Partout en Asie, les musulmans célèbrent la fin du Ramadan avec des recettes familiales et des plats locaux originaux

La population musulmane de l'Inde célèbre l'Aïd avec du seviyan, un pudding sucré à base de vermicelles ; en haut, en bas à droite : l'Indonésie, où vivent 13 % des musulmans du monde, célèbre l'événement avec du rendang et du ketupat, un gâteau de riz traditionnel (Photo, AFP).
La population musulmane de l'Inde célèbre l'Aïd avec du seviyan, un pudding sucré à base de vermicelles ; en haut, en bas à droite : l'Indonésie, où vivent 13 % des musulmans du monde, célèbre l'événement avec du rendang et du ketupat, un gâteau de riz traditionnel (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 23 avril 2023

Partout en Asie, les musulmans célèbrent la fin du Ramadan avec des recettes familiales et des plats locaux originaux

  • Avec trois des plus grands pays à majorité islamique, l'Asie abrite 65 % des musulmans du monde
  • Pendant l'Aïd, la nourriture renforce les liens que les ménages partagent avec leur foi, leur nation et leurs ancêtres

 

JAKARTA/NEW DELHI/COLOMBO/MANILA: Les musulmans de toute l'Asie du Sud et du Sud-Est célèbrent Aïd Al-Fitr par des festins au cours desquels des plats locaux typiques et traditionnels marquent non seulement la fin d'un mois de jeûne pendant le Ramadan, mais contribuent également à renforcer, par le biais de la nourriture, les liens que les familles entretiennent avec leurs proches et leurs ancêtres.

L'Asie abrite environ 65% des musulmans du monde et c'est là que se trouvent les trois plus grands pays à majorité musulmane, en termes de population: l'Indonésie, le Pakistan et le Bangladesh.

En Indonésie, plus de 230 millions de personnes adoptent l'islam, ce qui représente 86% de la population du pays et environ 13% de l'ensemble des musulmans dans le monde.

L'archipel, qui s'étend sur plus de 5 000 kilomètres d'est en ouest et sur 1 700 kilomètres du nord au sud, abrite plus de 1 000 groupes ethniques distincts qui ont tous leurs propres traditions.

Pendant Aïd Al-Fitr, cependant, de nombreuses coutumes et traditions couvrent les clivages habituels entre les groupes dans un pays aussi diversifié. Il s'agit notamment de donner généreusement aux organisations caritatives, de rendre visite à la famille, d'acheter de nouvelles tenues pour prier et de s'asseoir pour des festins comprenant des plats populaires locaux et nationaux.

L'un des plats de base de l'Aïd en Indonésie est le rendang, un plat de viande cuite lentement dans du lait de coco, du galanga, de la citronnelle et d'autres épices aromatiques jusqu'à ce qu'elle devienne caramélisée. Ce plat copieux est originaire de Sumatra, mais il existe aujourd'hui de nombreuses variantes dans tout le pays.

Sur les tables de l'Aïd, le rendang est souvent associé à l'opor ayam, un ragoût de poulet javanais préparé en faisant mijoter la viande dans du lait de coco, de la pâte de curry et de la citronnelle.

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Des enfants se saluent après avoir fait une prière matinale spéciale pour commencer la fête de l'Aïd Al-Fitr à la mosquée Jama Masjid dans les vieux quartiers de New Delhi (Photo, AFP).

 

Il y a aussi le ketupat, qui consiste en des galettes de riz emballées dans de jeunes feuilles de cocotier tressées en forme de diamant. Beaucoup pensent que ce plat a été introduit par Sunan Kalijaga, un théologien du XVe siècle et l'un des neuf missionnaires légendaires à qui l'on attribue la propagation de l'islam à Java.

«Pendant l'Aïd, nous mangerons toujours du ketupat, du rendang, de l'opor ayam, des feuilles de papaye et des haricots longs cuits dans du lait de coco, ainsi que du foie de poulet et des pommes de terre dans du chili frit», a déclaré Diella Yasmine, 31 ans, originaire de Jakarta, à Arab News.

Elle a ajouté qu'elle inclut également au menu des telur petis, des œufs durs frits dans une sauce aux crevettes, un plat qu'elle associe à son enfance et aux racines de sa famille.

«Mon père est originaire de l'est de Java et ce plat fait partie de ceux qui doivent être servis à table dans cette région», a expliqué Yasmine.

«Ce plat me rappelle toujours la maison de ma grand-mère. Lorsque nous retournions dans notre ville natale, ce plat était toujours servi. Ma grand-mère et mon grand-père sont déjà décédés, c'est pourquoi ce telur petis est particulièrement mémorable.»

Elle a révélé que sa famille est très stricte quant à la préparation de ce plat.

«Notre recette est transmise depuis des générations par mes arrière-grands-parents. Toutes les mesures doivent être conformes à la recette », a indiqué Yasmine.

Outre les recettes traditionnelles authentiques, il existe un autre élément essentiel à la réussite d'un plat.

 

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Une famille indonésienne prend des photos après la prière de Aïd Al-Fitr à la grande mosquée de Baiturrahman à Banda Aceh (Photo, AFP).

«Le secret de la cuisine de l'Aïd dans notre famille est l'utilisation d'un four traditionnel», a affirmé Yasmine. «Cela la rend unique par rapport à notre cuisine habituelle. Ma famille utilisera toujours un fourneau traditionnel et de la fibre de coco qui donne un goût fumé lorsque nous cuisinons des plats à base de lait de coco.»

Le Pakistan compte 212 millions de musulmans et le Bangladesh 154 millions. L'Inde, à majorité hindoue, compte également plus de 200 millions de musulmans. Ces trois pays représentent près d'un tiers de l'ensemble des musulmans dans le monde.

Chacune de ces nations a sa propre identité, mais leurs peuples partagent de nombreux traits culturels, notamment l'envie de consommer des douceurs lorsque le Ramadan touche à sa fin.

Certaines de ces envies sont satisfaites pendant l'Aïd par un dessert traditionnel connu sous le nom de seviyan ou sawai au Pakistan et en Inde, ou encore shemali au Bangladesh, à base de pudding aux vermicelles.

«Le plat le plus important de l'Aïd est le sawai, ou vermicelle — c'est un incontournable», a déclaré à Arab News Rafat Chahab, chef cuisinier et traiteur à Delhi.

«Il existe deux types de sawai. L'un est le muzaffar, qui ne contient pas de lait et qui est doux et savoureux. L'autre est le sheer khorma, qui contient du lait. Il faut le faire cuire lentement pour en faire ressortir le goût. L'Aïd n'est pas complet sans le plat de sawai.»

«Outre les plats sucrés, le menu comprend généralement du biryani (riz au mouton ou au poulet), du poulet au curry et quelques plats végétariens.»

Ces plats à base de viande et de plantes présentent des variantes locales dans les parties septentrionales du sous-continent. Toutefois, le Cachemire, territoire himalayen revendiqué à la fois par l'Inde et le Pakistan, possède ses propres traditions et sa propre cuisine. Au Cachemire, l'Aïd est synonyme de wazwan, un repas à plusieurs plats dont la majorité est à base de viande.

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Des musulmans font la prière de l’Aïd Al-Fitr dans une rue devant une mosquée à Manille (Photo, AFP).

«Tout le monde prépare du wazwan», a déclaré à Arab News Farooq Ahmed, chef cuisinier à Srinagar, la plus grande ville de la région. «À la maison, les gens préparent cinq ou six types de plats de wazwan, comme la gushtaba, la rista, le kabab et tout le reste.»

La gushtaba est un plat de boulettes de viande à la texture veloutée cuites dans du yaourt épicé, tandis que la rista est un plat de boulettes de viande dans une sauce rouge au paprika, au safran et au fenouil.

«Au Cachemire, l'accent n'est pas mis sur les douceurs», a précisé Ahmed. «Les gens ne préparent pas de plats sucrés à la maison. Ils achètent des plats sucrés lorsqu'ils ont une visite pendant l'Aïd.»

Dans le sud du sous-continent, cependant, les douceurs dominent les tables de fête. Ummi Abdulla, 85 ans, originaire de Calicut au Kerala, a écrit plusieurs livres de cuisine à partir de ses recettes et elle est connue localement comme la «matriarche» de la cuisine musulmane Malabar. Dans sa cuisine, deux plats sont toujours au menu pendant l'Aïd: le chakkara choru, également connu sous le nom de riz au jaggery, et le curry de bananes, a-t-elle affirmé.

«Le chakkara choru est préparé avec du blé grossier et du jaggery (un édulcorant naturel fabriqué à partir du jus de canne à sucre ou de la sève de palmier)», a-t-elle expliqué à Arab News. «C'est un plat très typique du Kerala, que l'on ne trouve nulle part ailleurs en Inde.»

«Pour le curry de bananes, nous utilisons du lait de coco fin au début et après la cuisson, nous ajoutons du lait de coco épais et du sucre. C'est très savoureux. Au Kerala, on trouve différentes sortes de bananes et aucun festival n'est complet sans bananes.»

Au Sri Lanka voisin, où 2 millions de musulmans représentent près de 10% de la population majoritairement bouddhiste du pays, les plats sucrés sont également les plus attendus pour l'Aïd, le plus populaire d'entre eux étant le watalappan, ou crème pâtissière à la noix de coco épicée à la cardamome.

«L'Aïd est synonyme de wattalapam», a souligné Nafha Musthaq, une femme au foyer de Colombo qui travaillait auparavant comme comptable à Dubaï.

Chez elle, le menu de l'Aïd commence par des vermicelles, du curry de bœuf et de la bouillie de sagou sucrée pour le petit-déjeuner et le déjeuner, traditionnellement suivis d'un biryani pour le dîner. Mais la journée se termine par du watalappan.

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Des musulmans bangladais font la prière de l'Aïd al-Fitr, qui marque la fin du mois de jeûne du Ramadan, à la mosquée nationale du Bangladesh, Baitul Mukarram, à Dhaka (Photo, AFP).

«C'est un plat sucré à base de jaggery, d'œufs, de lait de coco et de cardamome», a mentionné Musthaq, qui ajoute que le secret pour obtenir la meilleure saveur réside dans le type d'agent sucrant utilisé; elle choisit toujours du jaggery extrait du kithul, un palmier à sucre originaire du Sri Lanka.

«Il est bon d'en utiliser un kilogramme pour 15 œufs», a-t-elle spécifié. «C'est un plat spécial dans chaque foyer.»

À l'est, aux Philippines, où les musulmans sont une minorité représentant environ 5% de la population du pays, qui compte près de 110 millions d'habitants, le dessert préféré de l'Aïd est le panyam, une sorte de crêpe frite. Il est composé de riz glutineux moulu, de sucre brun et de lait de coco.

Toutefois, ce n'est pas le fait marquant du festin pour les musulmans philippins, dont la plupart appartiennent au groupe ethnique Tausug, originaire des régions du sud-ouest de l'archipel de Mindanao. La vedette culinaire de l'Aïd est plutôt le tiyula itum, ou «ragoût noir».

Parfois appelé «ragoût de bœuf royal» et historiquement lié aux salles à manger de l'ancien sultanat de Sulu qui a survécu jusqu'au début du XXe siècle, le tiyula itum n'est aujourd'hui servi que lors des occasions spéciales liées aux traditions Tausug.

La cuisson du ragoût est un processus complexe. Le bœuf mariné est combiné à de la poudre de noix de coco grillée, qui donne au plat sa couleur noire caractéristique. La viande est ensuite mélangée à des oignons, de l'ail et de la citronnelle sautés et portée lentement à ébullition. Vers la fin du processus de cuisson, on ajoute du piment fort pour donner le goût épicé que beaucoup de gens apprécient.

«La plupart d'entre nous fêtent l'Aïd à fond et le ragoût de bœuf et le tiyula itum avec du riz jaune sont courants sur toutes les tables musulmanes philippines pendant la fête», a déclaré à Arab News, Nur-mukin Usman, conférencier invité à l'université d'État de Mindanao. Les ingrédients, en particulier l'écorce de noix de coco brûlée, doivent être préparés un jour à l'avance ou tôt le matin.»

Kiram Irilis, directeur d'école à Sulu, une province du sud qui fait partie de la région autonome Bangsamoro dans le Mindanao musulman, a soutenu que le tiyula itum devait toujours figurer parmi les célébrations de l'Aïd.

«C'est ce que je prépare pour mes compatriotes», a-t-il dévoilé. «Après la prière de l'Aïd Al-Fitr, je donne à manger à tous ceux qui entrent dans la mosquée. C'est ainsi que nous exprimons notre gratitude pour avoir terminé le mois de jeûne et pour avoir persévéré.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Prison à vie pour une Syrienne jugée coupable de l'attentat meurtrier d'Istanbul

Des gens portent lors de cérémonies funéraires, les cercueils des victimes de l'explosion dans la rue Istiklal à Istanbul, le 14 novembre 2022. (AFP)
Des gens portent lors de cérémonies funéraires, les cercueils des victimes de l'explosion dans la rue Istiklal à Istanbul, le 14 novembre 2022. (AFP)
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  • Ahlam Albashir a été condamnée à sept peines de prison à vie par un tribunal turc pour avoir perpétré l'attentat sur l'avenue Istiklal le 13 novembre 2022
  • Vingt autres personnes ont été condamnées à des peines d'emprisonnement allant de quatre ans à la perpétuité

DJEDDAH : Une femme syrienne qui avait posé une bombe  tuant six personnes dans la principale rue commerçante d'Istanbul il y a 18 mois a été condamnée à la prison à vie vendredi.

Ahlam Albashir a été condamnée à sept peines de prison à vie par un tribunal turc pour avoir perpétré l'attentat sur l'avenue Istiklal le 13 novembre 2022. Six citoyens turcs, deux membres de chacune des trois familles, ont trouvé la mort dans l'explosion qui s'est produite dans cette rue très fréquentée par les commerçants et les touristes. Une centaine de personnes ont été blessées.

Plus de 30 autres personnes ont été accusées d'avoir participé à l'explosion. Quatre d'entre elles ont été remises en liberté vendredi, et dix autres ont été jugées séparément par contumace, car elles étaient introuvables.

Vingt autres personnes ont été condamnées à des peines d'emprisonnement allant de quatre ans à la perpétuité. Six d'entre eux ont été condamnés à la réclusion à perpétuité pour meurtre et « atteinte à l'unité et à l'intégrité de l'État ».

La Turquie a accusé des militants kurdes d'être à l'origine de l'explosion et a déclaré que l'ordre d'attaquer avait été donné à Kobani, dans le nord de la Syrie, où les forces turques ont mené des opérations contre la milice kurde syrienne YPG au cours des dernières années.

Les YPG et le groupe séparatiste kurde hors-la-loi PKK, qui mène depuis des décennies une insurrection contre l'État turc, ont nié toute implication dans l'attentat. Aucun groupe n'a admis avoir participé à l'attentat.

Istanbul a été attaquée par le passé par des militants kurdes, islamistes et gauchistes. Une vague d'attentats à la bombe et d'autres attaques a commencé à l'échelle nationale lorsque le cessez-le-feu entre Ankara et le PKK a été rompu à la mi-2015.

Plus de 40 000 personnes ont été tuées dans le conflit entre le PKK et la Turquie depuis que le groupe militant a pris les armes en 1984. Il est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'UE et les États-Unis.

 Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Des milliards de cigales vont envahir les Etats-Unis

L'exuvie de la cigale s'accroche à un arbre lors du deuxième tour du Barbasol Championship au Robert Trent Jones Golf Trail at Grand National le 21 juillet 2017 à Auburn, Alabama. (Cliff Hawkins/Getty Images/AFP)
L'exuvie de la cigale s'accroche à un arbre lors du deuxième tour du Barbasol Championship au Robert Trent Jones Golf Trail at Grand National le 21 juillet 2017 à Auburn, Alabama. (Cliff Hawkins/Getty Images/AFP)
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  • Certaines cigales apparaissent chaque année, quand d'autres, appelées cigales «périodiques», sortent de terre tous les 13 ou 17 ans
  • «Nous avons eu plusieurs appels concernant un son qui ressemble à une sirène, un gémissement ou un rugissement», a indiqué sur Facebook le bureau du shérif de Newberry, en Caroline du Sud (sud-est) cette semaine

WASHINGTON : Bruyantes et prêtes à s'accoupler, des milliards de cigales s'apprêtent à envahir les forêts et banlieues pavillonnaires américaines.

Dans les prochaines semaines, deux groupes particuliers de cigales vont batifoler au même moment. Un phénomène qui n'est pas arrivé depuis 1803, quand Thomas Jefferson était encore président et que les Etats-Unis rachetaient la Louisiane à la France.

La famille des cigales comprend plus de 3.000 espèces d'insectes à travers le monde. La majorité d'entre-elles passent leur vie sous terre, sous forme de larve. Elles émergent adultes pour muer et se reproduire.

Certaines apparaissent chaque année, quand d'autres, appelées cigales «périodiques», sortent de terre tous les 13 ou 17 ans.

Cette année, le phénomène implique deux groupes de cigales: le groupe XIX, qui émerge tous les 13 ans et a déjà commencé à le faire en Caroline du Nord et du Sud (sud-est). Il sera suivi par le groupe XIII dans le Midwest, qui émerge tous les 17 ans. Dans le centre de l'Etat de l'Illinois (nord), les deux pourraient être présentes au même endroit.

«Quand elles font surface, elles le font en grand nombre, ce qui enthousiasme parents et enfants», selon l'entomologiste Gene Kritsky, de l'Université Mount-Saint-Joseph, qui a développé une application pour que tout un chacun puisse collecter des données sur ces bestioles aux yeux rouges.

Un phénomène dont on se souvient, et dont les histoires se transmettent de génération en génération. Tout comme, par exemple, être témoin d'une éclipse.

«C'est ce que fait la science: vous faites des hypothèses qui vous conduisent à des prédictions, les prédictions sont vérifiées, (...) cela a de la valeur, au moment où certaines personnes cherchent à discréditer la science», note Gene Kritsky.

- Une merveille scientifique  -

Sans grande défense, les cigales «périodiques» comptent sur leur nombre pour la survie de l'espèce: grâce aux hordes qui déferlent au même moment, les oiseaux, renards, ratons laveurs, tortues et autres prédateurs sont vite rassasiés, explique à l'AFP John Lill, professeur de biologie à l'Université George Washington.

Dans une étude publiée récemment dans la revue Science, John Lill et ses collègues montrent qu'un groupe de cigales ayant émergé à Washington en 2021 avait conduit à une augmentation du nombre de chenilles -- délaissées par les oiseaux, qui se sont concentrés sur les cigales.

Résultat: la consommation de pousses de jeunes chênes s'est accrue.

D'autres recherches montrent que les années où les chênes produisent le plus de glands suivent toujours deux ans après l'émergence des cigales. Plus il y a de glands, plus les populations de mammifères qui s'en nourrissent croît, plus le risque de maladie de Lyme chez l'homme augmente.

Ce phénomène «montre qu'il existe potentiellement des impacts écologiques à plus long terme se répercutant pendant des années après l'apparition des cigales», ajoute M. Lill.

- Impacts humains -

Puis il y a le son singulier -- et strident -- des cigales mâles qui s'accouplent.

«Nous avons eu plusieurs appels concernant un son qui ressemble à une sirène, un gémissement ou un rugissement», a indiqué sur Facebook le bureau du shérif de Newberry, en Caroline du Sud (sud-est) cette semaine.

Selon Chris Simon, chercheuse à l'université du Connecticut, le changement climatique perturbe l'horloge interne des cigales.

Avec le réchauffement climatique aux Etats-Unis, l'allongement de la saison de croissance des plantes fournit plus de nourriture et accélère celle des cigales. «Je prédis que davantage de cigales de 17 ans se transformeront en cigales de 13 ans», a-t-elle indiqué «et, éventuellement, que ce trait sera assimilé génétiquement».

Il est difficile de savoir ce que cela signifie pour l'espèce à long terme, ajoute M. Lill.


Sahel: Washington va retirer des soldats du Tchad, après le Niger

Des milliers de Tchadiens assistent au meeting de Mahamat Idriss Deby Itno, président de la transition et candidat à l'élection présidentielle au Tchad, dans le stade en construction au quartier Dombao, à Moundou, le 25 avril 2024. (AFP)
Des milliers de Tchadiens assistent au meeting de Mahamat Idriss Deby Itno, président de la transition et candidat à l'élection présidentielle au Tchad, dans le stade en construction au quartier Dombao, à Moundou, le 25 avril 2024. (AFP)
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  • Washington a entamé cette semaine des discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des plus de 1 000 soldats américains présents dans le pays
  • Dans un courrier au ministre des Armées, le chef d'état-major de l'armée de l'air tchadienne avait réclamé début avril le départ des soldats américains

WASHINGTON: Les Etats-Unis vont retirer temporairement des soldats du Tchad, a annoncé le Pentagone quelques jours après leur accord pour retirer leurs forces du Niger voisin.

Au Tchad, les Etats-Unis disposent d'une centaine de soldats dans le cadre de la lutte antijihadiste au Sahel.

"L'Usafricom envisage actuellement de repositionner certaines forces militaires américaines depuis le Tchad, dont le départ d'une partie était déjà prévu", a déclaré lors d'une conférence de presse jeudi le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, se référant au commandement militaire américain en Afrique.

"Il s'agit d'une étape temporaire dans le cadre d'une révision en cours de notre coopération de sécurité, qui reprendra après l'élection présidentielle du 6 mai au Tchad", a-t-il ajouté.

Dans un courrier au ministre des Armées lu par l'AFP, le chef d'état-major de l'armée de l'air tchadienne avait réclamé début avril le départ des soldats américains, incriminant un défaut de documents sur un accord permettant leur présence.

Selon ce courrier, "l'armée de l'air a demandé à l'attaché de défense américain d'arrêter immédiatement les activités militaires sur la BAK", la base aérienne d'Adji Kossei où les soldats américains entraînent des forces spéciales tchadiennes à lutter contre le groupe jihadiste Boko Haram.

"Nous vous demandons d'intercéder auprès de qui de droit afin de prévenir les Américains que nous avons pris la décision d'arrêter leur activité", ajoute la lettre.

"La présence des forces américaines au Tchad était initialement motivée par l'engagement commun dans la lutte contre le terrorisme, un objectif partagé par les deux nations", a déclaré vendredi à l'AFP le porte-parole du gouvernement tchadien.

Discussions supplémentaires 

"Cependant, des préoccupations ont été exprimées par l'état-major tchadien quant à cette présence" et "en reconnaissance des préoccupations exprimées, le gouvernement américain a décidé de retirer temporairement ses forces du Tchad", a ajouté M. Abderaman Koulamallah.

"Il est important de souligner que ce retrait ne signifie en aucun cas une rupture de la coopération entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il dit.

"Des discussions supplémentaires auront lieu pour explorer la possibilité d'un retour des forces américaines dans le cadre d'un accord bilatéral précis et convenu entre les deux pays", a encore indiqué le porte-parole.

Au Niger, autre pivot de la stratégie des Etats-Unis et de la France pour combattre les jihadistes dans la région, la junte militaire au pouvoir depuis juillet a dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais "illégale".

Washington a entamé cette semaine des discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des plus de 1.000 soldats américains présents dans le pays.

Les Etats-Unis disposent notamment au Niger d'une base de drones importante près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Washington va "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes", avait déclaré lundi Pat Ryder après l'annonce la semaine dernière du retrait américain du Niger.

Au Tchad, le général Mahamat Idriss Deby Itno a annoncé en mars sa candidature à la présidentielle, qu'il est quasi-assuré de remporter après que son régime a violemment réprimé dans la rue et muselé toute opposition et éliminé toute concurrence.

Il avait été proclamé par l'armée président de transition le 20 avril 2021, à la tête d'une junte de 15 généraux, à la mort de son père Idriss Déby Itno, lequel régnait d'une main de fer sur le Tchad depuis 30 ans.

Son principal adversaire, Yaya Dillo, a été tué fin février par des militaires dans l'assaut de son parti, d'une "balle dans la tête à bout portant" selon l'opposition, puis les candidatures de dix autres potentiels rivaux ont été invalidées.