Répression à Al-Aqsa: Israël sous le feu des critiques

Des visiteurs juifs dans l'enceinte d'Al-Aqsa, à Jérusalem le 9 avril 2023 (Photo, Reuters).
Des visiteurs juifs dans l'enceinte d'Al-Aqsa, à Jérusalem le 9 avril 2023 (Photo, Reuters).
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Publié le Lundi 10 avril 2023

Répression à Al-Aqsa: Israël sous le feu des critiques

  • Les autorités ont attaqué samedi soir les fidèles rassemblés dans la mosquée Al-Aqsa pour la prière afin de les éloigner de force
  • Les forces israéliennes ont également annoncé la fermeture de la mosquée Ibrahimi à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie pendant deux jours en raison des fêtes juives

RAMALLAH: Israël a fait l'objet de nouvelles critiques dimanche au sujet de la répression de la mosquée Al-Aqsa et de Jérusalem-Est.

Les mesures prises par Israël et le soutien que leur apportent les États-Unis ne mèneront pas à la sécurité et à la stabilité, a averti Nabil Abu Rudeineh, porte-parole de la présidence palestinienne.

Ses propos interviennent alors que la tension est montée dimanche à Al-Aqsa et à Jérusalem-Est à la suite de mesures agressives prises par les forces de sécurité israéliennes.

Les autorités ont attaqué samedi soir les fidèles rassemblés dans la mosquée Al-Aqsa pour la prière, dans le but de les éloigner de force.

Cette démarche visait à permettre à des centaines de colons israéliens de prendre d'assaut la mosquée sous protection policière le lendemain matin.

Selon le Waqf de Jérsusalem, 912 colons ont fait irruption à Al-Aqsa dimanche.

Les forces armées israéliennes et les agents des services de renseignement déployés à Al-Aqsa étaient répartis à travers le site, en particulier dans la salle de prière d'Al-Qibli.

Ils ont escorté les colons qui ont pris d'assaut la mosquée.

Au même moment, la police israélienne déployée à la porte Al-Silseleh contrôlait l'identité des personnes arrivant à Al-Aqsa pour prier et empêchait les jeunes hommes d'accéder au site.

Les provocations israéliennes contre la mosquée Al-Aqsa sont «inacceptables» et «transformeront ses cours en champ de bataille», ce qui entraînera une grave détérioration de la situation, a averti le porte-parole de la présidence palestinienne.

«Les fidèles ont condamné les mesures et les actions inacceptables qui contribuent à enflammer la région et à l'entraîner vers l'abîme», a ajouté M. Abu Rudeineh, déplorant les attaques quotidiennes contre les lieux saints pendant le ramadan.

Le porte-parole de la présidence a tenu le gouvernement d'occupation israélien pour responsable de la détérioration de la situation en raison des tourments qu'il ne cesse d'infliger aux fidèles.

Les autorités israéliennes ont par ailleurs prolongé la fermeture des postes de frontière de la Cisjordanie et de la bande de Gaza jusqu'au 12 avril à minuit.

Israël a fermé ses installations liées au ramadan en raison de la dégradation de la sécurité.

Les Palestiniens affirment que ces fermetures s'inscrivent dans une politique de punition collective de la Cisjordanie et de la bande de Gaza.

Les forces israéliennes ont également annoncé la fermeture de la mosquée Ibrahimi à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, pendant deux jours à partir de dimanche, en raison des fêtes juives.

Nidal al-Ja'bari, directeur général du Waqf islamique d'Hébron, a dénoncé la fermeture de la mosquée, la décrivant comme une «violation flagrante» et une «attaque provocatrice» contre le droit des musulmans à pratiquer leur culte.

Les forces armées israéliennes ont également renforcé les mesures de sécurité.

Les autorités ont fermé tous les postes de contrôle militaires et les portes électroniques menant à la mosquée Ibrahimi afin d'empêcher les colons de célébrer la Pâque juive dans la mosquée et ses jardins.

Hefzy Abu Sneineh, l'imam et prédicateur de la mosquée Ibrahimi à Hébron – la deuxième mosquée la plus importante pour les musulmans dans les territoires palestiniens après Al-Aqsa – a déclaré à Arab News que la mosquée Ibrahimi était entièrement fermée aux musulmans, y compris ses places extérieures.

M. Abu Sneineh a indiqué que 1 000 fidèles accomplissent les prières de Tarawih chaque jour dans la mosquée Ibrahimi, et environ 2 500 les prières d'Asr chaque jour.

Ces fidèles seront contraints de se rendre dans d'autres mosquées éloignées de la ville pendant la période de bouclage de deux jours, a-t-il ajouté.

L'armée israélienne a renforcé ses troupes déployées en Cisjordanie avec trois brigades supplémentaires et la police des frontières à Jérusalem.

Le chef de l'opposition israélienne, Yair Lapid, a commenté la situation tendue à Jérusalem.

Il a déclaré que le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, ne cherchait qu'à enflammer le Moyen-Orient. «C'est ce qui arrive lorsque le lieu (la mosquée Al-Aqsa) est confié à l'homme le plus extrémiste d'Israël», a-t-il indiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".