Soudan: le G7 demande l'arrêt «immédiat» des combats

Cette image satellite distribuée avec l'aimable autorisation de Maxar Technologies, prise le 17 avril 2023, montre de la fumée s'échappant d'un bâtiment près de l'aéroport international de Khartoum. (Photo Handout / Satellite image ©2022 Maxar Technologies / AFP)
Cette image satellite distribuée avec l'aimable autorisation de Maxar Technologies, prise le 17 avril 2023, montre de la fumée s'échappant d'un bâtiment près de l'aéroport international de Khartoum. (Photo Handout / Satellite image ©2022 Maxar Technologies / AFP)
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Publié le Lundi 24 avril 2023

Soudan: le G7 demande l'arrêt «immédiat» des combats

  • Impossible de savoir quelle force contrôle quoi. Les deux camps disent tenir l'aéroport, le palais présidentiel et le QG de l'état-major
  • Le G7, l'ONU, les Etats-Unis ont encore redemandé ces dernières heures aux deux généraux de "cesser immédiatement les hostilités" qui pourraient être «dévastatrices pour le pays et toute la région»

KHARTOUM: Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont réclamé mardi l'arrêt "immédiat" des hostilités au Soudan, où les appels à la trêve sont toujours ignorés par les deux généraux en lutte pour le pouvoir qui entament leur quatrième jour de combats avec un bilan de près de 200 morts.

Dans le ciel de Khartoum, les avions de l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays depuis le putsch de 2021, tentent de venir à bout des tirs intenses des blindés des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", son second pour le coup d'Etat devenu depuis samedi son ennemi juré.

Dans un pays où la faim touche plus d'un habitant sur trois, humanitaires et diplomates disent ne plus pouvoir travailler. Trois employés du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été tués et des stocks d'aides pillés au Darfour (Ouest). Lundi, un convoi diplomatique américain a essuyé des tirs et l'ambassadeur de l'Union européenne a été "agressé dans sa résidence" à Khartoum.

Les combats de rue et les bombardements incessants depuis samedi ont fait plus de 185 morts selon l'ONU et poussé plusieurs ONG et agences de l'ONU a suspendre toute aide.

En dépit de l'appel du G7 "à toutes les parties à mettre immédiatement fin à la violence", mardi matin à Khartoum, pour le quatrième jour consécutif, des explosions et des hommes -- en treillis et parfois enturbannés comme les nomades du Darfour-- font régner la terreur alors que les familles, terrées chez elles sans électricité ni eau courante tentent de survivre avec leurs stocks de nourriture.

Les rares épiceries qui ouvrent ici et là préviennent qu'elles ne tiendront plus longtemps sans réapprovisionnement.

Hôpitaux en détresse
Les blessés, eux, sont plus de 1.800 recensés par l'ONU et peinent à rejoindre les hôpitaux. Ils
y courent toujours le risque d'être fauchés par des balles perdues ou les bombardements que militaires comme paramilitaires mènent en pleine zone résidentielle à Khartoum et ses banlieues.

Au Darfour, bastion du général Daglo et de milliers de ses hommes qui y ont mené des atrocités durant la guerre lancée en 2003, la situation est également dramatique.

Médecins sans Frontières (MSF) raconte avoir accueilli en deux jours 136 blessés dans son dernier hôpital fonctionnel au Darfour-Nord. "La majorité sont des civils qui ont été pris sous les tirs, dont beaucoup d'enfants", rapporte l'ONG. "Onze sont morts" faute d'équipement et de personnel.

Khartoum, épargnée durant les longues années de guerre contre des groupes rebelles à travers le pays, est depuis samedi un champ de bataille.

Les civils tentent de se faire invisibles. Quelques uns s'aventurent dehors pour acheter quelques victuailles ou tenter de trouver un générateur encore alimenté en fuel et recharger un téléphone ou une batterie. Les QG de l'armée et des paramilitaires, eux, sont visibles de loin: au-dessus d'eux s'élèvent des colonnes d'épaisse fumée noire.

Impossible de savoir quelle force contrôle quoi. Les deux camps disent tenir l'aéroport, le palais présidentiel et le QG de l'état-major.

Le G7, l'ONU, les Etats-Unis ont encore redemandé ces dernières heures aux deux généraux de "cesser immédiatement les hostilités" qui pourraient être "dévastatrices pour le pays et toute la région".

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est entretenu mardi avec les deux généraux. "Trop de civils ont déjà perdu la vie", a-t-il tweeté, soulignant "l'importance d'assurer la sécurité du personnel diplomatique et des travailleurs humanitaires".

Guerre «existentielle»

Mais les deux hommes semblent désormais ne plus vouloir reculer dans cette guerre devenue "existentielle" pour leurs camps, selon des chercheurs.

L'armée n'en finit plus de dénoncer à la télévision d'Etat "un coup d'Etat" de "rebelles soutenus par l'étranger". Hemedti a encore répété au téléphone à M. Blinken lutter "pour la liberté, la justice et la démocratie".

Ce slogan de la "révolution" de 2019 était jusqu'à récemment encore scandé dans la rue par les militants pro-démocratie qui veulent en finir avec le pouvoir militaire --quasiment une constante au Soudan depuis l'indépendance en 1956. Ils renvoient aujourd'hui dos à dos les deux belligérants et les forces politiques civiles qui négociaient avec eux un accord politique avant qu'éclatent les combats.

Le conflit était latent depuis des semaines entre le général Burhane et le général Daglo dont les ex-miliciens de la guerre du Darfour étaient devenus ces dernières années les supplétifs officiels de l'armée.

Il a explosé quand les deux généraux ont été forcés d'annoncer leur plan pour intégrer les FSR aux troupes régulières. Incapables de s'accorder sur un calendrier et les conditions de recrutement, ils ont fait parler les armes.

Pour le politologue Amr Chobaki, "la situation actuelle est le résultat des erreurs du régime Béchir et de la période de transition qui aurait dû, il y a quatre ans mois pour mois quand Béchir tombait, discuter l'unification des forces armées". En 2019 la rue avait poussé l'armée à limoger l'un des siens, l'ex-président Omar el-Béchir.

"Les civils voulaient démanteler l'ancien régime mais, quatre ans plus tard, ce qui a été démantelé ce sont les forces politiques et l'armée", explique-t-il à l'AFP. Et, ajoute-t-il, "de nombreux politiciens disent que c'est l'ancien régime qui est derrière les combats actuels".

Le grand voisin égyptien, lui, multiplie les initiatives. Il a appelé les deux généraux, l'Arabie saoudite, le Soudan du Sud et Djibouti, trois acteurs importants au Soudan. Lundi soir, le président Abdel Fattah al-Sissi a convoqué un Conseil de défense inhabituel. Il a plaidé pour "un retour à la table des négociations" et dit travailler au "retour" de "formateurs" militaires égyptiens enlevés samedi sur une base aérienne du Nord par les FSR.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com