Deux combattants palestiniens tués dans un raid israélien en Cisjordanie

Un Palestinien jette un pneu sur un feu, créant un barrage routier, lors d'un raid de soldats israéliens dans la ville de Naplouse en Cisjordanie occupée, le 3 avril 2023 (Photo, AFP).
Un Palestinien jette un pneu sur un feu, créant un barrage routier, lors d'un raid de soldats israéliens dans la ville de Naplouse en Cisjordanie occupée, le 3 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 04 avril 2023

Deux combattants palestiniens tués dans un raid israélien en Cisjordanie

  • Ces violences surviennent après un weekend d'incidents meurtriers, qui ont mis fin à plusieurs jours d'accalmie depuis le début du ramadan, il y a dix jours
  • Lundi, le ministère de la Santé palestinien a fait état de la mort de deux «martyrs», tués par des balles de «l'occupation» (Israël) à Naplouse

NAPLOUSE: L'armée israélienne a tué lundi deux Palestiniens membres d'un groupe armé en Cisjordanie occupée, et la tension est brusquement montée à Gaza où des combattants palestiniens ont tiré des missiles sur un avion de combat israélien ayant abattu un drone.

Ces violences surviennent après un weekend d'incidents meurtriers, qui ont mis fin à plusieurs jours d'accalmie depuis le début du ramadan, il y a dix jours.

Lundi, le ministère de la Santé palestinien a fait état de la mort de deux "martyrs", tués par des balles de "l'occupation" (Israël) à Naplouse, dans le nord du territoire occupé par Israël depuis 1967. Il s'agit de Mohammed Abou Bakr et Mohammed Al-Saïd Al-Hallaq, dont les âges n'ont pas été précisés.

Tous deux appartenaient au "Repaire des lions", a indiqué ce mouvement armé ayant émergé à Naplouse en 2022.

"Nous affirmons qu'il n'y pas d'autre voie vers la libération que la résistance et la lutte armée", a affirmé le groupe un communiqué.

L'armée israélienne a indiqué avoir mené une opération "antiterroriste" à Naplouse, durant laquelle deux personnes suspectées d'avoir aidé l'auteur d'une attaque en mars ont été interpellées.

"Pendant l'opération, des hommes armés ont tiré vers les soldats, qui ont riposté en ouvrant le feu", et en touchant certains, précise un communiqué militaire.

De nombreux hommes armés et des milliers de personnes ont participé aux funérailles des deux hommes tués en début d'après-midi à Naplouse, ont constaté des journalistes de l'AFP.

L'armée israélienne concentre ses incursions dans le nord de la Cisjordanie, bastion de groupes armés palestiniens.

Le 12 mars, trois combattants du Repaire des lions avaient également été tués par les forces israéliennes à Naplouse.

Voiture bélier

Dans la bande de Gaza, la branche armée du mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans ce micro-territoire côtier, a indiqué qu'un de ses drones avait été abattu par les forces israéliennes lors d'un entraînement et avoir "immédiatement riposté en tirant des missiles sol-air vers l'avion" israélien.

L'armée israélienne a affirmé qu'un de ses avions de chasse avait "intercepté un appareil non-identifié au dessus de la bande de Gaza", territoire sous blocus israélien depuis la prise de contrôle du Hamas en 2007.

Elle a confirmé à l'AFP que des missiles avaient été tirés vers son avion, mais sans faire de dégât ni de victime selon un porte-parole militaire.

Ce brusque accès de tension survient après un calme relatif dans le micro-territoire de 2,3 millions d'habitants, éprouvé par les guerres et la pauvreté.

Depuis début janvier, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à au moins 91 Palestiniens, 15 Israéliens et une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

Ces chiffres incluent, côté palestinien, des combattants et des civils, dont des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils, dont des mineurs, et deux membres de la minorité arabe.

Samedi, trois Israéliens ont été blessés dans une attaque à la voiture bélier en Cisjordanie. L'auteur présumé a été tué par des soldats.

Moins de 24 heures plus tôt, la police israélienne avait abattu un jeune bédouin du sud d'Israël qui s'était emparé, selon elle, de l'arme d'un policier et avait tiré avec dans la Vieille Ville de Jérusalem, secteur occupé et annexé par Israël.

Sa famille conteste cette version des faits.

Ces dernières semaines, plusieurs chancelleries étrangères s'étaient inquiétées de possibles violences alors que les Pâques chrétiennes et juive tombent cette année pendant le ramadan.

Lors d'un entretien téléphonique, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a rappelé lundi à son homologue israélien Eli Cohen "la nécessité de s’abstenir de toute mesure unilatérale" face à la détérioration de la situation en Cisjordanie et la montée des tensions à Jérusalem.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.