Une exposition d'art à L.A. sur les femmes du Moyen-Orient, en plein débat sur les droits reproductifs aux États-Unis

Intitulée, «les femmes définissant les femmes dans l'art contemporain du Moyen-Orient et au-delà», l'exposition met en avant des artistes issues d'une vingtaine de pays différents (Photo, AFP).
Intitulée, «les femmes définissant les femmes dans l'art contemporain du Moyen-Orient et au-delà», l'exposition met en avant des artistes issues d'une vingtaine de pays différents (Photo, AFP).
Intitulée, «les femmes définissant les femmes dans l'art contemporain du Moyen-Orient et au-delà», l'exposition met en avant des artistes issues d'une vingtaine de pays différents (Photo, AFP).
Intitulée, «les femmes définissant les femmes dans l'art contemporain du Moyen-Orient et au-delà», l'exposition met en avant des artistes issues d'une vingtaine de pays différents (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 22 avril 2023

Une exposition d'art à L.A. sur les femmes du Moyen-Orient, en plein débat sur les droits reproductifs aux États-Unis

  • Le visiteur est accueilli par les yeux ombrageux d'une Iranienne, toute de noir voilée et armée de gants de boxe rouge: photographiée seule au milieu d'une avenue déserte, elle semble prête au combat
  • Le plus gros contingent d'œuvres provient de créatrices originaires d'Iran, actuellement secoué par une large vague de contestation, depuis la mort en septembre de Mahsa Amini

LOS ANGELES: Opprimées, impuissantes ou réduites au silence les femmes du Moyen-Orient ? Le musée d'art de Los Angeles (Lacma) bat en brèche ces clichés éculés, avec une exposition qui souligne en creux les luttes de toutes les femmes du monde, en plein débat sur les droits reproductifs aux Etats-Unis.

Le visiteur est accueilli par les yeux ombrageux d'une Iranienne, toute de noir voilée et armée de gants de boxe rouge: photographiée seule au milieu d'une avenue déserte, elle semble prête au combat.

Ce cliché de la photo-journaliste iranienne Newsha Tavakolian résume l'esprit de cette exposition, qui s'ouvre dimanche.

"Il y a tellement de gens qui pensent que toutes les femmes du Moyen-Orient sont les mêmes, qu'elles sont toutes oppressées, invisibles, avec des vies horribles", explique à l'AFP la commissaire Linda Komaroff. "Ce n'est pas vrai. Elles sont comme les autres femmes partout ailleurs. Elles ont une capacité à agir, et elles s'en servent."

«Il y a tellement de gens qui pensent que toutes les femmes du Moyen-Orient sont les mêmes, qu'elles sont toutes oppressées, invisibles, avec des vies horribles», explique à l'AFP la commissaire Linda Komaroff (AFP).
«Il y a tellement de gens qui pensent que toutes les femmes du Moyen-Orient sont les mêmes, qu'elles sont toutes oppressées, invisibles, avec des vies horribles», explique à l'AFP la commissaire Linda Komaroff (AFP).

La reproduction en filigrane

Photographies, sculptures, peintures... avec cette collection de 75 travaux d'une quarantaine de femmes, la curatrice souhaite "changer l'attitude américaine envers les femmes des pays islamiques".

En filigrane, l'événement rappelle que les menaces envers les femmes traversent absolument toutes les sociétés et résonne avec l'actuelle remise en cause des droits liés à la reproduction  aux Etats-Unis.

L'exposition tombe "au bon moment", selon Mme Komaroff. Car depuis que la Cour suprême a permis en juin à chaque Etat d'adopter ses propres lois sur la question, "les choses se dégradent pour les femmes américaines en ce qui concerne le contrôle de leur propre corps."

"Les femmes américaines ont été suffisantes", reprend-elle. "C'est facile pour elles de regarder un autre pays ou une autre région et dire +nous sommes mieux loties qu'elles+. Mais peut-être pas. Peut-être que nous sommes toutes dans le même bateau."

Intitulée, "les femmes définissant les femmes dans l'art contemporain du Moyen-Orient et au-delà", l'exposition met en avant des artistes issues d'une vingtaine de pays différents.

D'Arabie Saoudite, de Turquie, du Liban ou encore d'Afghanistan: elles abordent des thématiques à la fois intimes et universelles.

Réappropriation des corps

L'exposition propose notamment une réflexion sur la réappropriation des corps. 

Certains travaux surprennent par leur audace. Comme ce buste de femme, doté d'une poitrine recouverte de strass et de paillettes, sur laquelle s'enroule une ceinture à munitions. Une sculpture réalisée par Laila Shawa, adepte du pop-art, pour dénoncer l'existence de femmes forcées de s'enrôler comme kamikazes en Palestine.

Mais le plus gros contingent d'œuvres provient de créatrices originaires d'Iran, actuellement secoué par une large vague de contestation, depuis la mort en septembre de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée sous le prétexte qu'elle ne portait pas correctement son voile.

Des clichés en noir et blanc de Hengameh Golestan montrent des foules de manifestantes tête nue dans les rues de Téhéran en 1979, pour protester contre le port du hijab imposé par la République islamique, qui venait alors d'être créée.

Des portraits de 2008, réalisés par la photographe Shirin Aliabadi, soulignent également l'esprit frondeur de la génération suivante
Des portraits de 2008, réalisés par la photographe Shirin Aliabadi, soulignent également l'esprit frondeur de la génération suivante (Photo, AFP).

Des portraits de 2008, réalisés par la photographe Shirin Aliabadi, soulignent également l'esprit frondeur de la génération suivante, capable de porter une perruque blonde sous son voile et de faire des bulles avec son chewing-gum, l'air narquois.

"Ce sont les grand-mères et les mères des jeunes femmes qui manifestent en Iran aujourd'hui", observe Mme Komaroff. "Elles ont transmis leur courage et leur ardeur à leurs filles."


En Syrie, les prisonniers sortent de l'enfer de la prison de Saydnaya

A Saydnaya, à une trentaine de kilomètres de Damas, libérer les prisonniers s'annonce redoutable. (AFP)
A Saydnaya, à une trentaine de kilomètres de Damas, libérer les prisonniers s'annonce redoutable. (AFP)
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  • Aucun mobilier n'est visible si ce n'est quelques maigres couvertures jetées au sol. Et des murs rongés par l'humidité et la saleté
  • "Que s'est-il passé?". La question revient sur les lèvres des prisonniers désormais libres

BEYROUTH: Un homme immortalise la scène avec son téléphone: des hommes armés font sauter les verrous des cellules de Saydnaya, la prison syrienne témoin des pires exactions du pouvoir de Bachar al-Assad. Des hommes, des femmes et des enfants hagards en sortent, peinant à croire que le président est vraiment tombé.

"Vous êtes des hommes libres, sortez! C'est fini, Bachar est parti, on l'a écrabouillé!", crie l'homme au portable, quelques heures après l'entrée des rebelles dans Damas, et la fuite en Russie du président Bachar al-Assad.

Par la porte, des dizaines d'hommes, visages émaciés, certains portés par des camarades car trop faibles pour avancer seuls, sortent de la cellule carrelée.

Aucun mobilier n'est visible si ce n'est quelques maigres couvertures jetées au sol. Et des murs rongés par l'humidité et la saleté.

"Que s'est-il passé?". La question revient sur les lèvres des prisonniers désormais libres.

Dès la chute d'Assad, les rebelles ont foncé vers les prisons.

"J'ai peur" 

A Saydnaya, à une trentaine de kilomètres de Damas, libérer les prisonniers s'annonce redoutable.

Le groupe de secours des Casques blancs dit chercher des "cellules souterraines cachées". Pour le moment, en vain. Malgré des informations contradictoires, ses volontaires défoncent depuis dimanche murs et recoins à coups de masse ou de barres de fer pour tenter de les localiser.

Les équipes utilisent aussi des capteurs audio, des chiens : "Nous travaillons de toute notre énergie, mais jusqu'à présent, il n'y a aucune preuve confirmant la présence de détenus à l'intérieur des sous-sols et labyrinthes", a indiqué sur X le chef des casques blancs Raed Saleh, après avoir annoncé devoir "se préparer au pire".

Le groupe a promis une récompense de 3.000 dollars à toute personne permettant d'identifier l'emplacement des prisons secrètes, et appelé les anciens officiers de sécurité et ceux en fonction à fournir leur aide, tout en garantissant de ne pas divulguer leur identité.

"Il y a des centaines, peut-être des milliers de prisonniers retenus deux ou trois étages sous terre, derrière des verrous électroniques et des portes hermétiques", prévient Charles Lister, du Middle East Institute.

Dans une autre aile, ce sont des cellules de femmes. Devant la porte de l'une d'elles, un enfant attend, perdu.

"J'ai peur", hurlent plusieurs femmes à la suite, visiblement apeurées à l'idée d'être piégées ou de nouveau violentées par les hommes en armes qui sillonnent les coursives.

"Il est tombé, vous pouvez sortir", ne cessent de marteler ceux qui viennent les délivrer.

Depuis le début en 2011 de la "révolution", plus de 100.000 personnes ont péri dans ses prisons, notamment sous la torture, estimait en 2022 l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

A la même époque, l'OSDH rapportait qu'environ 30.000 personnes avaient été détenues à Saydnaya, dont seulement 6.000 avaient été relâchées.

"Abattoir humain" 

Amnesty International, de son côté, a recensé des milliers d'exécutions et dénonce "une véritable politique d'extermination" à Saydnaya, un "abattoir humain".

Dans les rues de la capitale, aujourd'hui, ils déferlent par vagues. Reconnaissables de loin parce qu'ils portent encore les stigmates de ce qui a fait la triste notoriété de Saydnaya, comme d'autres prisons avant elle en Syrie: la torture, la maladie et surtout la faim.

Certains sont incapables de dire un mot. Pas même leur nom ou leur ville d'origine. D'autres répètent en boucle des borborygmes, traumatisés par la torture, assurent leurs compagnons d'infortune.

Certains sont là depuis peu. D'autres avaient disparu depuis l'époque d'Hafez al-Assad.

Dans le chaos, peu savent où aller, qui retrouver.

Aida Taher, 65 ans, est toujours à la recherche de son frère arrêté en 2012. Elle a raconte qu'elle "a couru dans les rues comme une folle" en allant à Saydnaya : "Mais j'ai découvert que certains prisonniers étaient toujours dans les sous-sols, il y a trois ou quatre sous-sols" et "ils ont dit que les portes ne s'ouvrent pas car ils n'ont pas les bons codes".

Elle s'emporte: "Nous avons été opprimés assez longtemps, on veut que nos enfants reviennent".

Le groupe des casques blancs a appelé les proches des victimes à "la patience et à ne pas creuser les prisons par eux-même, ceci conduisant à la destruction des preuves matérielles potentiellement essentielles pour révéler les faits et soutenir les efforts de justice".

En ligne, des familles ressortent les photos en noir et blanc de jeunes hommes fringants ou celles de manifestants sous les drapeaux de la "révolution" qui ont fleuri dans les provinces rebelles en 2011. Elles demandent si quelqu'un a vu ces hommes. S'ils étaient à Saydnaya.

Ou s'ils sont vraiment morts, emportés dans les 14 années de chaos en Syrie, sans espoir de les voir ressurgir au coin de la rue, amaigris mais en vie.


L'armée libanaise fait état d'un mort et de quatre soldats blessés dans une frappe israélienne dans le sud du pays

Des soldats libanais conduisent un véhicule blindé dans la ville de Tyr, au sud du Liban, le 7 décembre 2024, alors que la trêve entre Israël et le Hezbollah est fragile. (Photo AFP)
Des soldats libanais conduisent un véhicule blindé dans la ville de Tyr, au sud du Liban, le 7 décembre 2024, alors que la trêve entre Israël et le Hezbollah est fragile. (Photo AFP)
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  • « L'ennemi israélien a pris pour cible une voiture près du poste de contrôle militaire de Saf al-Hawa - Bint Jbeil, tuant un citoyen et blessant modérément quatre soldats », a-t-elle indiqué dans un communiqué.
  • L'Agence nationale libanaise d'information (Ani, officielle) a également fait état d'une « frappe israélienne visant une voiture sur la route de Saf al-Hawa - Bint Jbeil, près d'un poste de contrôle de l'armée, tuant le conducteur du véhicule, un civil ».

BEYROUTH : L'armée libanaise a indiqué qu'une personne avait été tuée et que quatre de ses soldats avaient été blessés lundi dans une frappe israélienne visant un véhicule dans le sud du pays, où un fragile accord de cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël est entré en vigueur le 27 novembre.

« L'ennemi israélien a pris pour cible une voiture près du poste de contrôle militaire de Saf al-Hawa - Bint Jbeil, tuant un citoyen et blessant modérément quatre soldats », a-t-elle indiqué dans un communiqué.

L'Agence nationale libanaise d'information (Ani, officielle) a également fait état d'une « frappe israélienne visant une voiture sur la route de Saf al-Hawa - Bint Jbeil, près d'un poste de contrôle de l'armée, tuant le conducteur du véhicule, un civil ».

L'armée israélienne a à plusieurs reprises demandé aux habitants du sud du Liban de ne pas se rendre dans plusieurs localités situées le long de la frontière, dont Bint Jbeil.

Une trêve a mis fin le 27 novembre à une guerre ouverte de plus de deux mois entre le Hezbollah libanais et Israël, qui a fait plus de 4 000 morts au Liban et dévasté des bastions de cette formation pro-iranienne.

Les deux parties s'accusent régulièrement de violer la trêve.

L'accord de cessez-le-feu prévoit le retrait de l'armée israélienne du Liban dans un délai de 60 jours et stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus doivent être déployés dans le sud du pays.

Le 2 décembre, les frappes israéliennes sur le sud du pays ont tué 11 personnes, selon le ministère de la Santé, après que le Hezbollah a revendiqué sa première attaque contre une position israélienne depuis le début de la trêve.

Le lendemain, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a menacé de pénétrer « plus en profondeur » au Liban si le fragile accord de cessez-le-feu devait être rompu.

« Si nous repartons en guerre, nous agirons avec plus de force encore et pénétrerons plus en profondeur », « l'immunité de l'État libanais sera levée » et « Israël ne fera plus de distinction entre le Liban et le Hezbollah », a affirmé le ministre lors d'une visite à des troupes.


Syrie : Israël assure que son avancée dans la zone tampon du Golan est «limitée et temporaire»

Lundi, le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a assuré que l'avancée des troupes israéliennes en Syrie dans la zone tampon est "une mesure limitée et temporaire". (AFP)
Lundi, le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a assuré que l'avancée des troupes israéliennes en Syrie dans la zone tampon est "une mesure limitée et temporaire". (AFP)
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  • L'avancée des troupes israéliennes en Syrie dans la zone tampon à la lisière de la partie du plateau du Golan occupée et annexée par Israël est "une mesure limitée et temporaire"
  • La Jordanie a dénoncé lundi le déploiement la veille de l'armée israélienne dans la zone tampon du Golan dans le sud-ouest de la Syrie, adjacente à la partie occupée par Israël du plateau syrien depuis 1967

JERUSALEM: L'avancée des troupes israéliennes en Syrie dans la zone tampon à la lisière de la partie du plateau du Golan occupée et annexée par Israël est "une mesure limitée et temporaire", a assuré lundi le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Saar.

"J'insiste là-dessus: il s'agit d'une mesure limitée et temporaire que nous avons prise pour des raisons de sécurité", a déclaré M. Saar lors d'une conférence de presse à Jérusalem. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait annoncé dimanche avoir ordonné à l'armée de "prendre le contrôle" de cette zone tampon après la chute du président syrien Bachar al-Assad.