous distingue en particulier chez Blossom, ce sont nos programmes fortement encadrés qui donnent accès à des mentors et des conférenciers de la Silicon Valley et de la région. Cette exposition internationale, associée à une expertise locale, donne à nos startups axées sur les femmes une représentation à 360 ° de l'écosystème entrepreneurial.

Depuis son lancement, Blossom a encadré plus de 300 startups axées sur les femmes et a organisé trois événements: Techpreneurship Sprint (un concours de projet d’affaire d'une journée pour des idées de startups technologiques), SELLA (une activité d'entrepreneuriat technologique axée sur le partage d'idées, l'inspiration et le réseautage) et THIQAH (un événement d'autonomisation des femmes qui enseigne aux femmes comment être plus confiantes afin de créer l'entreprise qu'elles projettent). Et un quatrième événement virtuel est toujours en cours.

« La pandémie de coronavirus nous a poussées à organiser notre événement en ligne. Passer au virtuel signifie toucher plus de startups à travers le monde entier et étendre notre réseau Blossom à toute la planète. Nous avons toujours eu l'idée d’un accélérateur en ligne, mais le virus a favorisé pour nous l’accélération du processus », a déclaré Shakoor.

Blossom continue de grandir et d'évoluer, avec des programmes de mentorat couvrant le CCG et la région MENA, mais d’après Shakoor, cela ne fait que commencer. « Je vois que Blossom est l'accélérateur et la plate-forme idéale pour les fondatrices de la région MENA, l'endroit parfait pour toute femme qui souhaite créer ou développer une entreprise, puis évoluer et réussir.

« Nous prévoyons également de créer notre propre fonds pour développer notre entreprise et notre réseau et éventuellement investir dans de multiples talents dans cette région du monde ».

Ce rapport est publié par Arab News en tant que partenaire du Middle East Exchange, qui a été lancé par les initiatives mondiales Mohammed bin Rashid Al- Maktoum pour refléter la vision du Premier ministre des Émirats arabes unis et gouverneur de Dubaï afin d'explorer la possibilité de changer le statut de la région arabe.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.