Israël: Les chrétiens orthodoxes défient les restrictions imposées pour Pâques

Un prêtre orthodoxe grec dans la cour de l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, lors de la cérémonie du feu sacré, le 23 avril 2022 (Photo, AFP).
Un prêtre orthodoxe grec dans la cour de l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, lors de la cérémonie du feu sacré, le 23 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 13 avril 2023

Israël: Les chrétiens orthodoxes défient les restrictions imposées pour Pâques

  • La décision de limiter l'accès à la cérémonie du feu sacré, la célébration la plus importante de Pâques pour l'Église orthodoxe orientale, a suscité la colère des responsables ecclésiastiques
  • Contrairement aux années précédentes, où jusqu'à 10 000 fidèles s'étaient entassés dans l'église du Saint-Sépulcre, seuls 1 800 d'entre eux seront autorisés à y pénétrer cette année

RAMALLAH: La police israélienne limitera le nombre de fidèles dans l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem pendant les cérémonies de la Pâque orthodoxe samedi, suscitant la colère des chefs religieux, qui ont déclaré qu'ils ne coopéreraient pas avec la police israélienne.

La décision de limiter l'accès à la cérémonie du feu sacré le samedi, la célébration la plus importante de Pâques pour l'Église orthodoxe orientale, a suscité la colère des responsables ecclésiastiques qui considèrent qu'elle s'inscrit dans le cadre des efforts déployés de longue date par Israël pour restreindre les droits et les libertés de la communauté chrétienne locale.

Se plaignant de mesures «musclées», ils ont déclaré qu'ils ne coopéreraient pas avec la police israélienne.

Dans une déclaration commune, le patriarcat grec orthodoxe, la Custodie de Terre Sainte et le patriarcat arménien ont déclaré qu'ils «continueront à respecter» leurs coutumes et que la cérémonie se déroulera comme elle l'a fait pendant deux millénaires, ajoutant que tous ceux qui souhaitaient participer au culte étaient invités à y assister.

Contrairement aux années précédentes, où jusqu'à 10 000 fidèles s'étaient entassés dans l'église du Saint-Sépulcre, seuls 1 800 d'entre eux seront autorisés à y pénétrer cette année, et 1 200 autres resteront à l'extérieur. Des postes de contrôle supplémentaires autour de la vieille ville limiteront également l'accès à la zone entourant l'église.

Cette année, la sensibilité autour des fêtes religieuses dans la vieille ville a été particulièrement élevée, le ramadan, la Pâque juive et Pâques coïncidant avec une période de tensions israélo-palestiniennes accrues.

La révocation de 739 permis accordés à des chrétiens palestiniens dans la bande de Gaza par Israël a également suscité l'indignation des membres de la communauté chrétienne à Gaza et de leurs dirigeants.

Environ 1000 chrétiens vivent dans la bande de Gaza, qui compte 2 millions d'habitants. La plupart d'entre eux sont grecs orthodoxes et célèbrent Pâques une semaine après la célébration occidentale, à l'église orthodoxe Saint Porphyre de Jérusalem.

Les habitants de Gaza doivent obtenir une autorisation des autorités israéliennes pour quitter l'enclave, qui fait l'objet d'un blocus de la part d'Israël et de l'Égypte depuis 2007.

Gaza compte trois églises : l'église orthodoxe, l'église baptiste de Gaza pour les chrétiens évangéliques et protestants et l'église catholique romaine de la Sainte Famille. La plupart des chrétiens de la bande de Gaza sont de confession orthodoxe.

Samer Tarzi, un chrétien orthodoxe de Gaza, a révélé à Arab News que les autorités israéliennes avaient officiellement informé la communauté que leurs permis avaient été rejetés.

Les autorités israéliennes ont contacté les chrétiens qui avaient quitté Gaza pour Jérusalem afin de célébrer la fête, leur demandant de rentrer chez eux avant le 13 avril.

«Chaque Pâques soulève un obstacle que les Israéliens utilisent comme prétexte pour annuler les permis et préserver Jérusalem. La semaine sainte est la base de la foi chrétienne, et nous sommes obligés de la passer, ainsi que Pâques, à Gaza cette année», a indiqué Tarzi, qui contrairement à sa famille, n'obtient généralement pas de permis pour Jérusalem pour des raisons inconnues.

«C'est une semaine sainte pour les chrétiens, puisque quiconque prie, jeûne, marche sur le chemin de la douleur et assiste à Pâques est considéré comme effectuant un pèlerinage chrétien», a ajouté Tarzi.

George Anton, de l'Église catholique de Gaza, a déclaré à Arab News que «révoquer les permis pour les chrétiens orthodoxes et les priver d'une visite à l'église du Saint-Sépulcre pendant Pâques signifie annuler Pâques et annuler le pèlerinage des chrétiens orthodoxes cette année, car la principale fête de la Résurrection se déroule à Jérusalem».

«Dans ce cas, toutes les visites de pèlerinage et toutes les cérémonies religieuses liées à la fête prendront fin, et les chrétiens orthodoxes devront célébrer Pâques dans l'église locale de Gaza», a-t-il poursuivi.

Les chrétiens de Gaza sont autorisés à se rendre à Jérusalem et à Bethléem deux fois par an, uniquement à Noël et à Pâques, ce qui leur a été refusé pendant près de deux ans lors des restrictions imposées par la Covid-19.

Des responsables de l'église à Jérusalem et à Bethléem ont signalé à Arab News que les chrétiens palestiniens risquaient de subir les répercussions d'une montée de la violence de l’extrême-droite, encouragée par le nouveau gouvernement israélien.

Le Centre Al-Mezan pour les droits de l'homme, basé à Gaza, a dénoncé l'action israélienne et a appelé la communauté internationale à faire son devoir pour assurer le respect des règles du droit international dans la région.

Le centre a avisé que les Palestiniens «prennent la peine de demander un permis et souffrent d'anxiété et de tension en attendant la réponse des autorités israéliennes, même si cette restriction viole le droit humanitaire international qui protège le droit des personnes vivant sous l'occupation de se déplacer librement dans le territoire occupé».

D’après le Centre des droits de l'homme local, les chrétiens de la bande de Gaza «se voient régulièrement refuser l'accès aux lieux saints dans les villes de Jérusalem et de Bethléem, ce qui constitue des violations constantes des droits des Palestiniens, des musulmans et des chrétiens à pratiquer leurs rites religieux».

La présidence palestinienne a déclaré : «Nous soutenons fermement les demandes des églises de Jérusalem de permettre aux pèlerins chrétiens d'accéder librement et sans problème aux cérémonies du Samedi Saint.»

Elle a également appelé tous les pèlerins à se rendre à l'église du Saint-Sépulcre, à participer à la célébration des activités du Samedi Saint et à pratiquer leur culte dans la liberté et la paix, exhortant la communauté internationale, en particulier l'administration américaine, à intervenir immédiatement afin de mettre un terme aux crimes israéliens, qui portent atteinte à la liberté de culte des croyants chrétiens et musulmans.

Par ailleurs, mercredi, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, s'est rendu dans la vieille ville de Jérusalem pour protester contre la décision du Premier ministre, Benjamin Netanyahou, d'empêcher les incursions des colons dans la mosquée Al-Aqsa pendant les dix derniers jours du ramadan, afin d'éviter toute escalade possible.

Ben-Gvir a vivement critiqué la décision de Netanyahou, la qualifiant de «grave erreur qui conduira à une nouvelle escalade».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Oman et le Liban appellent à un retrait total d’Israël et exhortent à la fin des attaques

Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
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  • Joseph Aoun et le sultan Haitham ben Tariq lancent un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais
  • Réaffirmation de la position arabe unifiée en faveur de la fin de l’occupation israélienne et de l’établissement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967

​​​​​​BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun et son homologue omanais, le sultan Haitham ben Tariq, ont lancé mercredi un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais et un retrait total de toutes les terres arabes occupées, avertissant que la poursuite des violations constitue une menace directe pour la stabilité régionale.

La déclaration a été faite lors d’un sommet de haut niveau à Mascate, où les deux dirigeants ont exprimé leur « profonde préoccupation face à l’agression israélienne en cours » et qualifié l’occupation de « violation flagrante » de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que d’autres résolutions internationales.

Les deux parties ont également exprimé leur soutien aux efforts internationaux visant à apaiser les tensions, stabiliser la situation sur le terrain, faciliter le retour des personnes déplacées et faire progresser la reconstruction post-conflit.

Aoun conduisait une délégation ministérielle libanaise à Oman, comprenant les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur, de la défense, de la santé et de l’agriculture, pour des discussions avec des responsables omanais.

La déclaration commune a mis l'accent sur le renforcement des relations bilatérales et l'élargissement de la coopération dans des secteurs clés tels que la politique, l'économie, l'investissement, le secteur bancaire, le tourisme, les transports et la logistique.

Les deux parties ont appelé à engager rapidement les préparatifs pour tenir la première session du Comité mixte omano-libanais, coprésidé par les ministres des affaires étrangères à Mascate, et à poursuivre de nouveaux accords et mémorandums d’entente destinés à renforcer la collaboration dans le commerce, la culture et la science. La déclaration a également souligné la nécessité de dynamiser la participation du secteur privé dans les opportunités de développement partagé.

La partie omanaise a réaffirmé son plein soutien à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’au renforcement des institutions étatiques libanaises, en particulier l’armée et les forces de sécurité légitimes, et à l’appui apporté au pays dans ses réformes économiques, financières et administratives.

Les deux parties ont réaffirmé la position arabe unifiée appelant à mettre fin à l’occupation israélienne et à établir un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Elles ont également souligné l’importance de renforcer la solidarité arabe, de respecter la souveraineté des États et de promouvoir les principes de bon voisinage et de droit international.

La visite officielle d’Aoun à Oman s’inscrivait dans le rôle établi de Mascate en tant que médiateur régional et international. Lors de ses rencontres, Aoun a salué le statut diplomatique et l’approche du Sultanat, la qualifiant de « sage et responsable ».

Il a salué la politique étrangère d’Oman, fondée sur le dialogue, la médiation, l’équilibre et le bon voisinage, estimant qu’elle avait conféré au Sultanat « un statut distingué et un rôle pivot dans la promotion de la stabilité et la résolution des conflits par des moyens pacifiques ».

Aoun a déclaré qu’au Liban, « nous tenons cette approche sage en haute estime et accordons une grande valeur au soutien constant du Sultanat envers le Liban dans divers forums internationaux, ainsi qu’à son appui face aux défis qui se dressent devant nous ».

Pour sa part, le sultan Haitham ben Tariq a réaffirmé l’engagement continu d’Oman envers la stabilité du Liban et son suivi attentif des développements récents dans le pays.

Il a souligné la profondeur des relations entre les deux pays et l’importance de renforcer la coopération et la coordination bilatérales. Le sultan a également salué les contributions positives de la communauté libanaise à Oman.

En marge de la visite, le ministre libanais de l’intérieur Ahmed Al-Hajjar a tenu une réunion avec son homologue omanais, Hamoud ben Faisal Al-Busaidi, au palais Al-Alam à Mascate. Ils ont souligné le renforcement de la coopération conjointe, en particulier dans les domaines de la sécurité et du maintien de l’ordre.

Selon une déclaration conjointe, les discussions ont également porté sur les efforts du Liban pour consolider la sécurité interne et maintenir la stabilité.

Ont participé aux discussions élargies, côté omanais : Al-Busaidi ; Shihab ben Tariq Al-Saïd, vice-premier ministre chargé des affaires de défense ; Badr ben Hamad Al-Busaidi, ministre des affaires étrangères ; Hamad ben Saïd Al-Aufi, chef du cabinet privé ; Mahad ben Saïd Ba’owain, ministre du travail et chef de la mission d’honneur ; Saoud ben Hamoud Al-Habsi, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydriques ; et Hilal ben Ali Al-Sabti, ministre de la santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com