Un plus beau sourire pendant le Ramadan avec la magie du miswak

En Arabie saoudite, le miswak provient généralement des arbres Salvadora perscia L., connus sous le nom d’arak en arabe. La variété est également présente au Soudan, en Égypte et au Tchad (Photo fournie)
En Arabie saoudite, le miswak provient généralement des arbres Salvadora perscia L., connus sous le nom d’arak en arabe. La variété est également présente au Soudan, en Égypte et au Tchad (Photo fournie)
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Publié le Samedi 01 avril 2023

Un plus beau sourire pendant le Ramadan avec la magie du miswak

  • Les vendeurs locaux remarquent une augmentation des ventes de brindilles de nettoyage des dents durant le mois sacré
  • Le miswak est une «brosse à dents naturelle» qui, entre autres avantages, «crée également un parfum dans la bouche et aiguise la mémoire

RIYAD : Alors que le mois sacré du Ramadan commence, les musulmans du monde entier observent des jeûnes qui exigent l’abstinence de toute nourriture et boisson de l’aube au crépuscule.

Le mois béni est enraciné dans la foi, l'histoire et la culture, et peu de pratiques le soulignent autant que l'utilisation du miswak, une brindille de nettoyage des dents. De nombreux musulmans utilisent le miswak pendant la journée afin de maintenir la fraîcheur, l'hygiène bucco-dentaire et de protéger la santé de leurs dents. Dans la tradition islamique, l'utilisation du miswak est une sunna bien connue du Prophète Mahomet (paix soit sur lui).

De nombreux hadiths documentent le statut élevé et l'importance du miswak. Abou Hurairah a raconté une fois que le Prophète a dit: «Si ce n'était (par peur) de surcharger ma Ummah, je leur aurais ordonné de (se brosser les dents avec) Siwak à chaque Salat.» (Sahih Muslim)

Selon la tradition islamique, il est considéré sunna d’utiliser un miswak (Photo fournie)
Selon la tradition islamique, il est considéré sunna d’utiliser un miswak (Photo fournie)  

Aisha a rapporté que le Prophète a dit: «Le siwak est un moyen de purifier la bouche et de satisfaire le Rabb.» (Nasaï)

Selon Abou Hurairah, le Prophète a dit une fois un vendredi : «Ô communauté des musulmans ! Allah a fait de ce jour un Eid pour vous, alors prenez un bain et brossez-vous les dents avec du siwak.» (Tabarani, Majma'uz-Zawaid)

 En Arabie saoudite, le miswak provient généralement des arbres Salvadora persica L., connus sous le nom d'arak en arabe. La variété est également présente au Soudan, en Égypte et au Tchad. Les palmiers ou les oliviers au goût amer sont également utilisés pour le miswak. L'arbre de neem est une option populaire en Asie du Sud.

en bref

  • Miswak a même acquis une reconnaissance au-delà de la région arabe. L’OMS a recommandé l’utilisation du miswak pour l’hygiène buccale en 1986 et en 2000
  • Aujourd’hui, il y a de plus en plus de preuves scientifiques que le miswak a des propriétés médicinales et aide à combattre la plaque dentaire, la récession des gencives, la carie, le saignement des gencives et les poches parodontales profondes

Le miswak peut provenir de plusieurs arbres, à l’exception de ceux connus pour faire du mal, notamment les grenadiers et les myrtes.

Selon la tradition islamique, il est considéré sunna d’utiliser un miswak (Photo fournie)
Selon la tradition islamique, il est considéré sunna d’utiliser un miswak (Photo fournie)  

Les araks contribuent également à la durabilité et à la préservation de l'environnement. Dans diverses parties de la région arabe, les araks sont indigènes aux régions arides et leur plantation réduit la désertification là où peu d'autres sont capables de pousser. Cela aide également les communautés locales à travers le Moyen-Orient à développer un revenu durable tout en préservant une partie importante de leur patrimoine culturel et religieux.

Miswak a même acquis une reconnaissance au-delà de la région arabe. L’OMS a recommandé l'utilisation du miswak pour l'hygiène buccale en 1986 et en 2000.

Aujourd’hui, il y a de plus en plus de preuves scientifiques que le miswak a des propriétés médicinales et aide à combattre la plaque dentaire, la récession des gencives, la carie, le saignement des gencives et les poches parodontales profondes.

Miswak est recommandé pour l’hygiène bucco-dentaire par l’Organisation mondiale de la santé depuis 1986 et en 2000 (SPA)
Miswak est recommandé pour l’hygiène bucco-dentaire par l’Organisation mondiale de la santé depuis 1986 et en 2000 (SPA)

Selon une étude menée par un panel de dentistes de l’Université King Saud : « Le processus répété des bâtonnets à mâcher libère de la sève fraîche et de la silice (un minéral dur et brillant), qui agit comme un matériau abrasif pour éliminer les taches».

L'étude a identifié 19 substances naturelles trouvées dans le miswak bénéfiques pour la santé dentaire. Il contient des antiseptiques naturels qui tuent les micro-organismes nocifs dans la bouche, des acides tanniques qui protègent les gencives des maladies et des huiles aromatiques qui augmentent la salivation. Les chercheurs ont également noté que les poils du miswak sont parallèles au manche plutôt que perpendiculaires, ils peuvent donc atteindre des zones qu'une brosse à dents traditionnelle ne parvient souvent pas à atteindre.

Mohamed Ben Zahid, dentiste, a déclaré que le miswak est une « brosse à dents naturelle» qui, entre autres avantages, «crée également un parfum dans la bouche et aiguise la mémoire ».

Les ventes de miswak ont ​​tendance à tripler en Arabie saoudite pendant le Ramadan, les gens optant pour la technique d'hygiène traditionnelle. Avant le Ramadan, chaque magasin s'assure que le miswak est disponible pour les acheteurs et il est souvent placé à l'emplacement privilégié du comptoir de caisse.

Abdullah Al-Otaibi, un vendeur de miswak à Riyad, a déclaré : «Je m’attends à ce que les ventes augmentent durant le Ramadan de près de 300%».

Bilal, un vendeur de miswak près d'une mosquée du district d'Al-Wazarat à Riyad, a déclaré que son bénéfice quotidien pendant le Ramadan se situait généralement entre 50 et 200 SR. (1 riyal saoudien = 0,25 euro)

Pour utiliser un miswak, il suffit de mâcher environ un centimètre de la brindille à une extrémité, puis de continuer à la mâcher jusqu'à ce qu'elle ramollisse et forme des poils. Le ramollissement peut être accéléré en trempant l'extrémité dans l'eau pour séparer les fibres. Une fois les poils formés, le miswak peut être utilisé comme une brosse à dents ordinaire, sans dentifrice.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Nouveaux bombardements israéliens au Liban malgré des discussions «positives»

Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun, saluant les réactions "positives" à la réunion de mercredi, a annoncé que les discussions reprendraient le 19 décembre afin d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban
  • "Il n'y a pas d'autre option que la négociation", a-t-il ajouté

JBAA: Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays.

L'armée israélienne, qui a multiplié ses frappes ces dernières semaines, a encore frappé jeudi le sud du Liban après avoir appelé des habitants de plusieurs villages à évacuer.

Les bombardements ont touché quatre localités, où des photographes de l'AFP ont vu de la fumée et des maisons en ruines.

Dans le village de Jbaa, Yassir Madir, responsable local, a assuré qu'il n'y avait "que des civils" dans la zone. "Quant aux dégâts, il n'y a plus une fenêtre à 300 mètres à la ronde. Tout le monde est sous le choc", a-t-il ajouté. 


« La Syrie n’est pas condamnée » : les leçons d’un an de transition, selon Hakim Khaldi

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  • Parmi les scènes les plus marquantes, Khaldi se souvient d’une vieille dame de Homs qui, voyant les portraits d’Assad retirés des bâtiments officiels, murmure : « On peut respirer ? Est-ce que c’est vrai ? »
  • Mais ce soulagement intense laisse rapidement place à une inquiétude plus sourde : celle du vide

PARIS: La Syrie post-Assad, carnets de bord, de Hakim Khaldi, humanitaire chez Médecins sans frontières, publié chez L’Harmattan, n’est pas seulement un récit de témoins, mais une immersion dans la réalité d’un pays brisé mais pas vaincu, où la chute d’un pouvoir omnipotent n’a pas suffi à étouffer l’exigence de dignité.
Ce qu’il raconte, c’est l’envers des discours diplomatiques, la géographie vécue d’une société projetée brutalement hors d’un demi-siècle d’autoritarisme dans un vide politique, économique et moral.

Les premiers jours après la chute du régime de Bachar Al-Assad ressemblent, selon Khaldi, à un moment de bascule irréel.

Dans ses carnets, comme dans ses réponses à Arab News en français, revient une même conviction : la chute d’un régime ne signifie pas la naissance immédiate d’un pays. La Syrie, aujourd’hui, est entre les deux, « en état de transformation ».

Les premiers jours après la chute du régime de Bachar Al-Assad ressemblent, selon Khaldi, à un moment de bascule irréel : « On ne savait pas si c’était la fin d’une époque ou le début d’une autre tragédie », confie-t-il.
Dans les villes « libérées », les scènes oscillent entre euphorie et sidération ; la population découvre, sans y croire encore, la possibilité de parler librement, de respirer autrement.

Il raconte ces familles qui, pendant quarante ans, n’avaient jamais osé prononcer le mot « moukhabarat » (services secrets en arabe), ne serait-ce qu’à voix basse chez elles.
Et brusquement, les voilà qui se mettent à raconter : les disparitions, les tortures, les humiliations, et la peur devenue routine.
Des parents ressortent des photos d’adolescents morts sous la torture, des certificats de décès maquillés, des lettres écrites depuis la prison mais jamais envoyées.

Parmi les scènes les plus marquantes, Khaldi se souvient d’une vieille dame de Homs qui, voyant les portraits d’Assad retirés des bâtiments officiels, murmure : « On peut respirer ? Est-ce que c’est vrai ? »
Ce qui l’a le plus frappé, c’est « ce sentiment presque physique d’un poids qui tombe. C’est ce que j’ai le plus entendu », affirme-t-il.

Mais ce soulagement intense laisse rapidement place à une inquiétude plus sourde : celle du vide. En quelques jours, l’État s’est évaporé : plus de police, plus d’électricité, plus d’école, plus de justice.
Les anciens bourreaux disparaissent dans la nature, mais les réseaux de corruption se reconstituent, et les premières milices locales émergent, prêtes à occuper le terrain déserté par les institutions.

Pourtant, au fil de ses déplacements, Khaldi est frappé par la force de résilience et d’auto-organisation de la population : « Les Syriens n’ont jamais cessé d’exister comme société, même quand l’État les avait réduits au silence », assure-t-il.
Dans les villages, des comités improvisés se forment et organisent la distribution alimentaire, la remise en marche d’une station d’eau, la sécurité ou la scolarisation d’urgence.

Un an après la chute du régime (le 8 décembre 2024), la Syrie tente de se relever lentement, mais elle demeure une mosaïque de composants hybrides.

Cette responsabilité populaire est, pour Khaldi, l’un des rares points lumineux du paysage syrien, la preuve qu’une société peut exister en dehors de l’appareil répressif qui prétendait être l’État.

Un an après la chute du régime (le 8 décembre 2024), la Syrie tente de se relever lentement, mais elle demeure une mosaïque de composants hybrides, de milices rivales, de zones d’influence et d’ingérences étrangères. « Une mosaïque qui ne ressemble plus au pays d’avant », estime Khaldi.
Le territoire est éclaté entre forces locales, groupes armés (notamment les milices druzes à Soueida, au nord-est du pays), gouvernances provisoires ou structures étrangères. Les routes sont coupées, les administrations doublées ou contradictoires.

Avec des infrastructures détruites, une monnaie en chute libre et un secteur productif quasi paralysé, la survie quotidienne est devenue un exercice d’équilibriste.
Les Syriens ne nourrissent plus d’illusions sur l’arrivée immédiate d’un modèle démocratique idéal : il s’agit d’abord de survivre, de reconstruire, de retrouver un minimum de continuité.

Le traumatisme est profond, à cause des disparitions massives, de l’exil et des destructions psychologiques. Pourtant, affirme Khaldi, « jamais je n’ai entendu un Syrien regretter que la dictature soit tombée ».

De ses observations et des témoignages qu’il a collectés en arpentant le pays, Khaldi tire les priorités pour éviter que la Syrie ne devienne ni un conflit gelé ni un espace livré aux milices.
De son point de vue, la reconstruction politique ne peut se réduire à remplacer un gouvernement par un autre : il faut rebâtir les fondations, à savoir une justice indépendante, une police professionnelle et des administrations locales.

Des dizaines de groupes armés contrôlent aujourd’hui une partie du territoire, et une transition politique sérieuse est impensable sans un processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration, soutenu par une autorité légitime et par un cadre international solide.
Au-delà des aides internationales, la Syrie a besoin d’un cadre empêchant la capture des fonds par les anciens réseaux de corruption ou les factions armées.
Elle doit donner la priorité à la relance de l’agriculture, au rétablissement de l’électricité, des réseaux routiers et des petites industries, les seules capables à court terme de soutenir la vie quotidienne.

Le pays porte une blessure immense : celle des prisons secrètes, des fosses communes, des disparitions et des exactions documentées. « Sans justice, il n’y aura pas de paix durable », affirme Khaldi.
Il ne s’agit ni de vengeance ni de tribunaux-spectacle, mais de vérité et de reconnaissance, conditions indispensables à une réconciliation nationale.

De cet entretien se dégage une idée forte : malgré la faim, la peur, les ruines, malgré la fragmentation politique et l’ingérence étrangère, les Syriens n’ont pas renoncé à eux-mêmes.
Ils ouvrent des écoles improvisées, réparent des routes avec des moyens dérisoires, organisent l’entraide, résistent au chaos. « La Syrie n’est plus la Syrie d’avant, mais elle n’est pas condamnée pour autant », affirme Khaldi.
Son témoignage rappelle qu’un pays ne meurt pas quand un régime tombe ; il meurt lorsque plus personne ne croit possible de le reconstruire. Et les Syriens, eux, y croient encore.


Liban: Israël annonce des frappes dans le sud, appelle à des évacuations

L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région. (AFP)
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  • Les forces israéliennes vont "bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région"
  • Dans un "message urgent" en arabe, le colonel Adraee signale, cartes à l'appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d'au moins 300 mètres à s'écarter

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région.

Cette annonce survient au lendemain d'une rencontre entre responsables civils libanais et israélien, lors d'une réunion de l'organisme de surveillance du cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an, présentée comme de premières discussions directes depuis plus de 40 ans entre les deux pays toujours techniquement en état de guerre.

Les forces israéliennes vont "bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région", a annoncé le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne pour le public arabophone.

Dans un "message urgent" en arabe, le colonel Adraee signale, cartes à l'appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d'au moins 300 mètres à s'écarter.

Accusant le Hezbollah de se réarmer dans le sud du pays et de violer ainsi les termes de la trêve entrée en vigueur fin novembre 2024, l'armée israélienne a multiplié depuis plusieurs semaines les frappes aériennes dans le sud du Liban mais a marqué une pause dans ses attaques pendant la visite du pape Léon XIV cette semaine.

Israël a même frappé jusque dans la banlieue de Beyrouth le 23 novembre pour y éliminer le chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.

Le Liban dénonce ces attaques comme des violations patentes du cessez-le-feu.

Mais Israël, qui peut compter sur l'aval tacite des Etats-Unis pour ces frappes, affirme qu'il ne fait qu'appliquer la trêve en empêchant le Hezbollah, allié de la République islamique d'Iran, ennemie d'Israël, "de se reconstruire et de se réarmer".

Tout en déclarant que les discussions directes de mercredi avec le Liban s'étaient déroulées dans "une atmosphère positive", le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rappelé mercredi soir que le désarmement du Hezbollah restait une exigence "incontournable" pour son pays.