Accord dans l'UE pour doper la production de semi-conducteurs

Les semi-conducteurs sont incontournables dans de nombreux objets du quotidien (smartphones, électroménager, autos...) mais aussi dans les centres de stockage de données, au cœur de l'économie numérique en plein boom, et ils sont essentiels aux technologies vertes cruciales pour décarboner l'économie (Photo, AFP).
Les semi-conducteurs sont incontournables dans de nombreux objets du quotidien (smartphones, électroménager, autos...) mais aussi dans les centres de stockage de données, au cœur de l'économie numérique en plein boom, et ils sont essentiels aux technologies vertes cruciales pour décarboner l'économie (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 19 avril 2023

Accord dans l'UE pour doper la production de semi-conducteurs

  • L'objectif affiché est d'atteindre 20% du marché mondial en 2030, soit deux fois plus qu'aujourd'hui: l'UE devra pour cela quadrupler sa production
  • Pour y parvenir, le texte prévoit de mobiliser 43 milliards d'euros d'investissements publics et privés dans le développement de centres de production

BRUXELLES: Le Parlement européen et les États membres de l'UE ont trouvé un accord mardi sur un plan visant à développer l'industrie des semi-conducteurs de l'Europe pour réduire sa dépendance envers l'Asie dans ce secteur stratégique.

"L'Europe prend son destin en main. En maîtrisant les semi-conducteurs les plus avancés, l'UE deviendra une puissance industrielle sur les marchés du futur", s'est félicité le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton, saluant ce texte connu sous le nom de "Chips Act".

L'idée est de "rééquilibrer et de sécuriser nos chaînes d'approvisionnement", a-t-il insisté.

L'objectif affiché est d'atteindre 20% du marché mondial en 2030, soit deux fois plus qu'aujourd'hui : l'UE devra pour cela quadrupler sa production.

Pour y parvenir, le texte prévoit de mobiliser 43 milliards d'euros d'investissements publics et privés dans le développement de centres de production. Des fonds européens existants seront mis à contribution, tandis que les règles de l'UE en matière d'aides d'État seront assouplies.

L'Europe a vu sa part de marché chuter ces dernières décennies à moins de 10% de la production mondiale, tandis que s'aggravait sa dépendance à l'égard des producteurs asiatiques qui dominent le marché mondial : Taïwan (où sont produites 90% des puces les plus avancées dans le monde), Corée du Sud, et de plus en plus Chine.

Or, la pandémie de Covid-19, en paralysant les chaînes d'approvisionnement en Asie, a entraîné d'importantes pénuries de puces au point de mettre en difficulté l'industrie automobile européenne --un électrochoc pour le continent.

La pandémie et les tensions géopolitiques autour de la Chine ont fait prendre conscience de la nécessité de produire en Europe ces composants indispensables et convaincu Bruxelles d'assumer une politique industrielle interventionniste dans un continent traditionnellement très ouvert à la concurrence mondiale.

L'UE mobilisera également 3,3 milliards d'euros pour la recherche et le développement, précise l'accord.

Un système de surveillance des pénuries sera établi pour permettre à la Commission d'agir en temps de crise, en priorisant les approvisionnements disponibles ou en réalisant d'éventuels achats communs.

«Base manufacturière solide»

Les semi-conducteurs sont incontournables dans de nombreux objets du quotidien (smartphones, électroménager, autos...) mais aussi dans les centres de stockage de données, au cœur de l'économie numérique en plein boom, et ils sont essentiels aux technologies vertes cruciales pour décarboner l'économie.

L'accord de mardi "ouvre la voie à une industrie des puces compétitive (en Europe), alimentera une industrie des technologies propres fabriquées en Europe, et renforcera notre résilience et notre souveraineté numérique", s'est félicitée la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

"Il n'y aura pas de transition verte ou numérique sans une base manufacturière solide", a renchéri M. Breton.

D'ores et déjà, le franco-italien STMicroelectronics ainsi que les américains GlobalFoundries et Intel ont dévoilé des projets de méga-usines de semi-conducteurs en France et en Allemagne : ils pourront désormais solliciter des subventions publiques.

L'Europe accuse un retard vis-à-vis de l'Asie, où l'essentiel de la production de puces s'effectue, à Taïwan avec le géant mondial du secteur TSMC, mais aussi en Corée du Sud, avec des leaders comme Samsung et SK Hynix.

Mais également vis-à-vis des États-Unis, maîtres dans le design des puces avec des acteurs comme Intel, Micron, Nvidia et AMD.

L'UE était par ailleurs sous forte pression face à l'accélération d'autres pays : les États-Unis ont adopté en août 2022 un plan à 52 milliards de dollars (47 milliards d'euros) pour relocaliser la fabrication de puces électroniques sur leur sol, tandis que Japon, Corée du Sud et Chine annoncent des investissements colossaux, et que Taïwan entend maintenir son avance.

Le texte s'inscrit dans la volonté de l'Europe de réduire sa vulnérabilité aux chocs géopolitiques, à la suite de la guerre en Ukraine qui a cruellement mis en lumière la dépendance des Vingt-Sept au gaz russe.

Bruxelles a proposé mi-mars un autre texte visant à sécuriser les approvisionnements en matières premières critiques indispensables à l'industrie européenne et notamment aux technologies vertes (batteries, éoliennes, solaire...), du lithium au cobalt en passant par le nickel ou les terres rares – des composants pour lesquels l'Europe reste fortement dépendante de la Chine.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com