Le mansaf, plat national jordanien devenu symbole de paix et d'hospitalité

Ashraf al-Mubaideen, 47 ans, copropriétaire d'un restaurant traditionnel spécialisé dans le plat traditionnel jordanien "Mansaf", prépare un repas dans une cuisine à Amman, le 17 mars 2023. (Photo, AFP)
Ashraf al-Mubaideen, 47 ans, copropriétaire d'un restaurant traditionnel spécialisé dans le plat traditionnel jordanien "Mansaf", prépare un repas dans une cuisine à Amman, le 17 mars 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 05 avril 2023

Le mansaf, plat national jordanien devenu symbole de paix et d'hospitalité

  • Le mansaf est composé essentiellement de viande de mouton cuite dans du Jameed -- yaourt séché à base de lait de brebis -- et servi sur un lit de riz déposé sur un morceau de pain fin, le tout agrémenté de noix ou d'amandes
  • Au creuset de l'histoire jordanienne, le Mansaf puiserait ses racines dans une guerre ancestrale où les exigences casher ont été mises à rude épreuve pour tester la loyauté d'un peuple

AMMAN: Plat national jordanien, le mansaf est un concentré d'histoire et de saveurs: il trouve ses origines dans une guerre ancestrale, est devenu un symbole de paix et d'hospitalité, et figure depuis l'an passé sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco.

Le mansaf est composé essentiellement de viande de mouton cuite dans du Jameed -- yaourt séché à base de lait de brebis -- et servi sur un lit de riz déposé sur un morceau de pain fin, le tout agrémenté de noix ou d'amandes.

C'est le "roi de la table jordanienne", lance fièrement Achraf al-Moubaidin, 47 ans et heureux propriétaire d'un restaurant traditionnel à Amman.

"Si vous souhaitez honorer votre invité, rien ne vaut le mansaf", s'exclame son associé, Tamer al-Majali, 42 ans, qui perpétue la tradition ancestrale de le servir dans un grand plat commun.

Ce plat est un "symbole célèbre et important qui évoque un profond sentiment d'identité et de cohésion sociale", relève pour sa part l'Unesco.

Traditionnellement partagé pour marquer la fin des querelles tribales, le mansaf a vu le jour à la veille d'une bataille, selon certains historiens. Au creuset de l'histoire jordanienne, le Mansaf puiserait ses racines dans une guerre ancestrale où les exigences casher ont été mises à rude épreuve pour tester la loyauté d'un peuple.

Au IXe siècle avant JC, le roi Mesha du royaume de Moab, qui régnait sur la rive orientale de la mer Morte et faisait face à une guerre imminente contre le royaume d'Israël, a voulu sonder la fidélité de ses sujets, comme le relate l'historien George Tareef.

Conscient que "la Torah interdisait aux Juifs de manger de la viande avec du lait", il ordonna à ses troupes de concocter une version rudimentaire du plat avant la bataille, selon l'historien.

Rituels

Dans la capitale jordanienne, l'établissement des deux associés porte le nom de "Mansef Moab", un clin d'œil au royaume éponyme.

Servi tant lors de banquets de mariage que de repas familiaux, le plus populaire des plats jordaniens a subi de nombreuses transformations, et aujourd'hui, il ne ressemble en rien aux tests d'allégeance du souverain Mesha.

Une "évolution qui résulte des conditions économiques et agricoles", raconte ainsi le chercheur Hassan al-Moubaidin, 58 ans, attablé dans un restaurant d'Amman.

Vêtu d'un élégant Keffieh rouge, il souligne que le riz a remplacé le pain et le blé concassé, permettant de nourrir davantage d'âmes avec moins de ressources. Mais les manifestations de générosité sont restées intactes.

"Il existe des rituels spécifiques et des protocoles d'hospitalité qui entourent le mansaf, comme la manière de saluer les invités, l'ordre dans lequel ils sont servis, la disposition de la tête de l'animal et la façon de dire au revoir", explique-t-il.

Traditionnellement, il se partage dans de larges plats entre une douzaine de convives, qui utilisent uniquement leur main droite tandis que la gauche est placée derrière le dos.

Les coutumes évoluent, et aujourd'hui, les assiettes et couverts individuels sont souvent préférés.

Zeina Elyan, 14 ans, préfère suivre l'ancienne tradition: partageant un mansaf avec ses camarades de classe, cette élève se dit fière de ce symbole national dont elle énumère volontiers les bienfaits sur la santé.

Son enseignante, Duha Saleh, confie avoir emmené ses élèves au restaurant pour leur enseigner la "culture sociale" liée au plat. "Il y a un plaisir à se connecter à notre authenticité et notre patrimoine", lance-t-elle.


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com