Les colons autorisés à prier dans Al-Aqsa, deux Palestiniens tués par les forces israéliennes

Les tensions en Cisjordanie étaient vives ce mardi après que les services de sécurité israéliens ont autorisé lundi des colons à pénétrer dans la mosquée Al-Aqsa (Photo, Reuters).
Les tensions en Cisjordanie étaient vives ce mardi après que les services de sécurité israéliens ont autorisé lundi des colons à pénétrer dans la mosquée Al-Aqsa (Photo, Reuters).
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Publié le Mercredi 12 avril 2023

Les colons autorisés à prier dans Al-Aqsa, deux Palestiniens tués par les forces israéliennes

  • Des sources palestiniennes ont indiqué que les deux personnes décédées étaient d'anciens prisonniers et des membres des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa
  • Entre-temps, les visites de colons à la mosquée se sont poursuivies au sixième jour des vacances de la Pâque juive, et environ 800 d'entre eux y ont prié

RAMALLAH: Les tensions en Cisjordanie étaient vives ce mardi après que les services de sécurité israéliens ont autorisé lundi des colons à pénétrer dans la mosquée Al-Aqsa, en violation d'un statu quo interdisant de telles incursions au cours des dix derniers jours du ramadan.

L’armée israélienne a tué deux Palestiniens et en a blessé un troisième dans le village de Deir al-Hatab, à l'est de Naplouse, lors d'une embuscade tendue mardi près de la colonie d'Elon Moreh.

Des sources palestiniennes ont indiqué que les deux personnes décédées – Saoud al-Titi et Mohammed Abou Dira – étaient d'anciens prisonniers et des membres des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, l'aile militaire du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas.

Entre-temps, les visites de colons à la mosquée ont continué au sixième jour de la Pâque juive, et environ 800 d'entre eux y ont prié.

Selon des sources au Waqf islamique à Jérusalem, à Arab News, depuis le début de la Pâque juive, 3 430 colons ont visité Al-Aqsa et la mosquée s’est muée en caserne militaire pour l'armée israélienne.

Au cours de cette période, les fidèles musulmans à l'intérieur de la mosquée ont été dispersés de force à l’aide de gaz lacrymogènes, de balles en caoutchouc et de coups de matraques, a révélé l'une des sources, ajoutant que 440 Palestiniens ont été arrêtés.

Les colons ont visité le troisième lieu saint de l'islam de 7h00 à 11h30, rompant pour la première fois en vingt ans l'accord conclu pour les tenir à l'écart.

Le cheikh Ekrima Sa'id Sabri, ancien grand mufti de Jérusalem et de Palestine et actuel Imam à Al-Aqsa, a déclaré à Arab News qu'en vertu de cet accord, les non-musulmans «n'ont pas le droit de visiter l'enceinte pendant les dix derniers jours du ramadan». Pour la première fois, cet accord a été violé et Israël a permis à des juifs extrémistes de visiter l'enceinte.

«Le gouvernement israélien veut prouver que c'est lui qui décide de ce qui peut ou ne peut pas avoir lieu à Al-Aqsa, et nous considérons cela comme une violation et une provocation extrêmes», a-t-il indiqué.

La police israélienne déployée dans la vieille ville de Jérusalem a mis en place des postes de contrôle militaires sur les routes menant à Al-Aqsa, a imposé des restrictions sur les portes de la mosquée, a empêché les jeunes hommes d'y entrer pour accomplir la prière du fajr, a confisqué les pièces d’identité de certains fidèles après les avoir fouillés, et a interdit l'entrée aux personnes âgées de moins de 55 ans.

Les factions palestiniennes ont appelé les fidèles musulmans à continuer à se rendre à Al-Aqsa pour la défendre, en particulier au cours des dix derniers jours du ramadan.

Majdi Halabi, un expert palestinien des affaires israéliennes, a déclaré à Arab News que l'accord jordano-israélien sur Al-Aqsa ne permettait pas à la police israélienne d'expulser les fidèles de la mosquée ou de définir quels groupes d'âge pouvaient être autorisés à y prier.

Halabi a précisé que la police avait le pouvoir d'obtenir une décision des tribunaux israéliens pour empêcher les éléments extrémistes israéliens d'entrer à Al-Aqsa au motif qu'ils mettent en danger la paix publique et la situation sécuritaire.

«Il ne s'agit pas de tourisme à Al-Aqsa, comme le prévoit l'accord israélo-jordanien, mais plutôt d'une provocation et d'un défi lancé aux fidèles musulmans», a-t-il ajouté.

À Jérusalem, les forces de sécurité israéliennes ont arrêté un jeune homme et une femme du camp de réfugiés de Chuafat.

L'armée israélienne a également pris d'assaut Jénine et a arrêté cinq jeunes hommes de son camp. De violents affrontements ont éclaté entre les jeunes et les soldats, blessant deux Palestiniens par balle. Un autre jeune homme a également été arrêté dans la vieille ville d'Hébron.

L'armée israélienne a continué à renforcer ses mesures militaires dans la vallée du Jourdain, dans le nord de la Cisjordanie, pendant quatre jours consécutifs, provoquant des embouteillages aux postes de contrôle militaires de Tayaseer et de Hamra.

Les déplacements des Palestiniens ont récemment été perturbés par les opérations des forces israéliennes dans plusieurs régions, en particulier dans le village de Fruch Beit Dajan. Des sources ont rapporté que l'armée israélienne avait ouvert le feu sur un Palestinien près de la colonie de Kiryat Arba à Hébron.

Par ailleurs, mardi, des colons ont provoqué des émeutes dans la rue principale de Tuqu', au sud-est de Bethléem.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com