Au Chili, un arbre vieux de 5 000 ans, «capsule temporelle» de l'adaptation au changement climatique

Détail de l'"Alerce Milenario" dans le parc national Alerce Costero à Valdivia, Chili, pris le 10 avril 2023. Dans une forêt du sud du Chili, protégée des incendies et de l'exploitation forestière qui ont décimé l'espèce, un alerce géant a survécu pendant des milliers d'années. (AFP).
Détail de l'"Alerce Milenario" dans le parc national Alerce Costero à Valdivia, Chili, pris le 10 avril 2023. Dans une forêt du sud du Chili, protégée des incendies et de l'exploitation forestière qui ont décimé l'espèce, un alerce géant a survécu pendant des milliers d'années. (AFP).
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Publié le Samedi 22 avril 2023

Au Chili, un arbre vieux de 5 000 ans, «capsule temporelle» de l'adaptation au changement climatique

  • Ce Fitzroya cupressoides de 28 mètres de haut et quatre de diamètre, baptisé «Grand Abuelo» (arrière-grand-père), serait âgé de quelque 5 000 ans
  • Il a échappé aux incendies et à la surexploitation de cette espèce endémique du sud du continent américain, dont le bois, extrêmement résistant, a servi pendant des siècles à la construction de maisons et de bateaux

VALDIVIA : Dans une forêt du sud du Chili, un cyprès de Patagonie géant, en passe d'être certifié comme le plus vieil arbre de la planète, renfermerait des informations précieuses pour la science en matière d'adaptation au changement climatique.

Ce Fitzroya cupressoides de 28 mètres de haut et quatre de diamètre, baptisé "Grand Abuelo" (arrière-grand-père), serait âgé de quelque 5 000 ans. Il serait ainsi plus vieux que le doyen actuellement reconnu, le "Mathusalem", un pin Bristlecone de 4 850 ans, préservé dans un endroit tenu secret aux Etats-Unis.

"C'est un survivant. Aucun autre arbre n'a eu l'occasion de vivre aussi longtemps", assure face au spécimen Antonio Lara, chercheur à l'Université australe du Chili et au Centre chilien des sciences du climat et de la résilience, qui fait partie de l'équipe chargée d'étudier l'âge de l'arbre.

Au bord du ravin où il se trouve, dans la région de Los Rios, à 800 km au sud de Santiago, il a échappé aux incendies et à la surexploitation de cette espèce endémique du sud du continent américain, dont le bois, extrêmement résistant, a servi pendant des siècles à la construction de maisons et de bateaux.

Histoire de famille

Avant même son entrée au Guinness des records, les touristes marchent pendant une heure dans une forêt de mélèzes plus jeunes (300 à 400 ans) pour réaliser un selfie au côté de l'arbre au tronc épais et sinueux recouvert de mousses et de lichens.

Sa notoriété grandissante a poussé l'Office national des forêts à augmenter le nombre de gardes forestiers et limiter les visites, seulement sur inscription préalable.

Le "Gran Abuelo" a été découvert en 1972 par un garde forestier, Anibal Henriquez, qui "ne voulait pas que les gens et les touristes sachent (où il se trouve), parce qu'il savait qu'il était très précieux", explique sa fille Nancy Henriquez, elle-même garde forestière.

Le petit-fils d'Anibal, Jonathan Barichivich, a grandi en jouant parmi ces cyprès de Patagonie et est aujourd'hui l'un des scientifiques qui étudient l'espèce au sein du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement, à Paris.

En 2020, dans le cadre de ses recherches sur le changement climatique, il a extrait, avec Antonio Lara, un échantillon de l'arbre à l'aide de la plus longue foreuse manuelle existante. Mais ils n'ont pu atteindre son centre.

Cet échantillon a été formellement estimé à 2 400 ans et, grâce à un modèle prédictif, "80% des trajectoires possibles indiquent que l'arbre aurait 5 000 ans", explique M. Barichivich, qui espère publier ses travaux prochainement.

L'étude a suscité l'enthousiasme du monde scientifique, car la dendrochronologie --l'étude de l'âge des arbres à partir des cernes de leur tronc-- a ses limites lorsqu'il s'agit de mesurer des spécimens plus anciens, car beaucoup ont des noyaux pourris.

«Symboles de résilience»

"Ce n'est pas seulement son âge, il y a beaucoup d'autres raisons qui donnent à cet arbre de la valeur et du sens et qui justifient la nécessité de le protéger", explique M. Lara.

Témoin des 5 000 dernières années, il est considéré comme une formidable "capsule temporelle" qui stocke des informations sur le passé et sur la manière dont ces arbres ont réussi à s'adapter aux changements climatiques et à leur environnement.

Rares sont les arbres si anciens. La plupart ont moins de 1.000 ans et très peu ont vécu plus de 2 à 3 000 ans.

"Ils sont comme un livre ouvert", explique Carmen Gloria Rodriguez, assistante de recherche au laboratoire de dendrochronologie et de changement global de l'Université australe.

Ils témoignent notamment des années sèches (avec des anneaux plus étroits) et des années pluvieuses (plus larges) et peuvent donner des indications des incendies et tremblements de terre.

"Ils sont des symboles de résilience et d'adaptation. Si ces arbres disparaissent, une clé importante de la façon dont la vie s'adapte aux changements de la planète disparaît avec eux", assure M. Barichivich.


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
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  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le rappeur français Jul, toujours champion du streaming en 2025, sort un double album

Jul, photo X, compte du rappeur.
Jul, photo X, compte du rappeur.
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  • Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril
  • Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026

PARIS: Numéro 1 des artistes les plus streamés dans l'Hexagone en 2025, le rappeur français Jul, originaire de Marseille (sud-est), sort vendredi "TP sur TP", un double album enregistré à Paris contenant des duos éclectiques, de Naza au groupe corse I Muvrini.

"Je fais tout à l'instinct, tout sur l'esprit du moment", confie Jul dans le documentaire qui accompagne cette sortie, disponible sur YouTube.

Le film plonge dans les coulisses de la création du disque lors de sessions d'enregistrement nocturnes dans un studio parisien, où il dit être venu chercher "une autre inspiration".

"J'ai toujours fait des bons albums avec la grisaille", sourit "le J", loin de Marseille, la ville dont il est devenu un emblème jusqu'à être, à l'arrivée de la flamme olympique sur le Vieux-Port en provenance de Grèce, l'un des premiers porteurs français des Jeux de Paris en 2024.

En une quinzaine de jours, cet artiste prolifique - une trentaine d'albums, au moins deux nouveautés par an depuis 2014 -, a bâti un double opus de 32 morceaux, via son label indépendant D'or et de platine.

"J'essaie d'innover, j'essaie de faire ce que j'aime", lâche le rappeur de 35 ans.

Le titre de l'album, "TP sur TP", s'inscrit dans son univers: "TP" signifie "temps plein", en référence au volume horaire des dealers et autres petites mains d'un trafic qui gangrène la cité phocéenne.

A ses yeux, sa musique n'évoque "que de la réalité", des instants de vie "que ce soit dans la trahison, que ce soit dans les joies, les peines". Comme des photos qui défilent sur un téléphone, "mes sons, c'est mes souvenirs à moi", compare-t-il dans le documentaire.

Parmi les duos figurent son ami Naza, la star américaine des années 2000 Akon ("Lonely") ou encore le trublion catalan du rap Morad.

Jul rend aussi hommage à ses racines familiales corses, avec "A chacun sa victoire", titre où il conte l'espoir aux côtés du célèbre groupe I Muvrini, et dans une autre chanson avec Marcu Antone Fantoni.

Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril. Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026.

En parallèle, son règne sur le classement des artistes les plus écoutés en streaming en France se poursuit: en 2025, il reste numéro 1 pour la cinquième année consécutive sur Spotify et la sixième année d'affilée sur Deezer, selon les données de ces plateformes publiées cette semaine.


A Notre-Dame de Paris, plus de 11 millions de visiteurs un an après la réouv

Une foule se rassemble devant la cathédrale Notre-Dame illuminée lors d'une cérémonie marquant la réouverture de cet édifice emblématique, dans le centre de Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
Une foule se rassemble devant la cathédrale Notre-Dame illuminée lors d'une cérémonie marquant la réouverture de cet édifice emblématique, dans le centre de Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
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  • Un an après sa réouverture, Notre-Dame de Paris a accueilli plus de 11 millions de visiteurs, dépassant largement sa fréquentation d’avant l’incendie
  • De nouveaux travaux extérieurs sont prévus au-delà de 2030, poussant l’établissement public à lancer un nouvel appel aux dons

PARIS: Un an après sa réouverture, Notre-Dame de Paris a accueilli plus de 11 millions de personnes, qui se pressent pour admirer la pierre blonde et le mobilier épuré de l'édifice victime d'un incendie géant en 2019.

Le 7 décembre 2024, la cathédrale était rouverte après plus de cinq ans de travaux, en présence de chefs d’État dont Emmanuel Macron et Donald Trump, lors d'une cérémonie retransmise en mondovision.

Un an plus tard, "la cathédrale a accueilli plus de 11 millions de visiteurs venus du monde entier", soulignent ses responsables.

Maria Vega, Colombienne de 22 ans, n'envisageait pas un voyage à Paris sans passer par Notre-Dame. "C'est particulièrement important pour moi qui me suis récemment réengagée dans l'Eglise", explique la jeune femme qui s'émerveille d'une restauration "très précise": "La beauté et la simplicité sont frappantes."

Dany Tavernier, 55 ans, venue de Seine-et-Marne avec sa famille, visite pour la première fois la cathédrale restaurée: "C'est magnifique, on voudrait en voir plus, comme la +forêt+ de la charpente", dit-elle à la sortie de l'édifice.

La cathédrale a dépassé ses niveaux de fréquentation (estimés autour de 8 à 9 millions d'entrées) d'avant l'incendie du 15 avril 2019, qui avait ravagé la toiture et la charpente de ce chef d'œuvre de l'art gothique du XIIe siècle.

Un chantier titanesque, financé grâce à 843 millions d'euros de dons, a été nécessaire pour restaurer la cathédrale qui ne désemplit pas depuis sa réouverture.

Les files s'étirent toujours sur le parvis, surtout le week-end, mais "aujourd'hui, la queue est tout à fait satisfaisante", assure-t-on à la cathédrale.

Les visiteurs individuels peuvent entrer avec ou sans réservation, et toujours gratuitement, malgré l'idée d'une contribution de 5 euros avancée par la ministre de la Culture Rachida Dati. Une suggestion rejetée par le diocèse de Paris, au nom de la mission d'accueil inconditionnel de l’Église.

- Dons -

Face à l'afflux de visiteurs, on affiche toutefois à Notre-Dame une volonté de "réguler" les entrées, particulièrement pendant les offices, en fonction du nombre de visiteurs déjà présents. "Il est important de bien accueillir, que ce soit agréable pour tous de venir, pour prier et visiter, dans un environnement paisible", ajoute-t-on.

"Quand vous êtes à l'intérieur, vous pouvez vraiment prier, je viens de le faire pendant vingt minutes, vous n'entendez pas les gens autour", assure Melissa Catapang, 39 ans, venue de Dubaï, qui loue "la solennité" de l'endroit.

Car la cathédrale se veut aussi "pleinement lieu de prière" avec plus de 1.600 célébrations organisées cette année, et un véritable essor des pèlerinages: plus de 650, dont un tiers venus de l’étranger.

Il s'agit là d'un phénomène relativement nouveau, des pèlerins venant pour la Vierge, d'autres pour la couronne d'épines - une relique acquise par Saint Louis en 1238 -, d'autres encore mus par "l'espérance, le renouveau, la résilience".

La cathédrale compte poursuivre cette dynamique spirituelle et culturelle.

Jusqu'au 2 février, une crèche provençale d'une cinquantaine de santons est installée.

La couronne d'épines est désormais présentée en ostension tous les vendredis de 15H00 à 18H30 - alors qu'elle n'était jusqu'ici vénérée que le premier vendredi de chaque mois.

Les vitraux contemporains de l'artiste Claire Tabouret seront installés fin 2026 pour remplacer six des sept baies du bas-côté sud de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc. Mais dès mercredi, des maquettes grandeur nature seront exposées au Grand Palais.

Et s'il reste 140 millions d'euros sur les dons collectés, "il manque encore au moins l'équivalent" pour terminer la restauration d'un édifice qui n'était pas en bon état avant l'incendie, souligne l"établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, maître d'ouvrage de la restauration, qui lance un appel aux dons.

Des travaux sur des parties extérieures "ont été engagés en 2025 et devront être programmés jusqu’au-delà de 2030", ajoute-t-on: après la restauration déjà lancée du chevet, il faudra se pencher sur la sacristie, les trois grandes roses de la cathédrale, les façades nord et sud du transept, le presbytère...

La Fondation Notre Dame espère elle lever 6 millions d'euros.