Les besoins en obus de l'Ukraine relancent un site d'armement historique

Longtemps en péril, l'activité des Forges de Tarbes, seul site industriel français encore capable de produire des fûts d'obus de 155 mm, se trouve relancée par les énormes besoins des forces ukrainiennes pour ce type de munitions. (AFP)
Longtemps en péril, l'activité des Forges de Tarbes, seul site industriel français encore capable de produire des fûts d'obus de 155 mm, se trouve relancée par les énormes besoins des forces ukrainiennes pour ce type de munitions. (AFP)
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Publié le Jeudi 06 avril 2023

Les besoins en obus de l'Ukraine relancent un site d'armement historique

  • Le site envisage également de bientôt produire un 155 mm plus standard, le M.107, pour nourrir d'autres types de canons utilisés par Kiev
  • A moyen terme, les forges comptent sur le fait que la demande en obus de 155 mm va être alimentée par le besoin de réalimenter les stocks des pays de l'Otan qui sont actuellement consommés par l'Ukraine

TARBES: Longtemps en péril, l'activité des Forges de Tarbes, seul site industriel français encore capable de produire des fûts d'obus de 155 mm, se trouve relancée par les énormes besoins des forces ukrainiennes pour ce type de munitions.

Les fûts d'acier rougeoyant s'empilent à proximité du cœur de forge dont ils viennent de sortir après y avoir été façonnés à plus de 1.000 degrés.

En quelques minutes, usinés sur d'autres postes de travail, ils prendront leur forme en ogive, avant de rejoindre les palettes de livraison à l'entrée de l'usine.

Depuis l'automne, l'usine des Hautes-Pyrénées produit ainsi chaque mois environ 1.500 fûts d'un obus de calibre 155 mm, le LU.211, qui équipe les dizaines de canons Caesar, fournis par la France à l'Ukraine.

C'est un "obus très performant, le seul qui a une portée de 42 km avec un très haut niveau de précision", explique à l'AFP Jérôme Garnache-Creuillot, PDG d'Europlasma, maison-mère des Forges de Tarbes.

Besoins extraordinaires 

Le site envisage également de bientôt produire un 155 mm plus standard, le M.107, pour nourrir d'autres types de canons utilisés par Kiev car "aujourd'hui, on est sur des besoins extraordinaires en Ukraine", souligne M. Garnache-Creuillot.

Ces besoins "représentent beaucoup plus que la production cumulée de l'ensemble des pays de l'Otan", ajoute-t-il.

L'Ukraine tire en effet 5 à 7.000 obus de 155 mm par jour, soit environ 2 millions par an, détaille Anthony Cesbron, directeur général adjoint des Forges de Tarbes.

Celles-ci entendent bien prendre toute leur part dans l'approvisionnement: "la priorité, c'est de se doter d'un outil de production qui nous permette de passer de 1.500 unités par mois à 5.000 puis 10.000 et 15.000 à l'horizon 2025", prévoit M. Garnache-Creuillot.

Pour ce faire, des modernisations sont prévues et l'entreprise recrute: de 25 salariés au début de la crise, l'effectif est passé à 30, devrait atteindre les 50 fin 2023 et "plus de 60 personnes en 2024", selon M. Cesbron.

A moyen terme, les forges comptent aussi sur le fait que la demande en obus de 155 mm va être largement alimentée par le besoin de réalimenter les stocks des pays de l'Otan qui sont actuellement consommés par l'Ukraine.

Et plus largement, insiste M. Cesbron, la crise a "remis au premier plan la question de la souveraineté industrielle en matière de défense et rendu de nouveau important l'intérêt de maîtriser la chaîne complète de fabrication des munitions".

En France, pour les obus de 155, les forges pyrénéennes constituent le premier maillon de cette chaîne, complétée ensuite par la poudrière d'Eurenco à Bergerac (Dordogne, charge explosive) et l'usine Nexter de La Chapelle-Saint-Ursin (Cher, assemblage final).

Pour les Forges, l'un des derniers vestiges industriels actifs de l'ancien arsenal, jadis poumon économique de la préfecture des Hautes-Pyrénées, "c'est un renouveau et un retour aux sources", estime ainsi Pierre Burtin, 55 ans, rentré en apprentissage à 14 ans à l'arsenal.

C'était en 1982, au moment de son âge d'or et de ses quelque 3.000 salariés. "Tout le monde avait un cousin, un oncle, une tante, un frère, une sœur qui travaillait là".

Vent de l'histoire 

L'histoire de l'arsenal de Tarbes remonte à la guerre de 1870 et à la volonté d'éloigner le plus possible cette industrie stratégique de la frontière avec l'Allemagne.

Fournisseur essentiel de la défense française, l'arsenal intégré au GIAT (Groupement industriel des armements terrestres) en 1971, périclite avec la fin de la guerre froide et le coup de frein subi par les industries d'armement.

Plans sociaux et restructurations s'enchaînent: au fil des années, les installations de l'arsenal ferment les unes après les autres.

Aujourd'hui, autour des forges - en fait l'ancienne obuserie de l'arsenal - le paysage urbain témoigne de ce passé: pour y accéder, la route se faufile entre les friches industrielles, certaines réhabilitées, d'autres aux vitres cassées et à l'architecture mangée par la végétation.

Avec le XXIe siècle, les Forges, quasiment seules rescapées de l'arsenal, ont un temps abandonné la production de munitions pour la fabrication de raccords pour cannes de forage pétrolier.

Elles sont passées de repreneur en repreneur et n'ont, à l'été 2021, échappé à la liquidation judiciaire qu'à la faveur du rachat par Europlasma.

Ce groupe spécialisé dans le traitement des déchets dangereux devait progressivement orienter le site vers d'autres utilisations que l'armement.

Mais le vent de l'histoire et Vladimir Poutine en ont finalement décidé autrement.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.