Quatennens réintégré dans le groupe LFI, une décision «inacceptable» pour de nombreux alliés Nupes

Sur cette photo d'archives prise le 07 février 2023, le député LFI Adrien Quatennens (au centre) se tient debout lors d'une deuxième journée de débat sur le plan de réforme des retraites du gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris. (Photo, AFP)
Sur cette photo d'archives prise le 07 février 2023, le député LFI Adrien Quatennens (au centre) se tient debout lors d'une deuxième journée de débat sur le plan de réforme des retraites du gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 11 avril 2023

Quatennens réintégré dans le groupe LFI, une décision «inacceptable» pour de nombreux alliés Nupes

  • Condamné en décembre à quatre mois de prison avec sursis pour des «violences» sur son épouse, il avait été suspendu le 13 décembre pour une durée de quatre mois
  • Le groupe LFI «considère que les conditions de la réintégration d'Adrien Quatennens sont réunies», selon un communiqué

PARIS: Le député Adrien Quatennens, suspendu quatre mois après sa condamnation pour violences contre son ex-compagne, a été réintégré mardi dans le groupe LFI à l'Assemblée nationale, une décision jugée "inacceptable" par de nombreux alliés au sein de la Nupes.

"Il y a eu un vote. La décision est de réintégrer Adrien Quatennens", a indiqué la députée LFI Alma Dufour.

Lors d’un scrutin à bulletins secrets, 47 députés LFI ont voté pour un retour dès jeudi, 15 ont voté contre, deux se sont abstenus.

Mais 53 députés ont considéré, dans un second vote, que "les conditions" de sa réintégration étaient "réunies", seuls six étant contre.

Le retour du député du Nord était conditionné au suivi d'un stage de responsabilisation auprès d'associations féministes.

Plusieurs voix au sein de l'alliance de gauche Nupes plaidaient pour son exclusion définitive.

Cette réintégration est "inacceptable et incompatible avec les valeurs défendues et portées par la Nupes", écrit le PS dans un communiqué. "C'est une faute politique."

Depuis le déclenchement de l'affaire en septembre, le sujet a cristallisé les tensions au sein même de LFI, notamment après des tweets controversés de Jean-Luc Mélenchon, dont Adrien Quatennens est très proche.

Le tribun avait salué la "dignité" et le "courage" de son protégé, lui redisant sa "confiance" et son "affection". Il avait ensuite tenté de corriger le tir, affirmant qu'"une gifle est inacceptable dans tous les cas", puis l'avait de nouveau défendu en février: "Foutez-lui la paix", "il a été assez puni".

Adrien Quatennens a été condamné en décembre à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lille.

Dans la foulée, il avait été suspendu jusqu'au 13 avril de son groupe et avait effectué son retour à l'Assemblée nationale, mi-janvier, en tant que non-inscrit.

Un "groupe de travail" paritaire de quatre personnes avait été mandaté au sein de LFI pour évaluer les conditions de son retour.

Adrien Quatennens a précisé être "engagé dans un stage, en cours de finalisation, répondant aux critères attendus", selon un communiqué du groupe.

Peu de députés insoumis se sont exprimés à l'issue du vote. Sur BFMTV, le député Aymeric Caron s'est dit "solidaire" de la décision, soulignant que selon les "valeurs de gauche", une fois la peine purgée, "on ne doit pas frapper quelqu'un du sceau de l'infamie".

"Il y a eu une discussion. C'est bien un groupe qui discute", a simplement dit le député Alexis Corbière devant la presse.

Le sujet reste sensible au sein des Insoumis, où plusieurs élus, comme lui, Manon Aubry ou Danielle Simonnet avaient réclamé une close "de revoyure".

En cause notamment, une interview télévisée d'Adrien Quatennens en décembre, dans laquelle il détaillait les circonstances de la gifle assenée à son épouse et semblait, selon Danielle Simonnet, "inverser le rapport agressée/agresseur".

Selon le communiqué de LFI, Adrien Quatennens a "affirmé regretter" ces "expressions médiatiques", et "reconnaît que certains de ses propos ont eu pour effet, sans qu'il n'en ait eu l'intention, de relativiser la gravité des faits".

«Honte»

La décision est critiquée par plusieurs partenaires de la Nupes.

Chez les socialistes, la maire de Paris Anne Hidalgo, opposante interne au Premier secrétaire Olivier Faure, a dénoncé "la honte" d'une telle décision, tout comme le premier secrétaire délégué Nicolas Mayer-Rossignol.

Le patron des communistes Fabien Roussel, déjà en froid avec LFI, a dit ne pas vouloir "se mêler des affaires des autres", comme il l'a demandé à LFI lors de son congrès ce week-end.

Chez les écologistes, la cheffe des députés Cyrielle Chatelain a jugé qu'Adrien Quatennens ne pouvait "pas revenir au cœur de l'intergroupe" Nupes.

Plusieurs élues écologistes avaient d'ailleurs quitté l'hémicycle en février lors de la première prise de parole du député depuis sa condamnation.

Son intervention avait également suscité huées et claquements de pupitre dans les rangs de la majorité.

La cheffe de file des députés Renaissance Aurore Bergé a d'ailleurs tenté, en vain, en mars de faire voter un texte pour imposer une peine d'inéligibilité à davantage d'auteurs de violences, notamment conjugales.

Après l'annonce de la réintégration d'Adrien Quatennens, elle a invité la gauche à "se regarder dans une glace après ça".

La ministre chargée de l'égalité femmes/hommes Isabelle Rome a posé la question de la démission d'Adrien Quatennens, qui serait "un signal pour toutes les femmes".


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.


Macron reçoit Zelensky en vue d'un accord d'armement «historique» pour défendre le ciel ukrainien

Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
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  • Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev
  • Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe"

VELIZY-VILLACOUBLAY: Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine.

Les industriels vont notamment présenter au dirigeant du pays en guerre depuis 2022 avec la Russie l'avion de combat français Rafale et son armement, le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération, ainsi que plusieurs systèmes de drones. Une "lettre d'intention", dont la teneur précise n'a pas été dévoilée, doit ensuite être signée.

Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev.

Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe".

L'Elysée a notamment évoqué "la défense du ciel ukrainien", alors que le président ukrainien a renouvelé samedi son appel pour obtenir davantage de systèmes de défense aérienne, au lendemain de nouvelles frappes russes massives contre son pays. Dans la nuit de dimanche a lundi, d'autres frappes ont tué au moins trois personnes dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales.

Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de l'invasion russe en février 2022 intervient alors que la situation sur le front est compliquée pour son pays, à l'orée de l'hiver. Et que l'Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l'un de ses proches.

"Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l'est et on l'est en particulier dans ce processus d'adhésion à l'Union européenne" entamé par l'Ukraine, a rappelé samedi le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.

Volodymyr Zelensky a déjà signé le mois dernier une lettre d'intention en vue d'acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen, une manière d'afficher un tournant par rapport aux cessions d'armements par les pays occidentaux alliés et de planifier le renforcement à long terme de la défense ukrainienne après l'issue du conflit.

La France a déjà livré des chasseurs Mirage à Kiev, mais il n'avait jusqu'ici pas été question de voir l'Ukraine se doter du Rafale, fleuron de l'aviation de combat français.

Le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération qui sera aussi présenté au dirigeant ukrainien doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d'interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.

"Force multinationale" 

Après cette visite à Villacoublay, au sud-ouest de Paris, les deux dirigeants participeront dans l'après-midi à l'Elysée à un "forum drones franco-ukrainien".

Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L'Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront par ailleurs au mont Valérien, à l'ouest de Paris, visiter l'état-major de la "force multinationale Ukraine" que Paris et Londres préparent pour qu'elle puisse être déployée dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu et des "garanties de sécurité" à fournir à Kiev.

Mis en place par la "coalition de volontaires", à laquelle participent, selon l'Elysée, 35 pays en incluant l'Ukraine, cet état-major "fonctionne" et est "dès à présent" capable "de déployer une force dès le lendemain d'un cessez-le-feu", assure-t-on côté français.

Les garanties de sécurité envisagées pour l'Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l'armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.