Cinq ans plus tard, les appels à la justice se poursuivent pour le meurtre d'un avocat kurde

Des manifestants brandissent des photos de Tahir Elci, un avocat en droits de l’homme assassiné, lors d’une manifestation à Istanbul, en Turquie, le 24 janvier 2019. (AFP/Photo)
Des manifestants brandissent des photos de Tahir Elci, un avocat en droits de l’homme assassiné, lors d’une manifestation à Istanbul, en Turquie, le 24 janvier 2019. (AFP/Photo)
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Publié le Dimanche 29 novembre 2020

Cinq ans plus tard, les appels à la justice se poursuivent pour le meurtre d'un avocat kurde

  •  Me Elci était une personnalité importante du mouvement des droits de l’homme en Turquie
  • Une négligence de la part des services de renseignement aurait joué un rôle dans son meurtre

ANKARA : Le meurtre de Tahir Elci, avocat kurde et activiste éminent des droits de l’homme, n’est toujours pas résolu cinq ans après sa mort, et certains affirment qu’une négligence de la part des services de renseignement  aurait joué un rôle dans ce meurtre.

M. Elci était une personnalité importante du mouvement des droits de l’homme en Turquie et était connu mondialement pour ses efforts de représenter les violations des droits de l’homme devant la Cour européenne des droits de l’homme.

Le 28 novembre marque le cinquième anniversaire de son assassinat pendant qu’il donnait une conférence de presse en tant que président du barreau de Diyarbakir dans la ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie en 2015 pour protester contre les affrontements armés entre les forces de sécurité et la branche jeunesse du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Au moins 43 avocats internationaux et organisations de défense des droits de l’homme ont uni leurs forces pour demander justice pour M. Elci et sa famille dans un communiqué conjoint le 27 novembre. « Nous sommes préoccupés par le fait que l’accusation, ainsi que le tribunal devant lequel cette affaire est entendue, n’aie pas respecté les droits à un procès équitable. Nous sommes également troublés par la violation continue par les autorités turques des obligations juridiques internationales de la Turquie de mener une enquête rapide, efficace, impartiale et indépendante sur la mort de l’un de ses citoyens et d’assurer un procès équitable par un tribunal impartial et indépendant aux personnes accusées du meurtre de Tahir Elci », ont-ils déclaré.

Sa femme, Turkan Elci, a écrit une chanson en kurde, « Hewar » (Pleurs), à l’occasion du cinquième anniversaire de sa mort.

Dans un entretien exclusif avec Arab News, Turkan Elci a affirmé que le processus judiciaire autour du meurtre de son mari correspondait à l’atmosphère générale d’impunité en Turquie.

Elle a souligné que l’indépendance du pouvoir judiciaire ne pouvait être assurée que s’il n’était pas sous l’influence du pouvoir exécutif : « Un juge doit prendre sa décision en se basant sur les principes du droit universel, de la constitution et de la loi, ainsi que sur sa propre opinion consciencieuse. Mais la possibilité que cela soit appliqué dans l’affaire Tahir Elci est faible ».

Les avocats de M. Elci continuent de tenter de faire en sorte que son dossier, ouvert seulement cinq ans après le meurtre, ne soit pas clos et demandent l’identification des véritables auteurs, car ils pensent qu’il ne s’agissait pas d’un assassinat ordinaire.

À la suite de ses commentaires sur le PKK illégal, qu’il n’avait pas qualifié d’organisation terroriste mais de mouvement politique armé, M. Elci  a fait l’objet d’une campagne de « lynchage » dans les médias traditionnels jusqu’à sa mort.

Une section de 13 secondes de la séquence vidéo des caméras de police est manquante, bien que M. Elci ait été assassiné pendant dans ce laps de temps. De plus, la police n’a pas réussi à retrouver la balle qui l’a touché.

Forensic Architecture, un groupe de recherche britannique indépendant,  a examiné la séquence vidéo du meurtre et a conclu que les trois policiers qui étaient présents sur la scène du crime étaient les suspects les plus probables. Si les trois officiers accusés d’avoir tué M. Elci sont reconnus coupables, ils seront condamnés à deux à neuf ans de prison.

D’après Ayse Bingol Demir, avocate en droits de l’homme et co-directrice du Turkey Human Rights Litigation Support Project, assurer un procès équitable est extrêmement important pour plusieurs raisons.

« Premièrement, Tahir Elci était un avocat en droits de l’homme qui a été assassiné lorsqu’il  plaidait… pour mettre un terme à la violence dans la région kurde. Il était une personnalité éminente de la communauté des droits de l’homme, notamment connu pour sa lutte contre l’impunité et les violations systématiques des droits de l’hommes commises par les forces de sécurité de l’État », a-t-elle expliqué à Arab News.

Pour Mme Demir, le meurtre de M. Elci en plein jour  — en présence de la presse et de beaucoup d’autres — et l’échec du pouvoir judiciaire à mener une enquête efficace sur l’incident, a eu un impact grave non seulement sur sa famille, mais sur l’ensemble de la communauté en Turquie.

« Deuxièmement, la problème principal dans cette affaire est la violation du droit à la vie de Tahir Elci, l’un des droits fondamentaux en vertu du droit international des droits de l’homme. La famille de Tahir Elci a droit à la vérité, à l’accès à la justice et à un recours utile contre les violations dont elle a été victime », a-t-elle noté.

 


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com