Deux Palestiniens tués par les forces israéliennes en Cisjordanie

Des soldats israéliens ratissent une zone, lors d'une opération de l'armée, près de la colonie d'Elon Moreh, près de Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 11 avril 2023 (Photo, AFP).
Des soldats israéliens ratissent une zone, lors d'une opération de l'armée, près de la colonie d'Elon Moreh, près de Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 11 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 11 avril 2023

Deux Palestiniens tués par les forces israéliennes en Cisjordanie

  • L'armée israélienne a indiqué avoir ouvert le feu et «neutralisé deux assaillants» ayant tiré depuis leur véhicule en direction de la position militaire d'Elon Moreh
  • Dans un communiqué, le mouvement Fatah a indiqué qu'ils appartenaient à sa branche armée, les brigades des martyrs d'Al-Aqsa

DEIR AL-HATAB: Deux combattants palestiniens ayant ouvert le feu sur des soldats israéliens ont été tués mardi dans le nord de la Cisjordanie occupée, dernier épisode d'une spirale de violences au Proche-Orient.

L'armée israélienne a indiqué avoir ouvert le feu et "neutralisé deux assaillants" ayant tiré depuis leur véhicule en direction de la position militaire d'Elon Moreh, située près de la ville palestinienne de Naplouse.

A la poursuite d'autres suspects, les soldats ont découvert plusieurs armes dans le secteur dont deux M-16, d'après un communiqué militaire, qui précise qu'il n'y a pas eu de blessés dans les rangs de l'armée.

Le ministère de la Santé palestinien a identifié les deux hommes comme étant Saoud Abdallah Saoud al-Titi et Mohammad Ghazi Abou Dhraa, tués par des balles israéliennes à Deir al-Hatab.

Dans un communiqué, le mouvement Fatah a indiqué qu'ils appartenaient à sa branche armée, les brigades des martyrs d'Al-Aqsa, et étaient originaires du camp de réfugiés de Balata à Naplouse.

"Je félicite les soldats qui ont éliminé deux terroristes ayant ouvert le feu sur eux près d'Elon Moreh", a écrit sur Twitter le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.

"Les soldats ont empêché une attaque contre des civils israéliens", a-t-il ajouté, saluant "une opération réussie".

Jérusalem

A Deir al-Hatab, un photographe de l'AFP a vu des soldats israéliens introduire un corps dans une ambulance et d'autres inspecter une voiture blanche aux fenêtres transpercées par des balles.

La Cisjordanie, territoire palestinien, est occupée depuis 1967 par Israël. Près de trois millions de Palestiniens y vivent, comme environ 490 000 Israéliens dans des colonies considérées par l'ONU comme illégales au regard du droit international.

Les échanges de tirs de mardi surviennent sur fond d'une flambée de violences depuis le début de l'année, particulièrement marquée depuis près d'une semaine.

Celle-ci a été ponctuée d'attentats meurtriers, de tirs de roquettes en provenance de Gaza, du Liban et de la Syrie, suivis de représailles israéliennes, après l'irruption brutale, le 5 avril en plein ramadan, de la police israélienne dans la mosquée Al-Aqsa.

Celle-ci est située sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme, également épicentre des tensions à Jérusalem.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et les autorités sécuritaires ont annoncé mardi interdire l'accès aux visiteurs juifs et aux touristes à l'esplanade jusqu'à la fin du ramadan, prévue en fin de semaine prochaine.

«Sécurité»

Mardi, une Israélo-britannique mortellement blessée dans une attaque, ayant également coûté la vie à deux de ses filles vendredi, a été inhumée dans la colonie de Kfar Etzion, entre Jérusalem et Hébron.

Depuis le début de l'année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à au moins 96 Palestiniens, 19 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

Ces chiffres incluent, côté palestinien, des combattants et des civils, dont des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils, dont des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.

Lundi, le Premier ministre Netanyahu a promis de "restaurer la sécurité" après cet énième accès de violence.

"Je vous le promets, nous atteindrons tous les vils terroristes qui ont tué nos citoyens et ils rendront des comptes, sans exception", a-t-il dit.

M. Netanyahu a également annoncé être revenu sur sa décision annoncée fin mars de limoger son ministre de la Défense. Yoav Gallant s'était ému publiquement de la division provoquée dans le pays par le projet de réforme de la justice voulu par le gouvernement et avait demandé une pause dans le processus.


Liban: quatre morts dans un raid israélien, riposte du Hezbollah et des factions alliées

Cette photo prise depuis le kibboutz de Malkia, au nord d'Israël, le long de la frontière avec le sud du Liban, montre de la fumée s'échappant du village libanais de Mays al-Jabal lors des bombardements israéliens le 5 mai 2024 (Photo, AFP).
Cette photo prise depuis le kibboutz de Malkia, au nord d'Israël, le long de la frontière avec le sud du Liban, montre de la fumée s'échappant du village libanais de Mays al-Jabal lors des bombardements israéliens le 5 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Les blessés ont été transportés vers des hôpitaux de la région
  • En près de sept mois de violences transfrontalières, au moins 389 personnes parmi lesquelles 255 combattants du Hezbollah et plus de 70 civils ont été tuées au Liban

BEYROUTH: «Quatre personnes d'une même famille» ont été tuées dans un «raid de l'armée israélienne» sur le village de Mays al-Jabal, a déclaré l'agence officielle d'information libanaise (ANI), actualisant un précédent bilan faisant état de trois victimes.

Il s'agit d'un homme, d'une femme et de leurs enfants âgés de 12 et 21 ans, d'après l'ANI, qui a précisé que deux autres personnes ont été blessées.

Depuis le début de la guerre à Gaza, le Hezbollah libanais, un allié du Hamas palestinien, échange quasi-quotidiennement avec l'armée israélienne des tirs à la frontière libano-israélienne. Des factions palestiniennes et autres groupes alliés ont aussi revendiqué des attaques depuis le Liban contre Israël.

Blessés transportés 

Selon ANI, des habitants du village inspectaient leurs maisons et magasins endommagés dans de précédents bombardements au moment du raid.

Les blessés ont été transportés vers des hôpitaux de la région.

Samedi soir, le Hezbollah a revendiqué des tirs sur des positions militaires dans le nord d'Israël.

Le Hezbollah a déclaré dans un communiqué avoir tiré « des dizaines de roquettes de types Katioucha et Falaq » sur Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël, «en réponse au crime horrible que l'ennemi israélien a commis à Mays al-Jabal », qui, selon lui, a tué et blessé des civils.

En près de sept mois de violences transfrontalières, au moins 389 personnes parmi lesquelles 255 combattants du Hezbollah et plus de 70 civils ont été tuées au Liban, selon un décompte de l'AFP. Au moins 11 combattants du Hamas ont été tués selon ce même décompte.

Côté israélien, 11 soldats et neuf civils ont été tués, selon un bilan officiel.


Le forum de Riyad examine le rôle de la traduction dans la promotion de l'identité saoudienne

L'Université Princesse Noura bent Abdelrahman accueillera le 15 mai une conférence intitulée « Traduire l'identité saoudienne à travers d'autres langues et cultures ». (SPA)
L'Université Princesse Noura bent Abdelrahman accueillera le 15 mai une conférence intitulée « Traduire l'identité saoudienne à travers d'autres langues et cultures ». (SPA)
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  • La conférence vise à contribuer à un objectif clé de la Vision 2030 du Royaume, à savoir la promotion des valeurs islamiques et de l'identité nationale, en encourageant les Saoudiens à traduire ces concepts dans d'autres langues et cultures
  • Le rôle de la traduction dans la promotion d'une image positive du Royaume sera également discuté, ainsi que la promotion de la reconnaissance internationale et la mise en évidence de l'impact culturel du Royaume

RIYAD : Le Collège des langues de l'Université Princesse Noura bent Abdelrahman de Riyad accueillera le 15 mai une conférence intitulée « Traduire l'identité saoudienne à travers d'autres langues et cultures ».

L'événement, dont le slogan est « Nous traduisons notre identité », aura lieu au département des conférences et des séminaires et est parrainé par le ministre saoudien de l'Éducation, Yousef Al-Benyan.

Il se concentrera sur le partage du patrimoine culturel, historique, littéraire et intellectuel du Royaume avec un public mondial, a rapporté l'agence de presse saoudienne.


L'interminable attente des proches de jeunes migrants tunisiens perdus en mer

El Hencha fait actuellement face à un exode de jeunes en quête de mieux comme en Europe. (X : @ClimateActionG1)
El Hencha fait actuellement face à un exode de jeunes en quête de mieux comme en Europe. (X : @ClimateActionG1)
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  • Les occupants du bateau étaient surtout des jeunes de 17 à 30 ans, originaires d'El Hencha, bourgade agricole de 6.000 habitants
  • Inès Lafi n'avait aucune idée des intentions de son frère Mohamed, presque 30 ans

EL HENCHA: La plupart avaient gardé le secret: une quarantaine de migrants tunisiens, très jeunes, ont embarqué clandestinement en janvier en quête du "paradis européen" et depuis plus de quatre mois, leurs proches désespèrent de recevoir des nouvelles des disparus.

Ils sont partis vraisemblablement de Sfax (centre), épicentre en Tunisie de l'émigration irrégulière vers l'Italie, la nuit du 10 au 11 janvier sur une mer démontée, selon les familles.

Les occupants du bateau étaient surtout des jeunes de 17 à 30 ans, originaires d'El Hencha, bourgade agricole de 6.000 habitants à 40 kilomètres au nord de Sfax. Une mère et son bébé de quatre mois étaient aussi du voyage.

Inès Lafi n'avait aucune idée des intentions de son frère Mohamed, presque 30 ans, qui gagnait sa vie en conduisant la camionnette familiale de "louage" (taxi collectif).

"Il est sorti vers 22H00 avec son téléphone, sans rien dire à mes parents, sans vêtements de rechange ni sac, comme s'il allait retrouver ses amis", raconte à l'AFP cette ouvrière de 42 ans, qui souffre d'insomnies depuis.

Yousri, 22 ans, est aussi parti en cachette. "La majorité des jeunes n'ont pas informé leur famille, ils se sont débrouillés pour avoir un peu d'argent", confirme M. Henchi, son oncle instituteur.

Meftah Jalloul, poissonnier de 62 ans, savait lui "depuis un certain temps" que son fils Mohamed, 17 ans, "voulait migrer en Europe" et le lui avait déconseillé "mais c'est devenu une idée fixe".

La nuit fatidique, il a tenté d'empêcher son unique garçon de sortir, l'implorant d'attendre une meilleure météo, mais "il m'a embrassé sur la tête et il est parti", relate M. Jalloul.

«Désespérance»

Le commerçant culpabilise: "chaque jour, il créait des problèmes à la maison, il voulait de l'argent pour migrer. C'est moi qui lui ai donné l'argent, donc je suis responsable".

Les Tunisiens ont représenté la deuxième nationalité des migrants illégaux arrivés en Italie (17.304) en 2023, après les Guinéens, selon des statistiques officielles.

"Cette immigration irrégulière ne s'explique pas seulement par des motifs économiques et sociaux", analyse Romdhane Ben Amor, porte-parole de l'ONG FTDES. Il y a aussi "le facteur politique (le coup de force du président Kais Saied à l'été 2021, NDLR) et le sentiment de désespérance des Tunisiens qui ne croient pas dans l'avenir du pays".

Les disparus d'El Hencha, issus de la classe moyenne, pas particulièrement pauvres, partageaient cette "sensation d'horizon bouché".

Le frère d'Inès avait un travail mais "avec 20 dinars par jour (trois euros environ), une fois payé ses cigarettes, il disait qu'il ne pouvait pas faire de projets, ni construire une maison, ni se marier".

Mohamed l'instituteur pointe du doigt "les jeunes déjà en Italie qui publient sur les réseaux sociaux (...) leur quotidien". Les autres "voient ça et veulent changer leur avenir. Ils imaginent l'Europe comme un paradis", souligne-t-il. C'était, pense-t-il, le cas de Yousri qui travaillait dans un café internet pour 10/15 dinars par jour après avoir quitté le lycée avant le bac.

Meftah Jalloul était lui d'accord pour que son fils, également décrocheur scolaire, émigre, mais légalement et seulement après avoir fait une formation. "Il pouvait apprendre un métier: plombier, menuisier, mécanicien", souligne le père de famille.

Aujourd'hui, M. Jalloul lutte pour garder espoir.

«Temps très mauvais»

"Quatre mois se sont écoulés et je pleure mon fils. Ma famille et moi, nous sommes épuisés", dit-il en fondant en larmes.

Lui et d'autres familles se raccrochent à l'idée que l'embarcation aurait pu dériver vers la Libye voisine. Des contacts ont été pris, des recherches menées, en vain.

Inès Lafi et Mohamed Henchi redoutent le pire. Plus de 1.300 migrants sont morts ou ont disparu dans des naufrages l'an passé près des côtes tunisiennes, selon le FTDES.

"Le temps était très mauvais. Même les pêcheurs qui connaissent la mer sont rentrés, lui est sorti", explique Inès, furieuse contre le passeur, connu de tous pour son activité clandestine, qui n'est pas non plus revenu de cette dernière traversée.

Aux autorités, les familles demandent la poursuite des recherches et davantage d'opportunités à El Hencha.

"Il faut enrichir la zone industrielle avec d'autres unités de production, fournir des emplois aux jeunes", estime M. Henchi.

Il faudrait aussi, dit l'instituteur, "construire un état d'esprit différent" avec des programmes éducatifs pour donner envie de bâtir son avenir en Tunisie. Sinon les jeunes "se contentent d'un tour au café, d'un peu de ping-pong ou volley-ball".