«La vision de l’Arabie saoudite et sa générosité sont très adaptées» au travail de l’OMS sur les problèmes mondiaux de santé

Des chirurgiens spécialisés séparent des frères siamois dans un hôpital de Riyad, le 15 mai 2022 (Photo/KSrelief).
Des chirurgiens spécialisés séparent des frères siamois dans un hôpital de Riyad, le 15 mai 2022 (Photo/KSrelief).
Des médecins travaillant pour le Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane procèdent à des examens de vue au Bangladesh (Agence de presse saoudienne).
Des médecins travaillant pour le Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane procèdent à des examens de vue au Bangladesh (Agence de presse saoudienne).
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Publié le Lundi 27 mars 2023

«La vision de l’Arabie saoudite et sa générosité sont très adaptées» au travail de l’OMS sur les problèmes mondiaux de santé

  • Dans la région Mena, on assiste à un certain nombre de crises humanitaires et sanitaires simultanées qui nécessitent à la fois une aide immédiate et des solutions à long terme
  • Dans le cas de l’initiative Vision 2030, l’accent est mis sur les efforts à but non lucratif et sur une culture de philanthropie stratégique

LONDRES: La Fondation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a été créée en 2020 pendant la pandémie de Covid-19 pour mobiliser de nouvelles ressources de philanthropes, de fondations, d’entreprises et de particuliers afin de soutenir la mission de l’OMS.

L’OMS – un organisme spécialisé de l’Organisation des nations unies (ONU) – et la Fondation de l’OMS sont toutes deux basées à Genève, mais cette dernière est un organisme qui octroie des subventions et qui est juridiquement indépendant de l’OMS.

Anil Soni a rejoint la fondation en tant que PDG. Il dispose d’une expérience de vingt ans en matière d’amélioration des soins de santé dans les pays les plus pauvres et il a pour objectif de lever un milliard de dollars (1 dollar = 0,93 euro). Il déclare, dans un entretien accordé à Arab News, comment sa fondation soutient et complète les efforts de l’OMS tout en respectant son caractère intergouvernemental.

Anil Soni, PDG de la fondation de l’OMS. (Photo fournie)
Anil Soni, PDG de la fondation de l’OMS. (Photo fournie)

Arab News: Pouvez-vous décrire comment la Fondation de l’OMS organise le soutien des donateurs et comment l’argent est dépensé par l’OMS?

Anil Soni: Le but de la Fondation de l’OMS est d’être un pont entre le travail vital de l’OMS et les différentes communautés qui peuvent aider à alimenter ce travail grâce à leur engagement, leur partenariat et, bien sûr, leur générosité.

Nous recueillons des ressources auprès de multiples partenaires du secteur privé et au-delà pour aider l’OMS à fournir des produits et des médicaments vitaux aux personnes dans le besoin.

Les défis mondiaux comme les tremblements de terre en Turquie et en Syrie, la crise alimentaire au Sahel et dans la Corne de l’Afrique et le conflit en Ukraine sont d’excellents exemples de situations où nous sommes confrontés à des crises qui nous affectent tous et où nous devons donc tous nous unir.

De tels défis ne peuvent être combattus par un seul secteur. L’OMS fait partie de plusieurs organisations internationales des Nations unies, mais l’ONU et les gouvernements ne sont pas suffisants. Nous devons faire en sorte de collaborer également avec les particuliers et les entreprises.

Une photo prise le 10 juin 2012 montre le Dr Omar Saleh (deuxième à gauche), coordinateur des urgences de l’OMS en Somalie, prenant soin d’un jeune patient dans un hôpital de la région de Hudur. (AFP)
Une photo prise le 10 juin 2012 montre le Dr Omar Saleh (deuxième à gauche), coordinateur des urgences de l’OMS en Somalie, prenant soin d’un jeune patient dans un hôpital de la région de Hudur. (AFP)

Toutes les contributions sont importantes, même les plus petites, car elles s'additionnent pour favoriser la mise en place d’initiatives qui changent la vie. À titre d’exemple, pendant la pandémie de Covid-19, nous avons initié une campagne appelée «Go Give One». Cinq dollars permettaient d’acheter un vaccin, la même somme d’argent qui pourrait être dépensée pour une tasse de café. Les entreprises et les philanthropes ont donné des millions de dollars, ce qui est considérable, mais chaque contribution compte.

Pour ce qui est des moyens de mobiliser l’argent, nous le faisons de plusieurs façons. Nous offrons des moyens incitatifs et novateurs pour collaborer avec des philanthropes et des entreprises qui cherchent des opportunités de contribuer au changement et de participer à la solution.

Dans le cas des tremblements de terre qui ont affecté des millions de personnes et causé plus de 50 000 morts (le plus grand nombre de morts en plus d’une décennie depuis le tremblement de terre en Haïti), l’OMS continue de livrer rapidement des outils vitaux en Turquie et en Syrie.

L’un de nos partenaires les plus proches est Spotify. La plate-forme a donné à ses auditeurs l’occasion de contribuer aux efforts de secours en Turquie et en Syrie en redirigeant les utilisateurs vers notre page Web de dons.

Chaque don soutient directement les efforts de secours pour les personnes touchées, notamment les services de santé mentale, la réadaptation physique, les médicaments et d’autres outils ou produits nécessaires pour réduire le risque ou répondre aux maladies transmissibles en raison d’un accès insuffisant à l’hygiène, à l’eau potable et aux services de santé.

Arab News: Les organismes d’aide humanitaire ont été critiqués dans la perception de la distribution injuste de l’assistance dans les zones touchées par le tremblement de terre, en particulier en ce qui concerne la Syrie et ses différentes zones de contrôle. Comment rendre l’aide dans ce contexte compliqué plus équitable?

Anil Soni: Souvent, les personnes à risque et dans le besoin se trouvent dans des environnements qui font l’objet d’intenses débats politiques ou littéralement au beau milieu d’un conflit. C’est l’une des raisons pour lesquelles le travail de l’OMS est si important, car l’organisation mène ses activités partout. Il s’agit d’un organisme des Nations unies qui est lui-même le fruit d’une collaboration entre les États membres. Ainsi, tous les gouvernements du monde participent aux opérations et à la gouvernance de l’OMS.

En chiffres

501 000 personnes décédées de la tuberculose en Afrique en 2021.

43 000 décès supplémentaires causés par la faim et la mauvaise santé en Somalie en 2022.

57 300 décès en Turquie et en Syrie causés par les tremblements de terre du 6 février.

De plus, les équipes d’urgence de l’OMS sont présentes dans toutes les régions du monde. Elles ont donc continué d’opérer en Syrie pendant les longues années de conflit et elles font partie des rares entités à l’avoir fait. Il est crucial de ne pas prendre parti contre les besoins des gens en raison de la nature d’une situation politique ou d’un conflit. Bien au contraire, il s’agit de soins de santé, de prestation de services médicaux et de médecins dont le travail n’est pas de s’occuper de politique, mais de veiller à ce que les personnes dans le besoin reçoivent des soins de santé adéquats.

J’ai été vraiment inspiré par le Dr Tedros (Adhanom Ghebreyesus), le directeur général de l’OMS, qui s’est rendu en Syrie le mois dernier. Il a été le premier directeur de l’ONU à entrer dans le nord-ouest de la Syrie depuis plus d’une décennie à cause du conflit. Dans les premières heures qui ont suivi les tremblements de terre, l’OMS a distribué 183 tonnes de fournitures à plus de 200 établissements de santé dans le nord-ouest de la Syrie depuis les entrepôts partenaires d’Azaz et d’Idlib.

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus (au centre), visite un site pour personnes déplacées par la catastrophe, à Kafr Lusin, près de la frontière turque, le 1er mars 2023, lors de sa toute première visite dans les zones contrôlées par les rebelles de la Syrie ravagée par la guerre. (AFP)
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus (au centre), visite un site pour personnes déplacées par la catastrophe, à Kafr Lusin, près de la frontière turque, le 1er mars 2023, lors de sa toute première visite dans les zones contrôlées par les rebelles de la Syrie ravagée par la guerre. (AFP)

À la suite de cette visite, l’OMS a livré 297 tonnes de fournitures d’urgence et de médicaments essentiels dans les régions du pays touchées par le tremblement de terre, ce qui a permis d’administrer 3 705 000 traitements, notamment pour la prise en charge des traumatismes, du diabète et de la pneumonie.

 Arab News: Quels sont les principaux défis en matière de santé auxquels fait face la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord? Comment la mobilisation de fonds supplémentaires pour l’OMS peut-elle permettre de relever ces défis? Est-ce que cela peut aller au-delà de l’aide financière pour résoudre les problèmes structurels à l’origine des inégalités en matière de santé?

Anil Soni: C'est ce à quoi nous aspirons, faute de quoi nous continuerons à faire face à ces situations d'urgence et à ces besoins inéquitables. Le contexte est particulièrement frappant dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) en ce moment puisqu’on assiste à un certain nombre de crises humanitaires et sanitaires simultanées qui nécessitent à la fois une aide immédiate et des solutions à long terme.

Des événements tels que les tremblements de terre en Turquie et en Syrie, le conflit en Syrie et les épidémies de choléra au Liban et en Syrie sont particulièrement graves. Ils découlent du changement climatique ou de dynamiques à long terme qui nécessitent une mobilisation et un engagement soutenus.

Aujourd’hui, la région est plus que jamais dans une position unique pour soutenir la prospérité économique naissante des habitants et des secteurs public et privé. Il est essentiel de mobiliser les ressources nécessaires et de faire comprendre à quel point chaque contribution joue un rôle essentiel dans la lutte contre les crises humanitaires, ce que nous faisons à la Fondation de l’OMS.

Un médecin syrien administre le vaccin contre la Covid-19 fourni par l’OMS et le Fonds des nations unies pour l'enfance (Unicef) aux habitants de la ville de Kamichli, dans le nord-est de la Syrie, le 24 mai 2021. (AFP)
Un médecin syrien administre le vaccin contre la Covid-19 fourni par l’OMS et le Fonds des nations unies pour l'enfance (Unicef) aux habitants de la ville de Kamichli, dans le nord-est de la Syrie, le 24 mai 2021. (AFP)

Mais il est tout aussi important de s’attaquer aux problèmes structurels et aux causes systémiques des inégalités et de tirer pleinement parti des ressources de certains de nos partenaires. Nous ne considérons pas seulement nos partenaires comme une source de capital. Nous examinons également comment ils peuvent nous aider à mobiliser les efforts humanitaires grâce à leur plate-forme, leur talent, leurs capacités et leurs propres fournitures.

J’ai précédemment mentionné Spotify qui nous a aidés à mobiliser des millions d’auditeurs pour rassembler des ressources afin de mettre en place des systèmes de santé locaux et de mieux nous préparer aux interventions d’urgence.

Ainsi, une partie de ce que nous essayons de faire en termes de mobilisation de ces ressources et de négociation de ces partenariats n'est pas seulement de répondre à une situation d'urgence, mais également de garantir que les systèmes de santé sous-jacents soient mis en place, en plus de s’assurer qu’il y ait des agents de santé communautaires et des approvisionnements adéquats.

Nous pensons au financement à long terme et à l’établissement de systèmes suffisamment solides pour nous permettre d’intervenir de manière efficace en cas d’urgence ou même de prévoir les crises futures (c’est-à-dire les épidémies potentielles).

Arab News: Comment la Fondation de l’OMS contribue-t-elle à améliorer la préparation à l’échelle mondiale? Cela s’applique-t-il uniquement à la Covid-19 et à la préparation à de futures pandémies ou cela inclut-il d’autres menaces émergentes pour la santé (environnementales, nutritionnelles, etc.)? Comment des pays comme l’Arabie saoudite peuvent-ils se préparer?

Anil Soni: L’OMS et la Fondation de l’OMS collaborent de manière proactive pour améliorer la préparation. À titre d’exemple, nous mettons en place des centres d’urgence au Kenya, au Sénégal et en Afrique du Sud pour renforcer la sécurité sanitaire sur le continent africain. Cela permet de garantir que les fournitures et équipements médicaux vitaux sont expédiés dans les vingt-quatre à quarante-huit heures suivant la déclaration d’une urgence, ce qui réduit jusqu’à soixante jours le temps de déploiement.

Anil Soni, PDG de la Fondation de l’OMS au Kenya. (Photo fournie).
Anil Soni, PDG de la Fondation de l’OMS au Kenya. (Photo fournie).

Ces centres d’urgence régionaux travaillent en étroite collaboration avec les gouvernements en vue d’une réponse commune aux situations d'urgence, d’un prépositionnement de fournitures et d’équipements médicaux, d’installations de formation et d’une surveillance des maladies infectieuses. Mais ces pôles d’urgence ne se limitent pas à la prise en charge des maladies. Ils contribuent également à améliorer la qualité de vie, en assurant par exemple un approvisionnement continu en eau potable pour éviter les risques de maladies d’origine hydrique comme le choléra.

L’OMS se tourne toujours vers l’avenir, qu’il s’agisse d'analyser les tendances du changement climatique ou de prévoir les résultats géopolitiques, afin de mieux anticiper les domaines dans lesquels notre soutien sera le plus nécessaire. Nous travaillons également avec les gouvernements et les responsables de la santé pour les aider à surmonter les crises sanitaires que leur pays pourrait un jour connaître.

Concernant l’Arabie saoudite, la vision et la générosité du Royaume et sa collaboration étroite avec les entreprises et ses habitants sont parfaitement adaptées à cela. Dans le contexte de l’initiative Vision 2030 en particulier, l’Arabie saoudite cherche à mettre en lumière l’interdépendance entre notre bien-être, le bien-être des autres et le bien-être de nos voisins. Le terme «Ubuntu», utilisé en Afrique du Sud, signifie «Je suis parce que tu es».

Cela consiste essentiellement à reconnaître l’interdépendance et que la seule façon pour moi de prospérer est de privilégier également vos besoins parce que nous dépendons les uns des autres. Je pense que cela résonne avec le rôle de leader de l’Arabie saoudite dans la région. Ainsi, le soutien aux pays et aux communautés à l’intérieur et à l’extérieur des frontières du Royaume est essentiel au bien-être du peuple saoudien.

Arab News: Que pensez-vous du programme de transformation du secteur de la santé de l’initiative Vision 2030? Pensez-vous que l'accent mis sur des soins de santé équitables et accessibles coïncide avec la mission et les valeurs de la Fondation de l’OMS?

Anil Soni: Tout comme le programme de transformation du secteur de la santé en Arabie saoudite, la Fondation de l’OMS croit en des soins de santé équitables et accessibles. Pour parler de Vision 2030 au sens plus large, l’accent est également mis sur les efforts à but non lucratif et sur une culture de philanthropie stratégique.

Infographie gracieusement fournie par le site Web de l’initiative Vision 2030 de l’Arabie saoudite.
Infographie gracieusement fournie par le site Web de l’initiative Vision 2030 de l’Arabie saoudite.

Même si le gouvernement joue un rôle moteur, le reste de la nation est encouragé à apporter sa contribution, y compris les entreprises et les particuliers, pour relever les défis nationaux et favoriser le développement. Cette idée que chacun joue un rôle dans la réalisation des objectifs est conforme à notre mission au sein de la Fondation de l’OMS.

Nous avons dû réagir à tellement d’événements ces dernières années, comme une pandémie qu’une grande partie du monde n’avait pas prédite, les effets du changement climatique même s’ils se préparent au fil du temps, ainsi que les catastrophes naturelles qui ont une périodicité et une Histoire.

Si nous nous tournons vers le passé, nous constatons que les tremblements de terre et les tsunamis ont causé énormément de dégâts au fil des décennies. La question est la suivante: nous préparons-nous à de tels événements catastrophiques? Si tout ce que nous faisons est réagir et non nous préparer, les effets seront plus importants et les pertes seraient vaines.

Je dis tout cela parce que, lorsqu’un gouvernement comme celui de l’Arabie saoudite travaille à rebours à partir de 2030, de manière proactive et pas seulement réactive, cela nous sert de leçon importante et montre à quel point nous pourrions progresser en étant simplement préparés.

Des Yéménites déplacés reçoivent des soins médicaux dans un dispensaire géré par le Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane (KSrelief) dans la province occidentale de Hodeïda, ravagée par la guerre au Yémen, le 24 février 2021. (AFP)
Des Yéménites déplacés reçoivent des soins médicaux dans un dispensaire géré par le Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane (KSrelief) dans la province occidentale de Hodeïda, ravagée par la guerre au Yémen, le 24 février 2021. (AFP)

Arab News: Comment la Fondation de l’OMS évalue-t-elle le rôle de l’Arabie saoudite dans le soutien aux nations de la région au sens large, notamment les interventions médicales du KSrelief? Le Royaume a-t-il un plus grand rôle à jouer à l’avenir concernant l’aide humanitaire et les interventions en cas de catastrophes?

Anil Soni: Ce centre est un modèle remarquable et nous avons beaucoup à apprendre de la collaboration existante entre le KSrelief, l’OMS et d’autres partenaires humanitaires internationaux. La générosité du centre saoudien est considérable, mais ce n’est pas seulement une question d’argent. Les responsables sont également attentifs à la qualité de l’aide et aux cadres politiques nécessaires pour garantir les répercussions positives escomptées. Nous voulons construire à partir de ce type de partenariat et d’engagement.

Arab News: Par quels moyens la Fondation de l’OMS souhaite-t-elle mobiliser davantage de capitaux privés et de partenariats public-privé pour renforcer la mission de l’OMS en Arabie saoudite et à l’échelle de la région?

Anil Soni: Une partie de ce que nous essayons de faire à la Fondation de l’OMS est d’aider les parties prenantes en Arabie saoudite et dans d’autres pays de la région à comprendre le rôle essentiel que joue l’OMS. Bien qu’elle ait joué un rôle important tout au long de la pandémie de Covid-19, l’OMS ne se contente pas de faire face à la pandémie. Elle répond à diverses urgences. Elle mène ses activités dans des cadres où d’autres organismes ne sont pas présents; elle pense aux futures urgences et s’y prépare.

Le mois dernier, l’OMS a publié ses appels mondiaux d’urgence sanitaire, améliorant la préparation et la réponse à 54 urgences sanitaires en cours. Et, bien sûr, il y a tout le travail normatif de l’OMS, la mesure dans laquelle elle agit comme la Food and Drug Administration (FDA), les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) et les National Institutes of Health (NIH) à travers le monde.

Des enfants yéménites reçoivent des soins dans un hôpital de la capitale Sanaa, le 11 octobre 2016 lors d’une épidémie de choléra confirmée par l’OMS. (AFP)
Des enfants yéménites reçoivent des soins dans un hôpital de la capitale Sanaa, le 11 octobre 2016 lors d’une épidémie de choléra confirmée par l’OMS. (AFP)

Nous espérons qu’en sensibilisant à l’OMS et à ses initiatives, nous pourrons mobiliser l’immense générosité de la région et les acteurs régionaux pour aider l’OMS à atteindre ses objectifs humanitaires.

Arab News: La philanthropie est un principe essentiel de l’islam. Quel rôle la zakat peut-elle jouer dans le travail de collecte de fonds de la Fondation de l’OMS dans la région?

Anil Soni: J’ai eu la chance de me familiariser avec différentes communautés et religions à travers le monde et d’en être inspiré par plusieurs. La zakat est très inspirante et c’est une pratique courante dans ma vie. Même si je suis hindou et américain, j’alloue chaque année 5% de mon revenu après impôt à des œuvres caritatives et à des causes civiques.

Bien que la zakat et la sadaka soient des éléments particuliers de la foi musulmane, il existe une grande cohérence entre la zakat, la sadaka et la dîme. Cette culture du don est une occasion formidable de combler les lacunes dans les crises sanitaires humanitaires mondiales et de garantir que l’aide soit dirigée là où elle est le plus nécessaire. Je pense que la tradition du don religieux peut inspirer une plus grande philanthropie, générosité et collaboration à l’avenir.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président libanais juge le monopole des armes à l'Etat "nécessaire et inévitable"

le président libanais Joseph Aoun s'adressant à la nation à la veille de la fête de l'indépendance dans un discours télévisé depuis le quartier général du commandement du secteur sud du Litani de l'armée libanaise à Tyr, le 21 novembre 2025. (AFP)
le président libanais Joseph Aoun s'adressant à la nation à la veille de la fête de l'indépendance dans un discours télévisé depuis le quartier général du commandement du secteur sud du Litani de l'armée libanaise à Tyr, le 21 novembre 2025. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun affirme que le monopole des armes par l’État est “nécessaire et inévitable”, alors que l’armée prévoit de démanteler la présence militaire du Hezbollah au sud du Liban conformément au cessez-le-feu
  • Ce message intervient dans un contexte de fortes pressions américaines, de frappes israéliennes récurrentes et d’appels libanais à un soutien et un encadrement international pour sécuriser la mise en œuvre de ces engagements

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun, sous forte pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, a jugé dans un discours prononcé vendredi dans le sud du Liban "nécessaire et inévitable" le monopole des armes à l'Etat.

Depuis le cessez-le-feu qui a mis fin il y a un an à une guerre meurtrière entre Israël et le mouvement pro-iranien, le Liban est sous forte pression de Washington pour qu'il pousse le Hezbollah à remettre ses armes à l'armée libanaise.

Conformément à l'accord de cessez-le-feu, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

L'armée a ainsi soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque d'ici la fin de l'année, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais.

Dans son discours, prononcé à la veille de la fête nationale, le président libanais a jugé le monopole de l'Etat sur les armes "nécessaire et inévitable" tout en appelant le comité chargé de surveiller la trêve regroupant Etats-Unis, France, ONU, Liban et Israël, à "s'assurer que les forces armées libanaises contrôlent seules" le sud du pays.

Il a répété que le Liban était prêt à négocier, sous parrainage américain ou international, "tout accord qui mettra fin à ces agressions transfrontalières".

Joseph Aoun a enfin exhorté "les amis du Liban et les pays frères à superviser l'ensemble de ce processus en établissant un calendrier clair et en mettant en place un mécanisme international de soutien à l'armée libanaise".

Au cours des dernières semaines, l'armée israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban, accusant le Hezbollah de chercher à y reconstruire les infrastructures militaires détruites lors de sa guerre contre ce mouvement soutenu pro-iranien et allié au Hamas palestinien.

Selon le ministère de la Santé, une personne a été tuée lors d'une frappe vendredi dans le sud du Liban. Plus de 330 personnes ont été tuées au Liban et 945 blessées depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, selon la même source.

Morris Tidball-Binz, rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, a dénoncé vendredi dans un communiqué le "schéma répété de meurtres illégaux et de violations du cessez-le-feu par Israël".


L'armée israélienne affirme que l'attaque au Liban a tué 13 militants du Hamas

Des personnes en deuil portent les cercueils des victimes de la frappe aérienne israélienne de mardi, lors d'un cortège funèbre dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ein El-Hilweh, dans la ville portuaire de Sidon, au sud du Liban, jeudi. (AP)
Des personnes en deuil portent les cercueils des victimes de la frappe aérienne israélienne de mardi, lors d'un cortège funèbre dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ein El-Hilweh, dans la ville portuaire de Sidon, au sud du Liban, jeudi. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir tué 13 membres du Hamas, dont Jihad Saïdaoui, dans une frappe sur le camp d’Aïn el-Héloué, tandis que le Hamas dénonce un « massacre » visant des civils
  • Le lieu de la frappe est au cœur d’un récit contradictoire : Israël parle d’un camp d’entraînement, tandis que des témoins et le Hamas évoquent un terrain de sport fréquenté par des jeunes du camp

JERUSALEM: L'armée israélienne a affirmé vendredi avoir tué "13 terroristes du Hamas" dans sa frappe menée mardi soir sur le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn el-Héloué au Liban, dans laquelle les autorités libanaises ont annoncé 13 morts, sans préciser leur identité.

"Treize terroristes du Hamas ont été éliminés" dans cette frappe, "dont Jihad Saïdaoui, impliqué dans la formation de terroristes destinés à mener des attaques" contre Israël et ses soldats à partir territoire libanais, écrit dans un communiqué en hébreu l'armée qui avait aussi utilisé la graphie de "Jaouad Sidaoui".

A l'AFP qui lui demandait de lui fournir la liste nominative des douze autres personnes qu'elle dit avoir éliminées dans la frappe, l'armée israélienne a répondu n'avoir rien à ajouter à ce qui a été publié dans son communiqué.

Dans un avis de décès ayant circulé mercredi au Liban, le Hamas a publié la liste des noms des treize morts, en commençant par celui de Jihad Saïdaoui, avant de publier le lendemain sur Telegram, un message avec les photos de treize hommes d'apparence jeune, voire juvénile, accompagné d'un texte qualifiant la frappe "d'horrible massacre" ayant causé la mort de "plusieurs civils innocents".

Mardi, peu de temps après la frappe, l'armée israélienne avait annoncé avoir visé "des terroristes en opération dans un camp d'entraînement du Hamas".

"Les allégations (d'Israël) selon lesquelles le lieu ciblé serait un complexe d'entraînement appartenant au mouvement ne sont que pure calomnie (et visent) à justifier son agression criminelle et à inciter à la haine contre les camps et notre peuple palestinien", avait répliqué le Hamas, affirmant n'avoir "aucune installation militaire dans les camps palestiniens au Liban".

- "Terrain de sport" -

L'armée israélienne a diffusé ce qu'elle a présenté comme une vidéo de sa frappe montrant une attaque sur un bâtiment.

Mais le mouvement islamiste palestinien affirme que "ce qui a été pris pour cible est un terrain de sport ouvert fréquenté par les jeunes du camp (...) et que ceux qui ont été visés étaient un groupe de jeunes présents sur le terrain au moment de l'attaque".

"On a entendu trois explosions, nos maisons ont vacillé et les enfants tremblaient de peur", a déclaré à l'AFP au lendemain de l'attaque Mohammad Moustafa, habitant d'Aïn al-Heloué, le plus grand des camps de réfugiés palestiniens du Liban, près de la ville de Saïda, dans le sud du pays.

Agé de 67 ans, M. Moustafa a assuré que les morts étaient en majorité "des jeunes du camp qui jouaient au foot dans un terrain à l'intérieur du hangar" visé, dans lequel un correspondant de l'AFP a vu mercredi matin des taches de sang maculant le sol et des secouristes rassemblant des restes humains.

Lors des funérailles organisées à l'intérieur du camp pour 11 des 13 personnes tuées, un correspondant de l'AFP a vu des drapeaux aux couleurs du mouvement islamiste du Hamas, mais aussi des drapeaux palestiniens, sur les cercueils.

Les deux autres, dont une personne identifiée comme étant Jihad Saïdaoui, ont été enterrées dans un cimetière à l'extérieur du camp.

Le Liban "s'est engagé à désarmer les factions armées dans les camps palestiniens, mais les organisations terroristes continuent d'exploiter cyniquement la population et les infrastructures civiles" à leurs fins, écrit vendredi l'armée israélienne.

La frappe sur Aïn el-Héloué est survenue sur fond de trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza et alors que l'armée israélienne intensifie ses tirs sur le sud du Liban malgré un cessez-le-feu avec le Hezbollah, allié du Hamas, qu'elle accuse de chercher à se réarmer.


Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, cinq morts selon les autorités locales

Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
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  • Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux
  • Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants

GAZA: Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve.

Mercredi a été l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux.

Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants.

"Ma petite fille n'a cessé de me demander toute la nuit : la guerre va-t-elle revenir ?" a déclaré à l'AFP Lina Karaz à Gaza-ville.

"Nous sommes inquiets [...] Cette nuit, le bruit des bombardements et des explosions [...] était terrifiant", a-t-elle ajouté, "quand ce cauchemar prendra-t-il fin ?"

Pour Mohammed Hamdouna, déplacé de 36 ans vivant dans un camp de tentes dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande, "rien n'a changé, concrètement", depuis le 10 octobre.

 "Toujours sous la tente" 

"Les villes sont en ruines (et) nous vivons toujours sous la tente malgré le froid et la pluie qui a inondé (les tentes) il y a deux jours", déplore-t-il alors que la situation humanitaire reste catastrophique, selon l'ONU.

Selon la Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, cinq personnes ont été tuées dans des bombardements israéliens sur le sud du territoire, dans la partie du territoire restant sous le contrôle israélien à ce stade de la mise en oeuvre de l'accord de trêve.

L'hôpital Nasser de Khan Younès a confirmé avoir enregistré le décès de trois personnes de la même famille, dont une fillette d'un an.

"Nous dormions paisiblement, nous sommes pacifiques et nous ne voulons pas la guerre", a dit à l'AFP Sabri Abou Sabt, qui a perdu son fils et sa petite-fille dans une frappe à l'est de Khan Younès.

Sollicitée par l'AFP, une porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que l'armée avait mené une frappe visant à "démanteler des infrastructures terroristes". "Rien d'inhabituel", a-t-elle affirmé.

"Israël a pris la décision de mener ces frappes aériennes de manière indépendante", a précisé la porte-parole du Premier ministre israélien, Shosh Bedrosian lors d'un point presse jeudi.

Néanmoins, "les Etats-Unis ont été prévenus (par Israël) avant les frappes", a indiqué un responsable américain à l'AFP sous le couvert de l'anonymat.

"Nous sommes profondément préoccupés par les frappes aériennes israéliennes que nous avons vues, au cours desquelles des civils auraient été tués et blessés hier, y compris des enfants", a déclaré jeudi soir Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

"Cela rappelle de façon frappante à quel point le cessez-le-feu est fragile. Nous avons besoin que chacun veille à ce que le cessez-le-feu tienne et continue de tenir", a-t-il ajouté.

"Escalade dangereuse" 

"Israël est sous pression internationale, les Américains mobilisent toute la région, liant la question de Gaza à celle de la normalisation et des accords d'Abraham avec l'Arabie Saoudite", a noté Eran Ortal, chercheur au Centre d'études stratégiques de Bar Ilan.

"Donc bien que le Hamas n'ait pas été désarmé, et qu'il y ait de fortes chances qu'il parvienne également à éviter le désarmement dans un avenir proche, le potentiel de reprise de la guerre à Gaza ne semble pas élevé", a-t-il estimé.

Deux autres personnes ont été tuées dans des frappes, également à l'est de Khan Younès, selon la Défense civile.

L'armée israélienne a affirmé jeudi avoir tiré jeudi en direction  de "deux terroristes" dans le sud de la bande de Gaza.

Le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis, pays médiateur, à "exercer une pression immédiate" sur Israël.

Le Qatar, autre pays médiateur, a condamné "fermement les attaques brutales" qui menacent selon lui de compromettre la trêve.

La guerre à Gaza avait été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles selon le ministère de la Santé de Gaza, des chiffres fiables selon l'ONU.