Les Français de confession musulmane et les Français d’origine arabe à l’épreuve du modèle français

Détails de l'intérieur de la grande mosquée de Paris. (AFP).
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Publié le Mardi 01 décembre 2020

Les Français de confession musulmane et les Français d’origine arabe à l’épreuve du modèle français

  • À partir du début des années 1980, la société française a pris conscience de la réalité de la présence d’immigrés de culture musulmane sur le territoire national
  • L’un des problèmes de cette nouvelle génération musulmane installée en France et en Europe aujourd’hui est que la modernisation n’apparaît pas comme un processus naturel, mais plutôt comme un modèle imposé

PARIS: La dernière vague terroriste qui a frappé la France cette année, succédant à celle de 2015-2016, ressuscite un débat sur l’adaptation d’une nouvelle génération d’immigrés et son degré d’intégration dans l’Hexagone. La capacité du modèle laïc français à favoriser le respect et la mise œuvre des principes fondateurs de la République, en particulier l’égalité et la fraternité, est également questionnée.

L’année 1983 a symbolisé la nouvelle donne émergente, avec la Marche des beurs et les grèves dans le secteur de l’automobile, dans lequel la main d’œuvre immigrée joue un rôle important. On commence alors à parler de la «deuxième génération».

Les schismes culturels et les inégalités sociales compliquent et retardent sans doute la marche vers l’intégration d’une jeunesse mise à rude épreuve, prise entre le marteau des sirènes religieuses extrémistes et l’enclume du racisme et de la discrimination, en l’absence de mécanismes efficaces pour promouvoir la citoyenneté.

Choc socioculturel

À partir du début des années 1980, la société française prend conscience de la réalité de la présence d’immigrés de culture musulmane sur le territoire national, notamment dans les banlieues de grandes villes baptisées à l’époque «banlieues de l’islam».

Les travailleurs issus de l’immigration qui étaient venus en France dans les années 1970 ayant vocation à rester sur place, le paysage français s’est transformé, et, au fil du temps, l’islam est devenu la deuxième religion du pays après le catholicisme. Ainsi, parallèlement à un choc socioculturel, une méfiance s’est installée entre, d’une part, des Français autochtones et ,d’autre part, de nouveaux Français issus de l’immigration, majoritairement maghrébins.

L’année 1983 a symbolisé la nouvelle donne émergente, avec la Marche des beurs et les grèves dans le secteur de l’automobile, dans laquelle la main d’œuvre immigrée joue un rôle important. On commence alors à parler de la «deuxième génération». L’année1989 constitue une autre date clé, où la «présence musulmane » pose de nouveaux défis, notamment dans le domaine de la laïcité. L’affaire de Creil, dans laquelle trois collégiennes qui refusent d’enlever le foulard islamique en classe dans une école publique sont exclues, pose subitement la question de la manifestation du religieux dans l’espace public.

À cette époque, la gauche est au pouvoir, et le ministre de l’Éducation est le dirigeant socialiste Lionel Jospin. La laïcité, élément structurant de l’identité de la gauche française, qui avait toujours été pensée dans le contexte de l’opposition de l’État à la religion, s’est pour la première fois retrouvée confrontée à la religion musulmane, changeant énormément de choses.

Modèle républicain

Plus globalement, l’affaire de Creil va susciter un intense débat au sein de la société française, et de nouvelles problématiques naissent sur la faculté pour l’islam de s’adapter à notre modèle républicain. L’année 1989 marque ainsi en quelque sorte l’avènement d’une nouvelle ère, marquée par une plus grande présence de l’islam de France, que ce soit médiatiquement ou sociologiquement.

Les lois sur l’interdiction du foulard et d’autres signes religieux dans les écoles et l’espace public, l’interdiction du niqab, ainsi que la création du Conseil du culte musulman de France (CFCM) pour faire de l’islam un acteur à la table de la République ont certes jeté des bases juridiques, mais ne sont pas parvenues à mettre en œuvre un nouveau contrat social. 

Depuis cette période, cet «islam visible» dans une société de plus en plus pluraliste et multiculturelle ne cesse de peser sur le modèle laïc, soit en raison du refus de l’insertion des musulmans dans une société non musulmane et laïque par certains courants, soit en raison de la montée du racisme et de la crainte d’une modification du paysage religieux et social. Les diverses tentatives de l’État jacobin de légiférer pour organiser l’islam par le haut ont tour à tour échoué.Tous ces facteurs n’ont pas abouti à un apaisement social significatif ou à un processus d’intégration accompli.

Les lois sur l’interdiction du foulard et d’autres signes religieux dans les écoles et l’espace public, l’interdiction du niqab, ainsi que la création du Conseil du culte musulman de France (CFCM) pour faire de l’islam un acteur à la table de la République ont certes jeté des bases juridiques, mais ne sont pas parvenues à mettre en œuvre un nouveau contrat social ou à élaborer un code de conduite de la vie commune.

L’installation tardive de l’islam dans les contrées de l’Europe chrétienne, judéo-chrétienne ou laïque, ne cesse de poser des problèmes particuliers et feu l’islamologue Mohammed Arkoun n’avait pas tort de le faire remarquer. «L'Occident croyait en avoir fini avec la question religieuse, au plan philosophique, juridique ou culturel. L’arrivée des musulmans en Europe occidentale lui a montré qu'il n'en était rien», expliquait-il.

Fossé culturel et querelle entre les religions

Ce rappel historique montre que deux visions s’affrontent: celle qu’ont majoritairement de jeunes maghrébins de la France et qui résulte notamment d'une réaction à la longue histoire du jeu des puissances européennes dans la région, et, en face, celle d’une partie de l’establishment français et de Français de souche, marquée par le fossé culturel et la querelle entre les religions.

Dans son essai L’Orient imaginaire, Thierry Hentsch estime à juste titre que «l’Orient, et tout particulièrement l’Orient méditerranéen, sert à la conscience occidentale de lieu de référence». Cette approche s’applique aussi au monde arabe, qui se positionne souvent par rapport à l’Occident européen. En partant de ce constat, l’ignorance et la non-reconnaissance de l’autre donnent lieu à des perceptions biaisées par des préjugés et des craintes.

L’un des grands problèmes de cette nouvelle génération musulmane installée en France et en Europe aujourd’hui tient à ce que la modernisation n’apparaît pas comme un processus naturel, mais plutôt comme un modèle imposé. Elle est donc vécue comme une perte d’identité par certains cercles religieux. Les notions de citoyen et d’État de droit sont toujours confuses pour ces nouveaux venus ou nouveaux citoyens.

La séparation entre la religion et l’État établie par la loi de 1905, alors que l’islam n’apparaît officiellement sur le territoire de la métropole qu’en 1926, à l’occasion de la fondation de la Grande Mosquée de Paris, explique en partie la montée de l’islamisme politique et d’autres courants radicaux ou rétrogrades au sein de la population de confession musulmane. Le christianisme en France a pour sa part connu un cheminement différent.

Mais cette nouvelle génération musulmane qui ne vit pas un islam adapté à la réalité française ne se rend pas compte que la civilisation européenne actuelle doit beaucoup à l’époque de la présence musulmane en Andalousie, avec le rayonnement de Cordoue et de ses villes sœurs. Le mouvement de la traduction et de l’interaction culturelle qui s’est développé dans ce qui est aujourd’hui une région d’Espagne, a semé les germes du progrès européen.

Panne d’intégration ou repli identitaire

En septembre 2019, trente ans après l’affaire des foulards de Creil, un sondage a été réalisé par l’Ifop afin de suivre les évolutions de fond de la société française, en interrogeant la population de confession ou de culture musulmane. Le premier enseignement que l’on peut en tirer est que le public de croyants se conforme aux injonctions de la religion à laquelle il est rattaché spirituellement et culturellement.

On voit que l’empreinte de la religion sur cette population ne s’est pas effacée, bien au contraire. Comme le poids de cette population musulmane a augmenté et que l’observation de préceptes religieux par la jeunesse musulmane se répand et s’accélère, des acteurs économiques ont répondu à cette demande, favorisant l’émergence d’un marché encourageant en retour le respect du halal. Cette dynamique a été portée par beaucoup d’acteurs,d’associations et de mosquées fondées par des pays d’où sont issus les immigrés, ou par des associations liées à des courants idéologiques (Frères musulmans, Tabligh, entre autres). Cela démontre une panne de l’intégration pour accéder à la citoyenneté en raison de la ghettoïsation d’un côté et du repli religieux et identitaire de l’autre.

Récemment Arabnews en français s’est associé à l’institut britannique de sondages en ligne, YouGov, pour donner, à travers une enquête, la parole aux Français d’origine arabe. Réalisée entre le 8 et le 14 septembre 2020, cette enquête repose sur un échantillon représentatif de 958 Français originaires des pays arabes, habitant dans toute la France. Alors qu’une vague de violence inspirée d’un islam radical secoue les villes et la culture françaises, créant un sentiment d’insécurité et de peur, l’islamophobie est grandissante.

L’enquête confirme leur désir d’appartenir à une France démocratique et laïque. La majorité des personnes interrogées sont éduquées et ont un emploi. Les Français d’origine arabe connaissent bien, dans l’ensemble, le système français et son histoire. Ils adhèrent aux valeurs fondamentales de la République française. Les Français d’origine arabe se sont largement adaptés au mode de vie en France, mais ils ne se sentent pas acceptés, et même stigmatisés.

Le pari d’un processus de sécularisation et d’une «sortie de la religion» qui aurait également concerné la population immigrée et ces jeunes d’origine arabe s’est dissipée, avec l’affaire Rushdie, la montée des idées de l’islamisme politique, et la poursuite des flux migratoires.

La religion comme leur origine n’ont pas d’impact sur leur sentiment d’appartenance à la société française. Mais la consonance de leur nom a un impact sur leur carrière. La moitié des personnes interrogées estime que ni leur race ni leur origine ni leur religion n’ont eu d’impact sur leur sentiment d’appartenance à la société française et sur leur carrière professionnelle. Leurs réponses soulignent aussi un sentiment d’exclusion qui, pour 51 % d’entre eux, n’est pas liée à la couleur de peau mais plutôt à l’origine ethnique de leur nom (36 %) et qui, en revanche, a un impact négatif sur leurs perspectives de carrière. Ce sentiment d’exclusion est exacerbé chez les femmes qui estiment que leur pays d’origine (46 % contre 33 % des hommes) ainsi que leur religion (66 % contre 52 % des hommes) provoquent une perception négative auprès de leurs compatriotes.

Cette nouvelle génération considère que les demandes concrètes qui lui sont faites pour s’adapter à la laïcité représentent une atteinte à son identité. Ces jeunes musulmans ou ces jeunes maghrébins considèrent «qu’un élève de confession musulmane devrait pouvoir manger halal dans les cantines scolaires, et qu’une jeune fille devrait avoir la possibilité de porter le voile à l’école ou de ne pas aller à la piscine».

Ainsi, le pari d’un processus de sécularisation et d’une «sortie de la religion» qui aurait également concerné la population immigrée et ces jeunes d’origine arabe s’est dissipée, avec l’affaire Rushdie, la montée des idées de l’islamisme politique, et la poursuite des flux migratoires, provoquant une influence culturelle et sociale plus grande des pays d’origine amplifiant le repli identitaire.

Séparation entre l'Église et l'État

La révolution française a brisé les liens entre la religion et l’État. Mais Napoléon Bonaparte les a rétablis sous la forme du Concordat, et il aura fallu attendre 1905 pour instaurer la séparation entre l'Église et l'État. En effet, sur le plan du droit, l'État n'interfère pas dans la vie des religions. Mais, pour le penseur Théo Klein, récemment disparu, «cela n'empêche pas la persistance de l'influence de l'Église catholique, par exemple à travers le calendrier qui reste catholique et les fêtes qui le sont aussi pour la plupart. L’État, qui se veut laïc, est souvent amené à refuser aux autres religions ce qu’il donne aux laïcs ou aux catholiques». Ces évolutions ont creusé une fracture culturelle et sociale en France.

Dans un contexte de menace terroriste et de risques de rupture véhiculés par l’islamophobie dans un climat délétère, les différents regards d’un côté ou de l’autre sont influencés par la conjonction d'éléments d'ordre historique, politique, religieux, culturel et économique.

Pour la France, la lutte sans merci contre le terrorisme et les phénomènes de radicalisation religieuse – politique de racisme ou de populisme à outrance – représente une priorité nationale. Il en va de la défense de la cohésion nationale et de la stabilité. Dans ce cadre, l’adaptation du modèle laïc français afin qu’il devienne positif et ouvert devrait aller de pair avec les efforts des élites musulmanes pour une meilleure intégration et un respect des obligations de la citoyenneté.


Aya Nakamura aux JO? Pas "quand on a été condamné pour violences", tacle Bardella

Un manifestant appose un autocollant "Madame Le Pen, la France n'est pas humiliée par les Noirs, elle est humiliée par les racistes" sur le siège du Rassemblement national (RN) lors d'un rassemblement organisé par l'association française SOS Racisme à Paris, le 24 mars 2024, en soutien à Aya Nakamura(AFP)
Un manifestant appose un autocollant "Madame Le Pen, la France n'est pas humiliée par les Noirs, elle est humiliée par les racistes" sur le siège du Rassemblement national (RN) lors d'un rassemblement organisé par l'association française SOS Racisme à Paris, le 24 mars 2024, en soutien à Aya Nakamura(AFP)
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  • La star de la R'n'B-pop Aya Nakamura et son ex-conjoint, Vladimir Boudnikoff, ont été respectivement condamnés le 23 février à 10.000 et 5.000 euros d'amende pour des violences sur conjoint datant d'août 2022 par le tribunal correctionnel de Bobigny
  • La star de la R'n'B-pop Aya Nakamura et son ex-conjoint, Vladimir Boudnikoff, ont été respectivement condamnés le 23 février à 10.000 et 5.000 euros d'amende pour des violences sur conjoint datant d'août 2022 par le tribunal correctionnel de Bobigny

PARIS : "Quand on a été condamné pour violences conjugales, on ne peut pas représenter la France", a estimé mercredi le patron du RN Jordan Bardella pour contester le projet de faire chanter Aya Nakamura lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris.

La star de la R'n'B-pop Aya Nakamura et son ex-conjoint, Vladimir Boudnikoff, ont été respectivement condamnés le 23 février à 10.000 et 5.000 euros d'amende pour des violences sur conjoint datant d'août 2022 par le tribunal correctionnel de Bobigny. Mme Nakamura n'a pas interjeté appel.

Le nom de la chanteuse revient avec insistance pour participer à la cérémonie d'ouverture des JO, notamment pour interpréter une chanson d'Edith Piaf, au grand dam de l'extrême droite et de l'ultra droite, qui fustigent cette idée.

"Ce n'est pas un beau symbole, honnêtement, c'est une provocation supplémentaire d'Emmanuel Macron qui doit tous les matins se lever en disant +Tiens, comment est-ce que je vais réussir à humilier le peuple français?+", avait notamment déclaré Marine Le Pen la semaine dernière sur France Inter.

Jordan Bardella, tête de liste aux européennes, a pour sa part considéré mercredi sur France 5 que, "quand on a été condamné pour violences conjugales, on ne peut pas représenter la France dans un événement sportif qui nécessite l'unité, l'apaisement et le rassemblement", en précisant qu'il s'agissait de sa "conviction personnelle".

"Je pense qu'on aurait peut-être pu, au regard de la vie des Français, choisir un artiste plus consensuel", a ajouté le président du Rassemblement national, en faisant valoir un sondage Odoxa réalisé il y a quinze jours dans lequel seules 35% des personnes interrogées considéraient que la participation de la chanteuse aux JO était une "bonne idée" (une "mauvaise idée" pour 63%), bien que 64% des sondés reconnaissaient qu'il s'agissait d'une artiste "populaire".

Chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde, la star franco malienne née à Bamako il y a 28 ans qui avait grandi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a connu un premier succès planétaire avec son tube "Djadja" en 2018.

Aya Nakamura qui a sorti l'an passé son quatrième disque, "DNK", joue depuis dans la cour des très grands: elle a livré fin 2022 un show interactif dans "Fortnite", blockbuster du jeu vidéo friand de ce genre de collaborations, un type de passerelles réservé aux mégastars mondiales comme le rappeur américain Travis Scott ou la vedette brésilienne du foot Neymar.


JO-2024: les restaurateurs parisiens défendent leurs terrasses estivales

Les Français ont repris le chemin des cafés et préparé les visites tant attendues dans les cinémas et les musées, alors que le pays a assoupli ses restrictions pour revenir à la semi-normalité après plus de six mois de restrictions imposées par la loi Covid-19 à Paris, le 19 mai 2021 (AFP)
Les Français ont repris le chemin des cafés et préparé les visites tant attendues dans les cinémas et les musées, alors que le pays a assoupli ses restrictions pour revenir à la semi-normalité après plus de six mois de restrictions imposées par la loi Covid-19 à Paris, le 19 mai 2021 (AFP)
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  • 86% des Parisiens interrogés se déclarent attachés aux terrasses et 92% considèrent qu'elles constituent "un atout important pour le rayonnement de Paris".
  • la semaine dernière, trois associations de riverains ont dénoncé un "mépris de la santé des riverains", claquant la porte du Conseil de la nuit, une instance de concertation qui accompagne la mairie dans sa régulation du secteur.

PARIS : Le syndicat patronal des indépendants de l'hôtellerie-restauration en Ile-de-France a défendu mercredi l'attachement des Parisiens aux terrasses, alors que des associations de riverains s'élèvent contre l'extension des horaires d'ouverture des terrasses estivales pendant les JO.

Selon un sondage de l'Ifop commandé par le GHR-Paris Ile-de-France, 86% des Parisiens interrogés se déclarent attachés aux terrasses et 92% considèrent qu'elles constituent "un atout important pour le rayonnement de Paris".

"Pour les Parisiens, la terrasse est bien un élément du patrimoine touristique", a commenté Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l'Ifop, qui présentait les résultats de ce sondage mené début mars auprès d’un échantillon représentatif de 1.001 personnes majeures habitant à Paris.

"On en a eu assez de subir les foudres des associations de riverains sans avoir de données chiffrées, donc nous avons commandé ce sondage pour objectiver le débat", a expliqué Pascal Mousset, président du GHR Paris/IDF.

Les terrasses estivales de la capitale ont été réglementées en 2021 après la crise sanitaire du Covid-19, pendant laquelle les bars parisiens pouvaient étendre leur terrasse sur les trottoirs ou places de stationnement sur simple déclaration afin de compenser les pertes liées au confinement.

Elles ouvriront du 1er avril à fin octobre avec une autorisation jusqu'à 22h, étendue à minuit par la mairie de Paris à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques, pour une période courant du 1er juillet au 8 septembre.

Si les professionnels du GHR se sont montrés satisfaits de cette extension des horaires d'ouverture, la semaine dernière, trois associations de riverains ont dénoncé un "mépris de la santé des riverains", claquant la porte du Conseil de la nuit, une instance de concertation qui accompagne la mairie dans sa régulation du secteur.

"Paris doit continuer à lutter contre son image de ville-musée en même temps qu’elle fait face à quelques associations de riverains vocales mais peu nombreuses, sur les nuisances nocturnes", rétorque le GHR francilien.

"Aujourd'hui les terrasses estivales font partie du paysage, il y a eu très peu de verbalisation", assure M. Mousset, indiquant avoir identifié "quelques rues problématiques".

Si l'extension à minuit se passe bien cet été, le GHR souhaiterait qu'elle soit pérennisée, jugeant que la fermeture à 22 heures est compliquée, particulièrement pour les restaurateurs.

Sur les 15.000 débits de boisson de la capitale, seuls 3.000 bénéficient d'une autorisation pour une terrasse estivale, selon la mairie.

Les terrasses historiques, qui préexistaient au covid, peuvent rester ouvertes jusqu'à 2 heures du matin.


Le patronat satisfait des engagements sur les impôts, prudent sur l'assurance-chômage

Le président du Mouvement patronal des entreprises de France (MEDEF) Patrick Martin (Photo, AFP).
Le président du Mouvement patronal des entreprises de France (MEDEF) Patrick Martin (Photo, AFP).
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  • La CPME, deuxième organisation patronale, a également jugé positive la volonté de ne pas augmenter les impôts
  • «Lorsque la France compte plus de trois millions de demandeurs d’emploi indemnisés et que, dans le même temps, les chefs d’entreprise ont le plus grand mal à recruter, il est indispensable d’agir pour favoriser le retour à l’emploi»

PARIS: Le patronat s'est montré satisfait jeudi de l'engagement du Premier ministre Gabriel Attal de ne pas augmenter les impôts sur les entreprises, tout en soulignant que c'est aux partenaires sociaux d'élaborer les contours d'une future réforme de l'assurance-chômage.

Le président du Medef a "bien entendu" la "ligne rouge" de M. Attal, mercredi soir sur TF1, de ne pas augmenter les impôts sur les entreprises, "parmi les plus taxées au monde et qui créent les emplois", a souligné Patrick Martin dans un communiqué.

"C’est aussi notre ligne rouge et nous serons vigilants à ce qu’elle ne soit pas franchie", a-t-il insisté.

M. Martin, à la tête de la première organisation représentative du patronat, a souligné que "les partenaires sociaux s'empareront, le moment venu, d'un projet de nouvelle réforme de l'assurance-chômage", ainsi que l'a souhaité le Premier ministre.

"Cette réforme est envisageable", a-t-il concédé, sans réagir directement aux mesures que semble souhaiter M. Attal, "mais l’objectif de plein emploi que nous partageons" sera d'abord atteint "si l’activité économique retrouve un niveau satisfaisant".

La CPME, deuxième organisation patronale, a également jugé "positive" la volonté de ne pas augmenter les impôts, et espéré que serait tenu l'engagement de supprimer complètement l'impôt de production CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, NDLR) d'ici la fin du quinquennat.

3 millions de demandeurs d’emploi indemnisés

"Lorsque la France compte plus de trois millions de demandeurs d’emploi indemnisés et que, dans le même temps, les chefs d’entreprise ont le plus grand mal à recruter, il est indispensable d’agir pour favoriser le retour à l’emploi", poursuit la CPME.

Mais elle souligne également que c'est aux partenaires sociaux de "prendre les mesures qui s’imposent". Même si, a concédé sur Sud Radio son président François Asselin, "quand bien même nous arrivons à signer un accord, l'Etat reprendra la main pour mettre en place les curseurs qu'il a en tête".

La CPME est "favorable à ce que l’on revienne sur la durée minimale d’affiliation pour bénéficier de l’indemnisation" - actuellement six mois de travail au cours des deux dernières années - mais "ne souhaite pas diminuer le montant" de celle-ci.

M. Asselin s'est en revanche dit favorable à l'abaissement envisagé, de 18 à douze mois, de la durée d'indemnisation, car après une perte d'emploi, "il faut raccrocher le plus rapidement possible au marché du travail", selon lui.

M. Asselin a critiqué l'idée de M. Attal d'instaurer la semaine de travail en quatre jours. "Je veux rester le garant de l'organisation de mon entreprise", a-t-il dit.

La CPME déplore que M. Attal n'ait pas évoqué la dette publique ou "la réforme de l'action publique" et des effectifs de fonctionnaires, mercredi. "Ne se préoccuper que des seules dépenses des régimes sociaux ne suffira pas" à rétablir les finances publiques, estime-t-elle.

Marc Sanchez enfin, secrétaire général du SDI (Syndicat des indépendants et des TPE), qui représente 25.000 très petites entreprises, a estimé aussi que ces petits patrons étaient "soulagés" par la confirmation qu'il n'y aurait pas de hausse d'impôts.

"Pour autant, combler les déficits par le plein emploi relève de la méthode Coué déjà à l’œuvre depuis plusieurs mois", a-t-il relevé dans un communiqué.

Selon lui, les TPE "sont loin d’être en capacité de recruter en masse dans un contexte économique dégradé sans changement drastique du poids des charges qui pèsent sur les salaires".

Pour le SDI, il faut une "remise à plat d’un système structurellement défaillant", solution "qui nécessite du courage politique", selon lui.