Violente agression du jeune Yuriy en 2021: quatre adolescents devant le tribunal pour enfants

Yuriy, un collégien né en Ukraine qui s'apprêtait à fêter ses 15 ans, avait été roué de coups dans la soirée du 15 janvier 2021 sur la dalle de Beaugrenelle, le toit aménagé d'un centre commercial du XVe arrondissement de Paris. (AFP)
Yuriy, un collégien né en Ukraine qui s'apprêtait à fêter ses 15 ans, avait été roué de coups dans la soirée du 15 janvier 2021 sur la dalle de Beaugrenelle, le toit aménagé d'un centre commercial du XVe arrondissement de Paris. (AFP)
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Publié le Dimanche 26 mars 2023

Violente agression du jeune Yuriy en 2021: quatre adolescents devant le tribunal pour enfants

  • Ces images d'une vingtaine de secondes montrent une dizaine de jeunes s'acharner à coups de pieds, de béquilles et de massettes sur Yuriy, alors au sol, avant de l'abandonner sur la dalle
  • La vidéo de son agression devenue virale avait suscité le vif émoi de célébrités comme l'acteur Omar Sy et le footballeur Antoine Griezmann, et jusqu'au plus haut sommet de l'Etat

PARIS: Deux ans après le violent passage à tabac du jeune Yuriy à Paris, quatre adolescents comparaissent à partir de mardi devant le tribunal pour enfants, un premier procès dans cette affaire qui avait braqué les projecteurs sur les rivalités entre bandes.

Au total, treize jeunes garçons ont été renvoyés devant la justice pour répondre de l'agression du collégien dont neuf, âgés de plus de 16 ans au moment des faits, devant la cour d'assises des mineurs de Paris. Le procès de ces derniers est prévu du 4 au 22 décembre 2023, selon des sources proches du dossier.

Les quatre plus jeunes, âgés de 14 et 15 ans au moment des faits, sont jugés devant le tribunal pour enfants, de mardi à jeudi, à huis clos.

Yuriy, un collégien né en Ukraine qui s'apprêtait à fêter ses 15 ans, avait été roué de coups dans la soirée du 15 janvier 2021 sur la dalle de Beaugrenelle, le toit aménagé d'un centre commercial du XVe arrondissement de Paris.

La vidéo de son agression devenue virale avait suscité le vif émoi de célébrités comme l'acteur Omar Sy et le footballeur Antoine Griezmann, et jusqu'au plus haut sommet de l'Etat.

Ces images d'une vingtaine de secondes montrent une dizaine de jeunes s'acharner à coups de pieds, de béquilles et de massettes sur Yuriy, alors au sol, avant de l'abandonner sur la dalle.

L'agression, qui a duré plusieurs minutes, sera stoppée par les cris d'un homme à sa fenêtre. Yuriy avait été transporté à l'hôpital dans un état grave, son pronostic vital engagé.

«Vengeance»

Selon les investigations, le déchaînement de violences dont a été victime Yuriy serait "un acte de vengeance" en réponse à l'agression d'un autre jeune lors d'une précédente rixe cinq jours plus tôt, à proximité de la dalle de Beaugrenelle. Le demi-frère et le cousin de ce dernier figurent parmi les adolescents mis en cause pour le passage à tabac de Yuriy.

Les enquêteurs les soupçonnent d'avoir fait partie de deux bandes rivales, celle du "plateau de Vanves", commune jouxtant le XVe arrondissement de Paris, et celle surnommée "RD4" pour la "rue des 4 Frères Peignot", située près du centre commercial de Beaugrenelle.

Yuriy s'était défendu d'appartenir à une "bande", expliquant qu'il existait bien un "groupe RD4" dont les membres étaient ses amis. Le jour de son lynchage, il avait un tournevis dans sa poche, pour se prémunir de "possibles représailles".

S'il admettait avoir été présent lors de la première agression, cinq jours avant la sienne, il assurait ne pas y avoir participé. Yuriy avait été entendu comme témoin dans ce dossier mais "n'a jamais été mis en cause", souligne son avocat, Me Francis Szpiner.

Selfies avec armes 

D'après les éléments de l'enquête, la "descente" sur la dalle de Beaugrenelle le 15 janvier 2021 s'était organisée sur les réseaux sociaux. Avant et après le passage à tabac de Yuriy, certains membres de la bande avaient fait des +selfies+, exhibant des armes ou écrivant pour l'un d'eux comme commentaires "le taf est fini", "je lèche son sang".

Les mis en cause qui ont fini par reconnaître avoir asséné des coups se sont toujours défendus d'avoir eu la volonté de tuer Yuriy.

Parmi les quatre jeunes renvoyés devant le tribunal pour enfants, deux le sont pour tentative de meurtre, un troisième pour complicité et un quatrième pour participation à une association de malfaiteurs.

"L'instruction a démontré que mon client n'était pas sur la dalle lors de l'agression", déclare à l'AFP l'avocat de ce dernier, Me Julien Fresnault. "Il a suivi le groupe mais n'a participé à aucune violence. Très jeune à l'époque des faits, il s'est depuis tenu à l'écart de tous problèmes", ajoute-t-il.

Le jeune prévenu jugé pour complicité de tentative de meurtre a "eu le seul tort d'être présent sur les lieux. Cela ne suffit pas à prouver une quelconque culpabilité", affirme son conseil, Me Dylan Slama.

Yuriy et ses parents, parties civiles au procès, veulent eux "essayer de comprendre comment un tel déchaînement de violences, un tel acharnement, a pu se produire. Il n'y a pas de haine, pas de vengeance", assure Me Szpiner.


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.