Retraites: dans la rue, avant le verdict constitutionnel

L'intersyndicale doit se réunir jeudi soir hors de la présence de la presse, selon des sources concordantes, pour préparer sa réaction aux décisions du Conseil constitutionnel attendues vendredi après-midi (Photo, AFP).
L'intersyndicale doit se réunir jeudi soir hors de la présence de la presse, selon des sources concordantes, pour préparer sa réaction aux décisions du Conseil constitutionnel attendues vendredi après-midi (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 13 avril 2023

Retraites: dans la rue, avant le verdict constitutionnel

  • Après près de trois mois, la mobilisation devrait rester conséquente, bien qu'en décrue par rapport à la dernière journée d'action, il y a une semaine
  • Les autorités prévoient entre 400 et 600 000 personnes dans les rues, à comparer avec les 570 000 recensés le 6 avril et 740 000 le 28 mars

PARIS: Ultime démonstration de force des opposants à la réforme des retraites avant le verdict du Conseil constitutionnel: des centaines de milliers de personnes sont attendues dans les cortèges de l'Hexagone jeudi à l'appel de l'intersyndicale, toujours unie.

Après près de trois mois, la mobilisation devrait rester conséquente, bien qu'en décrue par rapport à la dernière journée d'action, il y a une semaine.

Les autorités prévoient entre 400 et 600 000 personnes dans les rues, à comparer avec les 570 000 recensés le 6 avril et 740 000 le 28 mars.

"Ce n'est pas le moment de craquer car c'est ce qu'attendent Macron et Borne, que ça s'essouffle. Il faut continuer à montrer que le peuple est contre la réforme", explique Johan Chivert, un étudiant interrogé dans la Creuse.

"La décision de vendredi" du Conseil constitutionnel - dont les abords ont été symboliquement brièvement bloqués jeudi matin par des manifestants - "peut mettre un terme à toute cette mobilisation", mais "j'ai un peu peur que ça se radicalise dans les prochaines semaines", renchérit Yves Juruard, retraité, également dans la Creuse.

Côté transport, 3 TER sur 5 et 4 TGV sur 5, et seulement 1 Intercités sur 5 circulent. En région parisienne, le trafic du métro et des RER est légèrement perturbé.

La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de renoncer à 20% de leurs vols à Nantes, Bordeaux et Toulouse.

«On va se revoir»

Jeudi matin, des lycées et universités sont à nouveau bloqués, par exemple sur des campus de l'Université de Lille.

Dans l'énergie, l’entrée de la raffinerie de Feyzin, près de Lyon, a été bloquée deux heures. Un barrage filtrant a aussi été mis en place à la centrale nucléaire de Gravelines.

Côté déchets, la CGT a annoncé à Paris un "acte 2" de la mobilisation des éboueurs avec un nouvel appel à la grève reconductible à partir de jeudi. Les éboueurs parisiens n'avaient pas ramassé les poubelles pendant trois semaines en mars.

"Ce n'est pas le dernier jour de mobilisation, on va se revoir encore beaucoup", a déclaré en tout début de journée la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, depuis l'incinérateur d'Ivry-sur-Seine, près de Paris, à nouveau bloqué.

Outre Ivry, des actions ont été menées sur plusieurs sites de Seine-Saint-Denis, avec notamment des barrages filtrants devant l'incinérateur de Saint-Ouen.

Des blocages sont également en cours autour de plusieurs villes de l'ouest, notamment à Caen, Brest et Rennes où le dépôt de bus est aussi bloqué.

A Paris, la manifestation partira à 14H00 de la place de l'Opéra pour se diriger vers Bastille.

L'exécutif et les opposants à la réforme attendent la décision du Conseil constitutionnel, prévue vendredi en fin de journée. Il semble peu probable que les Sages annulent la totalité de la réforme.

Mais ils pourraient élaguer le texte et renforcer les arguments de l'intersyndicale en faveur d'une suspension ou d'un retrait.

Depuis Amsterdam, où il était en visite, Emmanuel Macron a promis mercredi aux syndicats, "dans un esprit de concorde", un "échange qui permettra d'engager la suite et de tenir compte" du verdict du Conseil.

«Attitude nouvelle»

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, suggère qu'en cas de censure partielle, le chef de l'Etat utilise l'article 10 de la Constitution pour permettre de proposer au Parlement une nouvelle délibération.

Une éventuelle validation par le Conseil constitutionnel du référendum d'initiative populaire lancé par la gauche pourrait également redonner aux opposants un nouvel objectif.

Dans un tel scénario, "on pourra s'engager sur une campagne, continuer la mobilisation sous des formes adaptées", expliquait mercredi Benoît Teste (FSU).

A gauche, la députée écologiste Sandrine Rousseau comme Manuel Bompard (LFI) ont appelé jeudi à "poursuivre" le mouvement.

Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a de son côté demandé jeudi qu'Emmanuel Macron adopte "une autre manière de gouverner".

Parmi les hypothèses envisagées pour la suite par les syndicats, des défilés unitaires le 1er mai, voire une vaste manifestation à Paris.

Ils doivent se réunir jeudi soir, selon des sources concordantes, pour préparer leur réaction aux décisions du Conseil constitutionnel.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.