Yémen: Accord trouvé entre l'ONU et une entreprise néerlandaise sur le pompage du pétrolier Safer

De gauche à droite : SMIT, filiale de Boskalis, navire de sauvetage Ndeavour; le pétrolier Safer rouillé, au large des côtes du Yémen ravagé par la guerre; Achim Steiner du Pnud (Photo, Pnud/Fondation Holm Akhdar).
De gauche à droite : SMIT, filiale de Boskalis, navire de sauvetage Ndeavour; le pétrolier Safer rouillé, au large des côtes du Yémen ravagé par la guerre; Achim Steiner du Pnud (Photo, Pnud/Fondation Holm Akhdar).
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Publié le Vendredi 21 avril 2023

Yémen: Accord trouvé entre l'ONU et une entreprise néerlandaise sur le pompage du pétrolier Safer

  • Les travaux devraient commencer en mai
  • Le projet est considéré comme une «étape cruciale»

LONDRES: Une société de sauvetage néerlandaise a annoncé jeudi qu'elle était parvenue à un accord avec l'ONU pour pomper le pétrole du Safer, un pétrolier rouillé au large des côtes du Yémen, pays ravagé par la guerre.

Cette décision a été acclamée comme une «étape cruciale» dans les efforts déployés afin d’éviter une éventuelle catastrophe environnementale, a annoncé jeudi sa société mère.

Le Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud) a finalisé mercredi le contrat pour la filiale de Boskalis, SMIT Salvage, afin de transférer le million de barils de pétrole à bord du FSO Safer vers un navire de remplacement sûr et de préparer le Safer pour le remorquage vers un chantier de démolition écologique.

Les travaux devraient commencer en mai, a-t-on annoncé.

L'accord conclu aujourd'hui entre le Pnud et SMIT Salvage, filiale de Boskalis, pour déployer une équipe d'experts de premier plan à bord du Ndeavour marque une nouvelle étape importante de l'opération «Stop Red Sea Spill» (Arrêtez le déversement dans la mer Rouge) visant à transférer le pétrole du FSO Safer en décomposition vers un navire temporaire sûr», a déclaré Achim Steiner, administrateur du Pnud.

«Nous avons hâte de travailler avec Boskalis et d'autres experts de premier plan pour éviter une catastrophe humanitaire, environnementale et économique. Nous appelons également les dirigeants de gouvernements et d'entreprises à se manifester et à nous aider à collecter les 29 millions de dollars (1 dollar américain = 0,91 euro) restants, nécessaires pour mener à bien cette opération de sauvetage complexe.»

David Gressly, coordinateur résident et humanitaire des Nations unies pour le Yémen, a déclaré que le projet montrait le rôle unique que les Nations unies pouvaient jouer dans la résolution de ces problèmes.

Gressly, qui dirige les efforts du système des Nations unies sur le Safer depuis 2021, a signalé que «toutefois, nous devons immédiatement combler le déficit de financement de 29 millions de dollars pour l'opération d'urgence et collecter les fonds supplémentaires nécessaires de manière à assurer le stockage à long terme du pétrole en toute sécurité.»

Le navire de soutien polyvalent Ndeavor, qui naviguera avec son équipage et ses experts, est chargé de générateurs, de pompes hydrauliques et d'autres équipements spécialisés pour mener à bien l'opération sur le Safer, dont les systèmes ne fonctionnent plus.

«Après une longue période de planification, nos experts en sauvetage sont impatients de se mettre au travail et de retirer le pétrole du Safer», a expliqué Peter Berdowski, PDG de Boskalis, qui a signé le contrat avec le Pnud par l'intermédiaire de sa filiale SMIT Salvage. «Je tiens à exprimer ma gratitude aux nombreux pays membres des Nations unies, notamment les Pays-Bas, pour leur soutien à cette opération. Le navire Ndeavor de Boskalis est prêt à partir, et je souhaite à l'équipage tout le succès possible dans cette mission importante.»

Ce lundi, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont annoncé qu'ils organiseraient conjointement une collecte de fonds le 4 mai dans le but de financer intégralement les deux phases du projet Safer.

«Une énorme catastrophe pétrolière est imminente, ce qui pourrait avoir de graves conséquences humanitaires, environnementales et économiques. Mais nous avons maintenant la possibilité de prévenir cette catastrophe», a affirmé Liesje Schreinemacher, ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération au développement.

«Les Pays-Bas ont travaillé dur afin de mobiliser des fonds pour l'opération et une nouvelle étape importante vient d'être franchie. C'est une bonne chose que l'entreprise néerlandaise Boskalis joue un rôle clé dans cette intervention. Les Pays-Bas continueront d'aider les Nations unies à mener à bien cette opération.

Les Nations unies ont reçu des engagements de financement fermes à hauteur de 99,6 millions de dollars. Le budget total pour cette première phase est de 129 millions de dollars, ce qui laisse un déficit de 29,4 millions de dollars. Un autre montant estimé à 19 millions de dollars est nécessaire pour la deuxième phase de l'opération.

Pour combler le déficit budgétaire, l'ONU fait appel aux États membres et aux entités privées, ainsi qu'au grand public, par le biais d'un appel au financement participatif (crowdfunding) auquel des milliers de personnes ont déjà contribué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite et la Commission Européenne concluent des négociations exploratoires sur la transition énergétique

Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson (Fournie)
Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson (Fournie)
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  • : Le ministre saoudien et le commissaire à l’énergie ont discuté de la coopération dans les domaines de l'énergie et des technologies propres.
  • Ce protocole d'accord, qui couvre de nombreux secteurs énergétiques et met l'accent sur la transition énergétique, devrait constituer une base solide et mutuellement bénéfique.

RIYAD : Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson, ont tenu des réunions bilatérales en marge du Forum économique mondial de Riyad.

Durant ces réunions, le ministre saoudien et le commissaire européen à l’énergie ont discute de la coopération dans les domaines de l'énergie et des technologies propres afin de renforcer les bilatéraux et de faire progresser les objectifs de l'accord de Paris et les résultats du consensus des Émirats arabes unis atteint lors de la COP28 qui s'est tenue à Dubaï l'année dernière.

Le ministre saoudien de l’énergie et le commissaire européen ont réaffirmé d’importants points auxquels le Royaume et l’Union Européenne sont fermement déterminés à réaliser ensemble.

Il s’agit notamment d’accélérer les investissements privés dans les énergies renouvelables et de coopérer en matière d'interconnexion électrique et d'intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique en renforçant notamment davantage l'infrastructure électrique par la gestion de la demande, le réseau intelligent et les mesures de résilience et de sécurité du réseau.

Ils ont également mis en avant de leurs décisions communes les secteurs de l'hydrogène et des technologies propres, y compris le captage, l'utilisation et le stockage du carbone en soutenant les possibilités de partenariats industriels dans ces secteurs et en garantissant des marchés de l'énergie abordables, sûrs et à l'épreuve du temps.

En s'appuyant sur la CCNUCC, l'accord de Paris et les résultats des récentes COP, l’Arabie saoudite et l’Union Européenne ont conclu des pourparlers en vue d'un protocole d'accord sur la coopération énergétique, concrétisant ainsi leur ambition commune afin d'accélérer les actions visant à tirer parti des opportunités économiques offertes par leurs transitions énergétiques respectives.

Ce protocole d'accord, qui couvre de nombreux secteurs énergétiques et met l'accent sur la transition énergétique, devrait constituer une base solide et mutuellement bénéfique pour orienter et ancrer les décisions d'investissement dans les secteurs de l'énergie et des technologies propres, impliquer et mobiliser les parties prenantes des secteurs publics, privés et financiers.

Ce protocole établit à coup sûr les bases d'un avenir énergétique plus durable et plus sûr, étayé par des marchés de l'énergie prévisibles et stables garantissant l'accès de tous à une énergie sûre, abordable, fiable et durable.

L'Arabie saoudite et la Commission européenne ont l'intention de conclure le protocole d'accord dans les prochains mois.


Le Prix international de la fiction arabe à un Palestinien prisonnier en Israël

Basim Khandaqji, 41 ans, a remporté le prix pour son roman "Masque, la couleur du ciel" qui raconte l'histoire de Nour, un archéologue vivant dans un camp de réfugiés à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël (Photo, X).
Basim Khandaqji, 41 ans, a remporté le prix pour son roman "Masque, la couleur du ciel" qui raconte l'histoire de Nour, un archéologue vivant dans un camp de réfugiés à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël (Photo, X).
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  • En l'absence de l'auteur, le prix a été remis à la propriétaire de la maison d'édition basée au Liban, lors d'une cérémonie à Abou Dhabi
  • Selon le président du jury de cette année, Nabil Suleiman, le roman «dissèque une réalité complexe et amère de fragmentation familiale, de déplacement, de génocide et de racisme»

 

ABOU DHABI: Un romancier palestinien détenu dans les prisons israéliennes depuis 2004 a remporté dimanche le Prix international de la fiction arabe (IPAF), une des récompenses littéraires les plus prestigieuses du monde arabe, ont annoncé les organisateurs.

Basim Khandaqji, 41 ans, a remporté le prix pour son roman "Masque, la couleur du ciel" qui raconte l'histoire de Nour, un archéologue vivant dans un camp de réfugiés à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël, qui trouve la carte d'identité bleue d'un Israélien dans la poche d'un vieux manteau.

Il adopte cette nouvelle identité, ou ce "masque", pour tenter de comprendre "l'occupant" israélien.

En l'absence de l'auteur, le prix a été remis à la propriétaire de la maison d'édition basée au Liban, lors d'une cérémonie à Abou Dhabi.

Réalité complexe et amère

Selon le président du jury de cette année, Nabil Suleiman, le roman "dissèque une réalité complexe et amère de fragmentation familiale, de déplacement, de génocide et de racisme".

Le romancier avait été arrêté en 2004 pour "activités terroristes" à l'âge de 21 ans. Il a été condamné à trois peines cumulées de prison à vie pour avoir "planifié et participé à un attentat suicide" à Tel-Aviv, a indiqué en février le Jérusalem Post quand le roman de Basim Khandaqji a été sélectionné pour l'IPAF.

Pendant son incarcération, le romancier a terminé ses études de Sciences politiques à l'université Al-Qods et a écrit plusieurs recueils de poèmes outre son roman primé.

Le lauréat reçoit 50.000 dollars et un financement sera mis à disposition par l'IPAF pour la traduction anglaise de son roman, selon les organisateurs.

La cérémonie de remise de l'IPAF a coïncidé cette année avec la guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien en territoire israélien le 7 octobre.


Irak: une compagnie émiratie suspend ses activités dans un complexe gazier

Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel (Photo, X).
Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel (Photo, X).
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  • Des tirs de roquettes Katyusha non revendiqués ont visé le complexe à plusieurs reprises ces dernières années
  • Les responsables kurdes ont précédemment accusé des groupes pro-iraniens d'être à l'origine de ces attaques

DUBAÏ: La firme émiratie Dana Gas a annoncé lundi la suspension de ses activités dans un complexe gazier de la région autonome du Kurdistan irakien à la suite d'une attaque de drone qui a tué quatre personnes.

Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel.

Quatre travailleurs sont morts et huit autres ont été blessés quand un drone a frappé un réservoir de stockage de condensat, a indiqué Dana Gas dans un communiqué transmis à la Bourse d'Abou Dhabi.

"Pour la sécurité de notre personnel et des installations, qui ont été très légèrement endommagées, nous avons décidé de suspendre temporairement la production et de mettre en place des changements spécifiques de procédure", a indiqué Dana Gas.

Tirs de roquettes

Des tirs de roquettes Katyusha non revendiqués ont visé le complexe à plusieurs reprises ces dernières années, sans causer de dommages significatifs.

Les responsables kurdes ont précédemment accusé des groupes pro-iraniens d'être à l'origine de ces attaques.

L'attaque de vendredi a perturbé l'approvisionnement en gaz des centrales électriques de la région, entraînant la perte de 2.500 mégawatts (MW) d'électricité, selon les autorités locales chargées de l'électricité.

Les forces de sécurité irakiennes ont mis en place une commission d'enquête, promettant de punir les "agresseurs".

Dana Gas a assuré qu'elle était "engagée avec les autorités gouvernementales à renforcer les mesures de sécurité et de défense afin de permettre la reprise de la production à l'installation gazière de Khor Mor".

Le champ gazier de Khor Mor se trouve entre les villes de Kirkouk et de Souleimaniyeh, dans une région administrée par les autorités du Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak.

Les quatre personnes tuées dans l'attaque sont toutes de nationalité yéménite, selon Peshawa Hawramani, porte-parole du gouvernement régional du Kurdistan.

En janvier, deux Katyucha ont pris pour cible le champ gazier, provoquant un incendie mais sans faire de victimes. À l'époque, des groupes irakiens pro-iraniens attaquaient les bases militaires accueillant les forces américaines en Irak et dans la Syrie voisine.