Loin de la Chine, des jeunes Ouïghours veulent préserver leur langue

Une carte du Turkestan oriental, foyer historique du peuple ouïghour mais région aujourd'hui contrôlée par la Chine, est accrochée au mur d'une salle de classe derrière des élèves qui répètent un chant et une danse traditionnels de la fête de Noruz à Ana Care and Education, une école de langue et de culture ouïghoure, à Fairfax, en Virginie, le 12 mars 2023. (AFP).
Une carte du Turkestan oriental, foyer historique du peuple ouïghour mais région aujourd'hui contrôlée par la Chine, est accrochée au mur d'une salle de classe derrière des élèves qui répètent un chant et une danse traditionnels de la fête de Noruz à Ana Care and Education, une école de langue et de culture ouïghoure, à Fairfax, en Virginie, le 12 mars 2023. (AFP).
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Publié le Lundi 24 avril 2023

Loin de la Chine, des jeunes Ouïghours veulent préserver leur langue

  • A l'école 'Ana Care and Education', l'enseignement se focalise sur la langue, l'histoire et la culture des Ouïghours, bien plus liés aux peuples d'Asie centrale qu'à l'ethnie Han, majoritaire en Chine
  • Les Ouïghours, musulmans turcophones et première ethnie de la région chinoise du Xinjiang, sont victimes d'une féroce politique répressive

FAIRFAX : C'est une école un peu spéciale près de Washington, ouverte le week-end et dédiée aux membres de la diaspora ouïghoure désireux de parler leur langue, un élément central de leur culture et un vecteur pour échanger sur les drames subis par leurs proches demeurés en Chine.

Bienvenue à la "Ana Care and Education", un lieu où l'enseignement est apolitique, insiste Irade Kashgary, 29 ans, qui a co-fondé l'école avec sa mère Sureyya.

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Irade Kashgary, cofondatrice d'Ana Care and Education, une école de langue et de culture ouïghoure, pose pour une photo à Fairfax, en Virginie, le 12 mars 2023. (AFP). 

Malgré cette neutralité affichée, les élèves les plus âgés peuvent trouver ici un espace "pour discuter en sécurité de ce qui se passe, des conséquences qu'ils endurent", ajoute-t-elle.

Les Ouïghours, musulmans turcophones et première ethnie de la région chinoise du Xinjiang, sont victimes d'une féroce politique répressive.

Les autorités de Pékin en ont enfermé plus d'un million dans des camps de rééducation politique, selon des organisations de défense des droits humains. Le gouvernement chinois affirme lui que ces sites sont des centres de formation professionnelle destinés à les éloigner de la radicalisation.

A l'école "Ana Care and Education", l'enseignement se focalise sur la langue, l'histoire et la culture des Ouïghours, bien plus liés aux peuples d'Asie centrale qu'à l'ethnie Han, majoritaire en Chine.

Beaucoup des élèves ou étudiants ont été forcés de quitter le Xinjiang pour fuir la répression. L'école, pour eux, vient tenter de combler un vide et ce lien rompu avec leur terre natale, qu'ils nomment Turkestan oriental.

«Sentiment de perte»

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Un poster de grammaire ouïghoure est accroché dans une salle de classe d'Ana Care and Education, une école de langue et de culture ouïghoure, à Fairfax, en Virginie, le 12 mars 2023. (AFP). 

"Ce sentiment de perte a nourri le besoin de conserver et préserver notre culture et notre langage", analyse Mme Kashgary.

Les enfants en exil "n'ont même plus de cousins, d'oncles et tantes avec qui échanger, afin de garder la langue vivante".

L'école, située près de la capitale américaine dans l'Etat de Virginie, a commencé en 2017 avec une vingtaine d'élèves. Ils sont aujourd'hui une centaine. La Virginie compte près de 3 000 locuteurs ouïghours, selon des estimations de la communauté.

Pour eux, le simple fait d'appeler un membre de leur famille resté au Xinjiang peut avoir de terribles conséquences.

"Nous voulons parler à nos proches par téléphone ou par internet, mais ce n'est pas possible car si on se connecte, il y a un risque qu'ils soient emprisonnés", confie Savut Kasim, 49 ans, dont les enfants étudient ici.

"Le génocide des Ouïghours au Turkestan oriental est bien réel", poursuit-il. "Alors on tente de conserver notre langue par tous les moyens possibles".

Ces dernières années, plusieurs pays occidentaux, dont les Pays-Bas, la Belgique, le Royaume-Uni, le Canada, la France ou les Etats-Unis ont dénoncé le "génocide" des Ouïghours, à travers une motion de leur parlement ou une prise de position de leur gouvernement.

Retour impossible

Cette volonté de préservation est partagée par des membres d'une première génération d'Américains qui n'ont pas connu le Xinjiang.

Muzart, 18 ans, a appris à lire et écrire la langue de ses parents dans une école ouïghoure. Il est désormais bénévole dans un programme estival d'enseignement linguistique en Californie. "On essaie de parler aux enfants seulement en ouïghour", dit-il.

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Des élèves s'exercent à lire et à écrire la langue ouïghoure dans une salle de classe d'Ana Care and Education, une école de langue et de culture ouïghoure, à Fairfax, en Virginie, le 12 mars 2023. (AFP). 

Zilala Mamat, 18 ans également, étudiante dans le Michigan, a elle cofondé en 2021 un réseau destiné à la jeunesse ouïghoure, tissant des connexions par les réseaux sociaux autour d'événements divers.

"Cela manquait au sein de notre communauté", constate la jeune femme, en déplorant que ces jeunes soient privés de la possibilité de faire des voyages vers leur berceau familial.

«On est différent»

"Nous sommes les survivants d'un génocide. (...) On est différent des autres", affirme de son côté Asena Izgil, une autre étudiante, âgée de 21 ans.

Sa vie au Xinjiang a basculé en 2017, relate cette exilée née dans la grande ville d'Urumqi, la capitale du Xinjiang. "Des amis et des proches, des gens qu'on connaît, ont eu des problèmes. On les a envoyés dans des camps ou en prison. Mon père était très inquiet. Nous avons décidé de partir".

A l'opposé, sur le sol américain, "nous mangeons de la nourriture ouïghoure, ma mère nous apprend la cuisine ouïghoure, nous célébrons les fêtes ouïghoures, nous suivons toutes les coutumes religieuses que nous ne pouvions pas suivre sur notre terre natale.... de façon libre et sans crainte".


La nostalgie musicale fait vibrer le cœur de Djeddah

Music and Antiques dispose de 4 000 disques vinyles, dont un classique original de Ludwig van Beethoven datant de 1931, et d'un piano centenaire (Photos AN, Nada Hameed).
Music and Antiques dispose de 4 000 disques vinyles, dont un classique original de Ludwig van Beethoven datant de 1931, et d'un piano centenaire (Photos AN, Nada Hameed).
Music and Antiques dispose de 4 000 disques vinyles, dont un classique original de Ludwig van Beethoven datant de 1931, et d'un piano centenaire (Photos AN, Nada Hameed).
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Music and Antiques dispose de 4 000 disques vinyles, dont un classique original de Ludwig van Beethoven datant de 1931, et d'un piano centenaire (Photos AN, Nada Hameed).
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Music and Antiques dispose de 4 000 disques vinyles, dont un classique original de Ludwig van Beethoven datant de 1931, et d'un piano centenaire (Photos AN, Nada Hameed).
Music and Antiques dispose de 4 000 disques vinyles, dont un classique original de Ludwig van Beethoven datant de 1931, et d'un piano centenaire (Photos AN, Nada Hameed).
Music and Antiques dispose de 4 000 disques vinyles, dont un classique original de Ludwig van Beethoven datant de 1931, et d'un piano centenaire (Photos AN, Nada Hameed).
Music and Antiques dispose de 4 000 disques vinyles, dont un classique original de Ludwig van Beethoven datant de 1931, et d'un piano centenaire (Photos AN, Nada Hameed).
Music and Antiques dispose de 4 000 disques vinyles, dont un classique original de Ludwig van Beethoven datant de 1931, et d'un piano centenaire (Photos AN, Nada Hameed).
Music and Antiques dispose de 4 000 disques vinyles, dont un classique original de Ludwig van Beethoven datant de 1931, et d'un piano centenaire (Photos AN, Nada Hameed).
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  • Rendant hommage aux musiques du monde et du pays, Music and Antiques est un espace dynamique fondé par le collectionneur et producteur saoudien Anwar Idriss
  • L'espace cherche à protéger le patrimoine artistique des générations passées et accueille des concerts et des représentations en direct

DJEDDAH: Au cœur de Djeddah, le riche patrimoine musical de l'Arabie saoudite se revèle au public contemporain avec un espace intitulé Music and Antiques, grâce à la passion d'Anwar Idriss, un passionné, collectionneur et producteur qui a parcouru le monde.

L'espace représente l'amour profond d'Idriss pour la musique, nourri en Arabie saoudite et aux États-Unis, où il a passé ses années de formation.

S'inspirant du design géorgien et de son propre style qu'il qualifie de «chaos organisé», Idriss a créé une atmosphère accueillante et chaleureuse au sein de Music and Antiques. Elle se caractérise par des agencements symétriques, des moulures décoratives et une profusion de tons chauds.

Music and Antiques dispose de 4 000 disques vinyles, dont un classique original de Ludwig van Beethoven datant de 1931, et d'un piano centenaire (Photo AN, Nada Hameed).

Les murs d'un marron éclatant témoignent de ce style, associés à des planchers en bois poli qui résonnent de mille et une histoires. Sur les murs s'alignent des étagères en bois où sont exposés des objets liés à la musique, créant une atmosphère profonde empreinte d'histoire.

Cet espace ressemble à un salon luxueux, aux nuances de bois et aux lustres étincelants. Mais la véritable merveille se trouve au deuxième étage, qui a été transformé en musée d'objets musicaux de collection.


AlUla et l’Unesco signent un accord pour des programmes culturels et des bourses de recherche sur le patrimoine

La vision d’AlUla s’aligne sur la Vision 2030 au niveau du renforcement des partenariats stratégiques dans le domaine du développement, notamment avec l’Unesco (Photo, SPA).
La vision d’AlUla s’aligne sur la Vision 2030 au niveau du renforcement des partenariats stratégiques dans le domaine du développement, notamment avec l’Unesco (Photo, SPA).
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  • Le programme de la Commission royale pour AlUla et de l’Unesco fournira un soutien technique tout en se concentrant sur le renforcement des capacités et la promotion des relations internationales
  • Ce programme de deux ans mettra l’accent sur le rôle du patrimoine et de la créativité dans la construction de sites durables et d’un modèle de développement fondé sur l’interaction culturelle et sociale à AlUla

RIYAD: Des représentants de la Commission royale pour AlUla et de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) ont récemment enclenché la deuxième phase d’un accord sur les programmes culturels conclu à Paris en 2021.

La signature de l’accord visant à activer la prochaine étape de l’initiative s’est faite en coordination avec un comité directeur représenté par des organismes tels que la Commission royale pour AlUla, l’Unesco, le Comité national saoudien pour l’éducation, la culture et la science, et la délégation permanente saoudienne auprès de l’Unesco.

La deuxième phase de l’accord se concentrera principalement sur des projets liés à la création d’un système culturel intégré et au développement d’un programme de bourses de recherche sur la protection des antiquités en coopération avec l’Unesco et l’Institut Al-Mamalek. Ces deux initiatives ont pour but de préserver le patrimoine et de promouvoir l’éducation, la nature et les arts créatifs.

La vision d’AlUla s’aligne sur la Vision 2030 au niveau du renforcement des partenariats stratégiques dans le domaine du développement, notamment avec l’Unesco (Photo, SPA).
La vision d’AlUla s’aligne sur la Vision 2030 au niveau du renforcement des partenariats stratégiques dans le domaine du développement, notamment avec l’Unesco (Photo, SPA).

Le programme de la Commission royale pour AlUla et de l’Unesco fournira un soutien technique tout en se concentrant sur le renforcement des capacités et la promotion des relations internationales. 

Il vise également à mettre en évidence le patrimoine culturel et la créativité en tant que moteurs du plan de développement durable d’AlUla, conformément à la vision d’AlUla et à la Vision 2030 du Royaume.

Ce programme de deux ans mettra l’accent sur le rôle du patrimoine et de la créativité dans la construction de sites durables et d’un modèle de développement fondé sur l’interaction culturelle et sociale à AlUla.

Le programme de bourses de recherche sur la protection des antiquités accueillera ses premiers boursiers à AlUla cette année, permettant aux chercheurs et aux professionnels du patrimoine de mener des travaux axés sur la conservation, la gestion et l’échange de connaissances.

La vision d’AlUla s’aligne sur la Vision 2030 pour ce qui est du renforcement des partenariats stratégiques dans le domaine du développement, notamment avec l’Unesco. Elle a pour objectif d’améliorer l’éducation, la culture et la science afin de stimuler les opportunités économiques, de créer des emplois et de parvenir à un développement durable global.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le concours Miss Univers Égypte 2023 sera diffusé lundi soir

Le concours Miss Univers Égypte sera diffusé lundi. (@missuniverse.egypt)
Le concours Miss Univers Égypte sera diffusé lundi. (@missuniverse.egypt)
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  • Les cinq finalistes s’affronteront ce soir pour remporter le titre et l’une d’entre elles aura l’occasion de représenter l’Égypte au concours Miss Univers 2023
  • Le concours est organisé par le groupe Yugen, basé à Dubaï, qui a également organisé Miss Univers Bahreïn cette année

LONDRES: Le concours Miss Univers Égypte sera diffusé lundi soir, ont annoncé ses organisateurs.

Le concours est organisé par le groupe Yugen, basé à Dubaï, qui a également organisé Miss Univers Bahreïn cette année.

Les noms des cinq finalistes sont les suivants: Salma Eltoukhy, Mohra Amin Tantawy, Doaa Meera Tarek, Aya Abdelrazik et Amera Othman.

Elles s’affronteront ce soir pour remporter le titre et l’une d’entre elles aura l’occasion de représenter l’Égypte au concours Miss Univers 2023 au Salvador le 18 novembre.

Le concours préenregistré peut être visionné ici:

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com