Au procès du PKK à Paris, du sursis à 6 ans de prison requis pour «financement du terrorisme»

Le procès se poursuit jeudi avec les plaidoiries de la défense (Photo, AFP).
Le procès se poursuit jeudi avec les plaidoiries de la défense (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 13 avril 2023

Au procès du PKK à Paris, du sursis à 6 ans de prison requis pour «financement du terrorisme»

  • Ce dossier a une dimension «symbolique», celle du «bien fondé ou non» de la qualification terroriste retenue, reconnaît d'emblée le procureur antiterroriste
  • Les avocats de la défense la contestent, et l'ont imposé au coeur des débats depuis le début du procès la semaine dernière

PARIS: "Le droit", plutôt que "la politique". Du sursis à six ans de prison ont été requis à l'encontre de 11 membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), jugés à Paris notamment pour "financement du terrorisme".

Ce dossier a une dimension "symbolique", celle du "bien fondé ou non" de la qualification terroriste retenue, reconnaît d'emblée le procureur antiterroriste au début de ses réquisitions. Les avocats de la défense la contestent, et l'ont imposé au coeur des débats depuis le début du procès la semaine dernière.

Le PKK, engagé depuis 1984 dans une lutte armée pour un Kurdistan indépendant, est l'ennemi juré de la Turquie qui le classe comme organisation "terroriste", à l'instar de l'Union européenne et donc de la France.

Les prévenus sont principalement accusés d'avoir collecté auprès de la diaspora kurde du sud-est de la France, la "kampanya", l'impôt révolutionnaire servant à financer le PKK.

"Il n'est pas question de savoir qui est le bon, et qui est le mauvais, il est question de droit", prévient le procureur Xavier Laurent.

Face aux "caricatures" parfois avancées par la défense, qui a raillé l'attitude de la France face aux Kurdes – "alliés" quand ils combattent l'État islamique (EI) en Syrie mais "terroristes" quand ils se battent contre la Turquie –, le tribunal n'a pas à faire de "politique", insiste le magistrat.

Au cours de l'audience, les prévenus, Kurdes originaires de Turquie âgés de 24 à 64 ans, ont choisi de nier contre toute vraisemblance leur appartenance au PKK, tout en reconnaissant une "sympathie" pour l'organisation.

Plusieurs d'entre eux n'ont pu s'empêcher de raconter à la barre ou depuis le box les "massacres", les "viols", la "persécution" de leur peuple par l'État turc.

"Les injustices qu'ils dénoncent méritent d'être entendues, pas pour délivrer un blanc-seing, mais pour comprendre", dit le procureur.

Interdiction de territoire

Mais les "exactions graves" contre le peuple kurde ne doivent pas faire oublier que "le PKK n'a pas déposé les armes", a des "modes opératoires qui sont toujours ceux d'une organisation terroriste", et commet "des actes de terrorisme dans un état tiers" – la Turquie, martèle-t-il.

"Si la conviction d'agir pour une bonne cause était absolutoire en matière de terrorisme vous n'aurez plus grand monde à juger", grince-t-il. Même si "évidemment", quand les hommes jugés se sont tenus "devant des drapeaux de l'EI ou d'Al-Qaïda, ça simplifie considérablement le débat".

"Tous défendent une cause qu'ils vont juger juste. La cause kurde ne peut pas faire exception parce qu'elle est kurde", et "le PKK doit être considéré comme une organisation terroriste", conclut-il.

Preuve cependant de la complexité du débat, en énonçant les peines requises, le magistrat ne demande pas l'interdiction du territoire français, habituelle dans les dossiers terroristes. La plupart des prévenus ont reçu l'asile en France, et "le danger auquel ils ont été confrontés" en Turquie est avéré, reconnaît-il.

Dans ce dossier qui permet une "plongée" dans la réalité des "bases arrières" du PKK en Europe, l'extorsion et le financement du terrorisme sont selon lui avérés.

Sur le banc des prévenus ou depuis le box où on l'écoute attentivement via les interprètes, il n'y pas que des "militants", qui n'auraient fait "que manifester ou signer des pétitions", continue le magistrat.

Pour le sud-est de la France où ils résident, le montant annuel de la "kampanya", l'impôt révolutionnaire servant à financer le PKK, s'élève à "des centaines de milliers d'euros", obtenus a minima par du "harcèlement" de membres de la diaspora, parfois sous la menace de violence, dit-il.

Ce sont les "collecteurs" qui "s'imposent, sous prétexte de boire un thé ou un café" chez les membres de la communauté kurde. Eux aussi qui fixent les montants, en fonction des revenus "réels, supposés ou en devenir pour ceux qui viennent d'ouvrir une affaire", rappelle le procureur.

Malgré les dizaines d'écoutes, de témoignages et de preuves matérielles, les prévenus ont là aussi "choisi de tout rejeter en bloc", regrette le procureur.

Le procès se poursuit jeudi avec les plaidoiries de la défense.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.