Nucléaire: EDF sous pression de l'Etat pour produire plus avec les centrales existantes

L'Etat-actionnaire demande à l'électricien national de produire plus, en optimisant les capacités de son parc nucléaire existant composé de 56 réacteurs mis en service entre 1979 et 2002 (Photo, AFP).
L'Etat-actionnaire demande à l'électricien national de produire plus, en optimisant les capacités de son parc nucléaire existant composé de 56 réacteurs mis en service entre 1979 et 2002 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 12 avril 2023

Nucléaire: EDF sous pression de l'Etat pour produire plus avec les centrales existantes

  • La décision de l'exécutif a été prise le 3 février lors d'un Conseil de politique nucléaire (CPN) réuni par le président Emmanuel Macron
  • L'enjeu est crucial pour EDF, en voie de renationalisation complète, et dont la production nucléaire recule depuis des années

PARIS: Le gouvernement a demandé à EDF d'étudier le scénario d'une augmentation de la puissance de ses réacteurs existants pour redresser sa production électrique après une année noire 2022 qui l'a vue tomber à son niveau le plus bas depuis 30 ans.

L'Etat-actionnaire demande à l'électricien national de produire plus, en optimisant les capacités de son parc nucléaire existant composé de 56 réacteurs mis en service entre 1979 et 2002.

"J’ai demandé à EDF de mettre à l’étude une augmentation de puissance du parc nucléaire français, en lien avec l’ASN", l'Autorité de sûreté nucléaire, a confirmé à l'AFP la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher après s'être exprimée dans Le Monde mardi.

"Cette instruction technique s'inscrit dans l'ensemble des mesures visant à augmenter la production d'énergie décarbonée en France et donc dans la politique de relance de la filière nucléaire française", a précisé le ministère.

L'enjeu est aussi crucial pour EDF, en voie de renationalisation complète, et dont la production nucléaire recule depuis des années, jusqu'à atteindre son niveau le plus faible depuis 30 ans à 279 térawattheures (TWh) en 2022 à cause de travaux liés à des problèmes de corrosion.

La décision de l'exécutif a été prise le 3 février lors d'un Conseil de politique nucléaire (CPN) réuni par le président Emmanuel Macron. C'est ce même conseil de politique nucléaire qui avait acté dans le plus grand secret la réforme contestée de la sûreté nucléaire.

Raccourcir les maintenances

Cette mesure d'augmentation de puissance "pourra contribuer à augmenter la production d’électricité nucléaire, qui reste encore inférieure à son potentiel", estime le ministère

Concrètement, il s'agit de gagner des marges indépendamment de la construction de six réacteurs EPR de nouvelle génération, dont le premier est envisagé pour 2035-2037... dans le meilleur des cas.

L'étude portera sur "l’ensemble des trois paliers (catégories, NDLR) de réacteurs nucléaires existants", qui fournissent l'essentiel de leur courant aux Français: les paliers de 900 MW, et les plus récents de 1 300 MW et 1 450 MW.

Doper les capacités permettrait des gains de puissance de l'ordre de "4–5%" pour certains réacteurs, estimait fin mars Sylvie Richard, directrice du programme grand carénage d'EDF.

"Chaque mégawatt est bon à prendre", avait-elle plaidé lors d'une visite de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher).

Si ces modifications étaient décidées sur l'ensemble du parc d'une capacité totale installée de 61,4 GW, une augmentation de 3% de la production reviendrait à ajouter l'équivalent de la puissance de "deux réacteurs", indiquait de son côté la ministre dans les Echos le 1er mars.

Selon le ministère, l'instruction sera menée "d’ici fin 2023" et "fera l’objet d’un point d’étape au conseil de politique nucléaire de fin d’année".

Mais pour l'heure, l'ASN indique à l'AFP ne pas encore avoir "reçu de dossier d’EDF à ce sujet".

Concrètement, l'étude technique évaluera prioritairement les modifications possibles dans le circuit secondaire, là où la vapeur produite dans le circuit primaire est envoyée dans les turbines géantes du turbo-alternateur pour être transformée en électricité.

Pourquoi le circuit secondaire en priorité? Parce que "les enjeux de sûreté devraient être moins structurants que sur le circuit primaire", la partie abritant le combustible nucléaire, avance le ministère.

Mais ce n'est pas tout. Le gouvernement compte travailler sur la réduction de la durée des arrêts de maintenance et sur "l'excellence opérationnelle" pour relever la production d'EDF dans une fourchette située entre 350 et 380 TWh, dans les prochaines années, soit une augmentation d'environ 30%. EDF serait alors encore bien loin de son âge d'or quand il produisait 430 TWh, comme en 2005.

De tels coûts de modification ou d'optimisation viendraient s'ajouter à la facture totale du grand carénage, ce programme colossal qui vise à moderniser et prolonger la durée de vie des centrales au-delà de 40 ans. Son coût réévalué avoisine les 66 milliards d'euros.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.