Crise économique: le Liban vit un «moment très dangereux», alerte le FMI

Le Premier ministre libanais par intérim Najib Mikati rencontre une délégation du Fonds monétaire international (FMI) au palais gouvernemental de Beyrouth le 23 mars 2023 (Photo, AFP).
Le Premier ministre libanais par intérim Najib Mikati rencontre une délégation du Fonds monétaire international (FMI) au palais gouvernemental de Beyrouth le 23 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 24 mars 2023

Crise économique: le Liban vit un «moment très dangereux», alerte le FMI

  • Ce n'est pas la première fois que le Fonds dénonce la lenteur des autorités libanaises dans la mise en place de ces réformes
  • Le Fonds a annoncé en avril 2022 un accord de principe avec Beyrouth pour une aide de trois milliards de dollars

BEYROUTH: «Le Liban se trouve dans une situation très dangereuse», a averti jeudi le Fonds monétaire international, un an après que les autorités du pays se sont engagées à mettre en œuvre un programme de réformes qu'elles n'ont pas réussi à mettre en œuvre.

L'agence financière a exhorté «le gouvernement libanais à cesser d'emprunter auprès de la banque centrale». Le chef de la mission du FMI au Liban, Ernesto Rigo, a déclaré lors d'une conférence de presse à Beyrouth que les autorités devaient intensifier leurs efforts pour remplir les conditions requises pour un plan de sauvetage de 3 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,92 euro).

«On aurait pu s'attendre à davantage en termes de mise en œuvre et d'approbation de la législation» relative aux réformes économiques, a-t-il signalé, mentionnant que les progrès ont été «très lents».

Les membres de la mission du FMI ont passé près d'un mois au Liban, au cours duquel ils ont rencontré de nombreux responsables et diplomates libanais afin de les persuader d'intensifier leurs efforts pour introduire les réformes promises.

«Nous attendions davantage en termes d'adoption et de mise en œuvre d'une législation visant à réformer le système financier libanais», a déclaré Rigo. «Le projet final de la loi sur le contrôle des capitaux ne répond pas aux objectifs et doit être modifié.»

Le Liban a signé un accord avec le FMI il y a près d'un an, mais n'a pas encore rempli les conditions nécessaires pour obtenir le programme d'assistance financière complet qui est largement considéré comme crucial pour le redressement du pays après l'une des pires crises économiques que le monde ait jamais connues.

L'économie a été paralysée par l'effondrement de la monnaie nationale, qui a perdu environ 98% de sa valeur par rapport au dollar américain depuis 2019, ce qui a entraîné un taux d’inflation à trois chiffres, une montée en flèche de la pauvreté et une vague massive d'émigration.

Le Premier ministre par intérim Najib Mikati figurait sur la liste des responsables libanais qui ont rencontré l'équipe du FMI. «La mission a présenté les résultats des consultations qu'elle a menées au Liban», a indiqué son bureau.

Lors d'une rencontre avec Nabih Berri, le président du Parlement libanais, jeudi, Mikati a souligné la nécessité d'une action d'urgence rapide pour sauver le pays.

«Le gouvernement ne peut pas jouer son rôle dans le cadre d’un vide présidentiel et de dysfonctionnement du Parlement», a indiqué Mikati. Les politiciens n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur le remplacement du président Michel Aoun, dont le mandat s'est achevé le 31 octobre.

Les Libanais sont de nouveau descendus dans la rue mercredi pour manifester contre la détérioration continue de leurs finances et de leurs conditions de vie. Les soldats retraités, qui ont manifesté cette semaine parce que leurs pensions ne sont plus suffisantes pour leur permettre de vivre, ont averti qu'ils reprendront leurs protestations lundi si leurs demandes d'aide ne sont pas satisfaites.

Ce jeudi, les employés de l'entreprise publique de télécommunications Ogero ont décidé de faire la grève, ce qui fait craindre une paralysie des services de communication et de l'internet dans le pays.

Après une réunion avec le Cheikh Abdel Latif Derian, le grand mufti du Liban, le Premier ministre a déclaré être «entièrement conscients de la situation difficile que connaît le Liban. Nous avons envoyé tous les projets de loi au Parlement pour approbation afin d'initier un atelier pratique et des réformes majeures dans le but de rétablir le mouvement économique actif pour que nous puissions sauver ce que nous pouvons encore sauver malgré ces circonstances difficiles.»

Toutefois, les querelles politiques se poursuivent au sujet de l'élection d'un nouveau président, entre autres.

Le député Ziad Hawat a comparu jeudi devant le premier juge d'instruction Nicolas Mansour, après que la procureure générale du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun, a accusé Hawat de diffamation et de menace à l'encontre d'un juge.

Hawat a déclaré qu'il renonçait à son immunité parlementaire pour «défier le système judiciaire politisé à son propre jeu».

En février, il a accusé la juge Aoun de violations qui, selon lui, pourraient détruire les institutions bancaires du pays. «L'ensemble du système bancaire ne peut être à la merci de l'humeur d'une juge», avait alors signalé Hawat, soulignant son soutien à une enquête judiciaire juste et impartiale sur le fonctionnement des banques du pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com